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Critiques de Mário de Sá-Carneiro (10)
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L'amant sans amant

Ce volume de la collection "Orphée" présente quelques poèmes de Mário de Sá-Carneiro, écrits entre 1913 à 1915, à Paris ou Lisbonne. Mário de Sá-Carneiro participa à la revue d'avant-garde "Orpheu", avec Fernando Pessoa qui fut son ami. Celle-ci dut s'arrêter après deux numéros seulement. Ces vers de Mário de Sá-Carneiro s'inspirent surtout de sa vie à Paris, décors de cafés, de théâtres; le jeune poète, très introverti , s'abandonne à ses rêveries, à des images furtives, et laisse de plus en plus apparaître un mal être qui lui sera fatal puisque il se suicidera en 1916.
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Poètes de Lisbonne

Ce très beau recueil de poèmes, publié en édition bilingue, je l'ai trouvé à Lisbonne même. Cinq poètes nous sont présentés dans l'ordre chronologique,ayant vécu là ,au sein de " l'anse radieuse". La préface très intéressante d'Anne-Marie Quint, professeur à la Sorbonne et les présentations des différents auteurs éclairent bien les oeuvres de chacun.



Bonus, et pas des moindres, les illustrations d'André Carrilho, portugais lui aussi. J'adore ce mélange de caricature et de fantaisie surréaliste dans les portraits qu'il trace de chaque poète.



Parmi ces poètes, un regret, une seule femme...Les deux plus connus sont Luis de Camões et Fernando Pessoa.J'aime ce dernier, un peu moins le précédent, trop classique pour moi ( mais il est vrai qu'il est du 16eme siècle). L'intérêt vient surtout de la découverte des trois autres.Cesario Verde,original et sensible, Florbela Espanca, aux vers sensuels et inspirés, courageuse de se faire un nom dans ce monde littéraire du début 20ème dominé par les hommes( Pessoa dira d'elle " Âme rêveuse, Âme soeur de mon âme

!") et Mario de Sà-Carneiro, mon préféré, dont j'ai apprécié vivement les vers, illustrant bien son instabilité, sa quête d'identité, son désenchantement( il se suicidera à 26 ans).



C'est à lui que je laisse les derniers mots:



" Je regarde autour de moi.Tous possèdent

Une affection, une étreinte, un sourire.

Mais pour moi seul se diluent les désirs,

Je ne possède même pas ce que j'enserre."....



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Poésies complètes

Né en 1890, poète et romancier, grande figure du courant moderniste portugais, ami proche de Fernando Pessoa avec qui il entretint jusque dans ses derniers jours une riche correspondance, jeune dandy épris d'idéal et d'absolu, Mário de Sá-Carneiro est un auteur assez peu connu en France.



Dans ce très beau recueil en version bilingue qui regroupe l'ensemble de ses poèmes écrits entre 1913 et 1916 s'impose une obsession, celle du double, celle de l'autre, tout à la fois menaçant et désirable, dans laquelle se propage une vision mystique du corps, celui de la femme sublimée pour mieux être refusé ou celui de l'homme, secrètement désiré.



Dans une sorte d'errance, de désespoir que porte en lui l'être trop chargé de son moi mais aussi d'un vide existentiel, l'écriture de Mário de Sá Carneiro suscite le trouble, parfois le malaise. L'autoportrait qu'il fait de lui n'est pas sans renvoyer à l'homme d'aujourd'hui, englué dans une virtualité de sa conscience toujours plus envahissante, qui le confronte toujours plus à lui-même.



« Je me suis perdu en moi

Parce que j'étais labyrinthe,

Et aujourd'hui, de moi,

Je ne sens plus que les nostalgies.

J'ai traversé ma vie,

Astre fou qui rêvait.

Dans la fièvre du dépassement,

Je n'ai pris garde à ma vie...

C'est toujours hier pour moi,

Je suis sans aujourd'hui ni lendemain :

Le temps qui déserte les autres,

Devenant hier, s'abat sur moi » *



Dans les dernières années de sa vie, de Lisbonne à Barcelone, Mario de Sá-Carneiro voyage beaucoup, mais c'est à Paris qu'il aime se retrouver. Il s'installe dans une chambre d'hôtel située Rue Victor Massé dans le 9ème arrondissement. Durant cette période, il écrira ce qui dans son oeuvre paraît le plus personnel et le plus profond. Sá-Carneiro va seul dans les rues, sur les bords de Seine, dans des cafés,... Il s'imprègne d'instants glanés qui, s'ils inspirent toute son écriture, ne cessent pourtant de le renvoyer à sa solitude, à cet incontournable malaise existentiel qui est le sien.



« Je ne suis ni moi ni l'autre

Je suis quelque chose d'intermédiaire :

Pilier du pont d'ennui

Qui va de moi à l'Autre. » **



Sincère et belle, ultime, au fil des pages l'écriture de Sá-Carneiro et tout entière nimbée du sentiment d'inadéquation à la vie, d'incomplétude permanente et, surtout, de conscience douloureuse de l'irrémédiable clivage de soi. Une tension dramatique entre un soi, vil et prosaïque, et un autre, son double idéal.

Un jour d'avril 1916, dans sa chambre d'hôtel de la rue Victor Massé, le jeune écrivain portugais décida de se donner la mort. Il avait 26 ans.





(*) extrait de "Dispersion" (Paris, mai 2013) - p.49

(**) "7" (Lisbonne, février 1914) - p. 97
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Poètes de Lisbonne



Un recueil de poèmes ça s'explore tranquillement, ça se picore au fil des envies, et même si je n'ai pas encore lu tous les poèmes qui composent ce recueil bilingue, j’y ai déjà trouvé des perles. En même temps le contraire serait étonnant, puisque les poètes lisboètes qui en occupent les pages sont tous les cinq des grands noms de la poésie portugaise : Luís de Camões, Cesàrio Verde, Florbela Espanca, Mário de Sá-Carneiro et enfin Fernando Pessoa… Du beau monde donc, et l’occasion pour les lusophones de tester la maîtrise du langage en comparant la version dans le texte à sa traduction que l’on m’a dit excellente (je ne fais hélas pas partie des lusophones en question).

Un bel ouvrage pour les amateurs comme pour les curieux de découvrir la poésie portugaise, en prime joliment enrichi par des portraits illustrée des auteurs, qui délimitent la partie du recueil qui leur est dédié.

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La Confession de Lucio

Cette histoire est une pépite, qui tient de la Confusion des sentiments de Zweig et du Portait de Dorian Gray. Et comme c'est plutôt court, je n'en dis pas davantage…



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Poètes de Lisbonne

Belle découverte que se petit recueil de poésies !

J’ai trouvé ce livre dans une boutique de LX Factory, à Lisbonne (lieu hautement inspirant).

La préface est très intéressante et nous présente les 5 auteurs réunis dans le recueil.

Les auteurs sont présenté de façon chronologique, se qui nous permet de voir l’ev De la poésie au fil du temps.

En plus des beaux textes, ce recueil est très bien illustré. J’aime le style de l’illustrateu André Carrilho.

L’édition bilingue est le petit plus qui rend cette édition un peu plus « exotique « .

Belle découverte poétique pour moi.
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L'amant sans amant

Ces dix ans s'envolèrent comme dix mois; Les heures n'agissent plus sur ceux qui sont passé par un instant où s'est infléchi le cours de leur vie.

Étonnant qu'un jeune homme n'ayant jamais connu la prison ait pu écrire ces mots, ces mots, ou plus exactement cette pensée formulée différemment de ce que certains peuvent ressentir lors de l' entrée en prison;

le plus grand nombre ne connaît pas la tentation ou la refuse,

dans ce nombre,

la plus grande partie ne commet pas d'action notoirement pénalisable;

dans cette partie,

la plupart des individus met tout en oeuvre pour échapper aux poursuites et surtout à leur effrayante conséquence: la condamnation;

quelques uns sont condamnés,

quasiment tous tentent d'éviter la prison;

seuls quelques uns la revendiquent,

les jeunes gens pour qui cette entrée est le rite initiatique nécessaire à leur épanouissement,

et quelques rares non pas the happy few mais the damned few

qui l'assument, la demandent,

non pas pour être la voie de leur expiation

des crimes ou délits commis par eux-mêmes,

ce qui séduirait la collective morale catholique romaine et républicaine

ni même pour expier les délits commis par leurs pères des siècles passés

ce qui séduirait les collectifs des écoles psycho-psychanalytiques

qui depuis des années ont réussi à faire croire à leurs âmes fragiles

qu'elles devaient assumer ces errements passés

mais comme étant

la clé de voûte

permettant de sceller cet instant dans l'éternité

de manière à ce que la rupture soit consommée

ensuite que les jours soient peu ou très nombreux

ils seront tous une ascèce

et le temps

et les autres

et les rapports

jamais plus ne seront



On ne boira pas comme Sa Carneiro un verre de Strychnine dans un hôtel de la rue Victor Massé.



© Mermed
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Poètes de Lisbonne

Comme souvent dans les recueils de poésie, certains textes sont juste magiques et magnifiques, d'autres ne m'ont pas accroché, mais c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis de la poésie.

Ce recueil présente une brochette de poètes portugais avec sur la page de gauche la version portugaise et sur la page de droite la version française. Ma maitrise du portugais étant égale à zéro, j'ai néanmoins pu apprécier les rimes d'origines car parfois avec la traduction, on perd un peu de la beauté poétique du texte.
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La Confession de Lucio



Ces dix ans s’envolèrent comme dix mois; Les heures n’agissent plus sur ceux qui sont passé par un instant où s’est infléchi le cours de leur vie. 

Étonnant qu’un jeune homme n’ayant jamais connu la prison ait pu écrire ces mots, ces mots, ou plus exactement cette pensée formulée différemment de ce que certains peuvent ressentir lors de l’ entrée en prison;

le plus grand nombre ne connaît pas la tentation ou la refuse,

dans ce nombre,

la plus grande partie ne commet pas d’action notoirement pénalisable;

dans cette partie,

la plupart des individus met tout en œuvre pour échapper aux poursuites et surtout à leur effrayante conséquence: la condamnation;

quelques uns sont condamnés,

quasiment tous tentent d’éviter la prison;

seuls quelques uns la revendiquent,

les jeunes gens pour qui cette entrée est le rite initiatique nécessaire à leur épanouissement,

et quelques rares non pas the happy few mais the damned few

qui l’assument, la demandent,

non pas pour être la voie de leur expiation

des crimes ou délits commis par eux-mêmes,

ce qui séduirait la collective morale catholique romaine et républicaine

ni même pour expier les délits commis par leurs pères des siècles passés

ce qui séduirait les collectifs des écoles psycho-psychanalytiques

qui depuis des années ont réussi à faire croire à leurs âmes fragiles

qu’elles devaient assumer ces errements passés

mais comme étant

la clé de voûte

permettant de sceller cet instant dans l’éternité

de manière à ce que la rupture soit consommée

ensuite que les jours soient peu ou très nombreux

ils seront tous une ascèce

et le temps

et les autres

et les rapports

jamais plus ne seront



On ne boira pas comme Sa Carneiro un verre de Strychnine dans un hôtel de la rue Victor Massé.



effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed


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La Confession de Lucio

Lúcio sort de prison après dix années d’incarcération. Il dit d’emblée qu’il est innocent du crime pour lequel il a été condamné, mais que ce qui c’est passé est tellement incroyable qu’il n’a pas voulu se défendre au moment des faits. Mais sorti de prison il décide « de passer aux aveux, c'est-à-dire de démontrer mon innocence ».



Son récit commence à Paris, où Lúcio fréquente les milieux artistiques portugais. Dans une fête des plus décadentes, donnée par une richissime américaine, il fait la connaissance d’un poète, Ricardo, qui va devenir son ami intime. Les deux jeunes gens partage la même vision du monde, sont des plus proches, et Lúcio a du mal à comprendre que Ricardo quitte brusquement Paris. Il apprend qu’il s’est marié, alors qu’il décriait le mariage. Lors du retour au Portugal, il rencontre Marta, la femme de son ami. Il est immédiatement subjugué par sa personne, et une liaison commence. Ricardo semble ne rien voir, ce qui est d’autant plus étrange que Marta semble ne pas se contenter de Lúcio comme amant. Lúcio fuit cette situation malsaine, retourne à Paris, mais il finit par revenir et a une explication avec Ricardo, qui promet de lui révéler toute la vérité. Mais les choses ne se passent pas exactement comme l’a prévu Ricardo…….



Un livre fort étrange. Cela appartient incontestablement aux décadents, cette atmosphère lourde et perverse, ces fêtes très chargées de sensualité, en même temps que ces interrogations sur l’identité, sur l’impossible contact avec l’autre, cette neurasthénie vécu non pas comme une maladie mais comme l’état normal, voire désirable. C’est tordu au possible, l’inverse même d’une histoire vraisemblable. Mais c’est obsédant comme un parfum trop fort, et qu’on arrive pas à trouver désagréable, comme des couleurs très vives qu’on arrive pas à trouver criardes. La présentation dans le livre évoque Huysmans, De Sà-Carneiro l’a très certainement lu, il y a un petit relent de quelque chose, mais en même temps l’auteur a son univers propre, c’est encore plus délirant.

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