Y comme Romy - Myriam Levain, Julia Tissier et Louison
Romy Idol, presque 30 ans, presque un mec, presque un boulot. Romy Idol va sur la trentaine. Elle est seule ou presque – la plupart du temps, elle est célibataire. Enfant du divorce, elle...
D'après Anne Muxel, politologue au Centre de recherches politiques de Sciences-Po (CEVIPOF),
nous sommes 4% à adhérer à un syndicat et 1% à un parti.
Dans un texte intitulé "L'engagement politique dans la chaîne des générations", publié en 2010, elle rappelait que ces taux n'étaient pas tellement plus faibles que chez les générations plus âgées.
La dépolitisation des jeunes fait écho à celle de tout le pays.
Le coiffeur…
J’ai beau lui avoir apporté une photo de Lou Doillon, je ressors systématiquement avec la coiffure de Dalida dans sa pire période capillaire. Je m’estime heureuse : je n’ai pas celle de son frère, Orlando, c’est déjà ça.
Il est inutile de se forcer à adopter des codes dépassés puisque nous développons une nouvelle façon de devenir adulte. La notre, tout simplement.
J'ai soudain le sentiment que je vais pouvoir emprunter à mon rythme le chemin de la maternité, quitte à ne jamais l'emprunter du tout :
je ne suis sûre de rien, mais je veux me laisser toutes les possibilités ouvertes.
Exactement comme mes amis hommes pas encore papas
Elle me demande où j'en suis.
Je lui parle de mes questionnements du moment, de mes voyages à Barcelone à venir et de mon bouquin en cours d'écriture, puis elle me lâche :
"Je suis contente de voir qu'il y a des femmes pour qui la maternité n'est pas une évidence, ça me rassure en fait, car au fond, je pense pareil."
Je m'attarde sur les interviews de personnalités qui évoquent l'absence d'enfants dans leur vie. C'est le cas de Valérie Lemercier, qui distille dans les magazines un peu de légèreté autour de ce choix :
"La vie de famille, c'est ... bien. La vie tout court aussi, c'est bien (...)
Je profite, maintenant. (...) Je n'ai pas le mal de mère"
Je vis dans une société anxiogène. Si, en venant au monde au XXè siècle, j'ai échappé aux épidémies de tuberculose, de choléra ou de syphilis, j'ai eu droit, en revanche, à d'autres pandémies tout aussi sympathiques : citons au hasard la vache folle, le SRAS, la grippe aviaire et la grippe H1N1. En somme, j'ai eu ma dose de flip collectif.
A l'inverse des soixante-huitards, nous avons fait le deuil de certaines utopies comme la paix dans le monde ou l'égalité sociale.
Et si révolte de la jeunesse il y avait, notre slogan phare pourrait tout simplement être : "Soyons réalistes, exigeons le possible."
J'aborde là l'aspect "jacasserie" de l'E.V.J.F., car il est à peu près certain qu'Olympe de Gouges se retournerait dans sa tombe à la vue de ces cohortes de filles réunies pour fêter ce que jadis elles ne pouvaient fuir : l'entrée dans la vie de femme mariée.
Globalement méfiants vis-à-vis de la politique, nous ne faisons plus confiance à nos gouvernants d'un autre âge pour protéger nos intérêts.
Leur vision du monde n'est de toute façon pas la nôtre, nous qui avons grandi après la chute du mur de Berlin et n'avons jamais connu la lutte à mort entre "l'impérialisme" et le "soviétisme".
Pourtant, s'il y a bien quelque chose que nous avons en commun avec eux, et qui fait partie de l'ADN de notre pays, c'est la culture protestataire, qui reste solidement ancrée dans nos mentalités.