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Critiques de Michèle Dassas (59)
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Le dîner de l'exposition

Les faits relatés sont véridiques. En 1855, l’ambitieux et aristocratique avocat Edouard Ventre d’Auriol a la folie des grandeurs. Anticipant la forte fréquentation de l’exposition universelle, il ouvre un luxueux et gigantesque restaurant, le Dîner de l’Exposition, financé par les actionnaires de la Société Générale de Gastronomie dont il est le gérant principal. Véritable gouffre financier, l’établissement prend le bouillon dès son ouverture, ruinant ses actionnaires qui se découvrent du même coup escroqués : Ventre d’Auriol s’est enfui en détournant des sommes considérables.





Le scandale qui éclate, frappe de plein fouet son épouse, qui, demeurée à Paris avec leurs enfants, apprend toute l’histoire en même temps que le public. D’abord soupçonnée de complicité, elle est menacée et traînée dans la boue. Enfin, pendant que son mari est condamné par contumace à dix ans de travaux forcés, elle parvient à le rejoindre à Londres, où il vit clandestinement sous une fausse identité. C’est elle, Aurélia, qui mène la narration, nous révélant un parcours déjà peu ordinaire, et qui n’est guère en passe de le devenir. Née esclave à Basse-Terre d’une métisse affranchie et du vice-consul des Etats-Unis en Guadeloupe, elle doit à la protection paternelle ses débuts au sein de l’aristocratie parisienne, puis son mariage et sa riche vie bourgeoise dans la capitale. Désormais exilée et contrainte de vivre cachée, il va lui falloir prendre en mains une existence qui lui réserve encore bien des péripéties inattendues.





C’est un bien bel hommage que Michèle Dassas rend à cette femme, lui redonnant vie à partir des éléments en possession de ses descendants, dans une narration romancée entièrement envisagée de son point de vue. Le destin d’Aurelia est proprement fascinant, dépassant dans sa réalité ce que l’imagination romanesque n’aurait pu produire sans paraître aborder les rivages de l’improbable. Sans doute parce qu’ explorée un peu trop superficiellement dans ses ambivalences par une plume qui décrit davantage qu'elle ne donne vraiment à ressentir, elle pourra certes laisser poindre un certain agacement chez le lecteur, qui l’observe longuement dans son rôle d’oie blanche malgré tout plus soucieuse du maintien de son train de vie qu’horrifiée par la fraude dont elle profite. Et même si la suite du récit lui donne davantage de consistance, plus que ce personnage, c’est bien l’incroyable succession d’événements qui jalonne sa vie qui donne au final tout son sel à ce roman.





Belle trouvaille que cette histoire véridique que Michèle Dassas fait sortir de la seule mémoire d’une famille. Il est de ces destins dont la réalité dépasse largement toute fiction. Ironiquement, les titres de la Société Générale de Gastronomie, qui ne valaient plus rien après la faillite de 1855, ont, semble-t-il, retrouvé aujourd'hui quelque valeur : celle d’objets de collection, mis aux enchères dans les salles des ventes…





Un grand merci à Michèle Dassas pour m’avoir fait découvrir son tout dernier livre.


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Le dîner de l'exposition

Voici un joli ouvrage lu d'une traite dans lequel le lecteur entre pour n'en sortir qu'à la fin, tant j'ai trouvé la manière de conter de l'auteure , agréable , un roman sentimental de facture plutôt , classique , inspiré d'une histoire vraie , où le scandale du restaurant «  Le-diner-de l’exposition , ouvert à l'occasion de l'exposition universelle de 1855 , sert d'élément déclencheur , fondateur .

Née esclave , Aurélia passe une enfance très heureuse à Basse - Terre auprès de sa mère Geneviève , dite Titine , mulâtresse affranchie .

Son père , vice - Consul des États - Unis en Guadeloupe , l'aime tendrement et veille sur son éducation.

À l'occasion de ses vingt ans , il l'emmène avec lui à Paris et lui fait visiter la plupart des salons mondains de la capitale .

Elle doit à la protection de son père , bienveillant , cultivé, ses débuts au sein de l'aristocratie parisienne ….

Aurélia , très belle quarteronne , fait la connaissance d'un aristocrate , l'avocat en vue : Édouard Ventre d'Auriol , aussitôt subjugué par son charme

Ils se marient peu après …..

En 1855, l'ambitieux, inconséquent , créatif , audacieux, Édouard découvre , hélas , la folie des grandeurs : il ouvre un gigantesque restaurant à prix unique , nouveauté à l'époque , luxueux et démesuré , financé par des actionnaires de la Société Générale , dont il est le principal gérant , créé spécialement pour l'Exposition Universelle de 1855 .

Devenu très rapidement un gouffre financier , ce restaurant flanche dès son ouverture .

Édouard d'Auriol’est accusé de banqueroute frauduleuse , l'ensemble des actionnaires se retrouvent escroqués : le gérant a détourné des sommes énormes et détruit la vie de beaucoup de gens , qui , parfois , mettront fin à leurs jours .

Il s'enfuit , laissant sa famille , condamné par contumace à dix ans de travaux forcés .

Le scandale éclate , énorme , frappant de plein fouet sa belle épouse , demeurée à Paris et leurs trois enfants :

Elizabeth, Auril et Frédéric .



Contrainte de s'exiler et de vivre cachée elle apparaît bien naïve , irréfléchie,.

Son destin bascule , menacée , jugée , déclassée , accusée , traînée dans la boue , elle prend le chemin de l'exil à haut risque de l'autre côté de la Manche …

.Après une enfance très heureuse, un mariage d'amour , habituée à un certain train de vie , elle perdra tout d'un coup…



L'auteure , une conteuse de talent nous immerge à l'aide de très belles descriptions colorées , au sein de l'époque .



Dotée d'une fort belle plume , une écriture aérée , fluide , rythmée , l'auteure nous narre les péripéties de l'existence d'Aurelia , cette très belle quarteronne , obsédée par l'apparence , le paraître et la réussite sociale, elle qui avait placé son mari escroc sur un piédestal , paiera un jour le prix des excentricités et des folies de son époux.



…Ce roman est aussi axé sur les rapports sociaux dans les îles ———-entre la métropole et Basse - Terre ———-un peuple exubérant aux élégantes maisons coloniales reconstruites après l'incendie qui avait détruit la partie ouest de la ville … de la Pointe , aux paysages sublimes illuminés de soleil ….

Nous apprenons beaucoup à ce sujet , des événements survenus il y a près de deux siècles …..

La lecteur aurait aimé en savoir plus sur le décès de son mari ….



Une lecture d'été passionnante , émouvante ——- fort agréable——- parcours d'une vie tumultueuse , aventureuse , bien remplie—— une vie entière écartelée entre deux sensibilités , deux couleurs de peau, deux origines sociales si éloignées l'une de l'autre mélangées dans le sang d'Aurelia grâce à l'amour ——- aux Vingt - cinq chapitres bien agencés , construits judicieusement ,aux très jolies descriptions minutieuses grâce au travail documentaire de l'auteure ..

Auteure que je ne connais pas , à la très belle plume …..

«  Tout en marchant, Aurélia observe la ville est les habitants qu'elle croise . Un sentiment de grande familiarité l'étreint et pourtant quelque chose à changé , comme si un siècle s'était écoulé depuis son départ » .

«  Pourquoi ce désir de possession ?

Ce plaisir enfantin de jouer à la châtelaine ?

Ce besoin d'être reconnue comme faisant partie de la bonne société ?

N'a t- elle pas péché par vanité ?

Par légèreté ?

Et par égoïsme? » .



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Femme de robe

Femme de robe nous conte la vie de Jeanne Chauvin. Elle est la première femme à avoir plaidé en France. Ce livre nous raconte son combat pour avoir le droit de passer son diplôme d'avocat, de prêter serment et de plaider.



Ce livre est remarquable car même s'il s'agit d'une biographie, extrêmement documentée, Michèle Dassas l'a écrite de façon romancée. La narration est fluide, l'écriture est dynamique, d'une limpidité exemplaire. Aussi, nous sommes emportés par l'histoire de cette femme historique.



Je ne connaissais pas Jeanne Chauvin. Je suis impressionnée par le combat qu'elle a mené pour les femmes. J'ai été stupéfiée par le peu de droits que celles-ci avaient à la fin du XIXe siècle, début du XXe. J'ai été effarée au départ, par les railleries des hommes et les raisons avancées par ceux-ci pour empêcher Jeanne d'atteindre son objectif... jusqu'à ce que je m'aperçoive que certaines de ces moqueries sont encore exprimées par certains hommes de notre époque, sous couvert d'humour. Mais, ce qui m'a aussi choquée, c'est que certains arguments donnés par les hommes pour empêcher les femmes d'accéder à des professions intellectuelles, sur le rôle des mères dans l'éducation des enfants, etc. rappellent ce qui sera, plus tard, l'idéologie nazisme.



À la fin du livre se trouvent des annexes, qui apportent une vraie valeur ajoutée au récit. J'ai pris un réel plaisir à lire ces journaux d'époque.



J'aime apprendre des réalités historiques, lorsque je lis, sans que cela soit rébarbatif ; j'aime apprendre en me distrayant. C'est exactement ce que m'a procuré cette lecture. Femme de robe est une peinture réaliste de la vie des femmes au début du XXe siècle. Mais la plume de Michèle Dassas fait que l'on s'attache à Jeanne Chauvin, autant pour sa personnalité que pour son combat. Ce livre est un coup de cœur pour moi.



Merci aux Éditions Marivole pour m'avoir permis de découvrir ce livre en avant-première.


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A la lumière de Renoir

Jeanne Baudot est née en 1877. Alors qu’à cette époque, les filles avaient le choix entre le mariage et le couvent, Jeanne exprime, à ses parents, son envie de peindre. Grâce à son cousin, par alliance, Paul Gallimard, elle rencontre Auguste Renoir et devient sa seule élève et son amie. Elle consacre sa vie à la recherche de la « beauté pure ».





Je ne suis pas amatrice d’art, même si je reconnais être sensible à l’impressionnisme (contrairement à d’autres courants artistiques) et je lis très peu de biographies. Aussi, vous devez vous demander pour quelles raisons, j’ai lu À la lumière de Renoir. Il s’agit d’une rencontre entre une auteure et une lectrice. J’avais eu un coup de cœur pour Femme de robe de Michèle Dassas, qui raconte la vie de Jeanne Chauvin, la première femme à avoir plaidé, en France. Aussi, j’avais envie de découvrir la nouvelle biographie romancée écrite par l’auteure.





Cette fois encore, la magie a opéré. Jeanne Baudot, pour moi, c’était un nom, mais mes lacunes à son sujet étaient abyssales. Grâce à ce roman, j’ai découvert une femme libre, avant-gardiste, à la personnalité pétillante et lumineuse. En ce qui concerne Renoir, j’étais sensible à ses peintures, mais je n’imaginais pas que cet homme soit accessible et fidèle en amitié. Je me suis surprise à m’intéresser aux descriptions de leur art, à être passionnée par les controverses au sujet de l’impressionnisme, à être captivée par la manière dont Jeanne a traversé les époques. Elle a vécu jusqu’en 1957. Elle a connu deux guerres, la Belle-Epoque, la Libération, etc. En s’appuyant sur les écrits de Jeanne, du journal de son amie Julie Manet, du livre de Jean Renoir, le fils du maître, etc. Michèle Dassas livre les pensées et la vie palpitante d’une femme d’exception.





Cette fois encore, l’auteure m’a fait aimer une femme que je ne connaissais pas. Elle m’a fait vivre sa vie. Michèle Dassas maîtrise si bien l’art de la biographie, que j’ai eu la sensation de lire un roman, une saga passionnante et j’aime cette sensation de m’être enrichie sans m’en apercevoir. J’ai adoré À la lumière de Renoir.





Je remercie sincèrement Michèle Dassas et Christophe Matho des Éditions Ramsay pour ce service presse.
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Une gloire pour deux

Immédiatement attirée par le portrait de ces deux femmes qui regardent avec attention le lecteur, je me suis précipitée sur le texte de quatrième de couverture pour découvrir de qui il s'agissait. Madeleine Sologne… Ah, ce nom ne m'évoquait absolument rien, étrange… je dirais même frustrant et vexant ! Les quelques lignes lues m'ont apporté quelques informations et m'ont donné très envie de connaître le destin de cette célèbre actrice du milieu du XXe siècle, qui connut la gloire en jouant aux côtés de Jean Marais dans le film de Jean Cocteau, "L'Éternel Retour".





Une biographie romancée originale...

Une biographie romancée certes, mais avec un angle d'approche original consistant à relater le destin de Madeleine Sologne en y mêlant la présence d'un personnage fictionnel tout à fait crédible – j'ai vraiment cru que ce personnage était réel –, sa meilleure amie d'enfance, Renée. La narration de ces deux destins parfois croisés, parfois aux antipodes l'un de l'autre, mais totalement indissociables donne d'autant plus de relief au personnage de Madeleine Sologne, agissant comme par contraste. Cette impression de relief est également apportée par le mode de narration omniscient permettant à l'auteur de décrire avec précision et d'une manière très vivante les pensées et les émotions de ces deux héroïnes.

Le récit de l'histoire de ces deux femmes se trouve encadré par deux textes courts, l'un mettant en scène Madeleine Sologne et l'autre les deux femmes réunies, nous invitant par là même à un voyage dans le temps puisque ces deux parties se situent en 1995.





Madeleine et Renée : deux parcours différents

Au départ, rien ne rapproche ces deux jeunes filles nées à La Ferté-Imbault, commune du Loir-et-Cher. Considérée comme "une fille de riches" et dotée d'un caractère curieux, espiègle et volontaire, Madeleine Vouillon est élevée avec l'un de ses frères par une nourrice au sein d'une grande maison bourgeoise entourée d'un grand parc et ne voit ses parents, qui vivent à Paris, que le dimanche et lors des vacances. Affichant des idées progressistes et peu pratiquante, sa famille se distingue ainsi d'autant plus de la population locale, notamment de la famille de Renée Mauduit. Issue d'une famille humble et pratiquante – son père est journalier –, Renée perd ce dernier durant la Première Guerre mondiale, plongeant la famille dans une précarité encore plus forte et obligeant sa mère à travailler à l'auberge de la Tête au lard, y faisant le ménage, la vaisselle et le service de table. Marquée par la mélancolie et la tristesse de sa mère, Renée fait tout pour lui redonner le sourire, en étant sage, patiente et studieuse. Mais ce n'est pas tout : bien qu'elle manque de confiance en elle et qu'elle s'estime laide, elle possède un indéniable grain de voix, qui transcende littéralement les fidèles lors des offices.



Malgré toutes ces différences, les deux jeunes filles sont pourtant amies et partagent un amour commun pour la nature solognote, terrain de jeu à la fois féerique et bucolique. Au cours d'une de leurs pérégrinations dans la campagne alentour, elles font la rencontre d'un être étrange, une sorte de sylphe, qui leur promet la gloire : "... je vois de grands choses. L'art vous accompagne. La musique, la parole, le talent, la gloire... Vous serez portées par la gloire ! Votre étoile brillera, vous serez étoiles vous-mêmes. Je vois de l'or sur vos cheveux. Vous étincelez..."

Dès lors, les deux jeunes filles sont chacune persuadées que cette prophétie s'adresse seulement à elle et rêvent chacune à un avenir glorieux. Les années passent, faites de rêves, d'innocence et d'insouciance, mais très vite la réalité reprend le dessus et vient le jour où leurs vies se séparent : étant en âge de vivre à Paris avec leurs parents, Madeleine et son frère quittent La Ferté-Imbault.

Malgré l'éloignement géographique, les jeunes filles parviennent pourtant à préserver leur amitié et les vacances sont l'objet de retrouvailles émouvantes et de discussions interminables sur les avantages et les inconvénients de la vie parisienne.



Aidée par Madeleine qui vient de prendre la direction de l'enseigne de mode "Chez Francine", fréquentée par une clientèle fortunée et mondaine, Renée finit elle aussi par gagner la capitale, décrochant un emploi de serveuse-chanteuse dans un restaurant et logeant temporairement chez Madeleine. Mais le temps a passé et Renée s'aperçoit qu'elle ne partage plus grand-chose avec son amie Madeleine : "Les deux amies s'étaient éloignées. Madeleine fréquentait maintenant des vedettes du Tout-Paris, dont Renée n'apercevait que les noms sur les magazines et qu'elle n'aurait pas imaginé croiser en rêve. Un fossé, un lac, un océan séparait les modes de vie des anciennes camarades de jeu. Le lien ténu qui les unissait encore n'était plus que leur appartenance à un village où elles avaient emmagasiné de beaux souvenirs d'enfance."

Dès lors, les chemins de ces deux jeunes femmes se séparent véritablement et l'on suit en parallèle leur parcours, à la fois riche, original, étonnant et parfois terriblement émouvant...





Un panorama de l'histoire du XXe siècle

D'une écriture toute en finesse et pleine de tendresse mais toujours dans un style alerte, l'auteur retrace alors le destin de ces deux femmes aux parcours si différents dont je ne vous en dirai pas plus afin de préserver le suspense ! Car oui, il y a du suspense : à travers la narration de la destinée de ces deux jeunes femmes, c'est en effet toute l'histoire politique, économique, culturelle et sociale du XXe siècle qui nous est présentée, un siècle particulièrement riche en événements tragiques, en bouleversements sociaux et en avancées scientifiques. Très bien documenté sans jamais être pesant, ce roman nous transporte au coeur même de l'action et l'on découvre aux côtés de Madeleine et de René la richesse de la vie culturelle avec notamment la naissance de la couleur au cinéma, le contraste saisissant entre la vie en province et à Paris, l'horreur et l'espoir durant la Seconde Guerre mondiale entre délations, tortures, rafles de Juifs et engagement dans la Résistance, l'atmosphère pesante de l'après-guerre avec ses cohortes de représailles, de délation mais aussi les difficultés économiques (queues interminables pour obtenir à manger, tickets de rationnement...), l'expansion économique des Trente Glorieuses... C'est tout simplement passionnant, car c'est une période à la fois proche de nous mais qui nous semble si lointaine...





Le portrait de deux femmes aux fortes personnalités

Avec toujours en tête la prophétie évoquée au début du récit, on ne peut s'empêcher de se questionner tout au long du roman sur l'identité de la "gagnante" : qui a connu une existence glorieuse ? Si, à première vue, Madeleine Sologne semble avoir tiré le gros lot en devenant une célèbre actrice, ce roman rappelle qu'il existe des destinées moins visibles mais extrêmement fortes, faites d'engagement, de courage, de ténacité, de renoncement aussi... Renée Mauduit a connu un tel destin et j'avoue avoir ressenti une tendresse particulière pour ce personnage si émouvant et tout en réserve, qui traverse des épreuves terribles sans jamais perdre foi ni confiance, qui affronte les événements avec courage et dignité, faisant preuve de patience, d'abnégation et d'humanité en tout instant. Certains épisodes de la vie de Renée m'ont particulièrement touchée, dont un qui m'a à la fois révoltée et émue – j'en ai eu les larmes aux yeux. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il se déroule dans l'immédiat après-guerre...



Si le personnage de Renée m'a semblé plus fort émotionnellement parlant, Mais Madeleine n'est toutefois pas en reste. Un temps aveuglée par les artifices de sa profession et le rythme trépidant de la vie parisienne – "Sa jeunesse, son appétit de bonheur, d'amitié, de reconnaissance et sa volonté de réussir la guidaient" –, elle se métamorphose littéralement lorsqu'elle rencontre le producteur de cinéma Léopold Schlosberg, l'homme de sa vie, menacé parce que juif. La futilité, les paillettes, la superficialité font place à la gravité, à l'émotion et à la fragilité. Fidèle à elle-même et à sa terre natale, la Sologne, qui deviendra d'ailleurs son nom d'actrice et où elle mourra en 1995, elle devient terriblement émouvante : "Apaisée, sereine, elle n'avait plus la folle impétuosité de sa jeunesse, cette envie de tout connaître, de tout dominer, d'aller de l'avant, d'être connue, adulée. Elle s'était assagie avec l'âge. Elle appréciait à sa juste valeur le bon vin, l'amitié. Elle prenait les choses comme elles venaient, ne courant plus après la gloire. [...] Mais le bonheur était ailleurs. Le bonheur, n'était-ce pas ce moment exquis où elle écoutait son cher Léopold dans ce cadre idyllique, leur petit paradis à tous les deux ?"



Aussi, sans craindre de rompre le suspense, il est possible de dire que chacune à leur manière, ces deux femmes ont connu en quelque sorte la gloire, c'est-à-dire ont réussi leur vie, en d'autres termes ont réussi à trouver le bonheur, en restant fidèle à leurs convictions et en faisant preuve de courage et de ténacité.
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A la lumière de Renoir

A seize ans, Jeanne ose demander à Renoir son avis sur ses peintures. Renoir accepte et c'est le début d'une amitié entre une femme et un homme, tous deux peintres impressionnistes, mouvement alors en pleine controverse.

A la lumière de Renoir, c'est aussi l’histoire d'une femme, libre, indépendante et célibataire à 25 ans, à la veille et à l'aube du XXème siècle.

Un style de vie bien éloigné des convenances de l'époque mais son entourage l'a encouragée avec bienveillance et intelligence.

Ainsi, Jeanne a pu s'épanouir par l'art.

D'abord en prenant des cours au Louvre mais son style artistique dérangeait fortement le maître, très orienté vers le classicisme.

Cet écueil n'a pas freiné Jeanne dans sa passion, elle quitte l'école trop académique et se procure un atelier dans le quartier alors en vogue pour les artistes.

Des amours manquées, des amitiés artistiques parfois ponctuées de jalousie, elle fréquente les salons, voyage avec Renoir.

Elle son amie, sa muse, son inspiratrice, sa complice et même la marraine de son fils.



Une biographie très plaisante à lire, qui se prêterait admirablement à une adaptation cinématographique.
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Le dîner de l'exposition

Avec un immense talent de conteuse, Michèle Dassas nous narre les péripéties de l’existence d’Aurélia, la belle quarteronne entre la Métropole et Basse-Terre au XIXème siècle. De la belle société parisienne à l’exil forcé, de ses amours entre passion et déception, Aurélia vit aussi intensément son existence que le lecteur sa lecture des péripéties.



Ce roman décrit avec une gravité tout en légèreté la condition humaine, notamment celles des femmes, des personnes de couleur et des différents milieu sociaux au milieu du XIXème siècle sans anachronisme et essentialisation. Cette délicatesse d’écriture et de pensée permet une profonde communication entre l’auteur et le lecteur.
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Le dîner de l'exposition

C'est l'histoire d'une femme dans son époque, dans son temps et qui au départ mène une vie conjuguale simple auprès de son époux aimé et de leurs enfants. Jusqu'au jour de la révélation des forfaits de son mari. Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est le choix d'une femme face à l'adversité pour ne pas laisser les évènements la faire couler malgré elle. L'auteur contextualise une vie dans une époque précise et c'est ce qui rend intéressant ce livre puisqu'il allie roman et récit historique.
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A la lumière de Renoir

Voici une biographie romancée très facile à lire sur Jeanne Baudot qui fut l’élève à 16 ans et l’amie tout au long de sa vie, de Renoir.

J’ai été très impressionnée par les parents qui ont laissé en 1880, leur fille, choisir sa passion pour la peinture. Certes, Renoir était conseillé par Paul Gallimard, mais tout de même. Ils ont accepté aussi qu’elle reste célibataire, ce qui à l’époque, était très étonnant.

Donc nous allons sur les traces de Renoir à Cagnes, Louveciennes, Paris, dans leur promenade pour contempler les paysages, peindre dehors ou dedans mais toujours librement.

Jeanne sera reconnue comme peintre impressionniste avec un modeste mais réel talent. Avec lui, elle va connaitre les plus grands et être l’amie intime de la fille de Berthe Morizot, Julie Manet. Une vie longue et riche en rencontres.

Si sa vie n’est pas exaltante, elle nous fait croiser les plus grands noms de l’époque, de Caillebote à Manet en passant par Mallarmé et Paul Valéry. Elle décède en 1957.

Un petit bémol, j’aurais bien aimé que l’éditeur glisse quelques photos au milieu du livre.

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A la lumière de Renoir

Il y a quelques année Michèle Dassas avait écrit un roman très remarqué sur la pionnière des avocates (que je recommande toujours vivement), cette fois-ci elle s’attaque à une artiste peintre, amie, élève, muse de Renoir : Jeanne Baudot.

De son adolescence à sa mort nous allons parcourir sa vie, découvrir ses joies, ses doutes, ses peines, son caractère, son rapport à la peinture. Nous allons découvrir une autre époque faite de génie comme il y en a plus, où se côtoyait des littérateurs, des artistes, des journalistes…



Avec le souci de bien faire et de retranscrire au plus proche la réalité, l’écrivaine a fait mainte recherche en partant à la recherche du personnage à travers des écrits et des témoignages. Je dois dire qu’elle a bien réussi son travail, puisqu’elle nous rend un portrait de Jeanne jeune et vieillissante. Dans la tourmente ou l’enthousiasme. Et nous plonge ainsi dans une longue époque que traverse moult soubresauts.

Néanmoins, si j’ai apprécié plonger dans cette époque et découvrir cette femme, je dois avouer que j’ai peu accroché à cette artiste peintre qui resta dans l’ombre de Renoir, et qui ne fut pas tant exceptionnelle que ça à mes yeux. Ayant tout eu facilement, sans talent exceptionnel, je lui trouve effectivement moins de mérite que d’autres femmes artistes au sens large.



Effet Jeanne Baudot ou pas, je n’ai aussi pas tout le temps accroché à l’écriture de ce livre. Ho ! pas grand-chose de décevant, mais j’ai trouvé certains passages assez long et quelques répétitions surtout quand Jeanne peint. Mais malgré tout j’ai été plus que ravie de lire ce livre qui fait revivre une femme oubliée.



Tentez-le, car il en vaut le détour pour la culture.




Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Femme de robe

Ce livre nous raconte l'histoire de cette pionnière du barreau....que vous dire de ce livre : il m'a transporté dans ce monde judiciaire que je connais bien puisque j'y travaille et la misogynie n'a pas changé d'un iota : mon patron me dit souvent que les femmes n'ont pas leur place dans un tribunal et nous sommes en 2018.....
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Femme de robe

Mon avis :



Ce livre est à lire, non parce que c'est d'actu mais parce que le parcours et les combats de cette femme valent le détour rien que pour la connaissance.

Jeanne Chauvin fait partie de ces femmes peu connues mais qui ont toutes leur place au Panthéon comme le souligne joliment l'autrice à la fin de ce roman.



Roman, alors que je parle d'un parcours réel ? Oui, roman. Mais roman vrai, biographie romancée si vous préférez. Romancée sur la vie privée de la dame pas/peu connu des archives, mais pour le reste je vous direz bien que c'est proche de la réalité, et ce qu'on peut en dire c'est que cette femme a eu un parcours étudiant étonnant. Deux bacs, le littéraire et le scientifique, deux licences, une en droit et une philosophie, et enfin un doctorat en droit où elle soutient sa thèse Étude historique des professions accessibles aux femmes, véritable mise en bouche de son combat pour la liberté de la femme.



Une femme de tête, intelligente, combattante, qui pourtant dérange beaucoup par sa remise en cause de l'ordre établit. Dérange les élèves qui la conspuent par exemple le jour de sa soutenance qui sera ajournée. Dérangent les journalistes et les politiques, qui pour beaucoup n'hésitent pas à lui rappeler le rôle qui doit être sien. Dérange aussi, toute cette population hommes et femmes qui refusent la remise en cause de l'ordre établit. Non ne soyez pas choqués, des femmes qui se contentent de jouer les bonniches à l'époque il y en avait et pas qu'en France.

Mais Jeanne c'est aussi des soutiens, via des rencontres hommes ou femmes avec qui elle se battra pour la femme ; il y aura des politiques comme son frère Émile qui deviendra député, des journalistes qui ont les mêmes rêves qu'elle, des amis...

Néanmoins et malgré ces derniers, elle devra attendre pour avoir le droit de plaider, car la loi n'est pas de son côté. Qu'à cela ne tienne, elle fera modifier la loi avec ses soutiens. Deuxième femme avocate de France, elle sera la première à plaider !



Mais plus qu'un parcours romancé, ce livre décrit très bien cette époque où tout est en changement. C'est une bonne description des mentalités de cette époque et des paysages, des progrès qui fascinent et inquiètent aussi, et de cette société avec les combats qui l'anime.



En résumé, c'est un livre à lire car cette femme c'est une image merveilleuse, un modèle à connaître et inspirant, pleine d'esprit et d'intelligence, en plus d'être une véritable féministe qui a combattu toute sa vie efficacement pour des combats utiles à toutes (loin des féministes d'aujourd'hui qui pour beaucoup tombent dans le ridicule)
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Femme de robe

Mon avis :

Lorsque les Éditions Marivole, il y a quelques jours, m’ont proposé en avant-première le livre de Michèle Dassas, le nom de Jeanne Chauvin a vaguement fait tinter quelque chose, au fond de mon cerveau. La lecture du mot de l’éditeur en a extirpé un vieux souvenir : une discussion enflammée autour d’une de ces tables ouvertes que tenait mon amie Thérèse Clerc, où se côtoyaient féministes, utopistes et libres penseurs en des soirées aussi festives que passionnantes. Mais j’avoue que je n’avais pas mémorisé beaucoup plus que les grandes lignes de ce qui avait été dit à propos de ce personnage et de son rôle dans les mouvements féministes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. L’abus du festif, sans doute…

Avec Femme de robe, je retrouve ce que j’avais perdu, et bien plus encore… De fort belle façon, qui plus est !

Ce récit de la vie de Jeanne Chauvin nous plonge dans la France de ce tournant du siècle, quand la tour Eiffel n’était pas encore une vieille dame et que les chevaux étaient toujours les maîtres du pavé dans les rues de Paris. Les descriptions de cette société des alentours de 1900 sont d’une remarquable précision, combinées à une construction narrative vivante et dynamique ; le lecteur s’immerge totalement dans cette époque et l’empathie avec Jeanne est immédiate. Plutôt que nous conter une série d’événements en suivant scrupuleusement la chronologie des faits, l’auteur a pris le parti d’une biographie romancée en attaquant directement au moment d’un des actes majeurs de la vie de cette femme d’exception : le 2 juillet 1892, jour où « pour la première fois dans l’histoire, une Française briguera le titre de docteur en droit ».

Bien que cet ouvrage repose sur une documentation très poussée, Michèle Dassas ne se contente pas de nous raconter la vie de Jeanne Chauvin, elle s’en imprègne et nous la restitue en se servant de son imagination pour deviner, ressentir les émotions qui ont pu être celles de son héroïne. Elle fait siens les souvenirs de la doctoresse, ses espoirs, ses regrets, ses joies et ses coups de colère. À n’en pas douter, Michèle Dassas aime ses personnages.

Au-delà du témoignage de l’insoutenable servitude dans laquelle les femmes étaient maintenues il y a encore moins d’un siècle, on mesurera, avec Robe de femme, combien la cause féminine a avancé, et combien les mentalités masculines n’ont guère évolué. Même si aujourd’hui, rares sont les métiers inaccessibles aux femmes, l’équité est encore loin d’avoir gagné tous les esprits, l’obscurantisme sévit toujours en de nombreux endroits du globe, et pas seulement dans les pays les moins développés. Jeanne Chauvin, à son époque, s’est levée avec courage et détermination pour obtenir un peu plus d’égalité ; il y en a eu d’autres après elle, il y en aura sans doute d’autres après celles d’aujourd’hui… J’aimerais croire que bientôt, plus une seule femme n’aura besoin de se lever pour réclamer ce qui lui revient de droit, au même titre que n’importe quel autre être humain sur cette terre. Ce jour-là, l’humanité pourra peut-être envisager un avenir plus serein…
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Sous le nom de Clotilde

Énorme coup de cœur pour ce roman, qui m’a beaucoup fait penser aux histoires de Maupassant, ou même aux romans de Zola. Triste destin que celui réservé aux provinciales montées à Paris pour se faire de l’argent, proie facile de séducteurs sans scrupules. Félicitations à l’auteure pour cette superbe histoire.



Challenge 2023 : un livre dont l’un des personnages se prénomme Clotilde.

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Femme de robe

Jeanne Chauvin (1862-1926), est une femme d’exception, certes moins connue que d’autres, mais elle fait partie de celles qui ont fait avancer la condition féminine en France. Son combat : l’égalité des femmes dans le domaine de l’éducation et l’accession aux professions publiques et privées, la reconnaissance de la capacité aux femmes mariées à disposer du fruit de leur labeur, et surtout la modification de la loi qui visait alors à exclure les femmes de la profession d’avocat.



Cette biographie romancée commence en 1892, Jeanne Chauvin soutient alors son doctorat dont le thème est l’étude historique des professions accessibles aux femmes. Le problème qu’elle soulève est l’influence de la Bible et de la religion catholique responsables des inégalités entre femmes et hommes. Et oui, il est là le problème. Alors on suit le long chemin de cette femme qui finira après perte et fracas à prêter serment en 1907. Elle a alors 45 ans, elle sera la première femme avocat à plaider en France.



C’est très agréable à lire, et en introduction, la jolie préface de Marie Aimée Peyron, élue en janvier 2018, Bâtonnier du barreau de Paris. Très intéressant aussi et assez choquants, des articles de presse qui évoquent le cas Chauvin et qui parle de la femme en règle générale. Merci à l’auteur Michèle Dassas pour m’avoir permis de découvrir cette femme d’exception.
Lien : https://chroniquesaigues.com..
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Femme de robe

Femme de robe est un service de presse au format numérique reçu des éditions Marivole, c'est une une jolie découverte ! La biographie de la première femme avocate de France qui mêle difficultés d'accès à la fonction, cas plaidés, histoire familiale et intime dans cette période si déterminante de l'histoire, à la charnière du 19eme et du 20 ème siècle.

La découverte aussi d'un auteur très prolifique et inventif. Pour moi qui suis passionnément les aventures de "The good wife" la série américaine, Jeanne est l'ancêtre d'Alicia Florrick et j'ai lu son histoire avec plaisir.
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Augustine Tuillerie : L’histoire extraordin..

Quelle surprise de découvrir que G. Bruno était Augustine Tuillerie qui a écrit le livre « Le Tour de France par deux enfants », livre ô combien célèbre. Et qu'elle surprise de découvrir la vie faite de pleure et de joie de cette femme volontaire, fragile et forte à la fois.



Comme vous le savez ou pas, j'avais adoré de l'auteur Femme de Robe qui relaté la vie de la première avocate en France. J'avais un peu moins aimé le livre sur l'amie de Renoir. Mais là, j'ai retrouvé le plaisir de ma lecture Femme de Robe pour découvrir la vie d'Augustine. Malgré les quelques passages en italique un peu fastidieux parfois.



Fidèle à sa recette, Michèle Dassas nous narre la vie de ses personnages en les refaisant vivre à travers des dialogues et un décor d'époque, glissant ça est là, quelques passages de la correspondance ou des écrits de nos personnages pour plus de réalisme et d'information. C'est ainsi qu'elle nous raconte le premier mariage malheureux d'Augustine, sa séparation de corps avec son taré de mari (le divorce n'étant pas encore autorisé), et la nécessité de vivre son véritable amour caché suite à cette séparation, car la morale exige que les femmes comme les hommes soient irréprochables. C'est ainsi encore, qu'elle nous raconte la ruine de ses parents, les vaches maigres qui suivent, sa vie familiale qui l'oblige à beaucoup voyager ou encore la vie intellectuelle de la maisonnée Guyau-Tuillerie-Foullié qui est très prolifique.



Mais vous vous en doutez sûrement, écrire la longue vie de Augustine Tuillerie, c'est aussi raconter la France de son époque. Ces gouvernements qui s'établissent et pour certains qui meurent, ces guerres qui viennent la chambouler, l'évolution des esprits où tout à coup tout semble possible, la laïcité naissante où toute allusion à dieu est interdite (la gauche a bien changé...), le droit au divorce par la loi Naquet (les combats féministes sont aussi masculins), etc. Bref, c'est toute une époque qui renaît et que l'on vit en même temps que notre Augustine nationale.



En résumé, c'était un livre agréable à lire pour découvrir la vie de cette femme qui a marqué l'histoire de l'éducation nationale et de France. En effet, quand on parle du patriotisme ou encore de 14-18, ce livre revient souvent.



(Merci à l'auteure pour m'avoir fait découvrir son livre.)
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Augustine Tuillerie : L’histoire extraordin..

Mon avis

Je remercie Michèle DASSAS et Frédéric Editions RAMSAY de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse « Augustine Tuillerie » dernier ouvrage de Michèle.

J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume précise et majestueuse de cette auteure découverte lors de la lecture de « Femme de robe » et « A la lumière de Renoir », ouvrages que j'ai beaucoup aimés.



Michèle DASSAS nous offre la magnifique biographie romancée d'Augustine Tuillerie qui fut, sous l'identité de G. Bruno, l'auteur d'un manuel scolaire intitulé « Le Tour de France par deux enfants », livre imprimé et diffusé en des millions d'exemplaires et qu'un grand nombre de familles, au XIXème siècle, ont certainement possédé dans leur bibliothèque.



Nous apprenons beaucoup sur le destin ô combien mouvementé de cette institutrice, femme combative, brillante, pieuse, patriote, dotée d'une imagination débordante, d'un grand sens moral et civique et passionnée par l'enseignement. Sa vie amoureuse n'a toutefois pas été paisible puisqu'elle a connu un mariage arrangé très jeune avec un homme jaloux et plutôt fou et a vécu ensuite, après la séparation, dans le mensonge avec son cousin germain....



Michèle DASSAS rend hommage à une pionnière du féminisme, peu connue de l'histoire, qui a oeuvré pour l'égalité des chances en matière d'éducation et dont les combats méritent bien d'être reconnus.

J'ai beaucoup aimé ce livre, très bien écrit et documenté avec lequel j'ai passé un très bon moment de lecture.



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Le dîner de l'exposition

Mon avis



Je remercie Michèle DASSAS et les Editions RAMSAY de m'avoir permis de lire, en service de presse, « Le Diner de l'Exposition » et ainsi de retrouver la jolie plume fluide et majestueuse de cette auteure que je remercie pour la très gentille dédicace.



Michèle DASSAS nous transporte en 1858 à Paris gare de Lyon où nous faisons connaissance avec Aurélia, jolie jeune femme métisse. Celle-ci désire prendre un train pour Calais, accompagnée de ses enfants, puis un bateau en direction de Londres afin de rejoindre son époux, un aristocrate et qui plus est, un escroc en cavale afin d'échapper à la justice française suite à l'affaire du « restaurant Le Diner de l'Exposition » dans laquelle il a été impliqué....



Je me suis de suite sentie happée par l'histoire d'Aurélia que Michèle DASSAS nous conte avec de si jolis mots. Elle rend hommage à cette femme forte et déterminée, attachée à ses origines, qui a eu un destin très mouvementé et qui, malgré les aléas de la vie et les scandales, a réussi à poursuivre son chemin la tête haute, désireuse de conserver un statut social élevé.



J'ai beaucoup aimé ce roman historique romancé inspiré de faits réels, très bien écrit et documenté que j'ai dévoré d'une traite tant il me passionnait.



Un très bon moment de lecture que je conseille aux amateurs du genre.



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Le dîner de l'exposition

XIXe siècle.

Aurélia passe une enfance heureuse à Basse-Terre auprès de sa mère Titine, ancienne esclave affranchie. Son géniteur, Charlemagne Saint-Auril Lacour, vice-consul des États-Unis en Guadeloupe, la chérit tendrement et veille à son éducation. Pour ses vingt ans, il l'emmène avec lui à Paris et lui fait découvrir les salons mondains de la capitale. La très belle quarteronne qui aime les bonnes fréquentations et adore paraître, fait la connaissance d'un aristocrate, l'avocat Édouard Ventre dit d'Auriol. L'inclination est réciproque. Après leur mariage, Aurélia mène une existence bourgeoise et paisible. Jusqu'à l'affaire du Dîner de l'Exposition.



Nul besoin de savoir jongler pour acheter un cirque ! C'est une affaire financière, avant tout, vois-tu, ma chérie ? L'Exposition universelle va attirer les provinciaux et des touristes du monde entier. C'est une aubaine extraordinaire !



Elle lui avait souri, admirative devant sa fougue entreprenante, son enthousiasme presque juvénile. Après tout, elle avait toujours désiré devenir très riche, influente, respectée. Son mari l'avait déjà hissée jusqu'au cercle élitiste de la bonne société parisienne, cependant le couple faisait encore figure de parents pauvres vis-à-vis des riches industriels qu'ils côtoyaient ou des femmes du monde de vieille souche aristocratique. Arriver à jouer dans la même cour serait évidemment une éblouissante réussite sociale.



Charlemagne Saint-Auril Lacour fut séduit par le projet que lui soumit son gendre, d'autant qu'il était étayé par plusieurs articles de journaux célébrant le succès du Dîner de Paris.

Ventre d'Auriol, est le principal associé dans cet impressionnant projet d'un restaurant à prix unique créé pour l'Exposition universelle de 1855. Mais un grain de sable va gripper la machine et l’homme sera soupçonné de banqueroute frauduleuse. Sous le nom d’Antoine Gomand il s’enfuit en Angleterre laissant femme et enfants à Paris. Un tribunal le condamne par contumace à dix ans de travaux forcés.

Le destin de la jeune femme bascule. Menacée, jugée, déclassée, sous la houlette de Charlemagne Lacour, elle prend à son tour en compagnie de sa progéniture le chemin d'un exil à haut risque de l'autre côté de la Manche.

*

Les derniers jours de l’ancien vice-consul obligent Aurélia à retourner en Guadeloupe. Laissant maison et enfants, c’est l’appel du sol natal qui prime.

Vingt ans plus tard, après de multiples péripéties, c'est en riche rentière qu'Aurélia rentre en France sous une autre identité...

*

Avec un talent inné de conteuse, Michèle Dassas nous plonge au cœur de différentes classes sociales de France, d’Angleterre et d’Outre-Mer. Par moment une fragrance du « Parfum » de Patrick Süskind filtre des pages. Un vrai délice tant l’écriture est fluide et agréablement rythmée.

De belles heures de découvertes.

Auteure de plus d'une quinzaine d'ouvrages, dont neuf romans, Michèle Dassas s'est vu décerner en 2021 la Médaille d'or du mérite littéraire de l'Association Arts et Lettres de France pour l'ensemble de son œuvre. Femme de robe, roman consacré à Jeanne Chauvin, la pionnière des avocates, a reçu le premier Prix du roman Arts et Lettres de France en 2018 et À la lumière de Renoir, paru en 2020 aux éditions Ramsay, a été couronné par le Prix Charles Oulmont de La Fondation de France.


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