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Critiques de My-Seddik Rabbaj (11)
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Le lutteur

Après le massacre des siens, le jeune Yahya aurait pu être condamné à un long chemin d'errance mais My Seddik Rabbaj a choisi d'en faire un véritable héros capable de se créer un destin à la force du poignet. Issu d'une tribu Noire du Maroc décimée, les Raytsoutes, le jeune garçon investi de la mission de protéger sa famille se voit donc paré de toutes les qualités pour accomplir sa charge. Loyauté, courage, sens exalté de l'honneur... c'est accompagné de toutes ces valeurs que Yahya, projeté dans un tourbillon d'événements, va faire le douloureux apprentissage de la désillusion, grandissant plus vite au contact de quelques tribus arabes voyant en lui un diable malgré la protection d'un cheikh ambitieux.

Le lutteur c'est d'abord une histoire profondément enracinée dans une culture aux milles nuances qui sourd à chaque page. Elle épouse le rythme des nomades, les odeurs du désert, les couleurs ocres de la terre brûlante d'une région aride où certains de ses hommes n'ont que Dieu à la bouche. C'est véritablement une littérature faite pour s'évader dans d'autres temps, d'autres contrées, d'autres moeurs.

La plume trempée dans le romanesque, c'est également un véritable roman d'aventure. On est rapidement absorbé dans la lecture à marcher dans les pas de Yahya, jeune garçon attachant de par son intégrité et sa naïveté, qui se heurte sans cesse à la vanité humaine lorsque ce n'est pas de l'aveuglement. L'auteur marocain n'hésite pas à donner au récit l'apparence de drame épique avec toute la contrariété des désirs qui l'habitent, histoire de donner une certaine résonance au parcours chaotique de Yahya. Mais cela ne se fait pas toujours dans la subtilité. Tout est écrit, très écrit, parfois trop écrit. le récit aurait gagné en puissance avec un peu plus de subtilité.

Sans être un chef d'oeuvre, il y a tout de même des portraits magnifiques, des scènes impressionnantes dont la lecture nous donne l'impression de suspendre le temps au coeur d'une bulle loin du quotidien.
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Différent

"L'homme sage ne renie jamais les siens quelle qu'en soit la raison." proverbe marocain



Dans son roman «Différent» l’auteur marocain My Seddik Rabbaj raconte le déclin d'une famille à travers 3 personnages, le grand père, le père Yahya et son fils Aziz .

Ces derniers sont des paysans qui vivent, très modestement, du travail de leurs terres situées à quelques kilomètres de la ville de Marrakech. Une vie simple mais heureuse.

Cette terre à proximité de Marrakech va amener ces derniers à céder, pour une somme importante, leurs terres à des promoteurs immobiliers.

Le père Yahya est un brillant cavalier de la tbourida ( la fantasia une tradition équestre pratiquée essentiellement au Maghreb, se manifestant par la simulation d'assauts militaires).



Ce cavalier émérite et respecté troquera il son cheval contre une voiture ? Acceptera il de quitter sa maison pour un appartement ? Abandonnera il son mode de vie pour le côté individualiste d'une ville urbaine ?



Enfin, le fils Aziz assume et revendique d’être différent (ni garçon ni fille) au lieu d’être un homme viril. Une attitude et comportement qui vont amener son père à le détester et le renier. Aziz, encore mineur, n'a pas d'autres choix que de quitter sa famille. comment va t-il survivre ?

Au final, bien que n'ayant pas les mêmes orientations le père et le fils sont-ils si différents ?



Beaucoup de thèmes sont développés dans ce roman : l'exode rural, la reconnaissance de la différence, la misère, le luxe, la débauche, le déclin d'un père et de son fils, la société patriarcale...



Même si le roman se découvre dans un pays musulman, j'ai trouvé dans chaque personnage des références aux 7 péchés capitaux et aux 7 vertus du christianisme. En effet, Aziz et son père vont succomber à l'orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la paresse.

A l'inverse du grand père qui lui semble incarner les 7 vertus : la justice, la providence, la force, la tempérance, la foi , la prudence et la charité.



J'ai beaucoup aimer lire ce roman, très bien écrit même si ce dernier a, à mon sens, une vision un peu trop manichéenne sur l'antagonisme du bien et du mal. Celui qui a péché est puni.



Petit plus, la couverture du livre en relief donne une très allure à ce roman



Au final, très belle découverte (merci à Babelio et aux éditions le Fennec de m'avoir fait découvrir cet auteur dans le cadre de la masse critique). J'ai hâte de lire un autre roman de My Seddik Rabbaj.
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Le lutteur

Jeune homme à la peau d’ébène, Yahya appartient à la tribu nord-africaine des Raytsoutes qui s’épanouit aux portes du Sahara. Les Raytsoutes ont fait jaillir de ces terres désolées un véritable oasis de vie, offrant à leurs héritiers la richesse et la beauté d’un sol fécond. Mais la jalousie les encerclent, les hommes des montagnes qu’ils surnomment « les Singes » – pour leur agressivité et leur agilité hors du commun – fomentent une attaque. Si les Raytsoutes en sont bien conscients, il n’est pas question de reculer face à cet ennemi et chaque homme de la tribu est prêt à mourir pour défendre la terre de ses ancêtres.



Mais la bonté légendaire de ce peuple causera leur perte. Accueillir un étranger, lui fournir assistance et protection alors que celui-ci endosse le rôle du vieillard meurtri, lui accorder sa confiance, se confier à lui. Tout cela pour finalement devoir admettre que ce dernier n’était qu’un comédien émissaire, un traitre envoyé par l’ennemi. L’ensemble du village affaibli par le poison ainsi déversé, voit ses meilleurs combattants contraints au repos. Alors que le peuple Raytsoute est extrêmement affaibli, les hommes des montagnes déferlent sur leur terre. Alors que la mort se déverse sur le village et que le sang des Raytsoutes inonde ce recoin de paradis, Yahya devient l’héritier de cette culture assassinée et se voit à présent chargé de protéger sa mère, sa sœur et son jeune frère. C’est à dos d’âne qu’ils se mettent en route avec pour seule destination, la pointe de l’horizon, à l’exact opposé de leurs racines.



Yahya a fait une promesse à son père sacrifié, celle de toujours prendre soin des siens et de permettre à son frère et à sa sœur d’apprendre à lire afin qu’ils puissent étudier et choisir la vie qu’ils souhaitent mener. Après la rencontre des nomades, majestueux hommes bleus, la famille trouve de nouvelles racines à la Zaouya. Une nouvelle vie pleines de promesses mais aussi de combats pour le jeune Yahya, pour la liberté et l’amour.



La plume de My Seddik Rabbaj est toujours délicate, sans fioriture et très respectueuse. Les paysages grandioses des plaines africaines et de l’hypnotique Sahara s’exposent sous nos yeux enchantés. Les mystérieux hommes bleus sont une belle rencontre littéraire qui me rappelle quelques sublimes passages du grand Le Clézio et de son Désert. La culture marocaine est la source d’inspiration dans laquelle il puise et par laquelle il fait émerger ce récit tel un hommage à tous ces peuples. La diversité est belle au sein du Lutteur et Yahya, figure emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l’amour. Une invitation au voyage au cœur d’un très beau récit.
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Le lutteur

Le saviez-vous ? On compte près de 200 parutions chaque jour en France, de la part de 7.000 maisons différentes. Chaque année, de nouvelles maisons d’éditions sont créés, mais le secteur reste toute même sinistré et très compétitif et beaucoup disparaissent. Ça notamment été le cas récemment des éditions Le Serpent à Plumes, créées en 1988 sous forme de revue littéraire dans un premier temps par Pierre Astier et Claude Tarrène, puis structurées en 1993 comme maison d'édition, elles publiaient jusqu’à 2019 de la littérature contemporaine, française et étrangère de grande qualité avec une charte éditoriale très reconnaissable. C’est notamment le cas du quatrième roman de l’écrivain marocain My Seddik Rabbaj, « Le Lutteur ».



On suit le jeune Yahya qui appartient à la tribu nord-africaine des Raytsoutes installée – contre toute attente - aux portes du Sahara: les Raytsoutes ont fait jaillir de ces terres désolées un véritable oasis de vie, offrant à leurs héritiers la richesse d’un sol fécond. Mais la jalousie les encercle, les hommes des montagnes qu’ils surnomment « les Singes » – pour leur agressivité et leur agilité hors du commun – fomentent une attaque. Si les Raytsoutes en sont bien conscients, il n’est pas question de reculer face à cet ennemi et chaque homme de la tribu est prêt à mourir pour défendre la terre de ses ancêtres.



Pourtant, la bonté légendaire de ce peuple causera leur perte. Ils vont accueillir un étranger, lui fournir assistance et protection alors que celui-ci endosse le rôle du vieillard meurtri, lui accorder sa confiance, se confier à lui… tout cela pour finalement devoir admettre que ce dernier n’était qu’un comédien émissaire, un traitre envoyé par l’ennemi qui empoisonnera l’ensemble du village. Affaiblis par le poison ainsi déversé, les meilleurs combattants Raytsoutes sont contraints au repos et les hommes des montagnes en profitent pour déferler sur leur terre et massacrer la tribu.



Yahya sera un des rares rescapés parmi les femmes et enfants qui ont réussi à s’enfuir et c’est à dos d’âne qu’ils se mettent en route avec pour seule destination, la pointe de l’horizon, à l’exact opposé de leurs racines. Après la rencontre des nomades, les « hommes bleus », la famille trouve de nouvelles racines à la Zaouya où ils seront faits esclaves. Une nouvelle vie pleine de promesses mais aussi de combats s’ouvre alors pour le jeune Yahya qui se fait repérer pour ses qualités de lutteur : il va alors se battre pour la liberté et l’amour.



La plume de My Seddik Rabbaj est très délicate, sans fioriture, soucieuse de rendre hommage à ses personnages et les paysages grandioses des plaines africaines et de l’immense Sahara qui s’exposent sous les yeux enchantés du lecteur. L’écrivain marocain a une écriture qui fait ressortir les odeurs, les couleurs et les sons.



Les mystérieux hommes bleus sont une belle rencontre littéraire rappelle quelques sublimes passages du grand J.M.G Le Clézio (« Désert », 1980) ou encore l’univers si singulier de Gabriel García Márquez.



Il est évident que la culture marocaine est la source d’inspiration dans laquelle il puise et par laquelle il fait émerger ce récit tel un hommage à tous ces peuples. On soulignera notamment un quatrième chapitre absolument magnifique consacré au moussem : au Maghreb, le moussem est une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves – ici la lutte pour à la Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) - et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres.Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh et le poids de l’intégrisme religieux sur leurs vies.



Reste tout de même que la diversité est belle au sein du « Lutteur » et Yahya, héros emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l’amour.



Il est évident que la culture marocaine est la source d’inspiration principale dans laquelle il puise pour rendre un tel hommage à tous ces peuples. On soulignera notamment un quatrième chapitre absolument magnifique consacré au moussem : au Maghreb, le moussem est une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves – ici la lutte pour à la Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) - et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres.Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh et le poids de l’intégrisme religieux sur leurs vies.



Reste tout de même que la diversité est belle au sein du « Lutteur » et Yahya, héros emblématique de ce texte, incarne des valeurs extrêmement fortes et porteuses, tel que le respect, le courage et l’amour.



Roman initiatique sous forme de conte sur l'appartenance à une tribu, une religion, des convictions, avec des réflexions intéressantes sur les dérives des religions sans le ton polémique souvent lié à la thématique. La vie du jeune Yahya – tout comme la lecture du livre - est rythmée par les prières et prêches incessantes du Cheikh (le lecteur se réservera le droit de sauter ces quelques passages).



Une invitation au voyage au cœur d’un très beau récit porteur de belles valeurs, et sublimé par une plume sublime.
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Le lutteur

Ça commence comme une histoire terrible, une guerre entre deux clans, l'extermination de l'un par l'autre et la fuite de Yahya l'adolescent et de sa famille, son père étant resté combattre ; ça continue comme un conte des milles et une nuits, Yahya et sa famille rencontrant enfin un monde de paix où tout le monde vit en apparente harmonie. Et puis, petit à petit, le lecteur prend conscience que ce monde régit par le Cheikh est une sorte de dictature religieuse : tout est dominé par le Coran et son interprétation par le maître des lieux. Yahya réussit à se hisser dans la garde rapprochée du Cheikh grâce à sa stature et son talent mettant ainsi sa famille à l'abri, fort heureusement pour eux, les noirs n'étant pas bien vus dans le pays. D'ailleurs, Yahya faisant preuve d'une bravoure sans pareille pendant les combats est surnommé par ses adversaires, le diable noir, ils le pensent réellement envoûté. Tout est sous le joug du Cheikh et de la religion, le roman est rythmé par les prières, les prêches du Cheikh (ils sont mentionnés, mais My Seddik Rabbaj nous en épargne la plus grande partie ne citant que quelques passages marquants).



Un très beau roman d'aventures, un roman d'initiation et d'amour qui demande une lecture assez lente pour ne rien en perdre. My Seddik Rabbaj a une écriture qui fait ressortir les odeurs, les couleurs et les sons. A ce propos, le quatrième chapitre consacré au moussem est absolument magnifique. Le moussem est au Maghreb, une fête régionale religieuse qui associe la prière, le commerce et des épreuves : la lutte pour celui de La Zaouya (lieu dans lequel vit Yahya) et un spectacle avec les prouesses de chaque tribu présente. L'auteur décrit toutes les tribus, leurs couleurs de vêtements, leurs particularités physiques et les épreuves qu'elles présentent toutes plus fantastiques les unes que les autres. Tout est tellement beau et fort que Yahya tarde à se rendre compte de la main mise du Cheikh ; il faudra qu'il tombe amoureux pour que ses yeux s'ouvrent.



Un roman qui traite des thèmes difficiles du racisme et de l'intégrisme religieux par un biais original et qui s'intéresse à ses héros, des petites gens qui n'aspirent qu'à vivre tranquillement et en parfaite harmonie avec les autres. On pourrait presque tomber dans le panneau de cette vie idéale chez le Cheikh, cette sorte d'utopie où tout le monde semble heureux et épanoui, mais My Seddiik Rebbaj sait avec habileté mettre dans son récit toutes les traces de l'intolérance, de la domination et de la soumission.



Le serpent à plumes renaît avec entre autres cet ouvrage, soutenu par les éditions de l'Aube, une bien belle manière de renaître.
Lien : http://lyvres.fr
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Différent

je n'ai pa été interressé par le sujet du livre !

Pourttant le style , le depaysement ne m'ont pas laissé indifférente !

Une histoire vécu avec un réalisme authentique .

La couverture du livre est superbe .

Sensible , émouvant , et surtout différent dans cette société patriarcale où

l'ouverture d'esprit n'est pas possible!

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Différent

J'ai beaucoup aimé ce petit roman, merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée et cette découverte.

De prime abord, j'ai eût difficile à entrer dans le récit mais je me suis laissée porter. Ce roman est très touchant et aborde de très nombreuses thématiques comme la société patriarcale, l'exode rurale, la différence, la sexualité, la débauche, l'homosexualité, la relation père-fils.

Une histoire qui retrace le lent déclin d'une famille depuis le grand-père jusqu'au petit-fils prénommé Aziz. Le récit se centre surtout sur lui et sur son père, Aziz est différent et il le remarque assez tôt, son père aussi. Il ne peut supporter le déshonneur, lui cavalier émérite et viril de la Fantasia, d'avoir un fils efféminé, il finit par le chasser de sa maison et de sa famille.

Commence alors pour Aziz une lente descente aux enfers, il devient l'objet de désirs des femmes, puis des hommes et tente de survivre comme il peut.

Quant à son père, c'est un autre bouleversement qui l'attend ! Les terres de la famille sont vendues pour de rondelettes sommes et il s'embarque pour la ville, il ne réussira jamais à s'adapter et se fera escroquer par une jeune femme. Séduite par sa beauté, sa jeunesse et la luxure, il dépense le reste de son argent pour lui offrir un appartement et se retrouve sur la paille !

Aziz et son père vont-ils se revoir un jour ? Se réconcilier ? Si le jeune homme en ressent le besoin, le père lui ignore la réaction qu'il aura s'il le revoit...

C'est vrai que ce roman aborde beaucoup de thématiques, mais c'est surtout celle de la différence et de l'acceptation de cette différence qui est central selon moi. Une très belle découverte que cette lecture mais aussi très triste.
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Nos parents nous blessent avant de mourir

La narratrice nous raconte l'histoire de sa grand-mère, Habiba. A travers son histoire c'est tout le Maroc qui nous est conté. C'est surtout l'histoire des femmes marocaines que nous avons devant les yeux. Le poids des traditions qui pèse sur elles, l'injustice dont elles sont encore aujourd'hui les victimes, mais aussi le courage et la force dont elles font preuve face à des hommes au manque de courage certain, qui préfèrent continuer à vivre dans une tradition qui leur est bien confortable.

Très beau roman qui donne aux femmes la première place.

En refermant ce livre, je n'ai qu'une envie, celle de lire les autres écrits de cet auteur que je viens de découvrir.

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Le lutteur

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Nos parents nous blessent avant de mourir

My Seddik Rabbaj est romancier et vit à Marrakech ; j'ai déjà eu le bonheur de le lire dans son superbe roman précédent Le lutteur. Dans ce dernier, il faisait le portrait d'un jeune homme doué pour la lutte, don qui allait le sortir de sa misère. Dans Nos parents nous blessent avant de mourir, le romancier parle des femmes de son pays. Les hommes n'ont pas le beau rôle, usant et abusant de leur droit de décider de la vie de leurs épouses, filles ou sœurs. Dès les premières pages, on sent la différence entre les droits et les devoirs des hommes et des femmes au Maroc en 1950, mais aussi de nos jours. La femme est soumise à son mari et même à la famille d'icelui lorsqu'elle s'installe chez lui. C'est ce qu'apprendra Habiba dès la semaine qui suit son mariage, elle avait été protégée jusque là par une grande sœur et un grand frère aimants. "Son rôle était d'égayer les jours de son homme, d'être la nuit un objet de soulagement et le jour un accessoire de fantaisie qu'on exhibait avec ostentation pour montrer qu'on était important, qu'on était capable d'avoir à ses côtés une jeune et belle femme." (p.84)



Malgré cette oppression, les femmes marocaines sont omniprésentes. Ce sont elles qui transmettent. Grâce à elles, les hommes peuvent vivre. En écrivant cela, j'ai la sensation d'enfoncer des portes ouvertes, et puis finalement pas tant que cela, lorsque j'entends encore autour de moi des femmes se plaindre du manque de participation de leurs conjoints aux tâches ménagères, à l'éducation des enfants...



My Seddik Rabbaj écrit un roman profondément féministe qui parle de femmes rebelles qui pourtant ont grandi comme les autres dans des familles modestes avec l'éducation courante. Des femmes qui osent relever le défi de l'égalité sans pour autant nier leur féminité et leur amour des hommes. Son livre est fort, sans temps mort, il parle aussi de l'histoire du Maroc, de Marrakech et d'Essaouira. Je ne connais pas le Maroc, je le découvrirai volontiers et notamment ces deux villes, mais à ma façon, pas à celle des tour-opérateurs. Je veux aller chez les gens, les rencontrer. Bon, revenons à ce très beau roman, vif, dynamique, emmené par des femmes volontaires. My Seddik Rabbaj est un raconteur d'histoires, l'un de ceux dont on ne peut pas lâcher les livres. Ce roman tombe en plus pile dans une période où l'on parle beaucoup d'égalité des sexes, de respect de la femme. Je vous le conseille ardemment. Et quel titre !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le lutteur

Roman initiatique sur l'appartenance à une tribu, une religion, des convictions. Reflexion sur les dérives des religions mais réconciliation aussi avec toutes les philosophies, sur fond de conte.
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