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Critiques de Michel Picard (II) (15)
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Je n'ai malheureusement pas été séduite par ce roman. En effet, j'ai compris pourquoi à la fin seulement. L'auteur a travaillé dans le monde du cinéma et de la télévision où il a été assistant-réalisateur, puis réalisateur et surtout scénariste, et il vient d'écrire (enfin) son premier roman, un thriller fantasque. Fantasque est bien le mot! Et je crois que c'est là que j'ai perdu ma sensibilité. Ce roman est écrit comme un documentaire pour moi, où on découvre bien trop de détails. Oui, ça pourrait très bien être le scénario d'un docu-fiction mais pas un roman à proprement parlé. Ses deux métiers sont différents : le scénariste doit "mettre en scène" donc il a besoin de beaucoup de détails pour qu'ils apparaissent à l'écran mais un roman n'a pas tant besoin de tout ça. S'ajoute la lourdeur des répétitions (différents personnages donnant leurs points de vue sur une situation n'apportant hélas rien de plus au premier).



Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, même si Adrien est celui qui semble le personnage central et donc celui que le lecteur doit suivre et peut-être aimer. Mais ce n'est pas le cas pour moi, la seule chose qui m'a fait aller jusqu'au bout c'est le suspense sur l'identité du cadavre enterré dès le début. Mais j'avoue que je ne me posais pas plus de questions que ça en découvrant chacun des "suspects". Finalement, ils auraient pu tous l'être mais ça m'était égal.



Mais là où j'ai également eu du mal, c'est avec toutes ces ramifications. J'étais perdue par tous les personnages, je voyais bien que tout se rassemblait, que tout était lié et que ça allait, à un moment ou à un autre, nous mener à quelque chose de concret mais c'était trop long. Je suis (presque) persuadée (ben oui, je ne suis pas auteure) que si l'auteur avait un peu (beaucoup?) raccourci son texte en évitant les détails complexes et inutiles ou encore les répétitions, on aurait eu là un vrai bon roman. Car l'idée de départ est plutôt sympa et originale! L'histoire de fond est super mais il manque du rythme à une enquête singulière.



Je pense que si le texte est un peu plus travaillé (je ne veux pas dénigrer l'auteur mais je pense que pour un roman, il faut s'en tenir à une histoire et non pas en faire trop de détails), ce thriller traitant de la folie, de la barbarie ou encore de l'amour (ben oui, il en faut un peu), il pourrait trouver son public car, je le redis, l'histoire de fond est plutôt pas mal.



Une dernière chose concernant la couverture qui ne donne pas du tout envie d'ouvrir les pages de ce roman. C'est dommage, je suis persuadée qu'une photo non floue aurait pu être prise de votre bureau Monsieur l'auteur!
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Le titre en deux temps est intriguant pour ce livre de 439 pages et un peu plus de 700 g ! « l'oeil était dans l'arbre... » évoque vraisemblablement le poème de Victor Hugo, intitulé La conscience dans « La légende des siècles ». Je ne résiste pas à l'envie d'en citer la fin :

« .... Alors il dit: « je veux habiter sous la terre

Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;

Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »

On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »

Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.

Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre

Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,

L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. »



Revenons au livre de Michel Picard en lui-même. L'arbre est celui que l'auteur peut voir de son bureau quand il écrit ce récit qui a dû lui demander un travail pharaonique. J'ai regretté que la couverture soit aussi pauvre, le flou de la photo n'étant pas très heureux à mon sens !



Après un premier chapitre où Adrien, jeune ornithologue « sincère », est occupé à ensevelir un cadavre dans une caverne, le récit opère par flash-back dans un agencement qui évoque tout à fait le scénario d'un film. Pas étonnant ! Après 15 ans dans le cinéma, la télévision et vingt ans d'écriture de scénarios de téléfilms, de séries et de documentaires sur le monde animal, Michel Picard écrit ici son premier roman. En gros on assiste à un règlement de compte au sein de deux familles voisines particulièrement déglinguées. le suspense consiste à deviner à qui appartient le corps qu'Adrien a fait disparaître ?



Un thriller qui traite de la barbarie animale, c'est original, surtout quand ces animaux règlent leur compte eux-mêmes.

Du côté des humains, on a un schéma somme toute très classique avec des bons et des méchants, vraiment très méchants et même complètement cinglés. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.



J'ai aimé les aventures d'Adrien alias « p'tit moineau » et son amoureuse Karine qu'il nomme « p'tite belette ». Cela donne des moments charmants et drôles. J'ai aimé l'intervention des animaux, Scarlett le perroquet qui n'hésite pas à mettre son grain de bec pour pimenter l'action, Rahel le serpent boomslang et l'araignée veuve noire à la recherche de chair fraîche à piquer, leur personnification apporte une touche originale à la narration.



Les personnages sont nombreux et trop peu incarnés sauf par le flot de questions qu'ils se posent du côté des vengeurs (Adrien et sa soeur Flore, Noreen et Marine, Diego... et certainement l'auteur chargé d'organiser tout ça...) ou par leur vide psychologique du côté maltraitance animale (Blandine et Cyril parents d'Adrien, Fergus le voisin savant fou ainsi que Vincent le frère cupide d'Adrien). Les situations sont souvent peu crédibles et la mise en scène plombée par une multitude de détail.



J'ai été tenté plusieurs fois de laisser tomber cette lecture plutôt pesante. Mais j'ai continué car l'habileté du scénariste était là et je souhaitais voir comment tout cela finirait. L'écriture égale et sobre nous emmène vers une fin grand-guignolesque qui finalement en allège considérablement la charge de violence.



Curieusement l'impression générale n'est pas mauvaise. Émerge de l'histoire, pour un lecteur curieux qui prolongera sa lecture par quelques recherches, une réflexion sur les expériences d'immortalité, sur la maltraitance animale et l'exploitation du vivant. L'évocation à maintes reprises des écorchés d'Honoré Fragonard (cousin du célèbre peintre rococo Jean-Honoré Fragonard) est intéressante pour peu que l'on connaisse l'existence de son musée à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, ainsi que les controverses liées à la réalisation et l'exposition de restes humains. L'auteur a oeuvré dans le documentaire animalier, il le connaît parfaitement. Ce qu'il décrit là n'est pas si loin de la réalité quand je découvre par ailleurs, en écrivant cette chronique, les polémiques et « révélations » entourant des expositions épouvantables mettant en scène des cadavres plastinés... On est très loin dans ce cas des pièces anatomiques de Fragonard dont la visée éducative pour les futurs vétérinaires, au siècle des Lumières, dans un contexte non mercantile, est patente. Je conseille de parcourir ces quelques pages du mémoire de Christophe Degueurce, particulièrement éclairantes sur un sujet important pour notre humanité. C'est [ ici ] ! Lien, photo personnelle et musique d'illustration à retrouver sur mon blog Bibliofeel !



Merci aux éditions l'Harmattan et à Michel Picard pour l'envoi de ce livre surprenant qui, s'il ne m'a pas totalement convaincu sur la forme, m'aura permis de découvrir un auteur à l'imagination débridée et permis d'accéder à des thèmes rarement abordés dans la littérature.



Notes avis Bibliofeel novembre 2020, Michel Picard, L’œil était dans l'arbre et regardait de drôles d'oiseaux








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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

D'abord merci aux Éditions de l'Harmattan  de m'avoir transmis l'ebook  du livre de Michel Picard : L'oeil était dans l'arbre.

J'ai vu que ce roman avait une douzaine de critiques sur Babelio et qu'une seule était négative.

Et bien je vais rajouter un deuxième avis négatif.

Je ne suis pas adepte de ce genre de littérature,  gore , glaçante et volontairement violente.

Cette littérature ne m'apporte aucun plaisir de lecture.

Cela ne suffit pas pour donner un avis négatif.  C'est un style de littérature auquel je n'adhère pas mais ce n'est pas pour cela que le roman ne serait pas bon.

J'ai lu la totalité du roman   et malheureusement je n'ai pas trouvé que le roman soit bon.

Le roman se passe sur 2 jours : le jour d'avant et le jour d'après.

Il commence d'ailleurs par le jour d'après.

Adrien 18 ans va enterrer un cadavre dans la forêt .

On en saura pas beaucoup plus. Pour en savoir plus il faudra découvrir le jour d'avant.

Et ce jour d'avant est une accumulation d'événements,  de personnages  qui rendent peu crédible l'histoire.

Il se passe tellement de choses en une demi journée que cela en donne le tournis. Une accumulation de révélations  et d'événements plus irréalistes les uns que les autres. A cette accumulation s'ajoute la violence, la perversité.

La lecture devient hachée.

Comment est il possible en une demi journée qu'autant de personnages venant d'horizon si différents se rencontrent.

Cela donne un roman touffu et pour lequel on ne s'accroche à  aucun personnage.

 Savoir qui est le cadavre dans la forêt reste en définitif secondaire  alors que c'est la raison de connaître le jour d'avant.

Cette overdose d'événements,  de violence, de perversité  prennent le pas sur la totalité du roman et le vide de toute substance.


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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Pour Adrien, bientôt 18 ans, la journée s'annonçait tranquille: un contrôle de chimie et la promesse d'un rendez-vous seul à seul avec sa petite amie Karine.



Comment expliquer alors que le roman s'ouvre sur l'adolescent en train d'ensevelir, au petit matin, un cadavre au fond d'une grotte dans les bois ?



Difficile de résumer en quelques mots les péripéties d'une journée incluant quelques sadiques à l'allure irréprochable, des animaux en tout genre, des bananes bien utiles, un savant fou, une amoureuse bien décidée à perdre sa virginité, une guitare sèche qui joue Yesterday, un chapeau de brousse...



En effet, autour d'Adrien et de sa famille, la journée supposée paisible démarre sur les chapeaux de roues et les rebondissements s'enchaînent, mettant un terme à des décennies de complots et de perversion, obligeant le jeune homme à reconsidérer ses modèles.



Le tout formant un récit vivant, un brin déjanté et addictif: une lecture rythmée par un style très visuel, émaillé d'humour et de cynisme. Déployées autour de deux journées, d'avant et d'après, les pages défilent, entraînées par l'imagination et le talent descriptif de l'auteur, immergeant d'emblée le lecteur dans l'action et ne dévoilant que parcimonieusement la genèse de ces fameux jours.



Une recette qui fonctionne à merveille. Je garderai le souvenir d'une lecture plaisir: captivante, fantaisiste juste ce qu'il faut et énergique. Et pour terminer sur une bonne note, une conclusion en guise de clin d’œil. De quoi refermer ce roman le sourire aux lèvres, que demander de plus ?


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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Quelle famille de déjantés! Ce sont les premiers mots qui me sont venus à l’esprit. Freud se serait régalé. Des parents manipulateurs, menteurs et d’une mauvaise foi quasi revendiquée. Des enfants manipulateurs qui utilisent le chantage avec brio. Cependant, Adrien, adolescent boutonneux, semble être le seul « normal ». Mais, est-ce la réalité?



Pendant toute la lecture, les questions défilent. Qui sont tous ces personnages? Quel est leur secret? Que veulent-ils? Ce qui rend la lecture très ludique. Comment des parents peuvent d’abord se préoccuper du qu’endira t-on avant de penser à sauver leur fils prétendument en danger? Est-ce une manipulation de plus de ce dernier? Des questions qui taraudent le lecteur et installent une atmosphère de suspens.



L’oeil était dans l’arbre… raconte une famille malade de ses secrets. De cette vie qu’elle s’est créée de toutes pièces. Une famille pour qui le mensonge et le désamour sont un quotidien criant. Au fil de la lecture, nous découvrons des personnages névrosés. A la limite de la dangerosité. Des parents qui brillent par leur absence et leur désintérêt de tout ce qui concerne leur famille. Des enfants qui sont le brillant reflet de leurs géniteurs. Eh oui, Bon sang ne saurait mentir. C’est un thriller où les cadavres s’amoncellent tels des gouttes de pluie sur un terrain vague. Un excellent thriller qui tien en haleine jusqu’au bout.
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Un arbre sur la couverture sur un fond blanc, en regardant cette couverture assez sobre et banale, je ne m’attendais vraiment pas à tout ça. Une histoire de dingues où les humains et les animaux sont aussi embarqués dans une aventure incroyable.



Ce livre est un ovni littéraire, il m'a transporté dans un monde déjanté, des personnages très sadiques et mauvais qui jouent avec le mal jusqu'au jour où toute la vérité va éclater.



Il est bien épais ce livre mais très riche en suspens et en actions.



La vengeance y-est délicieuse, j'ai vraiment pris une bonne dose d'adrénaline en le lisant, certains passages sont vraiment terrorisants.



Je pense que ce livre va vite rejoindre ma bibliothèque car il m'a beaucoup plu.



Tous les lecteurs qui aiment les animaux, vous devez absolument découvrir cette histoire assez fantasque mais très percutante.



Quand des pervers sadiques se font passer pour des protecteurs d’animaux ça sent vraiment mauvais, ici c'est un tourbillon d'émotions, je suis passée du rire à un état de traumatisme intense quand j'ai découvert jusqu'où peut aller la barbarie humaine.



Un thriller très prenant et instructif où j'ai découvert un endroit que je n'ai jamais eu encore l'occasion de visiter, le musée Fragonard à Paris.



Musée Fragonar à Maison Alford



Michel Picard à une imagination débordante et grâce sa plume mystique, il m’a transporté dans son univers où ses passions se mélangent dans son livre comme un cocktail Molotov.



En Afrique du Sud, il y a très longtemps, un couple, leur plus grand enfant et un homme bizarre ont apparemment signés un pacte avec le diable.



"- A force de jouer, tôt ou tard, on finit par se brûler. "



J’ai lu ce roman m’imaginant les scènes comme au cinéma.



De l’action, du suspens et des scènes assez gore comme j’aime beaucoup.



-Meurtres, Vaudou, Vengeance, une histoire qui sort de l’ordinaire et qui m’a fait vivre des moments incroyables.



Un couple odieux qui cachent trop de secrets sur leurs activités secrètes immondes et leurs trois enfants très perturbés qui n'attendent qu'une seule chose, la vengeance et leur chute.



Il va falloir beaucoup de monde et le plus de preuves possibles pour mettre un terme à ces actes barbares qui depuis trop longtemps sévices dans les ténèbres d'une maison maudite.



« Inimaginable cruauté d’un homme très dérangé. »



Je ne raconterai rien de plus sur les personnages, je ne citerai pas leurs noms car je préfère que vous fassiez tout comme moi, tranquillement connaissance.



Attention à vous, car il vous surveille et la mort rôde toujours autour de lui.



C'est que du bonheur pour moi de découvrir un roman rempli de couleurs, de drames, d'animaux très attachants.



Je vous conseille vivement de découvrir ce livre car il en vaut le détour.



Je tiens à remercier l'auteur et les éditions l'Harmattan, c'était un réel plaisir pour moi de découvrir cette pépite très divertissante.
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Pour commencer, je tiens à remercier chaleureusement la maison d'édition L'Hamattan et l'auteur de ce roman, Michel Picard, de m'avoir proposé en service-presse ce premier roman de l'auteur, et de m'avoir fait confiance pour en parler et en faire une chronique sur mon blog ! :) C'est la première fois qu'on me propose un service-presse pour un livre, donc je suis très heureuse de cette opportunité, surtout, avec un roman comme celui-ci, qui m'a beaucoup plu et qui était de qualité ! ;)



Tout d'abord, je suis impressionné par la réussite de l'histoire de ce roman, de bout en bout, sachant que c'est le premier livre de l'auteur ! :) Ça reste impressionnant pour un premier départ dans la littérature, surtout pour un Thriller ! :) C'est d'ailleurs, un très bon Thriller, diablement efficace dans son rythme, dans ce que l'histoire délivre, avec une légère touche d'humour noir qui fait mouche (comme j'aime tant ! ^^), et un message sous-jacent sur certains travers dans la lutte pour la protection animale. Un mélange surprenant aux premiers abords, mais qui marche fortement ici ! ;)



Au niveau du rythme, ce qui m'a agréablement surprise, c'est que les événements de l'histoire se passent sur deux jours uniquement ! C'est rare dans un Thriller, que les événements se passent aussi rapidement, car souvent, on a besoin de temps de trame (plusieurs jours à plusieurs années dans un Thriller !) pour installer et maintenir le suspense. Dans ce livre, tout se passe en moins de 48h (les 3/4 du roman se passant durant la première journée), et pourtant, le suspense est à son comble, et on a du mal a reposer le roman, tellement on veut savoir la suite de cette journée d'enfer pour les protagonistes ! ;) Quand on dit qu'une seule journée/un seul événement peut changer toute une vie, on peut dire que pour Adrien et son entourage, cette citation n'en est que plus vrai ! ^^



Autrement, ce que j'ai beaucoup apprécié dans ma lecture, c'est qu'on sent dans l'écriture de l'auteur, qu'il est également un réalisateur, et je dis ça dans le bon sens du terme ! ;) Je sais que certaines personnes n'aiment pas trop ce genre de procédé, de pouvoir s'imaginer scène par scène les situations comme dans un film, mais moi, j'adore ça ! :) Moi qui suis cinéphile, j'aime énormément les livres qui peuvent me faire imaginer un film a part entière, à travers les lignes de son auteur, et c'est ce qu'a réussi à faire Michel Picard, dont la plume, a touché son expérience de réalisateur ! :) Ce type de procédé d'écriture, m'a fait un peu penser à celle de Joël Dicker, et c'est un très gros compliment venant de ma part ! ;) Après, je mettrais peut-être un petit bémol, sur trop de descriptifs sur les lieux et objets entourant nos personnages, car vu qu'on reste souvent dans les mêmes endroits en peu de temps, il n'y avait pas besoin de décrire aussi souvent leur environnement, qu'on connaissait bien après une centaine de pages… Mais, ce n'est qu'un petit détail, qui ne m'a pas du tout gêné dans ma lecture ! ^^



Tant que je suis dans les « bémols », je vais dire les derniers que j'ai relevé, et qui sont également au niveau de l'écriture. Pareil, se sont juste de tout petits détails, vraiment insignifiants sur le nombre de pages que contient le roman, donc ça ne pose aucun problème dans le plaisir de cette lecture, qui je le redis, est une très bonne lecture ! :) Les fameux bémols, c'est que j'ai croisé 3 ou 4 phrases un peu maladroite (ce qui est tout à fait normal dans un premier roman, je le rappelle ! ^^), mais sur un livre de pas loin de 440 pages, c'est vraiment minime ! ^^ Puis, un petit souci au niveau de la ponctuation dans les 100 premières pages, où j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de points de suspension, là où, parfois, ça aurait été mieux de mettre un point d'exclamation ou tout simplement un point final. Mais après les 100 premières pages, je n'ai plus vu ce souci (à part peut-être des points d'interrogation dans les dialogues de la dernière partie, qui selon moi, auraient dû être des points d'exclamation), donc rien de bien méchant et qui n'entache en rien la qualité du récit ! ;)



Pour revenir sur la qualité du récit, Michel Picard a une très bonne maîtrise dans le fait de décrire et présenté ses personnages, hauts en couleurs ! ^^ Aucun d'entre eux n'est tout blanc, certains sont juste horribles de base, mais ceux que nous devrions considérer comme les héros, ont cette nuance de gris, qui les rend intéressant et on s'inquiète de leurs sorts, puisque on ne sait pas si le destin (représenté selon moi par les animaux qu'on croise dans le roman) voudra leur faire payer leurs passifs ou décisions douteuses… Pour les « méchants » qui sont tout aussi horribles les uns que les autres, une touche d'humour bien noir et caustique est là, pour compenser les horreurs qu'on découvre au fur et à mesure sur eux, et ça fait du bien pour alléger les découvertes de leurs ignominies et ça leur donnent la monnaie de leur pièce, bien méritée ! ^^ Et rien que pour la fin, avec ce côté méta et « la boucle est bouclée », je dis chapeau à l'auteur d'avoir su aussi bien conclure son histoire ! :)



C'est également ce que j'ai aimé dans ce livre : le message qu'a voulut faire passer l'auteur. Michel Picard, ayant tourné plusieurs émissions sur le monde animalier et sur la protection animale, a voulut montrer une vérité satirique, sur certaines choses peu scrupuleuse qu'il a pu voir, durant cette période de sa carrière… Ça se sent à travers ses lignes et on sent que ça lui tient a coeur, de faire découvrir cette vérité dérangeante, mais néanmoins nécessaire, pour dénoncer un système malade et avide d'argent et de célébrité, où s'est les animaux qui en pâtissent le plus, dans le cheminement de la gloire de certains êtres humains… du moins, c'est ce que j'ai compris et ressentit en lisant ce livre, mais je ne pense pas me tromper, que s'est ce qu'a voulut faire passer l'auteur à travers son récit ! :)



Bilan : « L'oeil était dans l'arbre… et regardait de drôles d'oiseaux » est un très bon premier roman pour son auteur, qui peut être fier d'avoir réussi un bel ouvrage dés le premier essai, malgré quelques maladresses, qui sont toutefois bien normal, pour un premier livre de ce gabarit ! ^^ de toute façon, ces maladresses n'entache en rien la qualité de l'histoire et de l'écriture de son auteur, qui sont remarquable et donne une vraie authenticité, a ce roman pourtant fictif ! ;) Un Thriller efficace, qui sait ménager son suspense, tout en faisant monter le rythme crescendo, et avec un vrai message à faire passer, et une dose d'humour caustique plus que bienvenue ! :) Pour moi, ce roman est une vraie réussite et je le conseille a tous ceux qui aime les Thrillers bien glauques, mais efficaces, et qui tienne leurs promesses ! ;) J'espère que Michel Picard continuera à écrire, car il a un talent certain pour l'écriture, en plus de celui de réalisateur ! :)
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Dans la famille Montbrun vous avez les grands-parents Tom et Francine, motards et en mission pour raccompagner en Bretagne le Jack Russel de leurs amis. Puis les parents Cyril, chirurgien esthétique qui rate ses opérations et Blandine, productrice de TV, à l’origine d’une fondation pour la défense des animaux et qui n’hésite pas à fabriquer de fausses preuves quand elle en manque. Enfin les enfants : Vincent, qui travaille pour une ONG, Flore, qui n’achève pas son deuil et toujours en proie à un choc post-traumatique du fait de la disparition de Sean et Adrien spectateur et en passe de prendre son destin en main.

A leurs côtés vous avez la famille Parson avec un patriarche absent, accidenté ou assassiné ou … bref absent, la mère Noreen elle aussi toujours en deuil de son Fils Sean accidenté, suicidé ou assassiné, elle-même victime d’une chute de cheval et réduite à l’état de légume, en voie de réveil.

Autour d’eux vous avez une belle galerie de personnages atypiques sans oublier les animaux serpents rhinocéros et autre mygale. Enfin, la star « Scarlet », un ara !

Tout ce petit monde est sous surveillance technologique …

Oui il y a du monde dans ces 439 pages, denses, servies par l’écriture cinématographique de l’auteur. Une bonne intrigue se noue dès les premières pages. J’y vois trois parties distinctes : la première où tous les personnages se croisent, avec des situations cocasses et originales, la deuxième sous la forme de deux huis clos où se déroule la quête de la vérité et une troisième partie plus fantastique qui m’a moins emballée. J’ai eu le même sentiment que pour Le cri de Nicolas Beuglet en me disant que les dernières pages (ici 150 tout de même) n’étaient pas nécessaires à l’histoire que nous conte l’auteur. Mais il s’agit là d’un avis très personnel, d’une lectrice de thriller mécréante, rationnelle et cartésienne …

La richesse de cet ouvrage réside aussi dans l’expérience professionnelle dont nous fait profiter l’auteur (homme de télé, réalisateur et scénariste notamment). Le monde audio-visuel est loin des Bisounours …

Bref vous l’aurez compris, un premier roman original qui pêche par sa longueur en perdant le lecteur dans une intrigue secondaire à moins que cela ne soit l’essentiel du roman auquel cas j’ai un doute … Plaisant au demeurant pour les portraits.


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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Quand on fait connaissance avec Adrien Montbrun, il n’est ni plus ni moins en train d’ensevelir un cadavre, enroulé dans de la moquette verte usée, dans une caverne en plein milieu des bois. Qui est ce cadavre ? Voilà bien ce qui va maintenir l’intérêt du lecteur. Et pour quelle raison cet adolescent à l’aube de ses dix-huit ans l’enterre-t-il ? Que s’est-il passé dans la vie de ce jeune ornithologue, un brin naïf, attendant avec impatience sa première relation sexuelle, pour qu’il en arrive là ?



Un jour plus tôt, tout a commencé comme d’habitude dans la petite routine d’Adrien. Lever à six heures du matin, allumage des caméras qui lui permettent de surveiller les oiseaux, démarrage de sa webcam dans laquelle sa Karine apparaît sexy, l’invitant à perdre sa virginité dans la matinée. Anomalie : une camionnette blanche postée devant sa porte, et qui apparaît dans le champ de sa caméra, gâchant l’image. Petit-déjeuner tranquille, où il croise Gwendal, conquête d’un soir de sa sœur Flore, Blandine, sa mère déjà en furie, Cyril, son père, chirurgien-boucher qui massacre les gammes sur un malheureux piano. Un questionnement : comment va-t-il prendre son envol à l’approche de sa majorité ? Son frère Vincent, qu’il admire pour son combat pour préserver une espèce d’oiseaux rare en Colombie, est parti douze ans plus tôt, depuis, il fait chanter ses parents qui n’ont d’autre choix que de lui verser de l’argent chaque fois qu’il en ressent le besoin. Flore, elle, a teint ses cheveux en vert et demandé une carte bleue illimitée. Tous deux détiennent des preuves embarrassantes sur les agissements de leurs parents. Mais Adrien, lui, n’a rien trouvé. Il connaît l’inénarrable cupidité de ses parents, leur grande hypocrisie et le désintérêt total qu’ils portent à la cause animale, qu’ils défendent pourtant farouchement devant les caméras. Un matin ordinaire chez les Montbrun.



Ordinaire ? Pas vraiment. La merveilleuse machinerie s’est grippée pendant la nuit. Alors que Blandine et Cyril attendent avec impatience l’arrivée de la mallette de leur mentor Fergus qui doit leur être remise au musée Fragonard après une interview de ce dernier, celle-ci apprend que son équipe de tournage est en grève ! En G.R.E.V.E ! Et le pire, c’est qu’une truie saccage son bureau, et le tout, sous l’œil des caméras de BGN TV ! L’humiliation est totale pour cette femme qui traite ses employés comme des esclaves. Le matin de Cyril n’est guère plus calme : une célèbre actrice, mécontente de sa chirurgie qui l’a défigurée, campe devant sa clinique privée, avec une armada d’avocats et de journalistes attirés par l’odeur de sang. Et un sanglier saccage ses belles jardinières ! Heureusement, Flore distille ses conseils cyniques de gestionnaire de crise… Malgré tout, quelqu’un semble bien décidé à exposer les secrets inavouables de Blandine et Cyril et de faire tomber leur masque bon chic bon genre en mettant en scène un plan particulièrement retors.



L’Œil était dans l’arbre…et regardait de drôles d’oiseaux est un livre atypique et assez loufoque. Il a un petit côté Snatch, dans cet enchaînement permanent de personnages et de catastrophes qui aboutira à une apothéose déjantée et malsaine. Les deux tiers du récit sont rythmés, l’histoire ne nous laisse aucun répit et les personnages, aussi atypiques que l’intrigue qu’ils servent, sont attachants avec leur côté borderline, entre excentricité et folie douce, voire furieuse pour certains. J’ai particulièrement apprécié Cyril et Blandine, délicieusement ignobles, qui ne se cachent même pas de leur ignominie, et j’ai été assez déçue de les voir s’effacer lentement du paysage pour ne devenir que des épouvantails sans matière. Si j’apprécie que l’auteur soit allé au bout de son intrigue déjantée, qu’il est assumé jusqu’à avoir un final qui frôle et entremêle le body horror au scientifique merveilleux, le dernier tiers du roman m’a perdue et lentement désappointée.



En effet, la famille Montbrun a beaucoup de cadavres et de perversions dans le placard. Autant de cadavres qui feront autant de fils narratifs qui finissent par épuiser l’attention du lecteur. Je pense notamment à l’intrigue qui touche à Flore : celle-ci, adolescente, a connu Sean, son grand amour, qui s’est malheureusement jeté du haut d’un immeuble en voyant sa belle renversée par une voiture. Mais s’agit-il réellement d’un suicide ? ou d’un meurtre déguisé ? Et si oui, pour quel motif aurait-on fait taire, définitivement, ce jeune homme qui rêvait d’être magicien ? Cette partie est d’une longueur terrible, les scènes s’allongent, les répétitions sont nombreuses, un personnage découvre un fait, le répète à un autre personnage qui se rappelle d’un fait qu’il répète à son tour etc etc… l’ennui finit par l’emporter, surtout que mon intérêt a graduellement baissé une fois que l’identité du corps qu’Adrien enterre est découverte. De même, je n’ai pas vraiment apprécié non plus la communication d’outre-tombe qui s’opère entre Sean, Flore et un personnage dont je ne vais pas révéler l’identité, suspense oblige. Pour moi, c’est une facilité scénaristique dont on aurait pu se passer – ceci dit, c’est un goût tout à fait personnel, en général, les deus ex machina qui servent à faire avancer une intrigue rendue un peu poussive et que l’on ne sait plus comment résoudre me hérisse le poil, que ce soit au cinéma ou dans les romans.



Michel Picard nous offre un thriller original, une comédie macabre et une autopsie d’une famille particulièrement dysfonctionnelle et déviante. Malgré quelques réserves sur la longueur et le rythme, l’écriture est bien gérée, la plume est volontiers ironique, l’humour n’est jamais loin, et atténue heureusement quelques passages assez sordides où il est surtout question de maltraitance animale et de tortures. L’imagination est débridée, peut-être trop à mon goût jusqu’à tomber parfois dans le kitsch, mais L’Œil était dans l’arbre…et regardait de drôles d’oiseaux mérite d’être découvert, ne serait-ce que pour connaître le cousin germain de Fragonard, qui n’a pas choisi la peinture galante mais s’est aussi intéressé à l’anatomie humaine et animale.
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Je remercie chaleureusement les Éditions L’Harmattan ainsi que l’auteur Michel Picard pour cette lecture et leur confiance !



« L’ŒIL ÉTAIT DANS L’ARBRE Et regardait de drôles d’oiseaux« , rarement un titre n’aura été à ce point évocateur des moments truculents que réserve le thriller déjanté de Michel Picard. Ce dernier se lâche complètement dans ce roman qui est irrésistiblement « foutraque », car de folie il va en être question tout au long de ces près de 450 pages qui vont nous narrer les excentricités, les perversions d’un couple chapeauté par une espèce de gourou sadique atteint des pires déviances. Les personnages sont tous aussi barrés les uns que les autres et c’est effectivement jouissif de se retrouver à lire le récit des péripéties nombreuses que contient cette histoire. Un univers fantasque et délirant que ne renierait pas un certain Albert Dupontel et son humour noir ravageur des débuts. Comme dans « Bernie », le gentil petit oiseau est en mauvaise posture prêt à se faire croquer. Les dialogues sont ciselés et décapant avec un second degré qui m’a beaucoup plu. On ressent tout le travail de scénariste de Michel Picard qui commence son récit par l’immersion dans une grotte du jeune Adrien qui transporte dans une vieille moquette élimée un corps qu’il va cacher dans ces recoins perdus de la forêt. Tout cela c’est « Le jour d’après » car il y a eu « un jour d’avant » et le récit d’être partagé, de balancer entre ces deux pôles temporels. L’auteur ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer car l’action est prépondérante et les dialogues font mouches. Il faut dire qu’avec Blandine, cynique et perverse à l’extrême, présentatrice d’une émission qui récolte de l’argent à des fins caritatives pour sauver des animaux dont elle n’a strictement rien à faire, ou bien encore son mari Cyril, tout aussi dingue, chirurgien esthétique de son état ayant la fâcheuse propension à rater une opération sur deux, on est servi. Leurs enfants ne sont pas en reste : il y a Vincent, l’aîné de la fratrie parti en Colombie et qui aurait été kidnappé contre rançon, en sachant qu’il n’en est pas à sa première tentative d’extorsion d’argent à ses parents, lui qui détient des vidéos compromettantes d’eux. Vincent veut la valise d’argent de ses parents.. Flore, leur sœur, a perdu son petit ami, mystérieusement suicidé tandis qu’Adrien le petit dernier, 18 ans à peine, est aussi épris des oiseaux que de sa petite amie Karine avec qui il désespère de trouver enfin le bon moment pour conclure et avoir, enfin, sa première expérience sexuelle. Le rythme est soutenu, le scénario malin car il va jusqu’au bout de son délire. Le fond de l’histoire est sombre, les sujets abordés sont tout sauf évident mais j’ai aimé être embarqué par Michel Picard qui par son écriture peut se rapprocher d’un Tonino Benacquista. Car ce livre cache une enquête retors sur les agissements de ce couple Cyril et Blandine, qu’ont-ils à cacher ? qui sont-ils réellement ? L’ensemble passe très bien car Michel Picard est, on le ressent dans son écriture pleine de malice, toujours sur cette corde raide, à mi chemin entre le rire et la tragédie, il s’amuse avec ses personnages, du plus infâme au plus naïf, candide, pour leur insuffler des idées délirantes. Volontiers baroque, Michel Picard signe un thriller détonnant. A découvrir aux éditions L’Harmattan.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Bon, est-ce qu'écrire cette critique va être aussi ardu que la lecture de ce roman ? J’espère que non. Mais j'ai comme un doute.

En plus, j'ai du retard dans la publication de celle-ci. Merde, ça se fait tellement pas. Mais bon, tant pis, allons-y et profitons-en pour remercier L'Harmattan et Babelio pour cette Masse Critique.



Plusieurs choses m'ont dérangé dans ce livre, certaines ne sont que des détails, mais d'autres sont bien plus problématiques.

Au départ, je voulais commencer par cette couverture floue qui ne donne pas du tout envie de s'attarder pour un feuilletage en règle, étape quasi-indispensable avant l'achat. Mais après réflexion, je me dis que ce n'est peut-être pas le plus important. Cela dit, une belle couverture donnera toujours plus envie qu'une photo floue. Surtout qu'à 30 balles le bouquin on est en droit de s'attendre à un livre qui a un peu de gueule.



Hélas, la couverture non aboutie se marie au final assez bien avec le texte dont elle est la vitrine et dont l'épaisseur fait un peu peur (perso, je m'engage assez rarement pour presque 450 pages si je n'ai pas de bons indices qui m'indiquent que l'aventure va me plaire).



C'est amusant, mais je remarque seulement maintenant que la couverture donnait un indice supplémentaire sur ce qu'on risquait de découvrir dans le livre.

L’œil était dans l'arbre... Et regardait de drôles d'oiseaux.

Quitte a révéler d'un coup trois des défauts du livre j'aurais été plus loin et l'aurais appelé L’œil était dans l'arbre... Et regardait... de « drôles d'oiseaux ».

Je ne m'attarderais pas la dessus des heures non plus car le problème relève, à mon sens, de ce que je m’apprête à exposer juste après, mais l'une des premières choses à m'avoir vraiment gavé fut l'emploi abusif des points de suspensions et des guillemets pour un oui ou pour un non. Autant les ... dans les dialogues pour signifier que le personnage a des difficultés à parler ne me dérange pas, autant quand ce sont les phrases du narrateur qui se mettent à terminer de la sorte, probablement dans le but d'ajouter un peu de mystère et de suspense, là je dis non. Ça donne juste l'impression d'un texte écrit par un amateur qui n'a pas d'autre façon de faire passer son message tellement surprenant et cryptique.

Les guillemets souffrent un peu du même problème et sont utilisé de façon assez anarchique. Ainsi le frère de sang du héros devient « son frère » et un figurant qui s'occupe de gérer la prise de son sur un plateau de télé a droit à un « ingé-son » alors qu'il s'agit vraiment de son boulot.



Ces deux problèmes ont pour moi la même origine : un travail de réécriture absolument bâclé. Ce genre d'erreurs ne doit pas pouvoir se retrouver dans le produit fini. L'auteur a-t-il eu le temps et l'occasion de relire et réécrire son histoire ? A-t-il été bien encadré pour le faire ? Si la réponse est oui, il y a un problème. Si elle est non, il y en a un plus gros encore. Car cette partie du boulot aurait dû mettre à jour un autre problème : le livre est trop gros. Ou l'histoire est trop longue, comme on veut. Certaines choses nous sont répétées trois voir quatre fois, certains événements nous sont racontés du point de vue de différents personnages, mais sans rien nous apporter de plus, certains détails que l'on peut aisément deviner au vu de ce que les personnages racontent, nous sont confirmés au bout de plusieurs chapitres, parfois laborieux, juste au cas où on n'aurait pas encore compris. Tout ça cumulé m'a donné l'impression qu'on me prenait pour un abruti fini incapable de déduire des choses pourtant très simples. Ça m'a aussi souvent fait soupirer et poser le livre dans un coin pendant plusieurs jours. (D'où mon retard. Pour le coup c'est ma faute, j’aurais du mieux gérer mon temps. Mais venir à bout d'un livre énorme qui ne nous emballe pas, c'est chaud.)



Encore une fois, il me semble que ce genres de problèmes auraient dû être vus et corrigés lors de la relecture/réécriture.



Hélas, au-delà de ça, j'ai aussi noté deux-trois petites choses inhérentes à l'histoire elle-même qui ont fait que cette lecture n'était pas aussi plaisante qu'elle aurait pu l'être.

Déjà, j'ai mis plus de 100 pages avant de m'attacher à un personnage. Tous semblaient suspects et aucun n'était franchement attachant. Bien sûr, je me demandais qui était le cadavre qu'Adrien faisait disparaître au début de l'histoire, mais je ne m’inquiétais pour aucun d'entre eux. La disparition de l'un ou l'une d'entre eux, que ce soit parmi les gentils ou les méchants me laissait assez indifférent.

Il y a aussi eu quelques réactions illogiques au vu de la personnalité des personnages (Vincent surtout).

Et puis ce foutu Jack Russel qui ne sert à rien et qui est une sorte de mauvais comic relief, on s'en serait passé. J'attendais le moment où il servirait à quelque chose tout en étant persuadé qu'il n'arriverait jamais... Et j'avais raison.



Les détails à la con, mais qui spoilent un peu (pas beaucoup)





Maintenant que tout est dit, est-ce qu'il y a malgré tout quelque chose à sauver de tout ça ? Étonnement, oui.

L'histoire est complexe, il y a beaucoup de personnages et leurs destins sont tous imbriqués d'une façon ou d'une autre. Il y a énormément de ramifications, on a l'impression que ça part dans tous les sens, mais au final tout est lié. Si certaines choses sont un peu grosses (comme la fin) l'idée en elle-même et l'histoire qui est racontée ne sont pas mauvaises du tout



Si le manuscrit avait été suffisamment retravaillé et s'était retrouvé amputé d'une bonne moitié de ses 430 pages, il y a fort à parier qu'il aurait gagné en rythme, en cohérence et qu'il aurait plus facilement maintenus ses lecteurs et lectrices en haleine.



Je terminerais sur une chose que j'ai trouvée très dommage et qui l'aurait été tout autant même avec un bouquin deux fois plus concis, mais qui spoile la fin. Si vous n'avez pas lu le roman il est inutile de cliquer, ça ne vous apportera rien, si vous l'avez lu, en revanche, et que vous êtes arrivés jusque là, ça ne vous fera qu'une poignée de lignes en plus à lire, alors, au point où vous en êtes, autant allez jusqu'au bout.



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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Dans ce drame familial, sous forme de thriller, les rebondissements s’enchainent à une vitesse hallucinante. Pendant près de 450 pages le lecteur est pris dans le tourbillon des événements qui se jouent autour d’Adrien, le benjamin de la famille Montbrun. Un roman palpitant, rythmé, mettant en scène des personnages hauts en couleurs. On aurait aimé que l’auteur développe un peu plus l’aspect psycho des protagonistes pour donner plus de profondeur au roman et plus de caractère. Karine par exemple, mériterait un meilleur traitement que passer pour la « girlfriend » de service.



En parlant de caractère, ce roman n’en manque pas. C’est non seulement un drame et un thriller, mais aussi un roman noir et glaçant. L’intrigue est multiple ; on en découvre les ramifications tout au long du roman, de plus en plus noires et terribles pour les protagonistes de l’histoire, et ça tient en haleine. Et les amateurs de « gore » ne seront pas déçus ; sans être un exemple du genre on découvre les « crush movies » et autres thèmes truculents petit à petit et le dénouement presque fantasmagorique finit en beauté.



Si je devais apporter un bémol, j’ai trouvé certains rebondissements un peu « faciles », comme la façon dont Bao, le chauffeur de taxi vietnamien, retrouve trace du cousin de Loan la nounou perdue de vue depuis plus de 10 ans, via des membres de sa propre famille, en 2 heures de temps ; et le cousin de Loan qui se tient à disposition de Flore comme ça, sur demande. Idem pour Shirley, l’enseignante qui accepte sans sourciller le squat de son appartement pour élucider un crime… J’aurais aimé que la façon d’amener les choses soit plus … « réaliste ».



Quand je lis un livre, je me projette souvent en images réelles pour vivre l’action. Et après avoir tourné les dernières pages de ce livre je me dis qu’il ferait un bon film. Merci en tous cas à Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur et ce roman, grâce à une opération « masse critique ».
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Adrien, passionné d'ornithologie, presque dix-huit ans, ensevelit un cadavre dans une grotte qu'il connaît bien et rentre chez lui. La veille, son père, chirurgien plastique renommé et sulfureux a reçu des menaces ainsi que sa mère, présentatrice d'une émission télévisée censée parler de protection animale. Des menaces personnalisées. Plus Vincent, leur grand fils qui a disparu et pour lequel une rançon est demandée. Bref, c'est le foutoir dans la famille !



Gros livre qui ferait une arme redoutable dans un sac, et en plus c'est écrit petit. Foisonnant. Des détails à la pelle. Michel Picard a une imagination illimitée et sait la faire partager. Malgré la densité de son texte, on prend plaisir à le lire et plus on tourne les pages plus le volume devient léger. Il faut dire que c'est le bocson et que lorsqu'on croit qu'on a atteint une acmé bordélique, un énième événement ou personnage en rajoute une couche.



Adrien paraît sympathique, ses parents beaucoup moins et on a peine à les plaindre. L'intrigue avance dans une ambiance joyeuse et détendue pour nous, beaucoup moins pour ses protagonistes. Michel Picard a l'air de partir dans tous les sens, mais sait nous ramener à ses histoires, les liens entre elles. Je ne tairai pas un petit coup de mou dû à l'épaisseur de livre, mais la lecture est aisée et va assez vite, grâce notamment à un humour toujours présent.
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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

Baroque, gothique, hallucinant, cynique, déjanté, morbide, cet œil est vraiment tout cela à la fois.



Accrochant au récit dès les premières lignes, car l’auteur sait s’y prendre pour faire lever et durer le suspense, j’y ai prêté un œil (et oui) très attentif pour ne pas m’y perdre.

L’action alterne sur deux jours mais fourmille de mille détails, de liens extravagants, de flash-back, on assiste à une vraie enquête au sein de deux familles voisines.



C’est rythmé, j’ai eu l’impression que l’auteur me faisait danser cette gigue infernale menée par un gnome étripé.



De manière très furtive, j’ai parfois éprouvé un ras le bol devant tant d’horreurs, de perversions, de cruauté, de macabre.



L’humour est présent, aidant le lecteur à encaisser et à continuer sa lecture parmi ce catalogue d’horreurs.



Le personnage d’Adrien est également très attachant, il ouvre le bal en enterrant un cadavre et quitte la scène non pas en laissant derrière lui une pantoufle de vair mais restituant un doudou-hibou et un étui de clé USB fait d’un lambeau de peau tannée avec un tatouage de naja tricéphale.



Là je sens que j’émoustille votre curiosité, vous désirez en savoir plus, procurez vous cet ouvrage.



Pour ma part, je le referme en me disant cet auteur a vraiment une très grande imagination et, dans le même temps, je suis abasourdie de découvrir l’existence des écorchés de Fragonard… je n’ai jamais aimé les animaux empaillés et avec ces écorchés, on atteint le summum du macabre.



Je vous en conjure monsieur Picard ne quittez pas le domaine du cinéma ou de l’écriture.

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L'oeil était dans l'arbre… et regardait de dr..

J'ai découvert ce polar il y a quelques jours.

J’avoue que j’ai eu une petite appréhension en le soupesant et en l’ouvrant. Je me suis dit que ce serait le livre de mes vacances!

Et non, en 3 jours je l’avais lu ! J’ai clairement été prise par l’histoire, l'écriture fluide et riche, des situations cocasses et loufoques à la Tom Sharpe.

Merci beaucoup pour ces moments de lecture réjouissants.

J’espère vraiment qu’aucun personnage et situation ne soient réels si ce n’est le cochon de le bureau de cette terrible productrice.

J’attends le prochain !

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