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Eric Smilévitch (Traducteur)
EAN : 9782864321170
294 pages
Verdier (01/12/1990)
4.31/5   8 notes
Résumé :
À ce court texte, le Traité des Pères, se confrontèrent, génération après génération, les plus grands penseurs juifs, persuadés qu'en ce débat se décidait ce qu'il en était justement de leur grandeur. Recueil des sentences des sages d'Israël qui succédèrent aux prophètes de l'époque biblique, les Pirqé Avot furent en effet l'objet, au cours des siècles, du plus intense travail de commentaire que connut la tradition juive. Le premier d'entre eux, par son importance, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les sentences des pères -pirké aboth ...

Cette édition est particulièrement intéressante parce que le commentaire est de Maimonide ... : donc nous sommes certains de nous trouver au plus près du premier testament le nez dans chaque versets ...
Mais du fait des éminents commentateurs sollicités .. Nous sommes aussi au plus près du talmud ( de lilmoud-étude ) et de la cabale ( kblt -qui est donné .. reçu ) par les paroles du mahal de Prague ...
Les sentences des pères ( aboth ) sont de petits aphorismes dont le sens est clairs ...
Ils sont souvent modestes et quelquefois leurs sens laissent perplexes les lecteurs contemporains ..
Très souvent par ailleurs ils sont cependant hermétiques à cause de leur simplicité ( c'est le texte postbiblique le plus ancien qui soit postérieur au canon hébraïque ) ...
D'où l'intérêt des éditions commentées par des " mouvances " et orientations différentes ..
Sachez que ce petit traité talmudique fût probablement le texte le plus lut du judaïsme après le tanakh ( la bible) ...
Si on entend par lire : lilmoud ( étude ) alors c'est un texte dont on peut dire qu'il façonne l'âme juive !
Très humblement la grille de lecture que l'on peut proposer au lecteur des pirké aboth s'articule autour des idées (chééloth ?- questions ) suivantes :
Qu'est-ce que la torah ( la loi étant à mon humble avis ... une horrible traduction pour ce qu'il conviendrai de rendre SOUVENT par "enseignement" )?
Comment se transmet elle pratiquement et comment est-il possible de l'enseigner ?
Est-il besoin d'être savant pour s'adonner au lilmoud et donc pour dire : je sais ! ?
Que sont la prière et la liberté dans un cadre considérablement ritualisé ?
Quels rapports peut-il bien y avoir entre la liberté et le pouvoir ?
Les pirke aboth sont un traité d'éthique et l'éthique est souvent dans de toutes petites choses qui en cachent de bien plus grandes ...

Selon Maimonide l'étude en solitaire est considérée comme presque stérile ..
Il faut selon lui être plusieurs pour dégager du sens exactement comme il faut être 10 pour prierà voix haute ( en formant un minyan ) ..

Les pirké aboth sont très difficiles d'accès et cela précisément du fait de leur simplicité !
Éthique et liberté sont au centre des écrits des pères cherchez les bien ( sourires ) ...
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Le "Traité des pères" (le titre hébreu peut se traduire par "chapitres des pères", ou "chapitres des principes"), est un recueil appartenant à l'ensemble de la Mishna, première mise par écrit de la tradition orale d'Israël au II°s. A la différence des autres recueils de la Mishna sur des sujets concrets (mariages, lois agricoles, dommages et intérêts), celui-ci n'a été accompagné d'aucun commentaire antique, ou Gemara : l'ensemble Mishna + Gemara donne le texte appelé Talmud, étude.

Donc, face à ces énoncés très brefs non accompagnés de l'avis des grands maîtres antiques, les générations de Sages juifs du Moyen-Age et d'après ont proposé leurs interprétations : celle qui sert de guide et de fil conducteur ici est due à la plume de Maïmonide, savant juif et philosophe célèbre du XII°s. Mais on trouvera aussi les réflexions d'autres maîtres médiévaux marquants comme Rachi, rabbenou Yona, de la
Renaissance comme le Maharal de Prague, ou du XIX°s avec Rabbi Hayim de Volozyne.

La lecture de cet ouvrage est donc une très bonne manière de se familiariser en langue française avec la chaîne de la tradition juive, d'en mesurer l'unité dépourvue de toute répétition, mais sans cesse renouvelée et créatrice. Le texte hébreu de la Mishna figure dans cette édition.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
רבן שמעון בן גמליאל אומר,על שלושה דברים העולם עומד, על הדין ועל האמת ועל השלום, שנאמר 'אמת ומשפט שלום שפטו בשעריכם'

Rabban Shim'on fils de Gamliel dit : le monde tient sur trois choses : sur le droit, sur la vérité et sur la paix, comme il est dit : "Vérité et sentence de paix, tels doivent être vos jugements entre vos portes" (Zacharie 8:16). I-18.

Ramban (Maïmonide) : le droit (דין), c'est le fait qu'une société fonctionne sur la base de la justice. Et nous avons déjà expliqué dans le quatrième chapitre de l'Introduction au traité Avot que la vérité est une vertu intellectuelle et la paix une vertu morale. Et lorsque sont atteintes ces trois élévations, l'existence est alors la plus parfaite possible sans le moindre doute ni la moindre contestation.

(p. 83)

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רבי חנינא סגן הכהנים אומר,הוי מתפלל בשלומה של מלכות שאילמלא מוראה איש את רעהו חיים בלעו

Rabbi Hanina, assistant du grand-prêtre (des prêtres, lit.) dit : priez pour la paix de l'Empire (lit. du royaume), car sans la crainte qu'il inspire, les hommes s'entredévoreraient tout vifs (lit. l'homme avalerait vivant son prochain). III-2

Rambam (Maïmonide) : "Priez pour la paix de l'Empire etc...", c'est-à-dire : sans la peur de l'empire, nous nous dévorerions tout vifs.

Rabbi Hayyim de Volozyne : "Priez pour la paix de l'empire". Rabbi Hanina vécut à l'époque de la destruction du Temple par les Romains et de la prolifération des malheurs qui nous frappèrent. Malgré cela, il s'éleva afin de demander à son peuple de prier pour la paix de l'empire romain, comme le savent tous ceux qui étudient les livres de nos sages : la Torah nous fait une obligation de veiller au respect de la parole du roi et des princes. Tel est le sens littéral.
Mais le Ritva a expliqué que la מלכות (malkhut, royauté) en question (trad. ici "l'empire") est la royauté céleste. Son propos s'éclaire si l'on considère ce que disent les sages : "A chaque fois que tu trouves mention dans l'Ecriture de la puissance de Dieu, tu trouveras aussi mention de son humilité. Il est écrit ainsi dans la Torah : "Car l'Eternel votre Dieu est le juge suprême, le seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable", et il est écrit juste après : "Il rend la justice à la veuve et à l'orphelin, il aime l'étranger et lui donne le pain et le vêtement." (Deutéronome 10:17, 17, Meguila 31a.)

(...)

pp. 125-127
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פרקי אבות – Pirhké aboth- écrits des pères

Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Im éiyn ani li mi ani im yéch li rak ani mi ani
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רבי ינאי אומר, אין בידינו לא משלות הרשעים ואף לא מיסורי הצדיקים
Rabbi Yanaï dit : Ni le confort des injustes, ni même la souffrance des justes, ne sont entre nos mains. (...) IV-15.

Rachi. "Ni le confort des injustes, ni même la souffrance des justes, ne sont entre nos mains", car la raison pour laquelle la voie des injustes leur réussit nous est inconnue. Selon d'autres,ce propos signifie que la logique veut que les méchants ne vivent pas dans le confort ni les justes dans la souffrance, mais que le sort n'en est pas entre nos mains, mais aux mains du Saint, béni soit-Il, qui donne la tranquillité (en ce monde) au méchant afin que celui-ci prenne sa part et la part du juste dans la géhenne, et donne la souffrance au juste (en ce monde) afin qu'il prenne sa part et la part du méchant dans le jardin d'Eden. Car tout homme a deux parts, l'une dans le jardin d'Eden et l'autre dans la géhenne ; et le juste qui mérite prend sa part et celle de qui n'est pas juste, tandis que le méchant qui se rend coupable prend sa part et celle de qui n'est pas méchant.

pp. 199-200
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יהושוע בן פרחיה אומר , עשה לך רב

Josué fils de Perahia ... dit : Donne-toi un maître ... (littéralement : "fais-toi un maître")

Rambam (Maïmonide) : "Donne-toi un maître", même si celui-ci n'est pas apte à être ton maître, fais-le cependant afin de discuter avec lui, de sorte que le savoir que tu acquiers par l'étude s'affirme et dure. Car ce qu'un homme apprend par lui-même ne ressemble pas à ce qu'il apprend d'un autre ; ce qu'il apprend d'un autre est, en effet, toujours plus durable et plus clair pour lui, même si celui dont il écoute l'enseignement est son égal voire son inférieur en sagesse. (...)

Rachi : "Donne-toi un maître" afin que tu n'étudies pas par toi-même à l'aide du seul raisonnement, mais que tu connaisses la transmission orale grâce à un maître.
"Acquiers un compagnon" : des livres ; et d'autres disent : un compagnon en tant que tel, car deux valent mieux qu'un.

pp. 59-63, I-6
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Video de Moïse Maïmonide (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Moïse Maïmonide
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