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Citations de Michel Canési (143)


Je te souhaite de vivre la même expérience, violente et charnelle...solaire... car enfin, tout ce qui reste de nos vies, c'est ce feu, cette intensité, cette joie avant la poussière, cet éclair entre deux néants.
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Métissage... J'aime ce mot, j'en suis un des porte-drapeaux. A Paris ou ailleurs, je fustige les tenants de la pureté culturelle et raciale, les adeptes de l'autre-soi, de la consanguinité sociale, des murs de Berlin, des oeillères mentales et sexuelles. La gérontocratie occidentale jette au visage de l'Orient nos racines Gréco-latines, Judéo-chrétienne oubliant ce que nous devons à l'Egypte, à Babylone, à Sumer, à Istanbul et à l'Islam.
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Je verse le thè de très haut dans des verres au fin filigrane, des verres de Syrie. Il a une belle couleur sombre et il mousse. Le bruit du liquide fumant qui s'écoule emplit la pièce. Le thé à la menthe est, pour Salim, la quintessence de l'hédonisme. Il séduit les cinq sens et , à sa connaissance, il est le seul. Le champagne ? non............comme le thé le champagne est convivial, mais il ne flatte pas vraiment l'odorat. Le thé met tous les sens en émoi : l'ouie, la vue quand il bouillonne dans les verres, l'odorat quand il exhale son puissant parfum, le toucher quand, brûlant, il nous contraint, à l'attente, et enfin le goût, mélange d'âpreté et de douceur, d'ardente fraîcheur.
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Je souhaitais en savoir plus sur cette mère jamais connue … et grand-mère, sa mère, …. avait éludé. J'avais alors déclaré d'une voix glacée :
- Puisque c'est ainsi, je ne viendrai plus à Marrakech.
J'ai tenu promesse, durant vingt ans.

La santé est le silence du corps et la force le silence des sens
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Tu m’as avoué un jour que tu aimais tellement cet homme qu’il était ton squelette… et que l’éloigner de toi te disloquerait… que tu ne pourrais pas survivre… qu’il était ton cœur… qu’il battait en toi chaque seconde… qu’il était ton âme… qu’il animait ta vie… et que sans squelette, sans cœur et sans âme nul ne pouvait exister. On ne m’avait jamais donné une si belle définition de l’amour.
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Quand disparaît ce qui faisait la saveur des jours, ce qui nous semblait naturel, quand on perd ce qu’on imaginait donné par Dieu une fois pour toutes, alors on comprend que le bonheur, c’est l’inconscience du bonheur… Ce bleu vous n’imaginez pas à quel point je m’y suis suis accroché, à quel point il m’enchantait ! Profitez du bleu, du rouge, du vert et du jaune, Mademoiselle Diane, ne pensez pas que le bonheur est pour demain. Le bonheur c’est aujourd’hui ne le laissez pas passer, ne le méprisez pas ! Parce qu’un jour le bleu s’en va, le bleu s’en va toujours…
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Cet homme est un poison, il coule dans mes veines comme une lave. Plus je le vois, plus il m’attire, plus je le crains comme une promesse de malheur.
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Quand on demanda à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour soutenir l'effort de guerre, il répondit : Alors, pourquoi nous battons-nous
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On dit que les murs se souviennent et que, de temps à autre, ils laissent échapper des sons, des images, des parfums du passé.
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Un livre intéressant, qui nous prend par la main et nous guide par l'intermédiaire d'une jeune femme qui vient de perdre sa grand-mère qui l'a élevé.
Elle va à la recherche de la mère qu'elle n'a jamais connue et dont sa famille a caché son existence.
Le tout se déroule entre PARIS et MARRAKECH et entre deux cultures.
Une belle réussite. A lire
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Le thé à la menthe est le plaisir simple d’une civilisation sensuelle, du monde de la lenteur. Il est partout, dans les palais, les maisons les plus humbles, les déserts reculés, les villes surpeuplées, les villages, les hameaux, les tentes. Tout est prétexte à le consommer. Il est comme le bonheur, on se brûle à vouloir trop vite en jouir et, une fois dégusté, il laisse au fond du verre quelques gouttes sombres chargées de marc, comme une nostalgie…
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Je partirai demain, un taxi passera dans la matinée. Halima n’a pas précisé l’heure. Le chauffeur a dit avant midi, sans plus de détails. A Paris, Londres ou New-York, j’aurais exigé une heure précise, mais pas ici, en quelques jours, j’ai perdu la notion occidentale du temps. Les séquences de la vie n’ont pas besoin d’être rythmées, minutées comme dans un thriller. Un jour, alors que je m’impatientais pour une livraison qui tardait, Hassan avait tempéré mon exaspération :
- Vous avez les montres, avait-il ironisé, et nous avons le temps.
Auparavant, je n’imaginais pas vivre coupée du monde, et pourtant j’ai survécu.
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Je me surprends en flagrant délit de jalousie, une jalousie dévastatrice. Je n’ai jamais connu une telle violence ; la jalousie, pour moi, était un sentiment veule, un sentiment de faible, voilà pourtant qu’il m’envahit.
Jalouse de l’homme ou de la femme ? Jalouse du bonheur de ma mère ? Jalouse d’un bonheur vieux de trente-cinq ans ? Jalouse d’un bonheur qui a fait mon malheur ? Jalouse d’un bonheur inconnu du bonheur auquel j’aspire ?
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Salim m’entraîne dans les dédales de la Médina. Une succession de senteurs, de couleurs innombrables sature les sens : tapis, foulards, monceaux d’épices, babouches, vêtements. Des essaims d’abeilles tourbillonnent autour de pyramides de gâteaux ruisselants de miel. Une foule bariolée déferle, des Marocaines voilées côtoient dans l’indifférence des Européennes dénudées.
Cette multitude me donne le vertige. L4argent et le pouvoir m’ont exilée aux lisières du monde, dans un univers feutré où seules les plus et moins-values témoignent des éclats du dehors. Un monde factice aux sens affadis par l’air, les lumières et les sons artificiels. Dans les souks, tout me blesse, les odeurs, les gens qui bousculent, les couleurs, les vendeurs qui interpellent, les mobylettes qui frôlent.
- Rentrons, s’il vous plaît.
- Diane, la vie vous gêne.
- Je n’ai plus l’habitude…
- Laissez-la vous saisir !
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J’entrevois une caricature et mes espérances apparaissent soudain disproportionnées.
La fatigue sûrement, et ce féminisme outrancier qui discrédite la femme au foyer et les valeurs traditionnelles. J’oscille entre sentimentalisme béat et sévérité implacable. Tour à tour témoin à charge et avocat de la défense, j’instruis en permanence le procès de ma mère.
Mais quel chef d’accusation ?
Abandon d’enfant ? Trahison sentimentale ? Disparition volontaire ? Aucun n’est crime ou délit et, même si cela était, je ne peux rien prouver, je n’ai rien, rien qu’une hypothétique boîte à bijoux, peut-être vide…La justice est le royaume des preuves, et sans preuves, pas de procès !
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L’entendre parler de son métier m’amuse. J’entre dans le monde de l’apparence, de l’illusion, de la séduction, un monde factice dédié au plaisir, un monde onirique zébré de lasers, aux antipodes des marbres glacés et des boiseries sombres des sièges de nos banques.
Pourtant, nos univers sont étonnamment proches. Argent et communication sont l’envers et l’avers d’une même pièce. Les téléspectateurs et les actionnaires sont nos maîtres, l’Audimat et les dividendes nos sanctions. Julien séduit avec des images, moi avec des chiffres. Il assemble rêve et concepts efficaces, je combine prévisions et prise de risque.
Notre vie est aimantée par un seul but : la réussite. Nos actes quotidiens n’ont qu’une finalité : trouver l’idée. Cette quête insatiable, monomaniaque, nous appauvrit et nous mutile, nous sommes des automates stéréotypés en représentation sur une scène sans décors. Le ciel et les odeurs de Paris n’étant guère propices aux errements, aux divagations ou à l’improvisation, le gris noie tout et couvre nos sens d’un voile opaque.
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Je retrouve mon jugement perdu quelques heures durant. D’une rationalité d’ordinaire à toute épreuve, j’ai été abusée par les souvenirs, par l’espoir. J’ai pensé naïvement qu’une maison, une porte poussée éclaircirait ma vie.
Avant mon départ, j’ai convoqué une deuxième fois le notaire et lui ai donné quinze jours pour trouver des acheteurs. Je n’ai que faire de cette maison, le passé est mort et les souvenirs, des vers qui rongent l’âme.
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Je ne sais rien de ma mère, nul n’en parlait jamais. Elle a disparu peu après ma naissance. Son départ a été un tel traumatisme que ma famille en a gommé tout souvenir. Rien, il ne reste rien d’elle, hormis sa chambre et moi.
Comment peut-on vivre sans mère ?
Ma vie s’est tissée autour de ce vide vertigineux, de cette absence d’images, de mots, de souvenirs, autour de ce rien insupportable. Mes fantômes ont des visages, ma mère est moins qu’un spectre : une abstraction, un flou brumeux.
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Quitter un cimetière après une cérémonie est une épreuve amère.
Jusqu’à la mise en terre, la mort de Moune était une abstraction. J’étais portée par sa mémoire et sa tendresse, j’étais pleine d’elle. Elle vivait comme jamais, trente-cinq années de souvenirs défilaient sans ordre ni raison. Elle ne pouvait être morte, elle était si présente, presque palpable. Peut-être suffisait-il d’étendre le bras pour effleurer sa silhouette fragile ?
Le sol excavé mit un terme à mes divagations : la mort était bien là, habillée de chêne et de bronze. Quand la dernière motte s’effrita sur la terre rouge de Marrakech, les muscles de mon visage se détendirent, ils échappèrent à tout contrôle et, enfin, le masque se fissura.
J’étais seule à présent, le dernier pan du dernier rempart s’était effondré, je n’avais plus de famille et aucun espoir d’en fonder une. La solitude serait ma compagne.
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Ma playlist défile, le sommeil ne vient pas, une meute de souvenirs me lacère. Je t’en veux, grand-mère… Tu n’avais pas le droit, je n’étais pas prête.
Le rituel des jours nous fait croire à l’immortalité et nous traversons la vie, étourdis, sans percevoir l’invisible fil du temps.
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