AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.64/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) à : Settah , le 14/5/1946
Mort(e) à : Caire, Égypte , le 20/07/2008
Biographie :

Mohamed Leftah est un écrivain et un journaliste marocain.

Il fit ses études à Casablanca et se dirigea par la suite dans une carrière scientifique ; il étudia à Paris dans une école d'ingénieurs en travaux publics et sera témoin de Mai 68.

En 1972, il revient au Maroc, se forme à l’informatique, devient informaticien puis journaliste littéraire au Matin du Sahara et au Temps du Maroc.

Il commença sa carrière d'écrivain dans les années 1990, avec la parution en 1992 de Demoiselles de Numidie (Éditions de l'Aube). Il renonça ensuite à publier ses textes jusqu'à ce que Salim Jay le fasse découvrir auprès des Éditions de la Différence qui éditeront le restant de son œuvre à partir de 2006, dont Au bonheur des limbes, Une fleur dans la nuit ou encore Un martyr de notre temps.

Il mourra d'un cancer en en Égypte où il vivait depuis l'an 2000. Son dernier livre Le Dernier Combat du captain Ni'mat serait censuré au Maroc à cause dit-on de l'homosexualité de l'un des héros.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Mohamed Leftah   (12)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
On dit que le premier amour est inoubliable, et cette assertion comporte assurément une grande part de vérité. Les années passent, les traits de l'être par qui nous ont été révélés le grand mystère et la grande consolation de la vie se sont bien estompés, nous ne pensons pas à lui ni notre coeur ne bat la chamade quand le hasard nous fait rencontrer une personne portant le même nom que lui et...
Et soudain, un jour, sans crier gare, le voici qui se rappelle à notre souvenir, son nom qui chante à notre oreille comme une mélodie, sa voix ô combien familière qui nous interpelle comme si nous nous étions quittés la veille, son sourire lumineux qui nous emplit à nouveau de joie et de bonheur, comme son visage juvénile sur lequel le temps impitoyable semble avoir glissé comme une brise, sans y laisser la moindre trace.
Pour moi, c'est par la porte du rêve qu'eut lieu la résurrection de ce premier amour.
Commenter  J’apprécie          250
Un sourire de contentement, de bonheur indicible, ne tarda pas à illuminer son visage.
Les versets du Coran que psalmodiait encore, d'une voix très douce, l'un de ses trois amis, venaient de lui en rappeler d'autres, admirables, merveilleux, qui se trouvaient dans la même sourate :
"C'est pourquoi nous avons donné ce précepte aux enfants d'Iraël : celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait commis un meurtre, ou exercé des brigandages dans le pays, sera regardé comme le meurtrier du genre humain; et celui qui aura rendu la vie à un homme sera regardé comme s'il avait rendu la vie à tout le genre humain."
Une immense joie dilatait son coeur, son être entier. Il renfila sa gallabiya, toute poudreuse maintenant, s'y dressa, plus majestueux encore; humble, immense, le visage illuminé.
Il avait rendu la vie à tout le genre humain.
Commenter  J’apprécie          230
Sur un sable blanc et fin, face à la vastitude bleue de la mer, la mer une et au nom multiple - Egée, mais aussi mer Ionienne, et de Crète, et de Marmara -, face à la multiple splendeur, dans la lumière cristalline diffusée par un ciel d'azur baignant comme une autre mer la terre, se tenait debout un adolescent grec, nu, immobile comme une statue qui eût été sculptée dans la matière même, subtile et impondérable, dont était faite cette lumière. Il était de la ville d'Ephèse; sa beauté irradiait. (Le philosophe dévoré par les chiens)
Commenter  J’apprécie          180
Récit tragique crue et érotique où se mêle a la fois l horreur ordinaire et sensualité poétique au parfum d’orient : des prostitués de quartier transformées en schérazade qui essaieraient d’endormir leurs macs, bar sordides se transformant en palais des délices sous l’influence de l’alcool et du haschich, filles aux corps en forme d’amande, clients fortunés se prenant pour des sultans du temps passés . Beauté des corps masculins et féminin. L’auteur arrive à sublimer les ordures et mesquineries du quotidien pour nous en faire découvrir la partie la plus sensuelle et sublimes….Les personnages sont pieds et poings liés, tout est joué d’avance et la mort ou le déclin se cache peut –être dans un recoin : le destin va s’abattre sur eux de manière inexorable. Une réédition très rafraichissante en ce début d’année qui charmera les cœurs les plus frileux
Commenter  J’apprécie          40
Par douze fois, dans le verger incultivable du ciel, la lune, fruit d'or et d'argent, s'était épanouie et fanée, depuis que le jeune Hiroki avait franchi pour la première fois la porte du monastère zen.
Durant toute cette année, comme les autres novices, il avait été affecté aux travaux ménagers. Ceux-ci consistaient à balayer le sol, ratisser lentement, méticuleusement, le gravier du jardin jusqu'à ce qu'il présentât la forme de vagues ondulantes, épousseter les statues du Bouddha, préparer les deux repas quotidiens, frugaux et pris en commun par les moines. (Retour au monde flottant)
Commenter  J’apprécie          30
Le capitaine Ni'mat réalisait que c'était bien à une sorte de transgression qu'il se livrait, en proposant ainsi à un serviteur de franchir l'un des espaces de la plus grande intimité de ses maîtres, et en établissant avec lui une intimité dans le dos de sa femme. Une telle complicité lui était indispensable car aujourd'hui il se sentait si fort, c'était autre chose que la relaxation du corps qu'il attendait du massage qu'allait lui faire Islam qui était allé prendre son bain.
p.36
Commenter  J’apprécie          30
Au Maroc, on ne sert pas d'alcool aux Marocains en terrasse, mais aux étrangers si, tourisme oblige. "Il nous faut un visa pour aller à l'étranger, et on n'a même pas le droit de vivre comme à l'étranger chez nous", me disait toujours un petit vieux que je croisais dans les bars de Rabat. C'est pour cela que les touristes qui viennent au Maroc en gardent une impression de liberté : l'alcool, les filles, les garçons... la nuit marocaine est généreuse pour qui paye. Nous, autochtones qui voulons boire, nous amuser, draguer ou nous prostituer, la nuit, nous entrons dans l'infradroit. Les espaces de liberté qui existent ne nous sont pas officiellement destinés : maudits de naissance, nous subissons le racisme même chez nous, où les Blancs jouissent de plus de droits, à croire qu'ils transportent leur liberté là où nous nous imposons des cages. Nous, nous sommes condamnés à être des musulmans, donc, à ne pas boire. Au Maroc, la loi interdit officiellement la vente d'alcool aux musulmans. Quelle hypocrisie ! Si les vignerons et brasseurs devaient compter sur les verres des étrangers, cela ferait bien longtemps qu'ils auraient rendu le tablier. Le plus gros de la production, c'est nous qui le buvons dans des bars où on ne doit légalement pas nous servir, ou nous l'achetons dans des supermarchés appartenant au Commandeur des croyants, et qui ne sont légalement pas autorisés à en vendre aux musulmans.
"Ahmed le businessman de Zineb El Rhazoui"
Commenter  J’apprécie          10
Mais cet Art de l'oubli, que pratiqua avec tant de bonheur Abu Nuwas, ne lui survécut pas. La mémoire du désert, dont il s'était libéré, allait tôt faire de reprendre ses droits et de régner pour longtemps.
Jusqu'à aujourd'hui ; et plus que jamais, aujourd'hui.
Sur tous les plans, le désert, au sens concret aussi bien que métaphorique, rampe implacablement sur la cité islamique qui, si elle n'a pas oublié le nom d'Abu Nuwas et demeure encore sensible à la beauté et la grâce de ses vers, demeure complètement imperméable à la disposition mentale qui a permis leur éclosion.
"L'Oubli d'Abu Niwas de Mohamed Leftah"
Commenter  J’apprécie          00
Les filles-cicatrices ne pouvaient vivre leurs étranges amours, qui étaient autant de dénis à l'Amour, qu'en gardant au plus profond d'elles-mêmes, sans même en être conscientes, le désir de meurtre. Le désir vital d'assassiner les macs qui les exploitaient, après les avoir humiliées et dégradées.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mohamed Leftah (53)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
60 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}