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Citations de Michel de Montaigne (971)


Extrait de l'introduction

Cette recherche de l'adaptation, c’est ce qui nous conduit, de nos jours, à donner la priorité à une éducation orientée vers le marché du travail. Ainsi, les humanités se voient de plus en plus reléguées à un second plan au profit de la formation technique. Montaigne est ainsi utilisé pour argumenter à l'encontre de l'éducation fondée sur des contenus. Toutefois, l'option qui domine, à l'heure actuelle, celle du « savoir-faire », ne concorde pas avec les idées éducatives de Montaigne. Revenir à Montaigne et, concrètement, au chapitre « De l'institution des enfans » permet de réfléchir à l’ordre des priorités dans l’éducation, bien différent pour Montaigne : l'objectif principal, auquel est subordonné la simple connaissance de contenus et le savoir-faire actuel, c’est le « savoir-être ». La formation de la personne précède la formation en tant que professionnel. C'est pourquoi ce que l'on appelle les
« humanités » devraient, si nous appliquons la logique de Montaigne, être placées au début et au milieu du parcours éducatif, en gardant pour la fin l’acquisition de compétences liées à un métier.

Ainsi, dans un monde tel que le nôtre, où l’éducation est orientée en fonction du marché du travail, en revenir à Montaigne signifie que l'on va à contre-courant, dans la mesure où il inverse le rapport Lettres-Sciences, et aussi dans le sens où il rappelle que, au-delà des changements qui surviennent, de la diversité des sociétés et des individus, la finalité de l'éducation ne change pas, car il s’agit de former des êtres humains. Les contenus de l'éducation et des métiers peuvent changer, et donc les savoir-faire à mettre en œuvre pour être efficace, mais la finalité demeure, qui est de former des individus dotés d’un jugement autonome. […] Si nous éduquons avec l’intention de former le jugement pour former ainsi des individus à part entière, alors il sera plus difficile de tomber dans le piège d’une société dystopique semblable à celle que décrit Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes. Une éducation fondée sur les idées de Montaigne s’harmonise avec une société pleinement démocratique, qui exige des individus libres et autonomes, pensant par eux-mêmes.
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[Essais, I, 3]

Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà.
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Michel de Montaigne
Je dirais qu'il y a plus de distance de tel homme à tel homme qu'il n'y en a de tel homme à telle bête.
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Il ne faut rien projeter de si longue haleine ou au moins avec telle intention d'être affecté si l'on n'en voit la fin...

Sortez de ce monde comme vous y êtes entré. Le même passage que vous fîtes de la mort à la vie, sans passion et sans frayeur, refaites-le de la vie à la mort. Votre mort est une des pièces de l'ordre de l'univers. c'est une pièce de la vie du monde..."

Les mortels s'échangent la vie entre eux et, comme des coureurs, ils se transmettent les flambeaux de la vie. (Lucrèce, "De rerum natura")

Je veux que la mort me trouve plantant mes choux mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait...
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Quant à la hardiesse et au courage, quant à la fermeté, à la constance, à la résolution contre les douleurs, la faim et la mort, je ne craindrais pas de confronter les exemples que je trouverais chez eux aux plus fameux exemples de l'Antiquité que l'on retrouve dans les histoires de notre monde.
("Des coches")
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L'amour est un effort pour fonder une amitié à partir de la vue de la beauté" (Cicéron, "Tusculanes", d'après la définition donnée par Zénon).

Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer qu'en répondant : parce que c'était lui : parce que c'était moi...

L'ancien Ménader disait celui-là heureux, qui avait pu rencontrer seulement l'ombre d'un ami. Il avait certes raison de le dire, surtout s'il en avait tâté. Car à la vérité si je compare tout le reste de ma vie, quoiqu'avec la grâce de Dieu je l'ai passée douce, aisée, et sauf la perte d'un tel ami, exempte d'affliction pesante, pleine de tranquillité d'esprit, ayant pris comme mon dû mes commodités naturelles et originelles sans en rechercher d'autres - si je la compare, dis-je, toute, aux quatre années, qu'il m'a été donné de jouir de la douce compagnie et société de ce personnage, ce n'est que fumée, ce n'est qu'une nuit obscure et ennuyeuse. Depuis le jour que je le perdis, je ne fais que traîner languissant. Et les plaisirs qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler me redoublent le regret de sa perte. Nous étions à moitié de tout : il me semble que je lui dérobe sa part...

(Chapitre 28)
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Michel de Montaigne
Nous ne sommes savants que de la science présente.
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Michel de Montaigne
L’art n’est pas autre chose qu’un examen : peu d’entretiens m’intéressent , me retiennent, quand ils sont dénués de forme et de vigueur. La grâce et la beauté me comblent et m’occupent autant au plus que le sérieux et la profondeur.
L’amitié est une bête de compagnie, non bête de troupeau , ce qui me rend délicat pour le commerce des hommes. Je vois les gens en assez grand nombre, mais trouve rarement avec qui j’aime à parler avec comme but simplement la fréquentation et conversation , l’exercice d’esprit, sans autre profit.
Je reconnais les gens qui me conviennent à leur silence, à leur sourire. Une âme bien faite naturellement et exercée à la pratique des hommes se rend agréable par elle-même.
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Michel de Montaigne
Mon opinion est qu'il faut se prêter à autrui, et ne se donner qu'à soi-même.
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Aussi y a_t_il des défaites plus triomphantes que les victoires.
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Nous embrassons tout mais nous n'étreignons que du vent.
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Quand je considère le tour que prend, de mon temps, ma rivière de Dordogne, pour pousser vers la rive droite de sa descente, quand je vois qu'en vingt ans elle a tant gagné, et sapé la base de plusieurs bâtiments, je vois bien que c'est une agitation extraordinaire. Car si elle était toujours allée de ce train, ou devait y aller à l'avenir, la figure du monde en serait renversée.
Mais les rivières changent : tantôt elles se répandent d'un côté, tantôt de l'autre ; tantôt elles se contiennent.
Je ne parle pas des inondations soudaines dont nous savons les causes.
Dans le Médoc, le long de la mer, mon frère, sieur d'Arsac, voit une de ses terres ensevelie sous les sables que la mer vomit devant elle. Le faîte de quelques bâtiments apparaît encore.
Les habitants disent que, depuis quelques temps, la mer pousse si fort vers eux qu'ils ont perdu quatre lieues de terre.
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Or je trouve, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme il semble, au vrai, que nous n'avons d'autre mesure de la vérité et de la raison que l'exemple et l'idée des opinions et des usages du pays où nous sommes.
Là est toujours, la religion parfaite, la police parfaite, l'usage parfait et accompli de toutes choses.
Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que la nature a produits par elle-même et par sa croissance ordinaire là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l'ordre commun que nous devrions plutôt appeler sauvages.
Dans ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies vertus et les vraies propriétés, les plus utiles et les plus naturelles, que nous avons abâtardies dans ceux-ci, et que nous avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu...

...tous nos efforts ne peuvent seulement arriver à reproduire le nid du moindre oiselet, sa contexture, sa beauté et l'utilité de son usage, ni le tissage de la chétive araignée.
Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature ou par la fortune, ou par l'art.
Les plus grandes et les plus belles par l'une ou l'autre des deux premières, les moindres et les imparfaites par le dernier.
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Nous sommes tous des lopins et d'une contexture si informe et diverse, que chaque pièce, chaque momant, faict son jeu. Et se trouve autant de différence de nous à nous mesmes, que de nous à autruy.
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Michel de Montaigne
[P 177 du livre dirigé par Hubert Reeves, la Terre vue du coeur, le mot la fin du livre laissé par Frédéric Lenoir, chercheur
Eduquer un enfant, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer le feu.
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J'aiguise mon courage en prenant la voie de la patience, je l'affaiblis en suivant mon désir.
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Michel de Montaigne
[Citation trouvée en tête du premier chapitre de la Guerre des Boutons : La Déclaration de Guerre]

Quant à la guerre... il est plaisant à considérer par combien de vaines occasions elle est agitée et par combien légères occasions éteinte : toute l'Asie se perdit et se consomme en guerre pour le maquerellage de Paris.

(Livre second, ch XII)
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«Ils (les médecins) connaissent bien Galien, mais nullement le malade» (I, 25, 139).
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Le parler que j'aime c'est un parler simple et naïf (naturel), tel sur le papier qu'à la bouche.
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Je n'aime ni n'estime la tristesse, quoique le monde ait entrepris, comme à prix fait, de l'honorer de faveur particulière. Ils en habillent la sagesse, la vertu, la conscience. Sot et vilain ornement. (De la tristesse)
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