Mouloud Mammeri - L'Algérie sous l'occupation coloniale
Quand trop de sécheresse brûle les cœur,
Quand la faim tord trop d'entrailles,
Quand on rentre trop de larmes,
Quand on bâillonne trop de rêves,
C'est comme quand on ajoute bois dur bois sur le bûcher,
À la fin, il suffit du bout de bois d'un esclave,
Pour faire,
Dans le ciel de dieu,
Et dans le coeurs des homme
Le plus énorme incendie
Ne mettez jamais sur une seule tête l’attente de toute une vie. La tête, on la perd si facilement, mais la déception après on la garde à jamais…
Nous aimons la vie… comme vous… comme tous les vivants de ce monde… Mais pas n’importe quelle vie.
Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.
Comme je regretterai, ah ! que ce ne soit pas sous le baiser de tes lèvres que mes yeux ternissent , sous les caresses de tes mains que mes seins tombent , sous le poids des mêmes ans que mes cheveux blanchissent juste après les tiens .
Vous pouvez dormir, monsieur le juge: il est bon après tout que le sommeil du juste suive le sommeil de la justice.
Je ne donnais plus à certains mots que la juste valeur qu'ils doivent avoir, en l'occurence une valeur très relative et de pure convention.
Quand trop de sécheresse brûle les cœur,
Quand la faim tord trop d'entrailles,
Quand on rentre trop de larmes,
Quand on bâillonne trop de rêves,
C'est comme quand on ajoute bois dur bois sur le bûcher,
À la fin, il suffit du bout de bois d'un esclave,
Pour faire,
Dans le ciel de dieu,
Et dans le coeurs des homme
Le plus énorme incendie
"Vue de haut , la beauté d'Alger paraît fragile et contradictoire..
En face, le mur de la mer tout de suite dressé contre l'horizon...
A droite et à gauche, les collines des hauts de la ville poussent leurs pentes raides jusqu'au ras de l'eau ..
Dans l'entre- deux , Alger écrase dès le quai l'amoncellement blanc des maisons basses que la giclée de deux ou trois gratte- ciel coupe sans déparer.
Les petits cubes accrochent sur les pentes la diversité multipliée de leurs nuances et de leurs formes ........."
Séduire ou réduire, mystifier ou punir, depuis que le monde est monde, aucun pouvoir n'a jamais pu sortir de la glu de ce dilemme.