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Citations de Michelle Ballanger (19)


« – Le regard a-t-il quelque chose à voir avec le poids? – Bien sûr. C’est la même chose. Le regard que tu poses sur toi-même fait bouger la balance. Te rend lourd, pesant ou au contraire léger comme un oiseau, presque sans poids. Je le vois bien. Un homme, une femme, avant de monter sur ma balance, a une idée de lui-même qui le rend souriant ou pas. Et puis, il lit le nombre qui apparaît sur le cadran et là, le regard peut changer, devenir un bonheur, un souffle de joie et il ou elle repart avec bien moins de poids que de kilos. Ou au contraire il ou elle repart en laissant de profondes empreintes dans le sol. Pourtant rien n’a changé entre avant et après. Sauf le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Les gens se jugent, se condamnent ou s’acquittent, se félicitent ou se torturent. »
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- La vie est élastique, dit-il.
- Elle s'étend et rétrécit, c'est ce que tu veux dire ? suggère Stella
- Oui, j'ai cette impression souvent : que les gens s'étirent, s'étirent, s'étirent fort, allongent leur élastique, alors ils créent, bâtissent, inventent, font des révolutions, quelquefois ils arrivent à toucher les cimes et puis l'élastique, brusquement casse ou se rétracte. Et c'est la fin. Les gens redeviennent plus petits qu'avant parce qu'ils gardent la marque de leur ascension et ils meurent.
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Pas de tension entre Héléna et Adam. Seulement la vie qui est passée, qui a dénoué les noeuds, seulement Pénélope qui les gardera, chacun dans une main, où qu'ils soient et quoi qu'il se passe.
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A peine ce premier baiser se terminait-il que Corneliu savait déjà les milliers d'autres qui le suivraient et la vie qu'ils colorieraient
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(...) Elle a pris son visage entre ses mains et l'a embrassé. Doucement, avec une infinie tendresse et tellement d'amour que Corneliu a aussitôt senti son coeur battre plus vite, ses mains s'affoler, son sexe se tendre. Il s'était promis, quand elle était arrivée dans cette chambre, d'être encore un peu patient, de la laisser venir jusqu'à lui sans la brusquer, jusqu'aux limites de lui-même pour voir s'il existait encore un territoire où être ensemble, où la vie serait possible. A peine ce premier baiser se terminait-il que Corneliu savait déjà les milliers d'autres qui le suivraient et la vie qu'ils colorieraient.
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On ne tue pas la honte en la refilant à quelqu'un. Ça marche pas.
- On fait comment alors ?
- On la tue en la nommant. On la regarde dans les yeux et on lui dit ses quatre vérités. Y a pas d'autres solutions. Après ce n'est plus elle qui est la plus forte. On ne tue pas la honte avec une lettre anonyme.
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« Au volant de ce 4×4 non rouillé qui ronronne en avalant les kilomètres, il sent la ligne de son dos appuyée contre le siège. Il sent la vie circuler, les histoires se rencontrer. Il n’a pas envie d’arriver. Il a quitté la Roumanie mais il y reviendra. Il va en France mais il en repartira. Quel que soit le sens de la route, il a peur de se briser encore quelques os. Bien sûr ils se réparent tout seuls. Extraordinaire quand on y pense. Le corps capable de créer de la matière os. Il crée donc de la matière amour. À l’infini et jusqu’à la mort. Des amours peut-être plus fragiles, plus longs à devenir forts. Des amours qui ne se sont pas donnés. Et après, quand tout est fini, quand tout s’est décomposé, il ne reste plus qu’eux, les os. Seules preuves que nous avons vécu. »
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Il ne faut pas avoir peur. Ce millénaire est en marche et nous avons toutes les cartes en main pour le vivre pleinement et dans la sécurité de tous. Car la modernité que nous apercevons par cette porte grande ouverte ne fait pas que nous plaire. Elle nous renvoie aussi des événements qui ne sont pas de nos valeurs. Que disons-nous de ces pays où les vieilles gens meurent seules ? Où plus personne ne prend soin d’eux et où la chaleur les tue dans l’indifférence car chacun est occupé à regarder ailleurs. Nous nous en moquons ironiquement car, nous, Roumains, nous n’oublions pas de prendre soin des aînés. Nous nous sentons meilleurs.
Mais sommes-nous réellement exemplaires ? Nous laissons vivre aux portes de nos villes sans eau, sans électricité, dans la plus grande misère et dans les coutumes les plus moyenâgeuses un peuple entier. Et l’Europe le sait et l’Europe s’en souvient car c’est chez elle que les Gitans vont chercher de meilleures conditions de vie. Et l’Europe nous regarde ironiquement et se demande comment il est encore possible de vivre ainsi à notre époque. Et l’Europe se sent meilleure. Notre ville est faite de ces contrastes et le maire que nous allons élire ne peut les ignorer. Mais que peut-on attendre de lui ?
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- Mais il ne veut pas être d'ici, il n'apprend pas la langue.
- C'est comme s'il n'était jamais arrivé en fait.
- (...) Il a vécu mais n'a pas trouvé d'existence.
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Dans le bleu nu des yeux de Dragos, Adam ne voit plus que l'infini chagrin qui s'y est logé. Un chagrin comme une pierre qui empêche de voir quoi que ce soit d'autre, qui prend toute la place et ne laisse rien passer autour de lui.
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Il sourit et comprend combien l'audace est peut-être la seule chose qu'il faut apprendre aux enfants
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Pietru sait bien écrire des discours politiques, il sait mettre les gens de son côté, il sait manier les mots pour qu'on dise oui. Quand on écoute son discours, on est heureux. Voilà, l'écouter rend heureux, regonfle le coeur désabusé, déride l'imagination des possibles, attise les passions créatives et fraternelles, montre le meilleur des hommes. Et tout le monde ne peut qu'adhérer à de telles paroles. Tout le monde a envie de croire que tout est possible et que tout peut changer
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On comprend toujours trop tard.
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- Tu penses trop Victor, je t'assure.
- J'ai que ça à faire. Alors je ne m'en prive pas.
- Je vois bien.
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- Parce que je n'y connais rien en désir féminin. Je ne connais que celui des hommes. Pourquoi les hommes viennent-ils vers moi ? Pourquoi me reviennent-ils ? Pourquoi encore aujourd'hui -alors que je suis vieille et fatiguée- continuent-ils à sonner à ma porte ? Ca je le sais. Je le sais pour chacun d'eux, j'ai découvert leur clef et elle ne s'use pas. Mais les femmes ne sont jamais venues. Je ne connais pas le désir des femmes. Le seul que j'ai jamais réussi à éveiller chez elles c'est le désir de meurtre, lui n'on plus ne s'use pas d'ailleurs. Il y a de la constance dans tout cela.
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- Si, si, ce n'est pas trop compliqué à comprendre.
- Alors ?
- Alors c'est trop compliqué à écrire. Y a plein de mots qui ne sont pas écrits et qui sont là quand même.
Corneliu rougit et baisse les yeux.
- Pourtant tu as l'air d'être sérieusement en train d'apprendre en ce moment.
- Oui, mai nous c'est pas si compliqué.
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On ne peut pas changer la couleur des yeux de quelqu'un, on ne peut pas non plus se retenir au bord d'un regard. On est forcer d'y plonger. Au moins pour un moment. On est forcé d'être touché. Adam se dit qu'il lui était plus aisé de vivre de l'odeur de Dragos qu'avec le regard de Dragos. Mais qu'à cela ne tienne, il apprendra. Tout s'apprend
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L'important c'est le silence et le souffle. Pas besoin de mots pour le désir. C'est le mouvement qui met ensemble les corps qui compte. Je connais quelques mots, je peux vous les confier mais il faudra écrire le mouvement et ça je ne sais pas le dire. Le faire oui. Pas le dire. Je montre avec mon corps. J'ai toujours fait les deux ensemble. C'est ainsi le désir. Une danse. Je peux vous dire et vous montrer. Mais vous ferez les phrases.
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Adam se dit que c'est l'odeur qui montre la misère, bien plus que les vêtements et les bijoux en toc.
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