À cette époque, dans un recueil de textes courts, j’ai lu le récit suivant :
« On dit que les Indiens, tandis qu’ils galopaient, descendaient de temps à autre de leur cheval et contemplaient le chemin parcouru. Cet arrêt n’avait pas pour but de faire se reposer le cavalier ou le cheval. C’était en fait une marque de prévenance à l’égard de leur âme qui les suivait de près, de peur que cette âme ne soit distancée. Quand leur âme les avait enfin rejoints, à ce moment-là seulement, ils se remettaient en route. »
Chaque fois que je pense à l’année 1985, ces propos me reviennent à l’esprit, invariablement. Ce fut l’époque où la plupart des gens couraient sans jamais prendre le temps d’attendre que leur âme les rattrape. Ma vie n’était guère différente des leurs. Que mon âme avançait à une allure plus lente qu’on imaginait, et que le cheval sur lequel j’étais monté était l’égal du temps qui filait, ça, je ne le savais pas à l’époque. Dans la vie, il se peut bien que nous soyons obligés, à un moment ou à un autre, d’arrêter son cheval et de regarder en arrière. Somme toute, nous ne pouvons vivre sans âme et, à l’évidence, les Indiens ne sont pas les seuls à en avoir besoin.
Très peu de vies humaines méritent d'être appelées "vie". Les gens imitent les chenilles en ne sachant pas s'ils deviendront papillon de jour ou papillon de nuit.
Dieu n'a pas créé l'homme parfait, mais par l'imagination, il lui a accordé la possibilité de le devenir.
Une femme ne se maquille pas pour l'homme. Elle le fait pour son ego.
[...] aimer quelqu'un, c'est en réalité l'imaginer.