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Critiques de Mina M (33)
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Papier noir, lueur d'espoir

Depuis la création de la collection des Chatons Hantés (j'adore ce nom!) par les éditions du Chat noir, j'ai lu tous les tomes sortis. Aussi, j'ai profité des Imaginales en mai dernier pour me procurer leur dernière parution : Papier noir, Lueur d'espoir de Mina M. le nom de l'auteure vous dira probablement quelque chose car elle est également illustratrice et bon nombre de couvertures des romans parus au Chat noir porte sa patte. Avant ce roman jeunesse, elle a également illustré un artbook co-écrit avec Cécile Guillot, Willow Hall.

Papier noir et lueur d'espoir a fait l'objet d'une Lecture Commune entre Elhyandra et moi et il semblerait que nous ayons partagé le même ressenti.



Numa est un orphelin de douze ans qui vit dans un foyer. Mais, l'adolescent solitaire et mystérieux n'y éprouve aucun bonheur à cause de deux de ses camarades, Charles et Liv qui le harcèlent et de l'indifférence des adultes qui travaillent dans le centre. Heureusement, il peut compter sur Emi, une jeune fille qui vit dans le voisinage. Tous deux éprouvent l'un pour l'autre des sentiments passionnés et vivent des moments volés au sein du Jardin de la colline, perchés sur un chêne. Mais un jour, alors que le temps se gâte, Emi glisse accidentellement d'une branche et se retrouve à terre, inconsciente. Numa part prévenir les parents ; toutefois, leur réaction accusatrice n'est pas vraiment celle à laquelle il s'attendait. Accablé par la culpabilité, il s'échappe dans la Forêt Hurlante...



Ma lecture avait bien mal commencé avec le premier chapitre du roman. A cela, trois raisons :

- un style d'écriture que j'ai trouvé un peu maladroit au début avec des phrases trop longues.

- un traitement des personnages manquant de subtilité : par exemple, Numa m'a vraiment fait penser à Rémy sans famille (orphelin, souffre-douleur de ses camarades, indifférence des adultes du centre face à son sort, accident d'Emi et accusation de son père, morsure d'un serpent, etc...), je trouvais que cela faisait un peu beaucoup. de plus, la réaction du père d'Emi m'a vraiment paru disproportionnée (toutefois, le lecteur aura l'explication à la fin du roman).

- un récit qui verse dans le surréalisme sitôt Numa rentré dans la Forêt hurlante. Et je l'ai déjà dit quelques fois mais ce n'est pas du tout mon genre de prédilection.



Puis, la magie a commencé doucement à opérer à partir du second chapitre car le récit revêt peu à peu un double niveau de lecture :

Il est possible que les enfants ne perçoivent que le premier degré du roman et le vivent comme un joli conte étrange à l'image d'Alice au Pays des Merveilles. Numa se rend quant à lui dans l'étrange Demeure sens dessus dessous, inspirée par différents courants architecturaux. D'ailleurs, j'ai beaucoup apprécié les références de Mina M. notamment les oeuvres surréalistes de Maurits Cornelis Escher ainsi que celles de Gaudi pour l'Art Nouveau.



Toutefois, les adolescents seront peut-être plus réceptifs aux concepts psychologiques que Mina M. a glissés subrepticement dans son récit.

Dans la Demeure sens dessus dessous, Numa rencontre d'autres enfants et adolescents comme lui en situation de traumatisme. Pour qu'ils puissent retrouver le chemin de la reconstruction, Mina M. propose alors le processus de Résilience :

- chaque pensionnaire de la Demeure sens dessus dessous possède une chambre-cocon dans laquelle ils se sentent en sécurité et qui est à l'image de leur goût et de leur personnalité.

- une écoute et une confiance personnalisées par le personnage adulte de Dame Résilience qui s'oppose à ceux indifférents du foyer de Numa. Cette dernière les protège également de l'influence néfaste de sa soeur Mélancolie et de son neveu Bile noire.

- enfin, Dame Résilience fait en sorte que les enfants et adolescents trouvent par eux-mêmes leur propre chemin vers la guérison notamment grâce au soutien mutuel, à la confiance en soi et à l'art.



En conclusion, si ma lecture avait bien mal commencé au premier chapitre, je suis immédiatement tombée sous le charme de la plume de Mina M. à partir du second, notamment grâce à son double niveau de lecture. En effet, loin du conte surréaliste pour enfant, Papier noir, lueur d'espoir est surtout une véritable réponse à des pré-adolescents ou adolescents en situation de traumatisme ou en mal-être. Bref, un roman que je conseille vivement au lectorat-cible.
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Petites défaillances

J’ai découvert le travail d’illustratrice de Mina M grâce à la Collection des Chatons Hantés des éditions du Chat Noir. En effet, c’est elle qui illustre toutes les couvertures et les dessins présents dans chaque livre : je vous en avais d’ailleurs déjà parlé à l’occasion d’Effroyable porcelaine de Vincent Tassy. Puis, il était question que je la rencontre dans le cadre des Grésimaginaires, l’année dernière mais en raison des grèves de train, elle avait dû quitter le salon plus tôt : j’en avais donc profité pour prendre son artbook Willow Hall et le faire dédicacer par l’auteure des textes, Cécile Guillot. J’avais tellement aimé ce dernier que lorsque j’ai appris via le compte Facebook de Mina M. la publication d’un nouvel opus, je n’ai pas hésité une seule seconde! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçue.



Dans Petites défaillances, Mina M. est entièrement aux commandes : en plus de son travail d’illustratrice, elle a aussi écrit les textes. Il s’agit donc d’un recueil de neuf histoires courtes de trois pages sur fond noir et illustrées par des dessins très colorés. Les deux premières pages décrivent deux personnages antinomiques qui se veulent être une métaphore d’une maladie psychique (par exemple, la neurasthénie) ou physique (l’anosmie). Cette « défaillance » empêcherait alors leur porteur(se) de s’accomplir en tant qu’être, de se libérer ou de connaître le bonheur. Et c’est là qu’intervient la troisième page avec la rencontre entre ces deux êtres que tout oppose et ce pour le meilleur… ou le pire!



Le travail d’illustration de Mina M. me fait beaucoup penser à celui de Cris Ortega pour la mélancolie qui se dégage des portraits et à ceux de Victoria Francès pour son ambiance gothique. Mais, l’illustratrice française possède pourtant bien son style à elle avec ses couleurs fluos extravagantes et acidulées ou ses inspirations de l’Art Nouveau notamment par la présence de motifs végétaux stylisés (la fameuse « ligne en coup de fouet »), mais aussi par l’emploi de papillons ou de libellules, très emblématiques de ce courant artistique. Les dessins sont vraiment de toute beauté et impressionnent autant par leur étrangeté que par leur noirceur. Quant à l’écriture, elle est vraiment très réussie et complète parfaitement bien les illustrations. Le style d’écriture qui s’inscrit dans la mouvance gothique est riche et poétique.



En conclusion, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce magnifique artbook qui se distingue autant par ses illustrations empreintes de mystères et d’étrangeté que par ses textes poétiques. Mina M. signe là un ouvrage très réussi et il me tarde de découvrir son nouvel opus paru dans la collection des chatons hantés : Papier noir, lueur d’espoir. Je me le procurerai probablement pendant les Imaginales.
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Petites défaillances

Mina M. est une artiste dont j'apprécie énormément le travail. Elle est de ces illustratrices dont on reconnait facilement la patte, et j'ai eu envie de découvrir cet artbook pour plonger un peu plus dans son univers.



Contrairement aux autres ouvrages de la collection Graficat que j'ai eu l'occasion de lire, Petites défaillances nous offre plusieurs courts textes sans autre rapport les uns avec les autres que celui de la rencontre de deux personnages. Chaque récit est assorti de très jolies illustrations qui en prolongent l'expression. Mina M. propose une vision plutôt sombre de couples qui s'opposent, se complètent ou s'affrontent ; certaines histoires ont une fin heureuse, d'autres non, mais toutes ont ce petit quelque chose de chantant. Les mots roulent sur la langue, en rythme, et nous découvrons ces sentiments, ces poisons, ces émotions, auxquels l'artiste donne vie, avec grâce, à travers ses mots et ses dessins.



Aussi à l'aise avec une plume qu'avec des crayons, Mina M. met l'accent sur les petits défauts qui, assortis de la bonne personne, peuvent ne plus se voir. Elle nous ouvre la porte d'un monde enchanté et plein de surprises.
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Rêver double

Alcidie est une jeune fille qui vit dans ses rêves et son imagination sans limites, pour se protéger d’une réalité trop difficile à accepter.

Peu à peu, la frontière entre rêve et réel s’estompe… les notions d’espace et de temps se perdent. Elle glisse alors dans un univers d’entre deux, le Clair-Obscur. Comment pourra t-elle en sortir ?





Alcidie m'a beaucoup plu de suite, c'est une jeune héroïne très touchante, un peu en marge, en dehors du monde. J'ai aimé son imagination débordante et son amour des plantes, de la nature.

C'est un personnage typique de conte; d'ailleurs, rêver double en a toute l'allure, tant dans la structure, que dans les personnages archétypaux, et son absence de temporalité/lieu fixe. C'est un récit qui pourrait être universel.



Le roman est teinté d’onirisme. Les 4 parties nous guident du crépuscule à l’aube, en passant par tous les états de la nuit. On perd nous aussi le fil de la réalité peu à peu.

J’ai eu un peu de mal à suivre par moments. Suis-je trop cartésienne ? Ciel ! En attendant, il se passe beaucoup beaucoup de choses, tout se précipite parfois, et je ne suis pas parvenue à tout bien comprendre.

Mais je suis retombée sur mes pattes à la fin, qui m’a bluffée : je n’ai rien vu venir. L’illusion était parfaite !



Ce que j’ai beaucoup aimé c’est l’écriture poétique de Mina M. Un travail remarquable sur le langage, un jeu avec les mots. Ici, ce sont les mots qui créent l’intrigue. Tout se joue sur ces anagrammes et palindromes qui rythment le texte, mélodique et soutenu. Parfois, on perd en naturel et en fluidité, mais c’est indéniablement un texte très beau, travaillé et riche.



Rêver double est un joli conte initiatique qui m’a fait passer un doux et mélancolique moment, touchant et délicat. Evidemment, la beauté du livre objet, joliment illustré par Mina M elle-même, jouant avec les polices, les graphies, les tailles d'écriture… transforment la lecture en véritable expérience, fort agréable.




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Rêver double

S’il y avait un roman que j’attendais avec grande impatience, c’était bien celui-ci ! Mina M est mon illustratrice préférée et son univers poétique et féérique me fait toujours rêver. Elle avait déjà mélangé ses crayons à sa plume pour un magnifique artbook (Petites défaillances) et un merveilleux roman jeunesse (Papier Noir, Lueur D’espoir), tous deux des coups de cœur. Je n’en attendais pas moins de ce roman long qui reprend le personnage d’Alcidie de Petites Défaillances. Je ne fus pas déçue, et j’irais même plus loin : ce roman est celui que j’aurais rêvé écrire si j’avais été autrice, car il y a absolument tout ce que j’aime dedans !



Alcidie vit avec sa famille dans une maison reculée, en pleine nature. Alors qu’elle s’apprête à fêter son anniversaire avec ses proches, un tragique accident lui fait perdre sa faculté de voir les visages des gens, ainsi que leurs ondes d’iris, éclats d’âme colorés qu’elle était la seule à percevoir. Alcidie va alors se lancer dans une quête personnelle à la fois onirique et inquiétante durant laquelle elle devra faire face à des souvenirs depuis longtemps refoulés et à des vérités enfermées à double tour. Parviendra-t-elle à se libérer de ses rêves ou y finira-t-elle noyée ?



L’ouvrage plante le décor tout en douceur, nous présentant Alcidie et ses proches, la nature florissante qui les entoure et les réjouit de sa beauté chaque jour, ainsi que leur passé. Alcidie est une jeune fille à part. Elle est fascinée par les couleurs et voit d’ailleurs les gens au travers de leurs ondes d’iris, couleurs de leurs auras. J’ai vraiment eu l’impression que Mina mettait tout ce qu’elle aimait dans ce personnage qui lui est cher, peut-être même un peu de sa personnalité à elle !



L’émotion qu’on ressent pour chaque personnage est forte car Mina amène à chacun une grande profondeur. Le lien qui les unit à Alcidie est fort, son amitié est précieuse et l’association de la réalité et du rêve renforce encore ce sentiment. Le thème traité, même si je ne peux pas vous en parler sans spoiler, est très bien amené et magistralement traité.



Si le début tout mignon m’a beaucoup plu, j’ai été totalement envoutée par le monde onirique présenté ensuite par Mina M. Comme Alice, Alcidie tombe dans un monde fascinant, enchanté, et pourtant horrifique. Entre rêve et cauchemar, elle devra se dépêtrer de ses peurs et agir selon ses intuitions profondes pour tenter de s’échapper. J’ai du mal à trouver les mots pour le décrire tellement les personnages et les décors qu’on y retrouve y étaient atypiques, originaux, incroyablement étranges. Un univers totalement à part qui m’a fascinée.



Une des grandes richesses de ce roman, en plus de son imaginaire débridé et de son caractère intimiste, est la plume de Mina. Elle joue avec les mots et les lettres avec brio, nous proposant un texte riche, poétique, chantant, bref, magique. Elle jongle avec les significations et les interprétations, mélange les lettres pour formuler des dizaines d’anagrammes avec une consonance magique. Elle crée un monde de couleurs et de sens qui nous touche et nous émeut.



Dernier détail, mais pas des moindres : l’objet-livre est un petit bijou. Sa couverture sublime cache un intérieur très soigné, avec une mise en page originale, des petits dessins noir et blanc de Mina, de magnifiques en-têtes aux chapitres, ainsi que des changements de typographie qui ajoutent à la profondeur du récit.



Un roman coup de cœur : une protagoniste touchante et atypique nous emmène dans une quête personnelle magique entre rêve et cauchemar, dans un monde Clair-Obscur terriblement fascinant, guidée par la plume poétique et joueuse de l’autrice, le tout dans un magnifique livre-objet. Un récit enchanteur de par son univers et ses mots.
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Petites défaillances

Les thèmes :

Petites défaillances est un livre illustré à l’esthétique gothique tant par le dessin que la plume qui parle de la folie et de la mort avec une douce poésie.



Mina nous présente une galerie de personnages, de duos qui se complètent avec des noms très parlant de fleurs, de maladies, d’émotions ou autres. Neurasthénie et Ciguë rendent visite aux gens qui tendent au néant, Bulle et Pic ou Primerose et Amblyope qui s’aiment tout comme Effluve et Esthète.



Le duo Anosmie et Alambic me fait demander s’ils ne sont pas fortement inspirés du livre Le Parfum de Patrick Süskind.



Les illustrations sont de toute beauté comme d’habitude j’ai envie de dire.



En bref, une plume douce, sensible et gothique comme je les aime.
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Petites défaillances

Voilà le livre que j’attendais le plus en cette fin d’année 2018. Encore un qui s’est fait attendre, puisqu’il a finalement atterri dans ma boîte aux lettres tout début 2019 :p J’admire le travail d’illustratrice de Mina M depuis quelques années maintenant, et c’est la première fois qu’elle passe derrière le stylo en plus de derrière ses crayons (mais pas la dernière, puisqu’une prochaine parution dans la collection Chatons hantés est déjà en précommande : Papier noir, lueur d’espoir). Une plume qui se veut très proche de son univers graphique : une douce et sombre poésie. ❤



Il n’y a pas une seule histoire dans cet album, mais neuf récits courts, de 3 pages environ. Chaque double page comprend une illustration pleine page, ainsi qu’une page de texte, sur laquelle l’illustration s’étend encore. Mina y présente des personnages atypiques, dont la vie n’est pas aisée à cause d’une petite « défaillance » dans leur personnalité ou leur physique. Ce petit quelque chose particulier fait qu’ils sont rejetés par les autres.



Pour moi, la beauté n’a jamais résidé dans la perfection. Ce sont les petites imperfections qui font le charme d’une personne. Cette idée est magnifiquement représentée par Mina dans ce livre, avec des personnages qui s’emboîtent comme des pièces de puzzle. La beauté est de voir comment les rencontres s’opèrent, comment les duos se forment et se complètent, le petit défaut de l’un devenant sa plus grande qualité aux yeux de l’autre. Des moments touchants, voire apaisants. Ce n’est cependant pas pour autant que tout se passe toujours bien…



L’univers de Mina est toujours aussi magnifique : un sombre rêve végétal, tout en finesse et en douceur. J’ai trouvé que sa plume reflétait bien ce monde à part, entre onirisme et délicate poésie. Des petits textes à déguster et de grandes illustrations à dévorer avec les yeux !



Chaque texte porte le nom de ses deux protagonistes. Mina a donné dans l’originalité pour chacun, associant leur prénom à leur défaut, parfois de façon subtile, parfois moins. J’ai adoré des prénoms comme Neurasthénie, Anémie, Anosmie ou encore Sardonique, ainsi que de découvrir les figures qui se cachaient derrière !



L’histoire de laquelle j’ai préféré les illustrations est « Pic et Bulle », une femme silencieuse indifférente au monde qui l’entoure et un homme à l’humour tellement mordant qu’il en devient blessant. Leurs portraits individuels sont déjà très beaux, mais leur illustration de couple est juste wouah ! Pour ce qui est des textes, j’ai absolument adoré « Anosmie et Alambic », ainsi que « Sardonique et Témérité », deux récits qui se finissent de façon surprenante !



Mina M nous prouve ici qu’elle maîtrise à la fois la plume et les crayons en nous proposant un superbe artbook : un doux univers onirique, des personnages atypiques, des instants touchants, une écriture poétique. Une très belle réussite pour ce premier livre dans lequel elle est seule maîtresse à bord !
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Papier noir, lueur d'espoir

Je connaissais Mina M. comme l’illustratrice talentueuse virevoltant d’une maison d’édition à une autre, c’est la première fois qu’elle m’apparait sous les traits d’une conteuse d’histoires, et en plus, ce n’est pas son premier essai ! Papier noir, lueur d’espoir est le cinquième roman de la collection Chatons Hantés chez les Éditions du Chat noir. Comme de coutume c’est une couverture soignée et enchantée qui m’accueille, une illustration qui accroche le cœur, comme le reste des dessins à l’intérieur du roman. De la douceur, de la mélancholie, un brin de fantastique pour éveiller l’imagination de l’esprit, et du gothique qui caractérise la maison d’édition.



Et le résumé se pointe… avec le premier doute. « Mystérieux et atypique » pour décrire Numa, le personnage central. C’est devenu tellement banal dans les résumés de YA ou romance, que je me suis méfiée très vite. Aurais-je dû ? C’est plus complexe que ça ! Je ne suis pas la cible de la collection, un poil plus âgée, un poil moins rêveuse, et en plus je bouffe plus de polar que de jeunesse, alors forcément le prologue mièvre et guimauve d’un amour adolescent, ça me fait moins d’effet, même si l’écriture de Mina M. offre son lot de poésie, à l’image de ses illustrations. C’est agréable, c’est beau et triste à la fois, ça rappelle des souvenirs dans les thèmes abordés. Jugement des autres, dépression, résilience, solidarité, art comme thérapie. Tout ça sur 112 pages à peine, une norme chez les Chatons hantés. Sauf que 112 pages, c’est très court pour une telle histoire ; TROP court.



Facilités dans l’intrigue, dénouement simpliste et prévisible, un rythme qui ne peut pas se permettre d’attendre au vu de la longueur du roman. Tout s’enchaîne, pas de superflu. Les personnages et ce petit univers paisible et trompeur en même temps se déroulent, la menace gronde, et quand la conclusion vient, il ne reste plus beaucoup de pages, on se retrouve avec quelque chose de trop survolé pour être crédible, bien que poétique, toujours avec Mina. M ! Papier noir, lueur d’espoir s’apparente à un conte facile et basique dans sa construction, où il faut savoir s’écarter de la crédibilité pour apprécier les mots et les images, les thèmes lourds de sens et la double lecture. On y parle avec sensibilité de mal-être au pluriel, parce que le mal-être existe sous différentes formes, comporte plusieurs étapes et ne se manifeste pas de la même façon pour chacun. On y parle de résilience, de rechute, d’espoir, de suicide, on y lit de belles références diverses aux Arts, on se cultive dans ce cocon.



Quelle est la force majeure de ce court roman ? Nommer ce que l’on a du mal à nommer. Le mal-être, l’envie d’en finir, la petite étincelle ou la rage qui pousse à rester un jour de plus, le poing invisible qui sert si fort le cœur, la boule dans la gorge ; bref, ces mots qu’on aura parfois du mal à trouver, ou même à dire à haute voix, quand on va mal. Ici on donne un visage à l’espoir et la mélancholie, on personnifie la résilience ou le gouffre qui guette, comme s’il attendait sa proie, comme s’il s’agissait d’un méchant qu’on peut arrêter comme un super-héros arrête son pire ennemi. Et puis les traumatismes vécus par les différents personnages sont rarement mis au gros plan. Ils sont là, ils existent, mais ce n’est pas le traumatisme qui va définir qui est Numa, c’est plutôt comment il vit avec son mal-être.



Les visages et les noms ne restent pas longtemps, parce qu’en fin de compte ce n’est pas la personnalité de chacun qui compte le plus, c’est le concept proposé, celui de la résilience. Très raccord avec la collection Chatons hantés ; des sujets profonds et un format adapté à un jeune public pour susciter de la réflexion, ou pour prendre conscience qu’on n’est pas seul à vivre ces moments douloureux, le tout avec simplicité.
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Rêver double

Si je devais choisir un mot pour décrire les illustrations de Mina M, ce serait celui-ci : « onirique ». (Bon, je pourrais aussi dire « sublimes », mais je pense que je n’ai pas besoin de souligner l’évidence.) C’est pourquoi il n’est pas surprenant de retrouver le monde des rêves, dans sa beauté, ses particularités et ses terreurs, au cœur de ce second roman qu’elle signe en tant qu’autrice. Rêver Double, comme le suppose si bien son titre, est une quête aux pays des songes, plus particulièrement ceux d’Alcidie, une adolescente capable de distinguer l’aura des gens sous la forme de couleurs. Jusqu’au jour où, après un terrible bousculement, elle se retrouve dans une réalité en noir et blanc où elle ne peut plus distinguer le visage de personne. Pour Alcidie, c’est un sort terrible. Elle va donc parcourir un voyage dans le Clair-Obscur, un monde entre rêve et réalité, pour se sauver en même temps qu’elle sauvera les différentes créatures qui y demeurent.



Le premier point fort de ce roman, c’est sa plume. Mina M insuffle autant de poésie tant son texte que dans ses illustrations. Chaque paragraphe – que dis-je, chaque phrase ! – est construit comme une mélodie, avec d’habiles jeux de mots et autres figures de style, comme pour refléter l’esprit fructueux d’Alcidie. C’est le style parfait pour s’accorder avec un tel personnage et un tel univers, formant un tout magnifique et touchant. « Emerveillée par les couleurs ensorcelantes du crépuscule, Alcidie dansait entre le jour et le rêve. » Dès cet incipit, nous savons dans quel imaginaire nous allons nous plonger et nous nous laissons porter. Et croyez-moi, cela en vaut le détour. A travers ce monde peuplé de souvenirs, de fées, d’ombres et de monstres, Mina M dessine une métaphore de thématiques qui nous parlent à tous : la perte, la douleur, mais aussi l’amour et l’amitié. La conclusion du texte donne un sens, certes, mais chaque lecteur aura construit le sien au cours de ce voyage dans le subconscient.



Autre point fort : l’utilisation du langage. Un point clé de l’intrigue repose sur la capacité d’Alcidie à former des anagrammes. Le récit joue avec cela, tout comme il aime les palindromes (après tout, « rêver » lui-même en est un. On comprend pourquoi Alcidie le considère comme le plus beau des mots). Les éditions du Chat Noir ont également fait un excellent travail de mise en page, où les pensées de la jeune fille près littéralement vie à travers la police de caractère, sa taille, son format… Les mots semblent s’animer sur les pages blanches et parfois, nous faisons un saut dans le passé grâce aux passages des journaux intimes d’Alcidie, tous associés à des couleurs, puisqu’elles sont si chères à sa vie.



En conclusion, Rêver Double est à la fois un roman intime et grandiose, touchant et mystérieux. Après sa lecture, vous aurez certainement l’impression de vous éveiller d’un songe. Celui-ci ne s’estompera pas de sitôt et, comme Alcidie, vous en sortirez grandis.
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Papier noir, lueur d'espoir

Voilà maintenant quelques années que je suis Mina M et qu’elle me fait rêver avec ses magnifiques illustrations. Cette année, l’artiste ne se contente plus d’illustrer les histoires des autres, mais nous expose son univers aussi par sa plume. Petites défaillances nous avait déjà donné un avant-goût de ce que Mina M pouvait faire (pour rappel, coup de cœur
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Rêver double

Livre découvert grâce à @leplib2022. Et je ne m'attendais pas du tout à cela comme lecture !



Alors tout d'abord la plume de @mina.m.illustration est très belle et poétique. Elle danse et chante avec les mots, c'est assez incroyable à découvrir. Parfois ça complexifie un peu la compréhension mais franchement le travail derrière est impressionnant ! L'autrice joue avec les mots et les lettres et rend le roman totalement original et jamais vu.



On s'attache très vite à Alcidie. On sent que même si elle a vécu bien entourée et aimée, elle a vécu des choses qui lui était difficile. Je n'avais pas relu le résumé avant de lire le roman donc ce fut une totale découverte pour moi et je me suis laissée emportée par Alcidie et sa vision du monde parfois belle parfois très sombre et néfaste.



La fin m'a surprise tellement je m'étais laissée emportée mais ce fut une belle découverte et une conclusion touchante.



Franchement, c'est difficile de parler sans spoiler et mettre des mots sur ce que j'ai ressenti en le lisant que je ne peux que vous conseiller de le lire pour vraiment le découvrir et peut-être l'aimer.



Et puis l'objet livre est une vrai merveille !
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Rêver double

ÉNORME COUP DE CŒUR !

Je n'arrivais pas à m'arrêter de lire, le livre était accroché à moi telle du lierre. Je me suis donc laissé transporter par la vie haute en couleurs de Alcidie, cette ambiance mystérieusement magique m'a convaincue à n'en point douter ! De plus, le travail éditorial est excellent, la couverture, les chapitres, la façon d'écrire l'histoire, tout est parfait et donne encore plus de charme au livre ! Et les tournures de phrases sont tellement poétiques, c'était un énorme plaisir pour mes yeux de lectrice !



L'histoire de Alcidie est vraiment bien trouvée, le passé, le présent et le futur de cette dernière est démêlé au fil des pages, se qui rend le récit vraiment addictif, nous avons absolument besoin de savoir la suite au fil des chapitres ! Et étant une grande passionnée de pierres, de couleurs et de rêves "Rêver double" ne pouvez que me plaire et il à dépasser mes attentes ! En effet, nous sommes dans une histoire onirique qui mêle réalité et rêve à la perfection, la vie d'Alcidie est tourmentée par la disparition de son père et va donc essayer, coûte que coûte, de percer le mystère qui l'entoure. Elle va se retrouver plongée dans un monde incroyable et qui va enfin lui permettre de découvrir la vérité !
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Papier noir, lueur d'espoir

Numa, comme tous les autres enfants placés à l'orphelinat "Le Jardin de la Colline" est un peu... spécial.



Renfermé sur lui-même, il a du mal a s'exprimer, cotoyer ses semblables.

Il passe le plus clair de son temps tout seul, dans son coin, à plier et plier encore des feuilles de papier pour les transformer en toutes sortes de divers petits objets ou animaux.



Pour d'autres enfants, Charles et Liv pour ne pas les citer, cet endroit est idéal, il peuvent, à l'inverse, exprimer leurs pulsions les plus destructices, et surtout.. envers les plus "faibles", dont Numa occupe à coup sûr la tête du classement...



Heureusement, éclair dans la grisaille, il y a Emi, jolie comme le jour, qu'il n'ose même pas regarder droit dans les yeux. C'est pourtant son unique amie, celle à qui il aimerait dire tellement de choses...



Emi n'est pas comme les autres, déjà elle ne vit pas à l'orphelinat, mais non loin de là, avec ses parents... ses parents qui n'apprécient guère Numa d'ailleurs. Qui plus est, elle est gentille avec lui, et ils adorent aller dans le pré, loin des autres, sous leur arbre fétiche.



Et puis un jour, il y a ce vent, cette pluie, cet orage, ces éclairs... cet accident, et ...

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Papier noir, lueur d'espoir

J’aime beaucoup le style de Mina M. dont les illustrations sont magnifiques, alors quand j’ai appris qu’elle avait écrit un roman qui serait publié prochainement, je n’ai pas hésité à me l’offrir pour mon anniversaire même si le genre jeunesse n’est pas trop ma tasse de thé. J’y ai trouvé des perles mais, en règle générale, c’est trop léger pour moi. Autant dire que ce ne fut pas le cas pour celui-ci qui est un coup de cœur !

« Papier Noir, Lueur d’Espoir » raconte l’histoire de Numa (joli prénom !), un orphelin de douze ans maltraité par d’autres enfants de l’orphelinat qui le trouvent bizarre. Renfermé et timide, il ne s’exprime qu’avec l’origami, surtout avec le papier noir qui est son préféré. Mais surtout, il a Emi, une fille de son âge qui s’est liée d’amitié voire d’amour avec lui. Malheureusement, un jour, elle tombe accidentellement d’un arbre et tout le monde accuse Numa qui, désespéré à l’idée d’avoir perdu sa seule amie, prend la fuite dans la Forêt Hurlante. Là, il fera la rencontre de plusieurs personnages hauts en couleurs et travaillés, il n’y a aucun simple figurant, tous sont nommés et ont un passé et une personnalité bien décrits. J’ai beaucoup aimé les noms qui leur ont été donnés tel que Fade, par exemple.

J’ai trouvé ce roman vraiment beau et fascinant à lire, il y a de la profondeur et une bonne dose de mystère et de poésie. C’est un petit conte qui colle parfaitement au titre : cela a beau être sombre, il y a une lueur d’espoir et une belle morale. J’ai également beaucoup aimé le fait que les artistes soient autant mis en avant ; habituellement, ils sont vus comme des marginaux, ça faisait donc du bien de voir qu’ici, l’art n’est pas inutile, il apporte quelque chose et permet de guérir l’âme.

Autre point fort : les dessins de l’auteure qui illustrent le récit, ils sont magnifiques ! J’ai été marquée par celui de Bile Noire dont le regard est vraiment expressif.

Pour conclure, même si je me répète, cette lecture fut un coup de cœur, c’était vraiment bien que le personnage principal soit un enfant de douze ans (j’aime bien les jeunes personnages qui doivent passer par plusieurs embûches afin de grandir), la relation entre Numa et Emi est vraiment belle et c’est intéressant de voir l’amour fleurir entre deux personnes si jeunes, c’est innocent et sincère, ça change des romances entre adultes où les soucis de grandes personnes viennent ternir le tableau ; et, étrangement, malgré le côté innocent, je ne trouve pas ça niais.
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Rêver double

Ce livre "Rêver Double" de Mina M. fut pour moi une révélation qui s'est imposée à moi. La couverture correspond totalement à l'univers du livre et à son histoire. Je n'ai jamais eu cette impression auparavant, toute la couverture est fusionnée et détaillée dans l'histoire.

Cet ouvrage est tellement doux et poétique, qui m'entraîne au-delà des rêves et de la réalité ! Cette limite invicible qui est pourtant "Nulle part et Partout".

Cette façon de voir cet univers est tellement différente de ce que j'ai lu jusqu'à présent. Suivre Alcidie dans son univers et ces capacités extraordinaires sans que personnes ne comprennent vraiment. Orson ( le grand père), Aubépine (la mère) et Rosamé (la grande tante) sont d'un grand soutien pour elle, même si parfois la solitude pèse. Il y a Neven et Prunelle aussi ces amis.

Je suis à un stade de la lecture où Delicia ( Alcidie et Ideclae je ne peux pas en dire plus), effectue à mes yeux un cheminement spécial pour accepter une réalité bien difficile.

J'ai enfin fini ce livre, en larme qui je serai si ce n'était pas le cas ? Tout ça pour dire, que la réalité refais un jour violemment surface ou pas mais se cache dans les méandres de rêves où tout se mélange, vrai et faux peu amener à un choc.

En cette fin deux choses sont révélées une réalité le deuil et la maladie. Au final d'où commence cette histoire ? Je vous laisse la découvrir. Même si j'aimerais vous en dire plus je dois être raisonnable !

Je finirai par évoquer cette jolie idée que Mystère et Solution ne font qu'un. Lisez le livre pour comprendre.



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Petites défaillances

Comme je lis très lentement en ce moment, étant assez fatiguée, j’ai voulu faire une petite pause entre deux chapitres de mes lectures en cours avec quelque chose de court. J’ai jeté mon dévolu sur Petites défaillances de Mina M, qui avait rejoint ma PAL à la faveur de soldes organisées par les éditions du Chat Noir.



Petites défaillances est à mi-chemin entre l’artbook et le recueil de poèmes. Au gré des pages, nous découvrons de courts récits mettant en scène d’étranges personnages, allégories vivantes qui se croisent, s’aiment ou se détruisent. Les mots se répondent en musique, coulant comme des rimes, on est presque dans de la poésie ! Mon texte préféré est Pic et Bulle, qui conte une harmonie née de la complémentarité, mais j’ai savouré chaque texte, chacun apportant sa musicalité, ses images, ses symboles, ses impressions.



Quant aux illustrations, on retrouve bien entendu tout le talent de Mina M. À cette galerie de personnages s’ajoutent des motifs récurrents – papillons, insectes, feuilles mortes, lignes toutes en courbes et entrelacs… Teintes pastels et couleurs fluorescentes se marient avec harmonie.



C’est une lecture particulière, que celle des ces Petites défaillances. On entre comme dans un rêve obscur, on se plonge dans un état onirique, nous laissant bercer par les mots rimés, les images qui naissent de ces étranges histoires, les impressions données par les illustrations.



Pour être honnête, cette lecture fut pour moi une expérience plus qu’une lecture – on découvre là l’univers de Mina M, en images et en mots, et cela m’a donné envie de découvrir son Rêver double, que je n’ai pas encore lu. Cette expérience a aussi eu un effet sur ma propre créativité : comme Mina propose beaucoup d’allégories et de symboles, j’avais envie de creuser les pistes offertes, d’extrapoler sur le destin de ces personnages, de tisser mes propres histoires à partir des impressions laissées par ces pages.



Une ballade évanescente faite d’ombres et de beauté, à la fois délicate et brumeuse…



Challenge Printemps de l’imaginaire francophone, menu Beltaine, catégorie Sabbat
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Papier noir, lueur d'espoir

Voici ma première lecture du Pumpkin Autumn Challenge (mais seconde à être chroniquée par ici – j’ai du retard, j’essaie de le rattraper petit à petit, et dans le désordre !), et j’ai opté pour un livre qui n’était pas dans ma PAL du PAC ! C’était un samedi soir après une journée de travail, je voulais lire une histoire courte. En parcourant mes étagères, j’ai jeté mon dévolu sur Papier noir lueur d’espoir de Mina M, roman jeunesse édité aux Éditions du Chat Noir. J’apprécie beaucoup le travail de Mina M en tant qu’illustratrice, j’ai découvert sa plume avec ce roman. Une plume douce et poétique, pleine de symboles.



Parfois, certains livres arrivent à point nommé, leur histoire entrant en résonance avec ce qu’on traverse ou nos besoins, à cet instant précis. C’est ce qui s’est produit pour moi, avec cette lecture-là, aussi mon avis de lecture sera très personnel.



Papier noir lueur d’espoir est une belle allégorie fantastique. Elle porte sur différents thèmes. La résilience, tout d’abord, à travers le parcours de Numa, bouleversé par l’accident d’Emi. Un accident qui rouvre des peines anciennes. Tout au long du récit, il va apprendre à apprivoiser sa douleur, à la surmonter pour, enfin, aller de l’avant.



C’est aussi un texte qui évoque la valeur thérapeutique de l’Art. Que ce soit Numa, avec ses papiers pliés, ou les autres personnages qu’il croise au sein de la Demeure Sens Dessus Dessous, la pratique artistique, quelle que soit la forme qu’elle prend, est souvent présente comme un moyen salvateur d’exprimer ses émotions et d’apaiser ses blessures.



C’est d’ailleurs grâce à ses contacts avec les autres pensionnaires de la Demeure que Numa trouvera la clé pour la quitter – partir signifiant avoir surmonté sa douleur, et fait preuve de résilience. Plusieurs pensionnaires trouvent ainsi dans leurs échanges et leur soutien mutuel l’élan et la chaleur humaine dont ils avaient besoin pour résoudre leurs problématiques personnelles. L’importance des liens avec les autres, dans son cheminement, est soulignée.



Enfin, l’ouvrage traite aussi des dangers de la dépression, avec les figures inquiétantes de Bile Noire et Dame Mélancolie, qui rôdent dans les sous-sols de la Demeure de Dame Résilience.



Autant de thèmes qui m’ont profondément parlé !



Surtout, cette lecture, pourtant choisie par hasard ce soir-là, alors que le livre était sur mes étagères depuis plusieurs mois, est arrivée à point nommé. Papier noir lueur d’espoir m’a fait réaliser que, toute à ma peine, j’étais en train de me laisser prendre au piège de Dame Mélancolie et qu’elle avait commencé à tisser son cocon. Ce livre m’a permis de m’en extirper et de retrouver Dame Résilience. Si je suis déjà venue par le passé dans la Demeure Sens Dessus Dessous et en suis sortie via la clef de l’écriture, j’ignore si cette fois la même expression artistique suffira ou s’il me faudra trouver un autre moyen. Mais je suis sur le chemin !



Un court roman illustré d’une centaine de pages qui prouve que Mina M est aussi douée avec la plume qu’avec le pinceau. Car c’est là toute la force des meilleurs romans jeunesse : parler au coeur des adultes comme à celui des enfants. Et celui-là fait partie de ces rencontres littéraires marquantes, l’ayant lu au moment où j’en avais le plus besoin.



Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne rayonnant, catégorie Le don des Merriwick et du Cocorico Challenge, catégorie Cosette
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Rêver double

Encore une fois, je ne suis pas du tout déçue par un roman des éditions du chat noir !



C'était une histoire très belle et à la fois très sombre. Un mélange entre la lumière et la nuit. Une histoire très poétique et je suis tombée sous le charme de la plume de Mina M. En plus de faire de magnifiques illustrations, elle écrit également très bien. Sa plume est légère et envoûtante. J'ai été totalement transporté au cœur de cet univers onirique où les perceptions sont trompeuses. On perd également les notions du temps et de l'espace dans ce roman. J'ai été totalement captivé par cet univers étrange, beau, sombre, et on se pose également la question si c'est la réalité ou juste un rêve. C'est un conte passionnant, immersif et la lecture est addictive.



J'ai vraiment tout aimé dans ce livre. Une histoire passionnante et originale, des personnages attachants, une plume poétique, fluide et addictive. Et j'ai adoré les différents anagrammes qu'on retrouvent tout au long de la lecture. C'est une superbe lecture avec aussi un beau message. Bref, c'est un coup de cœur.



Un voyage entre réalité et rêves que je vous conseille ~
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Rêver double

Vous n'êtes pas prêts. En tout cas, moi je ne l'étais pas. Ce livre m'a parlé tout de suite, il suffisait de voir sa couverture, de lire son titre, je savais d'instinct qu'il était fait pour moi, et pourtant, j'étais loin de m'attendre à ce qu'il s'est passé. Un petit retournement de cerveau, voyez ? Ce moment où on ne peut même plus réfléchir, analyser, que ça perd son sens, que la seule chose qu'on veut, c'est sombrer plus profondément encore avec l'héroïne. Mon instinct m'a également poussée à sortir "Petites Défaillances" deux jours avant de commencer la lecture de ce roman... si vous l'avez dans votre bibliothèque, faites-le, relisez-le, imprégnez-vous à nouveau de ces personnages formidables... vous comprendrez en lisant !



Je me suis perdue dans le monde d'Alcidie sans comprendre ce qu'il m'arrivait, une plongée intégrale, reconnectée au merveilleux (au sens propre) que l'on découvre dans les contes lorsqu'on est enfant, nous voilà dans une version plus mature, aboutie, où s’entremêle au conte une quête identitaire très forte, faite de beauté et de magie, mais également d'une dose énorme de bienveillance et de douceur. Alcidie répare les autres pour se réparer elle-même, et c'est juste... magnifique, en fait. Je trouve difficilement les mots, parce que "Rêver Double" fait partie de ces rares bouquins qui ne peuvent que se "vivre". C'est une expérience pure et intégrale qui prend aux tripes et fait voyager l'esprit.



De plus, il m'a énormément parlé personnellement. À la fois par ce rapport au rêve, si important dans ma vie, à l'imaginaire, mais également à l'écriture. Et puis toute la fin qui m'a arraché pas mal de larmes de part une situation qui a fait écho à quelque chose que j'ai connu (mais je ne développe pas pour ne pas spoiler). D'un côté c'était dur, de l'autre c'était salvateur, et je crois que c'est tout ce qu'il faut retenir du voyage onirique d'Alcidie. La vraie merveille, c'est de l'avoir ressenti au plus profond de mes entrailles en lisant.



Puis une dernière chose, et pas des moindres : Mina M m'a subjuguée par son style. Je la connaissais (de son travail d'illustratrice, évidemment !) de ses courts textes avec "Petites Défaillances", et si c'était joli et délicat, rien ne m'avait pourtant préparée au style travaillé et terriblement poétique qu'on trouve dans "Rêver Double". Chaque phrase serait digne d'une citation, on sent que tout est pensé avec délicatesse et méticulosité (le principe des anagrammes, si bien fichu) de l'emprunt des mots à l'histoire générale, et franchement, c'en est jubilatoire.



J'étais loin de m'attendre à ça, je pensais aimer une histoire, mais je suis tombée amoureuse d'un univers et d'un style littéraire. Il y aurait encore des dizaines de choses à dire, sans doute, mais j'ai déjà beaucoup trop parlé : lisez ce livre, vraiment, évadez-vous avec Alcidie et ses compagnons et compagnes, découvrez les sublimes personnages qui passeront un peu de temps avec elle et régalez-vous de cette plume, bon sang ! Quelle merveilleuse découverte !
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Rêver double

Le commentaire de Cathy :



Alcidie est une adolescente qui, pour se protéger de toute vérité pouvant l'effrayer, se réfugie dans un autre monde, celui des rêves.

Un jour, certaines de ses perceptions vont se voir modifier, elle va se trouver plonger dans un monde en noir et blanc, le clair-obscur, un univers entre rêve et réalité.

Va-t-elle réussir à faire face à ses peurs ?

Je viens de passer un excellent moment de lecture grâce à Mina M., cette histoire m'a envoûtée, entre ombre et lumière, entre rêve et réalité, l'auteure nous fait passer d'un état à un autre sans que l'on ne s'en rende compte, tellement la frontière est mince.

Le récit est poétique, onirique, magique, la plume de Mina est envoûtante.

Je me suis attachée à Alcidie, c'est une adolescente touchante et hors du commun, j'ai eu plaisir à suivre sa quête dans ce monde de clair-obscur.

Je n'avais encore jamais lu cette auteure, c'est une magnifique découverte, j'ai adoré me plonger dans l'univers onirique qu'elle a imaginé.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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