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Critiques de Moïse Maïmonide (8)
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Le Livre des commandements

Au XIIe siècle,le Mishneh Torah (répétition de la loi) a pour introduction le séfér hamitZvoth ( livre des commandements) Rédigé en réponse aux persécutions infligées aux communautés juives en Europe et pour affronter le déclin relatif de la connaissance ,qui en a résulté..

Le livre des commandements est très utile aux études bibliques et il est intelligemment maniable.

Le tannakh - l’ancien testament , contient 613 passages formulés sous forme d'injonctions à faire ou à ne pas faire .

Maimonide (Rambam 1038-1204) a édifié cette somme qui énonce et commente les 613 mitzvoth ( observances ) que contient la thora.

Le Rav souhaite dans ce texte lister toutes les injonctions positives et négatives du pentateuque .

L'auteur après avoir eût l'ambition de permettre aux communautés plongées dans les affres de la persécution d'avoir l'instrument de leur survivance avec les Epitres, permet aussi à son lecteur grâce au séfér ha mitzvoth , de pouvoir accéder à l'intégralité des commandants bibliques facilement et de manière constructive. Ce document fut rédigé au XIIe siècle. Il permet de très facilement accéder aux commandement bibliques recoupés entre eux si besoin .La citation est distincte du commentaire.

Les observances sont classés en deux sections : les positives et les négative .Elles sont aussi classées par ordre alphabétique avec à la fin, un index alphabétiques par mots clefs par exemple : sanctuaire. … sang .. témoigner .. ramasser … idole …

Les 613 mitzvoth sont aussi classées par concordance alphabétique .

C’est un texte d'une clarté et d’une praticité rare si l'on songe à l'ampleur de la tâche que représente cet édifice.

Ce travail a été rédigés en judéo arabe avec des caractères hébraïques et c'est sa traduction en français qui est l'objet de cette publication .

L'auteur préface son texte et insiste sur les règles (au nombre de 14 qui structurent l'ouvrage .

Par exemple : - chaque loi qui détaille les modalités d'observance d'un commandement n'est pas comptabilisée comme mitzva .

- Chaque notice sur chaque observance donne l'esprit de la mitzva et renvoi à d'autres observance.

Globalement , le fils d'Adam ( Ben Adam – humain en hébreu) est soumis à la tentation alors que le cœur est le siège de l'intelligence.

Personnellement je rajouterais que ce texte est fascinant car il permet de visualiser l’intégralité des injonctions bibliques qui sont riches à analyser éthiquement comme sociologiquement.

Peut de textes permettent de mesurer aussi rapidement l'altérité du judaïsme comparé à ses différents environnement successifs.

La préface est de Emanuel Levinas. Elle insiste sur le caractère rationnel et rabbinique de cette publication .

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Epîtres

Casuistique de la persécution ....

Le RAMBAM , Rav et commentateur éminent des 12 et 13 ème siècles a manifesté à de nombreuses reprises le réel souci de s'engager dans la lutte pour la survie physique et spirituelle de nombreuses communautés juives contraintes d'apostasier sous la menace du meurtre et de celle de l'indigence orchestrée et initiée par leurs persécuteurs .

Comme le dit un midrash : " s'il n'y a pas de pain , il n'y a pas de Torah " et le Rambam aurait pu rajouter sans l’ombre d’un doute : s'il n'y a pas de vie .. il n'y a pas de Torah " .

Les historiens français parlent du complexe de Massada pour décrire le choix du martyr collectif que font par exemple de nombreuses communautés juives d'Allemagne lors des croisades ....

Ce tropisme possède quelques fondements si on se réfère à la globalité de l’histoire du peuple juif , et cela n'étonnera pas ceux qui connaissent l'élégie des martyres de Worms ( élégie des martyrs assassinés par centaines et de tous les âges , en Allemagne , par les croisés sur le chemin de leur pèlerinage ) , qui fut l'élégie des Yamin noraim ( les jours de gravité avant Kippur ) jusque avant la Shoa ...

Cependant les pères ( Aboths ) n'auraient pas survécu s'ils avaient choisi en toutes circonstances le martyr ou l'apostasie .

MAIMONIDE , le Rambam) livre dans ces textes le ressort de la survivance des communautés juives , confrontées de nombreuses fois au mal incarné , à la douleur physique , morale et à l’assassinat .

Ces épitres permettent de se figurer comment le " Ham Israël " ( le peuple d’Israël ) a fait l'apprentissage de la survivance face à la persécution .

Ce recueil contient :

# L'épitre sur la persécution : ce texte traite du " Kiddush Ha Chem " donc littéralement de la sanctification du nom divin - traduit par martyr en français .

# L'épitre au Yémen : " fortifiez les mains défaillantes .. affermissez les genoux vacillants ... " un texte plein de panache et rigueur , d'arguments et d'analyses pointues .

# L'épitre sur la résurrection des morts : c'est un texte qui argumente sur le monde à venir dans le judaïsme .

C'est assez passionnant et le lecteur non hébraïsant découvrira avec étonnement que la résurrection des morts ne va pas nécessairement de soi si on s'en tient au Tanna’kH ( la bible ) ..

Il y a également une introduction au Chapitre Héléq du traité talmudique du sanhédrin chap. 11. "Tout Israël a part au monde à venir " ..

Ce texte permet au lecteur curieux d'examiner la vision du judaïsme sur la vie la mort le péché ...

Pas d'enfer véritable ni de péché originel au sens d'une marque indélébile dans la pensée hébraïque .

Libre arbitre , le mal et le bien sont le lot de toute conscience et semblent soudés dans chaque conscience ...

Je pense aussi que c'est un texte qui montre ( involontairement ) pourquoi la Kabbale a pu émerger dans la pensée hébraïque , je pense au Gilgoul ( réincarnation )

Les treize articles de la foi et leurs commentaires sont également au sommaire de cette anthologie .

" écoute , Israël 'le seigneur notre dieux , le seigneur est un ou , Chéma ysraél adonnai élohénou hou chmo éhad " deut 6-4-9

Voici des textes utiles à la compréhension du judaïsme et à la portée de tout lecteur motivé .

Cette survivance est lié à la connaissance absolue , rigoureuse et dynamique des textes , à un encadrement rigoureux du Kiddush ha chém ( martyr ) , à la confiance dans l’idée du retour en terre des origines ( que ce soit dans ce monde où dans l’autre à venir ) .

Enfin confronté à de dures réalités le judaïsme n’a pas jugé utile de développer des doctrines autour de l’enfer et de la damnation éternelle , ni même autour de celle d’un péché originel et indélébile .

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Commentaires du Traité des pères

Les sentences des pères -pirké aboth ...



Cette édition est particulièrement intéressante parce que le commentaire est de Maimonide ... : donc nous sommes certains de nous trouver au plus près du premier testament le nez dans chaque versets ...

Mais du fait des éminents commentateurs sollicités .. Nous sommes aussi au plus près du talmud ( de lilmoud-étude ) et de la cabale ( kblt -qui est donné .. reçu ) par les paroles du mahal de Prague ...

Les sentences des pères ( aboth ) sont de petits aphorismes dont le sens est clairs ...

Ils sont souvent modestes et quelquefois leurs sens laissent perplexes les lecteurs contemporains ..

Très souvent par ailleurs ils sont cependant hermétiques à cause de leur simplicité ( c'est le texte postbiblique le plus ancien qui soit postérieur au canon hébraïque ) ...

D'où l'intérêt des éditions commentées par des " mouvances " et orientations différentes ..

Sachez que ce petit traité talmudique fût probablement le texte le plus lut du judaïsme après le tanakh ( la bible) ...

Si on entend par lire : lilmoud ( étude ) alors c'est un texte dont on peut dire qu'il façonne l'âme juive !

Très humblement la grille de lecture que l'on peut proposer au lecteur des pirké aboth s'articule autour des idées (chééloth ?- questions ) suivantes :

Qu'est-ce que la torah ( la loi étant à mon humble avis ... une horrible traduction pour ce qu'il conviendrai de rendre SOUVENT par "enseignement" )?

Comment se transmet elle pratiquement et comment est-il possible de l'enseigner ?

Est-il besoin d'être savant pour s'adonner au lilmoud et donc pour dire : je sais ! ?

Que sont la prière et la liberté dans un cadre considérablement ritualisé ?

Quels rapports peut-il bien y avoir entre la liberté et le pouvoir ?

Les pirke aboth sont un traité d'éthique et l'éthique est souvent dans de toutes petites choses qui en cachent de bien plus grandes ...



Selon Maimonide l'étude en solitaire est considérée comme presque stérile ..

Il faut selon lui être plusieurs pour dégager du sens exactement comme il faut être 10 pour prierà voix haute ( en formant un minyan ) ..



Les pirké aboth sont très difficiles d'accès et cela précisément du fait de leur simplicité !

Éthique et liberté sont au centre des écrits des pères cherchez les bien ( sourires ) ...

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Le guide des égarés, suivi du Traité des huit cha..

C'est avec long essai que Moïse Maïmonide a suscité la défiance des autorités juives de son temps et la méfiance de certaines de notre époque, semble-t-il.

C'est que ce philosophe médiéval baigné de culture musulmane au siècle d'or, celui où la translatio studiorum, la transmission de la philosophie antique se fait par le monde musulman, impose une rupture dans la pensée religieuse.

En confrontant les textes révélés au rationalisme aristotélicien, il impose une compréhension qui exclue la pensée magique.

Il s'attache tout d'abord à expliquer certaines expressions bibliques en leur refusant le caractère anthropomorphique qu'ils pourraient donner à l'idée de divinité. Il y a là un essai d'herméneutique qui demande quelques connaissances sur le texte biblique mais dont l'objectif est la rationalisation de l'idée de dieu.

Mais les deux parties principales concernent la prophétie et la providence.

"Le guide des égarés" se voulait d'ailleurs à l'origine un essai sur la prophétie, ce qui explique la partie d'herméneutique sur la langue prophétique.

La question de la providence est certainement la plus intéressante puisqu'est abordée la question du mal.

Pour Maïmonide, si le mal a des effets, il n'est pas conçu un Acte mais comme l'expression vaine de la Puissance. Quelques notions d'aristotélisme sont à ce propos les bienvenues pour saisir le propos plutôt complexe.

Je ne résumerais pas l'ensemble de l'essai, mais on peut en voir des influences manifestes sur la scolastique avec notamment Thomas d'Aquin (il s'en réclame à de nombreuses reprises), et plus lointains sur Leibniz avec ses "Essais de Théodicée".

Véritable moment de l'Histoire de la pensée occidentale, dans l'arc allant d'un/des dieu(x) magique(s), puis d'une divinité transcendante, puis immanente, jusqu'à l'émergence de la Nation, "le guide des égarés", parce qu'il fait la conjonction entre la bible, la philosophie antique et l'Islam, demeure un témoignage essentiel du siècle d'or, là où les penseurs confrontaient leurs idées pour qu'en ressorte la Connaissance.

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Commentaires du Traité des pères

Le "Traité des pères" (le titre hébreu peut se traduire par "chapitres des pères", ou "chapitres des principes"), est un recueil appartenant à l'ensemble de la Mishna, première mise par écrit de la tradition orale d'Israël au II°s. A la différence des autres recueils de la Mishna sur des sujets concrets (mariages, lois agricoles, dommages et intérêts), celui-ci n'a été accompagné d'aucun commentaire antique, ou Gemara : l'ensemble Mishna + Gemara donne le texte appelé Talmud, étude.



Donc, face à ces énoncés très brefs non accompagnés de l'avis des grands maîtres antiques, les générations de Sages juifs du Moyen-Age et d'après ont proposé leurs interprétations : celle qui sert de guide et de fil conducteur ici est due à la plume de Maïmonide, savant juif et philosophe célèbre du XII°s. Mais on trouvera aussi les réflexions d'autres maîtres médiévaux marquants comme Rachi, rabbenou Yona, de la

Renaissance comme le Maharal de Prague, ou du XIX°s avec Rabbi Hayim de Volozyne.



La lecture de cet ouvrage est donc une très bonne manière de se familiariser en langue française avec la chaîne de la tradition juive, d'en mesurer l'unité dépourvue de toute répétition, mais sans cesse renouvelée et créatrice. Le texte hébreu de la Mishna figure dans cette édition.
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Le guide des égarés, suivi du Traité des huit cha..

En bon juif, Maïmonide déconseille l'usage de la métaphysique, qui pour lui inclut aussi "les mystères et secrets" de la Torah aux esprits pas encore insuffisamment formés, "les jeunes gens", car "lorsqu'on commence cette science métaphysique, il en résulte non seulement un trouble dans les croyances, mais la pure irréligion. Je ne puis comparer cela qu'à quelqu'un qui ferait manger à un jeune nourrisson du pain de froment et de la viande, et boire du vin ; car il le tuerait indubitablement, non pas parce que ce sont là des aliments mauvais et contraires à la nature de l'homme, mais parce que celui qui les prend est trop faible pour les digérer de manière à en tirer profit."


Lien : http://vitanova.blogspot.com..
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Le guide des égarés, suivi du Traité des huit cha..

rien à voir avec le livre de Jean d'Ormesson qui porte le même titre !!
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Lettre sur l'astrologie

Pour commencer, l’auteur dénonce le fétichisme de l’écriture. Dans les premiers temps, l'écriture relevait d'un pouvoir quasi magique détenu par les sorciers et chamanes, et si elle était ensuite le travail manuel des scribes et des clercs, c'était bien la parole des rois et des prophètes qui était contenue, puis celle des aristocrates et des intellectuels. Ainsi, les populations peu alphabétisées et cultivées sont encore souvent impressionnées par le spectacle de l’écriture, pratique maîtrisée par de rares personnes instruites, surtout connue d’eux par les écrits sacrés. On pourrait étendre le propos aux langues jargonnantes (comme les critiquent inlassablement Rabelais et Molière) qui éblouissent les peu instruits (par leur latin et leur grec), comme le font à un autre niveau les discours des politiques modernes, pleins de ces mots creux (liberté, égalité, résilience…) ou techniques joliment placés côte à côte avec leurs mesures plus techniques. Le talent oratoire, le degré de sophistication, ou bien encore le fait d’être publié, d’avoir une existence médiatique, ne garantit absolument pas que le contenu ait le moindre intérêt. Ce n’est pas parce que l’astrologie a l’allure d’un discours élaboré, que de nombreuses personnes s’y adonnent, en dissertent avec saveur, que c’est un domaine de connaissance pertinent.



Ensuite, il montre de manière simple que les préoccupations propres à l’astrologie ne rentrent pas dans les connaissances susceptibles d'intéresser ses destinataires. En effet, l'astrologie ne relève ni de la philosophie (ce qui se conçoit logiquement), ni de la science empirique (ce qui se perçoit), ni des religions d’Abraham (ce que disent les prophètes et les justes, de ce qu'il est bon de dire). Ce domaine n’est pris au sérieux par aucun des savants et philosophes de l’antiquité (Aristote en particulier ; mais Ésope et après lui Platon - puis La Fontaine - se moquent de Thalès de Milet, assimilé à un astrologue, qui tombe dans le puits à force de marcher en regardant les étoiles). Ainsi, il est nécessaire de se méfier de connaissances qui ont été rejetées par des penseurs faisant autorité. Ce n’est pas suffisant cependant pour écarter un domaine de connaissance (erreur maintes fois répétée de journalistes et autres professeurs, d'invalider une hypothèse par argument d'autorité).



Astrologie et astronomie partagent un même objet (la considération des astres). C’est ce qui peut méprendre et donner par contiguïté une légitimité scientifique à l’astrologie (comme la chimie pour l’alchimie). Or si l’astronomie relève d’une connaissance fondée sur l’observation et la mesure de phénomènes, l’astrologie déduit telle augure de telle position des étoiles, d'après des correspondances arbitraires établies d'après des croyances provenant de cultures religieuses éloignées comme celles des Chaldéens et des Égyptiens. Les deux domaines sont donc fondamentalement différents. C’est dans une certaine mesure la même différence entre un vrai journaliste qui va sur le terrain mener l'enquête (un reporter, un chercheur) et certains pseudo-journalistes qui partent d’une croyance, d’une conviction et vont à partir de celle-ci, élaborer le seul raisonnement possible (c'est malheureusement l'essentiel des discoureurs publics dans les médias grands publics - c'est la manière de discuter la plus instinctive, en partant de ses présupposés). C’est leurs croyances préalables qui aboutissent à leur raisonnement et non leurs observations qui permettent d'aboutir à des hypothèses de connaissances. Là non plus, il ne suffit pas de dire que ces connaissances ne sont pas scientifiques pour les invalider. Maïmonide a bien compris qu’il ne suffit pas, pour enrayer la diffusion d’une pratique païenne indésirable mais séduisante, d’en montrer l’incohérence, les erreurs de raisonnement et de méthode. Le plus important se situerait plutôt au niveau de la morale : cette pratique ne va-t-elle pas à l’encontre des valeurs qui vous sont les plus chères ?



L’astrologie propose un système de fonctionnement du monde original, qui repose sur l’idée – absurde pour la raison – d’une détermination par les astres des destinées depuis la naissance. Cette base s'oppose fondamentalement au monothéisme qui posent le libre-arbitre comme base : l’homme agit et il lui advient du bien ou du mal selon cette action ; l’homme peut donc rechercher le bien. L’astrologie est dangereuse car elle enferme l’homme dans une croyance à l’inconséquence de ses actes. Certes, l’astrologie est nettement plus complexe qu’une simple lecture de thème astral, mais ses fondements en plus de n’être ni logique ni scientifiques, sont fortement pernicieux.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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