Molly Night

Il suffit que tu souries et je subirais mille morts pour toi.

Un amour comme celui-là était rare, pur et éternel.

Ne t’incline jamais devant ceux qui nous terrorisent. Garde la tête haute, nous sommes les vestiges de la dignité de la race humaine.

Et si tu me dis que tu fais ça par bonté d’âme, je jure de planter un pieu dans ton cœur dans les deux secondes.

Avez-vous jamais souhaité pouvoir effacer de votre mémoire quelque chose que vous aviez vu ? Jamais découvert quelque chose qui vous lamine tout en devant faire comme si cela ne vous touchait pas ? Il est toujours dur d'avoir des sentiments pour quelqu'un que vous ne pouvez pas avoir, surtout quand ce quelqu'un appartient au Roi, votre meilleur ami et créateur.

Depuis des millénaires, Atticus fait tout pour garder son côté obscur sous contrôle. Si tu penses qu'il est mauvais, alors je ne te souhaite pas de le rencontrer lorsqu'il est totalement submergé par les ténèbres. Si cela devait arriver un jour, je craindrais pour ta vie.

– On peut voir le fait qu'il vous aime trop pour vous tuer comme une bonne et une mauvaise chose.
Il vous aime trop pour vous tuer, mais il est trop égoïste pour vous rendre votre liberté, d'où votre présence ici. Et rappelez-vous une chose, ce n'est pas parce qu'il ne veut pas vous tuer qu'il ne peut pas vous faire de mal. Il est parfois préférable d'être mort que vivant.
– Tu n'as pas idée à quel point je comprends cette phrase.

Le Roi se saisit d'une photo d'Ethan Redfern. C'était un beau garçon, mais il n'avait rien d'exceptionnel. Il était évident qu'il n'arrivait pas à la cheville d'Atticus en ce qui concernait la puissance, le statut, la richesse et la beauté. Et pourtant, il avait quelque chose que le Roi n'avait pas et désirait ardemment : l'amour d'Evelyn et sa confiance. Atticus regarda une dernière fois la photo avant de la froisser entre ses doigts. Son envie de le tuer dépassait tout ce qu'il avait connu auparavant, sa soif du sang du jeune homme était impossible à ignorer.

Evelyn était si profondément plongée dans ses pensées qu'elle ne remarqua pas que les gardes la conduisaient ailleurs que dans sa chambre. Soudain, l'un deux prit la parole et fit éclater sa petite bulle imaginaire pour la replonger dans la réalité :
- Mademoiselle Blackburn. Voici vos nouveaux appartements.
- Hein, quoi ? demanda-t-elle, circonspecte.
- Atticus t'a attribué une nouvelle chambre, attenante à la sienne. Il y a eu des rumeurs de révoltes en Asie. Il a voulu s'assurer de ta sécurité en te plaçant sous sa protection directe.

- Très bien, je ne te forcerai pas à coucher avec moi, mais je veux quelque chose d'autre à la place.
- Que veux-tu ?
- Tu te rappelles tout à l'heure quand je t'ai dit que je ne te couperai pas la langue car j'avais d'autres projets - bien plus agréables - pour elle ? dit-il en riant.
- Non ! Non, je refuse !
Il continua à rire tout en défaisant la boucle de sa ceinture d'une main.
- C'est ton choix, Evelyn. Mais souviens-toi, c'est ça ou cinquante coups de fouet, à toi de voir.
- Je choisis le fouet, rétoqua-t-elle sans hésiter.
Le feu dans son regard brillait comme jamais. Elle préférait être fouettée et battue que de se soumettre à un homme tel que lui. Sa réponse déstabilisa Atticus, qui se mit à grogner.

- Un monstre ? Eh bien, puisque tu penses que je suis un monstre, je vais te montrer quel genre de monstre je suis. Je vais attendre pour prendre ta virginité que tu sois au château, étalée sur un lit rempli de pétales de roses et t'offrir la meilleure nuit de baise de toute ta vie. Mais cela ne veut pas dire que d'ici là je ne peux pas jouir de ton corps.

"Pour aimer, il ne suffit pas de prendre, mais aussi de donner. L'amour est une question de sacrifice et de don." # Hansel

Nora Blackburn. Atticus savait très peu de choses sur la sœur aînée d’Evelyn. Il se rappelait l’avoir croisée lorsqu’il leur avait rendu visite au manoir familial.

Dans son souvenir, Nora ressemblait beaucoup à Evelyn : les mêmes cheveux bruns, une peau pâle et des yeux d’un bleu vibrant. Mais là s’arrêtait leur ressemblance, purement physique. Nora, cette perfide croqueuse de diamants, était rien moins qu’une manipulatrice sans scrupules.

Lorsqu’elle entra dans son bureau, Atticus réprima un grognement. Il savait comment elle s’était comportée avec sa petite sœur, à quel point elle l’avait tyrannisée, puis manipulée en la culpabilisant.

Il la méprisait. Si elle n’avait pas été aussi proche d’Evelyn, il l’aurait probablement tuée depuis bien longtemps. Mais il savait aussi que s’il le faisait, le fossé qui les séparait deviendrait un abîme infranchissable.

L'espoir. Il n'y a rien de plus douloureux qu'une bouffée d'espoir, croire à un mensonge envers et contre tout, juste pour qu'il finisse écrasé et réduit en poussière. C'est un peu comme si on nous donnait un canot de sauvetage pour s'échapper, mais sans essence, ou une paire d'ailes à quelqu'un dévoré par l'envie de parcourir le monde, mais sans le pouvoir de les déployer.

Les règles sont faites pour être transgressées. Il faut parfois se battre pour obtenir ce que l'on désire et prendre des risques pour pouvoir apprécier le bonheur qui nous est destiné.

L'amour nous fait faire des choses stupides.

Pour véritablement aimer quelqu'un, il faut faire passer cette personne avant soi. Se départir de ses propres ambitions, en espérant lui offrir un meilleur avenir, un bref moment de joie.

Il n'existe en fait que deux catégories de personnes : les prédateurs et les proies. On est soit l'un, soit l'autre. Il n'y a rien au milieu. Soit on tue, soit on est tué. C'est aussi simple que ça.

À quoi ça sert, l'amour ? Rien de bon n'en sort, que des emmerdes et du chagrin.

Tout au long de son existence, un individu est immanquablement confronté à des actes manqués et à de mauvais choix. C'est inévitable. C'est la vie. Cela ne préjuge en rien de l'avenir, qui est en constante mutation. Et le cours du monde ne peut pas en être altéré. La plupart des actes manqués et des mauvaises décisions sont irréversibles mais pas inamendables. Toutefois, si les blessures peuvent guérir avec le temps, les cicatrices, elles, sont inévitables.