Je ne peux pas t’essayer, je t’ai dans la peau. Ça n’a rien d’un choix.
- Je cause pas aux sales traîtresses !
Les coups s'intensifient, hargneux.
- Ouvre ! Je sais que tu m'en veux, mais ouvre, je te dis ! Ou... je demande à Mad de défoncer ta foutue porte !
» Je suis un Biker. Roule avec moi. Joue avec moi. Créé des souvenirs avec moi. Mais ne me baise pas … Et Jamais, jamais ne confonds mon indulgence avec de la faiblesse».
Putain, j'y suis quoi. Sur la route. Avec ma régulière. Son cul sur ma Triumph. Elle est à moi. J'accélère, elle rit. parce que nous sommes livres et même si ce n'est que le temps d'une nuit, on n'a pas besoin de plus.
Elle. Moi. Maintenant
- Non, encore une fois tu as tort. Je n'appartiens à personne... Enfin si. Bien sûr que si. Réveille-toi Madsen. A toi. Je t'appartiens à toi. Admets-le ou laisse-moi une bonne fois pour toutes. Plus de jeu, plus de jalousie. Tout ou rien.
Un sourire matois étira les lèvres de son amant. Il avait l'art et la manière d'avoir toujours trois coups d'avance sur tout le monde y compris Niklaùs. C'était foutrement déstabilisant. Rien ne semblait avoir de prise sur lui. Rien ni personne. Pour lui, les choses étaient telles. Claires. Nettes. Concises. Peu importait qu'elles arrivent demain ou dans dix ans. La patience était la plus grande de ses qualités.
Elle avait acheté sa liberté assez chèrement pour se brimer sur quelque sujet que ce fusse.
Il l'admira encore quelques secondes, se reput de la voir se cabrer pour tenter de l'atteindre. Si Andrea le savait là, il lui botterait la gueule afin de lui faire retrouver ses esprits.
Ne pas la voir. Ne pas chercher la plus petite étincelle d'elle. Ne pas respirer ce parfum de fleurs qui piquait sa gorge douloureuse. Ne pas croire qu'il pouvait sentir son odeur si loin d'elle. Espérer que sa Freyia, elle aussi, souffre de son absence, qu'elle la ravage autant que lui se disloquait dans ses aiguilles vides de sens dès lors que sa came n'était plus là pour le maintenir en vie. Il se mit à courir pour se soustraire à son désir, son besoin pathologique de la retrouver, écorché de l'entendre hurler dans son dos. Encore et encore.
Le sexe n'avait jamais été le problème ni même une solution à leurs maux. Jamais. Au contraire, leur lien charnel était plus qu'évident. Ce qui les séparait tenait plutôt de la faille intemporelle. Un gouffre qui ne pourrait être comblé. Pour se faire, il aurait fallu qu'Andrea ne fusse pas atteint de cette putain de maladie qui bouffait ses entrailles tel de l'acide rongeant du fer.
« Oui, j'ai aimé comme personne au monde n'a aimé, d'un amour insensé et furieux, si violent que je suis étonné qu'il n'ait pas fait éclater mon cœur. »
Théophile Gautier
Un bref coup d'œil sur sa partenaire d'une nuit le fit grimacer. Il n'était même pas attiré par elle. Trop maigre, trop défoncée... il avait l'impression de se retrouver face à un miroir qui lui renvoyait ses erreurs. Sa poitrine menue ballottait au rythme des va-et-vient qu'elle infligeait au brun. Toutefois, même cette vue n'appelait pas sa main malgré ses tétons dressés. Le musicien n'avait cédé que pour faire taire ses supplications de se faire sauter. Rien de plus, rien de moins.
La souffrance était une maîtresse des plus velléitaires certes mais aussi volage.
L'euphorie. Bouffée intense de plaisir que rien, pas même le sexe, ne pouvait égaler. La libération, délivré de ses propres entraves. Etre conscient du monde. Mettre en sourdine les émotions qui toujours le paralysaient. Ne plus faire qu'un avec cette atma qui le fuyait inlassablement.
Désinhibition d'une âme empoisonnée...