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Critiques de Monique Watteau (10)
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Je suis le ténébreux

Cobra, artiste peintre qui vivait à l'île du Levant est morte à trente ans. Ce fait est révélé dès le début du roman. L'histoire de sa liaison mystérieuse avec le Docteur Cinabre, une sommité médicale inapprochable, nous est révélée par les souvenirs de sa mère et ses lettres à sa meilleure amie.

À cela vient s'entremêler une réflexion de Cobra (avatar de l'auteur) sur l'amour, la mort, l'univers, dieu, le diable... qui fait qu'on voyage entre les visions et les rêves prémonitoires d'un esprit prédisposé au fantastique, à l'ésotérique et le portrait en creux d'un personnage diablement énigmatique.

Tout au long du roman se posent au lecteur les deux questions suivantes : qu'est-il arrivé à Cobra ? Qui est le Docteur Cinabre ? auxquelles l'auteur évite de répondre jusqu'à la fin... où sont enfin données des réponses.

Ce roman est la dernière des fictions écrites par Monique Watteau, comme si elle avait tout dit au terme de ce livre. Il est à la fois dans la lignée et différent des trois précédents (il est édité par Julliard et non plus par Plon). Dans la lignée parce qu'encore une fois il raconte une histoire d'amour fou, d'amour absolu et cela dans une esthétique toujours étudiée et proche du Romantisme. Différent parce que si la nature et le monde animal sont toujours présents, il le sont différemment : plus de jungle mais la mer, les grands singes sont en cage et Cobra porte du chevreau et de la fourrure.

Tout se passe comme si l'intrigue se dessinait d'elle même à travers la réflexion mystique qui est le véritable sujet du récit et nous mène jusqu'à des horizons insoupçonnés, ce qui fait de cet ouvrage un essai audacieux, beaucoup plus qu'un roman.

Commencé en 1957 et terminé le 25 octobre 1961, ce livre croise le début de la liaison de Monique Watteau avec Yul Brynner (qui commence au printemps 1961) dont les traits sont également ceux du docteur Cinabre, cet ange de lumière tombé du ciel et devenu prince des ténèbres.

CB










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Je suis le ténébreux

Une histoire d'Amour, le récit étrange d'un couple hors du commun. On imagine Cinabre sous les traits de Yul Brynner, Cobra est peut-être Monique Watteau...

C'est un Amour unique, surnaturel, irréel....

Je conseille sa lecture pour ce sentiment de magie, pour les magnifiques images, pour les pensées, pour les mots choisis avec finesse et délicatesse par Monique Watteau.

Une très belle lecture...



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La colère végétale

À la veille de son départ, Mara s'adosse au mur du temple balinais. Il ferme un instant les yeux ... et puis elle est là, sa chevelure ornée d'un nénuphar. C'est un coup de foudre. Jennifer se donne très vite, bien qu'elle soit vierge, à celui qui lui révèle le plaisir et le don de soi. Seulement, quelque chose rode. Avec la découverte de l'amour physique, Jennifer s'est détournée des arbres et des plantes, à qui elle rendait hommage comme tous les Balinais, et s'est rapprochée de Saïmiri, le petit singe familier de Mara. Mais des incidents étranges ont déjà commencé à survenir, dont certains ont pris Mara pour cible. Racines, fleurs, arbres semblent doués d'intelligence, d'une intelligence inquiétante.

Rempli d'extase amoureuse et de projets, le jeune couple s'est rendu, pour s'y établir, jusqu'à Maupertuis, la demeure insulaire de la Côte d'Azur héritée par Mara de sa grand mère indochinoise.

Étrange propriété en réalité, colonisée par les rosiers grimpants qui crèvent les murs et les plafonds pour s'installer jusque près de leur lit. Mara qui prenait jusque là les angoisses de Jennifer à la légère commence à s'alarmer lui aussi, mais c'est déjà trop tard...

Dans ce livre, le végétal prend petit à petit une ampleur et une possessivité de plus en plus étouffante, voire même érotique. À l'érotisme charnel du jeune couple fusionnel répond un désir végétal grandissant pour Jennifer, que l'auteur traduit avec beaucoup de maîtrise et aussi une recherche esthétique évidente. On se retrouve plongé dans l'univers d'un peintre romantique. Les images sont saisissantes. On n'avait jamais rien lu de pareil : c'est terrifiant et beau !

Lorsque ce roman est sorti, les critiques ont parlé d'un "nouveau fantastique". Nouveau peut-être ou plutôt particulier à Monique Watteau qui, disant d'elle même qu'elle est douée pour l'amour fou, paraît effectivement douée d'une forme d'empathie extraordinaire (sensitive, émotionnelle et cognitive) qui transfigure tout ce qu'elle crée. CB




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La colère végétale

La colère végétale est un livre prenant. Les végétaux y sont partout présents mais on ne saisit pas toute l'implication avant un bon bout de temps. L'histoire d'amour commence en trombe pour s'épanouir par après. Il y a peu de personnages dans le roman : Juste le couple Jennifer et Mara, leur ami Khan et leur Saïmiri.



La suite sur mon blog ...
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La colère végétale

Je n'aime pas parler ainsi de mes lectures, mais "la colère végétale" m'a paru être un aussi mauvais livre tant sur la forme que sur le fond. Le style qui se voudrait être poétique et inspiré de celui de Gide est plutôt lourd et lesté de psychanalyse de comptoir.

La trame de fond est relativement simple un gars ramène en Provence une balinoise d'adoption (ile de java) qu'il a défloré alors qu'elle était "la vierge" des dieux de la forêt. Leur colère ne s'apaisera que dans la mort de l'heroïne.

Ce livre est aussi suffocant que la végétation qu'il décrit.

Les extraits du journal intime de "jenifer" (prénom très courant à Bali) sont écrit dans un style qui ne cadre en rien avec la cohérence du personnage.



Je vous met un petit extrait pour le fun et pour que vous admiriez mon courage d'être allé au bout:



"Et son visage a envahi de nouveau mon univers, détaché de tout le reste, levé vers moi, seul, nu et fascinant. Je l'ai lâchée aussitôt, un peu gêné, comme si j'avais été surpris à caresser une petite fille rencontrée dans la rue. et j'ai dis quelque chose qui m'a fait penser que je divaguais."

page 10 , un truc pareil se passe de tout commentaire non ?
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La colère végétale

L'aventurier Mara ramène dans sa propriété de l'île du Levant une jeune balinaise aux seins nus dont il est tombé amoureux et répondant au doux nom exotique de 'Jennifer' mais un monde végétal diabolique (genre 'Ecume des jours') va transformer leur idylle en cauchemar.



Intéressant point de vue de l'époque (années 50) où les arbres sont de grands méchants qu'il faut détruire!



Une belle écriture de Monique Watteau (un peu bavarde à mon goût), des scènes érotiques bien rendues, mais je n'ai pas été happé par le sujet qui conviendrait sans doute mieux à de jeunes demoiselles.

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La nuit aux yeux de bête

Monique Watteau défraye la chronique en 1954 avec son premier roman La colère végétale. Elle n’écrira que quatre romans en tout et pour tout – dont André Breton a dit qu’ils étaient des chefs d’œuvre, mais tout y est : d’une façon directe et presque ingénue, à travers une sensibilité exacerbée et proche de la nature et des animaux qu’elle sait admirablement peindre dans son écriture, elle nous livre sa vision du monde, une sorte de paradis perdu où l’homme dérange, où le bien et le mal ne sont pas forcément où on le croit.

« C'est, écrit Louis Pauwels, un monde envahi par la moiteur des mythes primitifs, vaguement éclairé par les signes que font les eaux, les pierres, le plantes et les bêtes et parcouru d'un bout à l'autre par le cri panique des sexes. »

Après l’écriture, elle se consacrera à la peinture sous le nom d’Alika Lindberg.

Ses voyages en Malaisie et à Sumatra avec son premier mari, Bernard Heuvelmans, et son observation des singes hurleurs avec le second, Scott Lindbergh, tous deux zoologues, ont fortement marqué son œuvre, empreinte d’une éthique écologique prémonitoire.



Lors d’une soirée parisienne, Élisabeth détourne la tête au son d'un rire clair et tombe instantanément amoureuse d'un homme au regard et au corps de puma, aux longs doigts de tarsier, bref ! qui ne ressemble à aucun autre.

Pour aller le retrouver dans la sombre forêt tropicale de Bornéo où il effectue des recherches zoologiques, elle abandonne tout.

Seulement, arrivée à destination après un voyage éprouvant, elle découvre qu'un double d'elle-même est déjà, là-bas, l'épouse de celui qu'elle considère comme l'amour de sa vie.

Il s'ensuit une étrange relation triangulaire où l'animalité ambiante et la vigueur végétale de la forêt interfèrent au même titre que des personnages à part entière. L'Orang Tua, sorcier de la tribu des Muruts coupeurs de têtes du village voisin a lui aussi son rôle à jouer dans cette intrigue.

Ce conte empreint de fantastique, de sensualité et de passion révèle une plume originale, une sensibilité à fleur de peau qui non seulement ne renie pas sa part animale, mais va la traquer jusque dans ses frontières secrètes. CB
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La nuit aux yeux de bête

Monique Watteau défraye la chronique en 1954 avec son premier roman La colère végétale. Elle n’écrira que quatre romans en tout et pour tout – dont André Breton a dit qu’ils étaient des chefs d’œuvre, mais tout y est : d’une façon directe et presque ingénue, à travers une sensibilité exacerbée et proche de la nature et des animaux qu’elle sait admirablement peindre dans son écriture, elle nous livre sa vision du monde, une sorte de paradis perdu où l’homme dérange, où le bien et le mal ne sont pas forcément où on le croit.

« C'est, écrit Louis Pauwels, un monde envahi par la moiteur des mythes primitifs, vaguement éclairé par les signes que font les eaux, les pierres, le plantes et les bêtes et parcouru d'un bout à l'autre par le cri panique des sexes. »

Après l’écriture, elle se consacrera à la peinture sous le nom d’Alika Lindberg.

Ses voyages en Malaisie et à Sumatra avec son premier mari, Bernard Heuvelmans, et son observation des singes hurleurs avec le second, Scott Lindbergh, tous deux zoologues, ont fortement marqué son œuvre, empreinte d’une éthique écologique prémonitoire.



Lors d'une soirée parisienne, Élisabeth détourne la tête au son d'un rire clair et tombe instantanément amoureuse d'un homme au regard et au corps de puma, aux longs doigts de tarsier, bref ! qui ne ressemble à aucun autre.

Pour aller le retrouver dans la sombre forêt tropicale de Bornéo où il effectue des recherches zoologiques, elle abandonne tout.

Seulement, arrivée à destination après un voyage éprouvant, elle découvre qu'un double d'elle-même est déjà, là-bas, l'épouse de celui qu'elle considère comme l'amour de sa vie.

Il s'ensuit une étrange relation triangulaire où l'animalité ambiante et la vigueur végétale de la forêt interfèrent au même titre que des personnages à part entière. L'Orang Tua, sorcier de la tribu des Muruts coupeurs de têtes du village voisin a lui aussi son rôle à jouer dans cette intrigue.

Ce conte empreint de fantastique, de sensualité et de passion révèle une plume originale, une sensibilité à fleur de peau qui non seulement ne renie pas sa part animale, mais va la traquer jusque dans ses frontières secrètes. CB



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La nuit aux yeux de bête

Le roman fantastique n’est pas qu’histoires de vampires ou créatures gothico-romantiques. Le fantastique, c'est le moment où la réalité bascule lentement jusqu’à révéler un monde inconnu qu’on soupçonne avec crainte. Et La Nuit aux yeux de bête de Monique Alika Watteau est à cet égard un roman d’une noirceur sensuelle et profonde, comme les puits humides et odorants perdus au fond des jardins de maisons abandonnées.



On tombe dans La Nuit aux yeux de bête comme on entre dans un enfer végétal qui se referme sur soi. Puisque l’on suit pas à pas Elisabeth Caine quittant Paris pour rejoindre Barney, ce zoologue croisé quelques mois plus tôt lors d’une soirée un peu mondaine et dont elle est tombée instantanément amoureuse. Au point de divorcer avec son époux d’alors, au point de revendre appartement, meubles, effets personnels pour se payer un aller simple vers la jungle de Bornéo. Elle marche pendant des jours et des jours dans la moiteur grandissante de la forêt asiatique avec un guide silencieux, avant d’enfin arriver au camp. Mais Barney est absent quand elle s’y présente, épuisée et malade. En revanche, elle est accueillie par Bébé, une jeune femme qui lui ressemble comme une jumelle. Elle se présente comme l’épouse de Barney, ce qui brise Elisabeth, effrayée de se trouver face à ce double qui arpente la maison entortillée dans un sarong et des colliers primitifs. Pourquoi Barney est-il marié à cette femme qui lui est diamétralement opposée et qui pourrait être son miroir? Elisabeth n’a plus qu’à attendre son retour. La jungle gronde. La sorcellerie n’est pas loin. La Nuit aux yeux de bête va s’étendre enfin.



Il a donc fallu plus de cinquante ans pour redécouvrir La Nuit aux yeux de bête grâce à la réédition des Editions Léo Scheer dans la collection Melville. Monique Alika Watteau raconte cette histoire par une écriture passée bien au-delà du sensuel. Ici les pages semblent animées de vie propre, les mots sont gorgés de sueur et de sève, on marche dans la terre humide et dans la passion au sens le plus bestial, le plus viscéral du terme. Elle écrit comme on compose un tableau aux multiples images repliées qui se déploient et enserrent le lecteur dans un univers ruisselant aux mille nuances de vert et de noir. La Nuit aux yeux de bête est un texte fantastique mais sublimement poétique aussi. Chaque ligne, chaque paragraphe plonge dans un abîme d’extase frissonnant, de peur, parfois de dégoût. Tout en gardant le désir d’avancer plus loin, toujours plus loin dans cette jungle tout à la fois enchantée et maléfique. Elisabeth, plaie d’amour humaine face à Bébé femme animale aux yeux tout à la fois fixes et pénétrants et Barney l’homme aux milles désirs et mille secrets, personnages si palpables sous la plume de Monique Alika Watteau. Aujourd’hui devenue peintre sous le nom d’Alika Lindbergh, Monique Alika Watteau a également publié trois autres romans marqués du sceau du fantastique, des croyances primitives et des assauts imprévisibles de la nature.
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Testament d'une fée

« C'est peut-être mon chant du cygne » dit-elle au tout début. Un magnifique chant d'amour, c'est vrai, pour les hommes de sa vie, les animaux qu'elle a aimés, la peinture qui l'a équilibrée et son attachement profond, viscéral à la nature qui fait d'elle un personnage du peuple des fées.



Un personnage, c'est sûr ! Une femme de caractère, de passions, de sensibilité et d'une intuition dont peu d'humains sont capables. Elle a su deviner et croiser la route d'autres personnages de sa trempe. Le bilan qu'elle fait de sa vie à l'âge de 72 ans nous montre une femme intelligente, clairvoyante, sereine, à qui la vie, sans aucun doute, a fait d'autres surprises, d'autres cadeaux depuis.



Elle a 89 ans cette année.



« J'ai appris à palpiter en fermant mes oreilles au bruit des mégapoles, et en voyant, en entendant, en goûtant, en touchant, en sentant, vivre la terre et les enfants de la terre : c'est cela appartenir au peuple fée...



À l'heure du bilan je sais enfin clairement où menait cette longue marche sensuelle : à ne plus vivre de l'amour que lui-même - l'émotion pure - la palpitation de la chair et de l'âme. À le dégager de tout ce qui le relie au quotidien, aux humeurs, aux ravages du temps et de la société matérialiste. Libérée de toute contrainte, désintéressée, la passion qui m'habite, cet appel qui feule dans mes entrailles et la réponse qui parfois m'est parvenue par dessus tous les interdits, les barrages et les grilles, c'est ça le bonheur des bêtes libres. » CB








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