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Critiques de Natascha Kampusch (217)
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3096 jours

Le 02 mars 1998, Natascha Kampusch, 10 ans, est kidnappée à Vienne sur le chemin de l'école par Wolfgang Priklopil, 35 ans.



Elle sera séquestrée jusqu'au 23 août 2006 principalement dans une cave aménagée, de moins de 3 mètres sur 2 aux murs en béton, sans fenêtre, enterrée pendant 3096 jours.



"Au début, j'espérais encore chaque jour, chaque heure, que la porte allait s'ouvrir et que quelqu'un viendrait me sauver. L'espoir qu'on ne me laisse pas disparaître aussi simplement que cela m'aida à supporter ces heures interminables passées dans la cave. Mais les journées se succédaient et personne ne venait. Sauf mon ravisseur".



D'abord attentif, Priklopil deviendra progressivement plus violent et exigeant envers celle qui lui servira d'esclave pendant toutes ces années.



L'évocation de cet emprisonnement, sous forme de catharsis, révélera au lecteur la force de caractère et l'abnégation de cette enfant mais aussi ses faiblesses et la prison morale dans laquelle elle s'est progressivement murée, qui l'empêcheront sans doute de s'échapper de cet enfer à plusieurs reprises.



Jusqu'à ce jour d'août 2006, à 18 ans, où elle trouvera à la fois l'occasion et la force de s'enfuir une bonne fois pour toute et de retrouver la liberté.



Comment sortir de cette lecture sans une certaine douleur, celle de l'impuissance, et ne pas être empli de compassion ?



De la compassion oui, pour cette gamine enterrée pendant tant d'années, qui a su garder une force d'esprit et une lucidité sur sa condition tout au long de sa détention.



C'est sans doute, comme elle le dit, sa condition d'enfant qui l'a justement aidé à supporter tout cela. Adulte, elle en aurait été brisée, car il lui fallait aussi vivre dans une atmosphère de crainte permanente, entre les accès de violence imprévisibles et les retours au calme trop courts.



"Il n'est pas facile d'expliquer ce que l'isolement, les coups, les humiliations peuvent faire à un être humain. Comment, après tant de mauvais traitements, le seul bruit d'une porte fait paniquer au point de ne plus pouvoir respirer, encore moins marcher. Comment le coeur s'accélère, le sang bourdonne dans les oreilles jusqu'à ce qu'un commutateur...



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10 ans de liberté

Je ne dirai pas critique sur Natascha Kampusch, car elle a eu son lot, je dirai que j’écris plutôt mon ressenti après avoir refermé le livre, tellement la presse s’est déchainée sur cette captivité qui a duré 8 ans avec Priklopil son ravisseur. Alors lorsqu’elle s’est évadée du cachot à l’insu de son bourreau, elle sortait d’un trou, de nulle part des tests ADN ont été faits pour l’identifier ce 23 août 2006. C’était bien elle Nastascha Kampusch disparue un matin du 2 mars 1998, sur le chemin de l’école à l’âge de 10 ans….



L’opinion publique, voulait savoir ce qu’elle avait enduré, du croustillant des détails sur les sévices subis, tout le monde a spéculé sur cette histoire en Autriche qui a retenti évidemment sur le monde entier.



Elle était désorientée, elle était « libre », harcelée de toute part pour une interview etc…c’est ce qui m’a marqué dans cette lecture, c’est le déchainement médiatique face à une jeune femme qui avait besoin de se retrouver avant toute chose.



Elle est apparue comme une jeune fille éloquente et forte et les psychiatres ont expliqué que les traumatismes apparaitraient dans toute son ampleur avec le temps.



Alors 10 après, elle réecrit d’une certaine façon son histoire avec du recul, « mais l’histoire est déjà racontée au moment même où elle a écrit, dans le rejet et l’aversion, ainsi l’histoire appartient à tout le monde » (P256) ; des déclarations confidentielles faites à des fonctionnaires, des psychologues, l’enquête parlementaire données aux médias….



Cette jeune femme est forte, elle l’a appris dans la captivité que la vie a un prix, elle nous fait part de ses actions humanitaires, du film et son implication auprès de jeunes tatoués comme elle par la souffrance.

Elle est résiliente et courageuse, elle a fait du chemin, elle a eu de belles expériences comme d’autres bien plus douloureuses.

C’est impressionnant…combien elle a dû se détacher de ce tout qui l’avait éloigné de la réalité pour assumer cette histoire.



Cette incapacité que beaucoup ont eu à la considérer comme une victime, de la laisser tranquille et je n’exagère rien, me sidère et m’indigne. On sortait toujours quelque chose du chapeau….la fascination des gens ayant des responsabilités les voir faillir à leur devoir de réserve…cela me choque, je dois encore être bien naïve, après tout je ne suis qu’une petite fleur des champs !...



Elle conclue en disant et sans s’apitoyer : « Mon chemin n’est sûrement pas comparable à celui de la plupart des gens, mais je souhaite pouvoir le suivre, quels que soient les tours et les détours qu’il prendra (…) Je sais combien c’est important : ma captivité me l’a enseigné, mais aussi la période qui a suivi. Car on ne vit qu’une fois, et ceci est ma vie. »

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3096 jours



Le 2 mars 1998, la jeune Natascha Kampusch va pour la première fois à l’école à pied. Elle est enlevée sur la route par Wolfgang Priklopil, un ingénieur électricien d’une trentaine d’années. Elle réussira à s’échapper après 3096 jours de harcèlement psychique, de violence, et après avoir fait preuve d'une grande résistance à la séquestration.



Natascha Kampusch a vécu un calvaire. Violences physiques, verbales, privation de liberté, de nourriture, de référents autres que son ravisseur, Wolfgang Priklopil. On pourrait s’attendre à lire un témoignage de souffrance bouleversant. Pourtant, ce n’est pas ce que j’ai ressenti : j’ai avant tout été frappée par la force mentale qui se dégage de ce livre, 3096 jours.



Natascha Kampusch l’explique elle-même : pour survivre à son enlèvement et à sa séquestration dans un minuscule cachot, elle a dû mettre en place une barrière mentale entre ce qui était infligé à son corps et ce qu’elle était à l’intérieur. Cette stratégie inconsciente de survie transparaît dans son livre. Bien qu’évoquées, parfois dans le détail, les violences physiques paraissent presque éloignées d’elle, de sa vie intérieure. Quoique brisée, elle a conservé quelque part dans le « fort » impénétrable de son esprit l’espoir de s’en sortir un jour.



Elle décrit aussi comment elle luttait régulièrement contre l’asservissement que tentait de lui imposer Wolfgang Priklopil. Refuser de l’appeler Maestro. Refuser de s’agenouiller devant lui. On sent chez elle une capacité presque instinctive à détecter les états d’âme de son ravisseur, à anticiper ses colères (hélas pas toujours avec succès). Je dois admettre que cette sensibilité, associée à sa force mentale remarquable, m’a davantage inspirée qu’émue. Le vécu de la jeune femme est touchant, bien sûr, mais elle développe une analyse si pertinente et si mûre que l’on a tendance à aborder son témoignage « avec la raison » avant de l’aborder « avec les sentiments ».



A vrai dire, Natascha Kampusch réussit parfaitement à faire passer son message : les affaires comme la sienne ont tendance à être récupérées par la société dans son ensemble pour construire une vision en noir et blanc du Bien et du Mal. Elle explique ainsi que beaucoup de gens ont refusé d’entendre que son ravisseur avait parfois des moments de gentillesse et d’humanité. Elle condamne la notion de « syndrome de Stockholm » avec virulence : selon elle, le fait de « s’attacher » d’une certaine manière à son bourreau n’a rien d’une maladie. C’est une réaction de survie normale lorsque cette personne devient le seul contact humain dont on dispose pendant une période de captivité. Une réaction d’autant plus normale que le ravisseur n’est pas un monstre 24h/24.



« Cette société a besoin de criminels comme Wolfgang Priklopil, pour donner un visage au Mal qui l’habite et le tenir à distance. Elle a besoin de ces images de caves transformées en cachots, pour ne pas avoir à regarder dans toutes ces maisons où la violence montre sa face lisse et bourgeoise. Elle a besoin de victimes de cas spectaculaires comme le mien pour se décharger de la responsabilité des crimes quotidiens commis sur des victimes anonymes que l’on n’aide pas – même si elles réclament de l’aide ».



J'allais dire une histoire horrible, sauf qu'il ne s'agit pas d'histoire mais d'un fait réel.

Une lecture que je ne regrette absolument pas ne serait-ce qu'en remerciement au courage de Natacha.



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3096 jours

Livre vraiment saisissant surtout lors que l'on sait que c'est une histoire vraie ! je n'ai pu qu'admirer sa ténacité, sa force de caractère et son incroyable instinct de survie. Par contre je ne comprends pas les attaques dont elle a fait l'objet, je ne comprends pas non plus la réaction des gens lors de sa fuite, leur indifférence est odieuse.

A lire si l'on veut comprendre son histoire et sa détention entre les mains de ce prédateur au allure presque normal.
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3096 jours

J'ai stoppé ma lecture page 120.

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque par curiosité.

Dès le départ, j'ai été perturbée dans ma lecture. Je ne sais pas par quoi, durant 120 pages, je n'ai su mettre le doigt sur ce petit quelque chose qui me fait arrêter.

Comme toute maman, comme toute femme, comme tout être humain, je suis scandalisée par ce qui est arrivé à cette enfant de 10 ans. Je suis effrayée par ces 8 ans d'enfermement. Je suis très heureuse pour elle qu'elle ait réussi à s'échapper. Je suis inquiète pour elle pour la suite et le chemin qu'elle doit ensuite trouver pour sa vie personnelle. Bref, beaucoup de sentiments envers cette histoire réelle. Cependant, pourra-t-on jamais savoir exactement ce que Natascha Kampusch ressent réellement ?

Et je ne suis pas sûre qu'un livre, ou deux, change quelque chose pour nous !!!

Je pense que ce livre est un exutoire pour cette jeune fille. Peut être cela l'a t-il aidé à voir les choses de façon plus posée.

Alors si j'abandonne cette lecture, ce n'est pas par manque de désintérêt ou de respect pour cette jeune personne, mais vraiment car il me manque ce "je ne sais quoi"...
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3096 jours

Que dire ?

J’ai longtemps hésité à lire ce livre, ne voulant pas sombrer dans le voyeurisme qu’a suscité cette horrible histoire.

Finalement, je ne regrette pas. Outre l’horreur de ces huit années d’enfermement, les pressions médiatiques qui suivirent, n’ont en rien facilité la reprise d’identité de Natascha Kampusch.

Si elle a écrit ce livre, s’était certainement un moyen pour elle de tenter de s’en sortir.

Et après l’avoir refermé, je me dis que l’avoir lu est un moyen comme un autre de ne pas la laisser seule avec son traumatisme.

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10 ans de liberté

J'ai souhaité lire ce bouquin car j'ai lu le précédent livre de Natascha Kampusch également il y a quelques années. Le style de 10 ans de liberté ne m'a donc pas choqué car il est le même que celui de 3096 jours.



Je voulais voir comment celle-ci vivait dix années plus tard, sorti de ce cauchemar. On voit beaucoup de comportements abjectes dans ce livre notamment de la part des médias pour avoir la première photo, la première interview.



Une scène du livre m'a interpellée les caméras de télévision sont là pour filmer Natascha lors de son premier Noël en famille après sa séquestration mais c'est comme si elle était inexistante avant que les caméras ne tournent.



Toute sa vie est ainsi épiée les relations avec ses parents, sa famille, pourquoi souhaite t-elle avoir son appartement et ne pas vivre avec sa mère. Ses parents étaient déjà divorcés lors de son enlèvement et pendant le temps de sa séquestration les médias ont montés sa mère contre son père et vice-versa.



On voit que peu importe ce que Natascha fait cela est toujours contesté elle souhaite avoir des loisirs de jeunes de son âge et aller par exemple en discothèque : les journaux en font les gros titres, elle s'assoit à une table avec des bouteilles vides elle est devenu alcoolique d'après certains journaux.



Elle souhaite passer des diplômes ou faire des interviews radios même cela est contesté.



On sent dans son récit que le fait qu'elle est été une victime la confine dans ce rôle type pour les médias ou pour les gens, cependant Natascha souhaite vivre sa vie le plus normalement possible.



Elle aide même d'autres enfants à se reconstruire au Sri Lanka notamment ou elle a créer une association.



Une leçon de vie et de courage de la part de Natascha Kampusch qui a pourtant vécu des années de sévices que celles-ci soient mentales ou sexuelles
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3096 jours

La bonne note que j'ai attribué à ce livre ne veut pas dire que j'ai aimé l'histoire racontée (bien au contraire, j'ai détesté et même haït les événements qui se sont produits dans ce livre), j'ai juste admiré et respecté la maturité et la sincérité avec lesquels s'exprime Natascha Kampusch.



Ce livre n'est autre qu'un témoignage d'une histoire d'enlèvement survenue en Autriche. Très célèbre pour sa longue durée, et sans doute très médiatisée à l'époque, ce témoignage est un condensé des dures années qu'a vécue Natascha Kampusch aux mains de son ravisseur. Avec beaucoup d'émotions, elle nous entraîne dans son affreuse captivité, qui aurait duré plus de huit années, d'ou le titre du livre, 3096 jours.



Si un lecteur non averti aurait lu ce livre, il aurait très bien pu penser que cette histoire était sortie tout droit de l'imagination d'un écrivain farfelu. Mais en sachant que les faits décrits sont réels, qu'ils se sont déroulés parfaitement de la manière décrite, les frissons m'en viennent. De surcroît, c'est la victime elle-même qui raconte son histoire, elle se livre une bonne fois pour toute, pour se libérer enfin de ces années de cauchemars, et tirer un trait sur ce terrible passé.



Rester enfermé pendant des années dans un cachot de cinq mètre carré, sans lumière, coupé du monde... de quoi vite devenir fou ! Mais notre narratrice et victime ne s'est pas laissé dépérir. Malgré son jeune âge lors de l'enlèvement, ses pensées sont demeurées très lucides, et n'ont fait qu'accroître suivant les années. Durant ce laps de temps où elle était prisonnière, livrée à elle-même, torturée, et abaissée au rang de moins que rien, elle a du prendre une bonne dizaine (voire, une bonne vingtaine) d'années de maturité en plus. Vaillante, courageuse, mature, lucide... elle était une jeune femme très avancée pour son âge, mais séquestrée psychologiquement par son gourou.



Le lecteur peut sans doute comprendre tous les faits et gestes que Natascha Kampusch a été obligée de faire (soit par obligation directe énoncée par son ravisseur, soit psychologiquement, par habitude), mais le degré de soumission et de peur que ressentait la jeune femme... personne ne peut se l'imaginer. Même si quelqu'un arrive à ressentir cette peur, ce que notre héroïne (il faut dire ce qui est) ressentait alors était sans doute bien pire.



Se faire voler son enfance, quoi de plus outrageant, de plus cauchemardesque, de plus monstrueux ? Nous sommes révoltés et dégoûtés par cet homme sans scrupule... mais comme nous l'écrit Natascha, ce Wolfgang a été le seul homme de sa vie durant de nombreuses années, son seul repère, la seule personne a l'avoir vu grandir et "s'épanouir". Ce criminel souffrait sans doute d'une maladie concernant le comportement et la personnalité, qui faisait de lui un homme méchant et brutal, et dans la minute suivante, le plus doux des hommes. Natascha lui en veut, certes, mais elle n'arrive pas à le détester. Les gens ne comprennent pas sa réaction, et c'est bien naturel. Mais comment juger, alors que nous n'avons pas vécu un millième des durs moments qu'elle a passé ?



Beaucoup d'émotions et de sensibilités se glissent à travers les pages. Les émotions de Natascha sont retransmises, mais on sent quand même une légère pudeur, comme si elle se retenait et n'osait pas en dire trop.



Même si 3096 jours est principalement basé sur les horribles années de captivité de notre narratrice, j'aurais grandement apprécié savoir ce qu'on fait et/ou pensé ses parents dans les premiers jours de sa disparition, les semaines suivantes, puis les années d'après. Se sont-ils vidés d'espoir ? l'avaient-ils oubliés ? Il manquait un sentiment extérieur, qui aurait encore plus étoffé l'histoire.



Un témoignage tragique, d'une histoire sans nom, que personne n'aimerait, même en rêve, vivre. Un calvaire terrible d'une jeune fille, qui a réussit à échapper à son ravisseur, et à reprendre un semblant de vie normale.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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3096 jours

Séquestrée.



Natascha Kampusch a été enlevée le 2 mars 1998 à l'âge de dix ans. Sa captivité durera huit ans et demi, soit 3096 jours.



J'avais vaguement entendu parler de ce fait divers. Ce livre m'a permis d'en savoir beaucoup plus. Natascha Kampusch raconte dans ce livre sa longue captivité imposée par Wolfgang Priklopil.



Une première chose m'a marquée. L'autrice a montrée une immense détermination à tenir tête à son bourreau. Par la suite, cette dernière s'accompagne d'une capacité de résilience hors du commun. Natascha Kampusch l'explique par le fait qu'elle était une enfant lors de l'enlèvement.



En effet, ses conditions de vie ont été effroyables durant sa captivité. Son kidnappeur la gardait prisonnière dans une cave de cinq mètres carrés et ne la nourrissait qu'au strict minimum. Ainsi l'emprise psychologique n'en était que plus forte.



C'est là qu'intervient le second point qui m'a marquée. L'autrice n'en tient plus rigueur à son agresseur. Une de ses stratégie de défense était de ne ressentir aucune haine à son égard. Cela lui sera reproché par la suite. Les médias parleront même de syndrome de Stockholm.



En somme, c'est un livre de témoignage à la fois glaçant mais aussi porteur d'espoir grâce à la résilience de l'autrice.

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3096 jours

Ouf ! J'en suis venu à bout, ce livre était en cours de lecture depuis des mois et des mois. Il faut savoir que c'était mon livre "salles d'attente", je l'ai traîné chez les médecins, le dentiste, le coiffeur, etc.. La lecture n'avançant guère, vous en conclurez peut-être que j'ai, soit des praticiens qui ne font pas attendre leur clientèle, soit je les fréquente peu. Ce n'est ni tout à fait l'un, ni tout à fait l'autre, en fait et surtout, ce n'était pas une lecture très appropriée. L'appréhension de la roulette ou du résultat d'un examen médical s'ajoutant à l'angoisse et l'horreur de cette histoire vraie, m'ont souvent fait choisir le magazine sur la table basse.

Mais "3096 jours" est plus intéressant que je ne le pensais, ce n'est pas seulement le récit d'un fait sordide, cauchemardesque... c'est un témoignage pudique, sans pathos, avec des réflexions intelligentes et profondes.

Un peu dur tout de même, ce qui me fera choisir un poche plus optimiste pour mon prochain "salles d'attente".
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10 ans de liberté

J’essaie toujours de ne pas juger les témoignages de la même façon que je juge les fictions. Il faut beaucoup de courage pour poser ces maux sur papier, et je respecte ça. 
Qui n’a pas entendu parler de l’affaire de la disparition de Natasha Kampush ? Cet enlèvement a parcouru les âges, mais surtout les médias. Ça a été une barbarie médiatique. À peine fût-elle libéré de ses chaînes qu’elle s’est, à nouveau, retrouvée suspendue aux leurs. Alors que les citoyens auraient dû s’émouvoir de son cas, ils se sont retournés contre elle. Des histoires ont été inventées, des rumeurs ont été lancées … Comme si l’horreur ne se suffisait pas à elle-même. Comme si son malheur n’était pas suffisant aux yeux des « spectateurs ». Pas suffisant parce que sa carapace ne lui permettait pas de témoigner de son malheur. Encore une fois, on fait le constat de la médiocrité de l’espèce humaine. Comme si nous nous nourrissions du malheur d’autrui afin de donner de la valeur à nos propres vies. Heureusement que Natasha avait cette force de caractère … Cette même force qui lui a permis de ne pas sombrer dans la folie où de tendre les mains à la mort durant ces années d’enlèvement.
Bien que les révélations de Natasha soient intéressantes, j’ai vécu ce récit non pas comme un témoignage mais comme un long documentaire écrit. Fidèle à sa carapace, elle ne divulgue aucun de ses sentiments, et c’est ce qui dépersonnalise son récit. De ce fait, on a l’impression de lire un témoignage, sans témoignage. C’est une énumération de faits plus qu’un témoignage, et j’ai trouvé ça dommage. Là où j’ai eu du mal aussi, c’est de constater ce côté défensif. Le ton m’a semblé presque agressif. On a l’impression que ce livre a été écrit afin de mettre les choses au clair avec ses détracteurs. On a, malheureusement, le sentiment qu’ils sont parvenus à l’atteindre et à la faire culpabiliser jusqu’à lui faire justifier chacun de ses actes. C’est dommage qu’elle n’ait pas réalisé ce qu’elle souhaitait le plus : témoigner de se force. J’aurais aimé trouvé ici, ce petit quelque chose qui a fait qu’elle ait pu surmonter tant de choses. J’aurais aimé avoir son ressenti personnel sans parler des détails de sa détention. Juste son ressenti. Avoir quelque chose qui puisse nous rapprocher d’elle. C’est dommage, bien que son récit soit intéressant.
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3096 jours

Ma note n'est pas attribuée en fonction de l'histoire, mais bien à cette capacité qu'à Kampusch à nous raconter l'horreur qu'elle a vécu... Une histoire triste, empreinte de violence, d'injustice, de colère, d'incompréhension... Pourquoi elle ? Pourquoi toutes ses années d'enfermement, alors qu'elle n'est qu'une enfant qui devrait être dehors, sous le soleil, à jouer, à rire, à grandir dans l'innocence et l'insouciance ? Au lieu de ça, c'est dans une pièce, au fond d'une cave, qu'elle grandira, loin de ses proches, gardée captive par un homme qui se plait à la faire souffrir... Une lecture ébranlante, étouffante, émotive... Mais une belle histoire de résilience, de vie qui prends le dessus sur la haine...
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3096 jours

Voilà, je referme ces pages et je sors de l'enfer. Mais les questions demeurent : Comment a-t-elle fait pour survivre tant d'années à tant de mauvais traitements ?

Comment ne pas perdre la raison après plus de 8 ans de captivité ?

Comment être capable de poser un regard aussi lucide, critique, objectif sur sa propre relation avec un homme qui a volé votre jeunesse ?

Comment arriver à pardonner à celui qui vous maltraite et vous torture ?

Comment vivre la sortie de ce calvaire avec une pression médiatique et un regard pas toujours bienveillant ?

Qu'est devenue Natascha aujourd'hui ?

...

Tant de questions restent au moment de fermer ce livre. Et peut-être que "l'après-libération" pourrait faire l'objet d'un autre livre.

Quoi qu'il en soit, j'ai été impressionnée par le regard de Natascha Kampusch sur ses relations familiales, ses longues années de captivité, sa relation à Priklopil et toujours sa ténacité à croire qu'une autre vie est possible ! Son témoignage est bien la preuve que "La vie est plus forte que la mort" !
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3096 jours

Pas facile de noter un tel livre. Mais finalement il vaut 5 étoiles au bas mot et ce pour plusieurs raisons. J'avoue que sans comprendre vraiment pourquoi, j'ai été dans un premier temps un peu gêné de lire ce livre; tout d'abord parce que j'avais l'impression d'assouvir une certaine curiosité morbide mais finalement, je ne regrette absolument pas cette lecture. Bon, c'est vrai, on lit d'un œil un peu fébrile car on sait qu'il ne va pas se passer de belles choses; ce qui permet de soulager un peu le poids du témoignage c'est de savoir qu'elle s'échappe à la fin et qu'elle s'en sort relativement bien (assez bien en tout cas que pour publier son histoire). Ce qui frappe le plus (à part l'autre trou du cul qui l'a kidnappée) c'est le recul que Natasha Kampusch a réussi à avoir par rapport à son histoire; c'est aussi le pardon accordé à son ravisseur, unique moyen selon d'être assez forte pour résister (et bizarrement une des raisons pour lesquelles l'opinion publique s'est montré dubitative et un peu agressive à son égard). Ce récit est dur, ce récit est fort et on ne peut qu'être admiratif devant le courage et la détermination de la jeune autrichienne et pas seulement par rapport à son ravisseur mais, et c'est plus malheureux, par rapport à la police, à l'opinion public, bref, par rapport au monde extérieur qu'elle voulait à tout prix rejoindre. La manière dont elle a été mise en doute concernant la présence d'un réseau pédophile ou même les raisons de son évasion 'tardive' alors qu'elle avait déjà accompagné son ravisseur à l'extérieur montre à quel point on vit dans un monde de merde (désolé c'est le matin et ça m'a mis de mauvaise humeur).
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3096 jours

Que dire d'un tel livre ?

Si ce n'est que l'on est horrifié de lire l'incroyable, l'invraisemblable...

Se répéter que tout cela est vrai, qu'un être malade a pu, pendant 3096 jours, maltraiter un autre être humain, en abuser et tenter de façonner une petite fille de dix ans.

Je dis « tenter » car jamais Mademoiselle Kampusch n'a laissé empiéter son identité et sa force de vie.

Qu’une enfant, puis une adolescente, enfin une pré-adulte ait pu se « préserver », ait pu comprendre les mécanismes qui lui ont permis de tenir sont absolument époustouflants.

Une force au-delà de ce qu'on peut imaginer, une intelligence subtile se dévoile à tour de pages.

Force qu'elle dut continuer à avoir après sa fuite. Quelle belle gifle à la société et aux bien-pensants...

Quelle réflexion sur la notion du bien et du mal, du blanc et du noir et de l'ignorance des gris intermédiaires où la pensée humaine se refuse d'aller.

Au-delà de l'horreur, une invitation à dépasser nos conditionnements nous est donnée.
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3096 jours

C' est difficile de lire un livre pareil sans tomber dans un sentiment de compassion. Ce que Natascha Kampusch a vécu durant ces années de captivité ne peut se résumer à ces 316 pages. Néanmoins elle nous donne les éléments essentiels pour comprendre cette histoire, et surtout nous donne sa propre vision de son enlèvement.







Elle me déconcerte par sa force de caractère et son courage. Elle n' en sort pas brisée comme je le pensais, elle a su se reconstruire petit à petit, même si cet évènement la marquera à jamais, je pense -et je l' espère- qu' elle trouvera son bonheur par sa rage de vaincre.







A la lecture de son histoire on se rend compte de l' emprise morale et physique de ravisseur sur elle ainsi que la grande manipulation dont elle a fait l' objet durant toutes ces années. On retrouve ainsi les divers processus de manipulation : tout d' abord il a cherché à "séduire" sa victime, en l' amadouant, lui faisant croire qu' il ne voulait que son bien et qu' il était quelqu' un de bon, qu' il n' avait fait celà que pour son propre bonheur. Puis il la fait ensuite douter d' elle- même, cherche à la destabiliser par tous les moyens. Il n' hésite pas ensuite à lui inculquer un sentiment de culpabilité, lui laissant croire qu' elle ne se retrouve dans cette situation que par sa propre faute. Vient ensuite une période où le ravisseur "s' approprie" totalement le psychisme de sa victime, en envahissant son "territoire psychique". Il cherchera par la suite à inverser les rôles, lui faisant croire une fois de plus qu' elle est la coupable. Enfin on retrouve une phase d' acharnement intense, pour réduire à néant le peu de résistances qui pourraient subsister.







C' est impressionant de comprendre toutes les barrières qu' elle s' est elle-même construites vis-à-vis de l' extérieur, le normbre d' opportunités qu' elle n' a pas saisi pour s' évader! Elle reprend d' ailleurs une citation intéressante de Charles Dickens à propos de la détention à l' isolement : " Je crois que seules de rares personnes sont en mesure d' évaluer l' incroyable horreur de la torture et de l' agonie que ce type de traitement cruel inflige à ceux qui le subissent pendant des années. Même si je ne peux pour ma part que le soupçonner, même si je réfléchis à ce que j' ai vu sur leur visage et à ce qu' ils ressentent, je suis d' autant plus convaincu qu' il s' agit d' une effroyable souffrance que nul ne peut mesurer, hormis les personnes concernées, et qu' aucun être humain n' a le droit d' infliger à son prochain. Je considère cette influence sur le cerveau, acquise de manière lente et quotidienne, comme immensément plus grave que toute torture physique; et parce que ses conséquences affreuses ne sont pas aussi visibles à l' oeil ni sensibles au toucher que les traces laissées par la torture dans la chair, je les plains d' autant plus que les blessures ne se voient pas extérieurement et qu' elles ne suscitent que peu de cris audibles pour l' oreille humaine".











Dotée à l' époque d' une intelligence au-dessus de la moyenne, à un âge si tendre, où l' esprit est encore très malléable, elle nous explique que si elle a survécut toutes ces années et n' a pas sombré dans la folie c' est avant tout parce que son jeune âge lui a permis de s' adapter plus facilement qu' un adulte à ces conditions de vie tant sur le plan physique que psychique. Au milieu de ses lectures, de la télévision, de différentes activités manuelles, elle a ainsi pu se créer un monde parallèle à celui qui existait au-delà de son cachot, un monde qui permettait la liaison entre son passé, ses souvenirs, sa famille qui lui manquait tant, et sa relation avec le seul être humain qu' elle a côtoyé durant huit ans.







Ce livre fut certainement la dernière étape dans sa libération émotionnelle. Coucher par écrit les horreurs qu' elle a subi lui auront permis de faire la paix avec elle-même, ainsi qu' avec cette société qui, replète de compassion, n' a jamais véritablement cherché à comprendre pourquoi une victime d' un bourreau peut lui accorder un semblant d' humanité et éprouver une sorte de compréhension à son égard... On préfère évoquer un hypothétique syndrôme de Stockholm plutôt de gratter plus en profondeur pour comprendre comme elle le dit à maintes reprises que rien n' est ni tout blanc ni tout noir...





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3096 jours

Allez, en introduction et comme presque tout le monde, je vais tenter de me disculper et de reconnaître une attitude un peu voyeuriste à la base à avoir voulu lire ce témoignage de Natacha Kampusch.

Cette confession faite (pardonnez moi mon Père, je n'oublierai pas de faire mes prières ce soir et de vouloir croire que le monde est beau et pavé de bonnes intentions), je reconnais que la lecture de ce témoignage m'a fait progresser sur le chemin de la compréhension du mal justement.

Pour quelles raisons certains individus se comportent ils comme s'est comporté l'agresseur et le séquestreur de Natacha ?

N'avait-il pas lui-même le besoin de pallier un manque affectif de son enfance, sans doute allié à une débilité certes.

Comment Natascha a t elle pu trouver en elle cette force et cette intelligence pour sauver son âme face à ce comportement destructeur et incompréhensible ?





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3096 jours

J'ai vu dans quelques critiques la crainte initiale de lire le livre par voyeurisme. Or les auteurs racontent leur souffrance, ils se sont donné de la peine pour rédiger leur livre. La plus grande récompense qu'ils puissent recevoir, c'est que leur livre soit lu et commenté car c'est une marque d'intérêt et de considération.



Le livre de Natasha Kampush est particulièrement intéressant parce qu'elle ne se contente pas de citer les faits : elle les analyse. Elle peut se le permettre, car elle s'est trouvée dans une situation assez particulière, où elle était seule avec son unique bourreau. De plus, ses analyses sont justes : c'est une fille très intelligente.



Deux choses me sont restées en mémoire depuis que j'ai lu ce livre.



La première, c'est que Natasha a su trouver les solutions pour limiter au maximum les dégâts dans son psychisme. Par exemple, elle a compris que c'est en éprouvant de la compassion pour son ravisseur, qu'elle considérait comme un pauvre type moins chanceux qu'elle, qu'elle souffrirait moins. Il est bien là question de pardon, mais il s'agit aussi de force intérieure : "je suis plus grande et plus forte que toi donc tu ne pourras pas me détruire". C'est un raisonnement qu'elle s'est fait pour se protéger, et c'est très intéressant parce que ça montre le pouvoir que peut avoir la volonté.



La deuxième, c'est que, comme je le disais, elle s'est protégée, en réfléchissant en permanence pour trouver les meilleurs choix de pensée et de comportement à adopter. Vouloir contrôler la situation le plus possible l'a fait grandir. Mais elle a souffert cependant de ne servir que d'esclave. Par conséquent, à sa sortie, elle aspirait à l'indépendance, l'autonomie, la tranquillité, l'épanouissement intellectuel et social, la poursuite des études. Or, beaucoup de gens lui ont écrit pour lui proposer leur toit et du réconfort parental, en échange de menus travaux dans la maison. Ils lui proposaient certes un bien meilleur traitement, et sans doute de l'amour ; mais en même temps, ils lui proposaient le même enfermement dans la même vie, en supposant qu'elle devait être brisée et immature !

Quand, à sa sortie, elle s'est montrée grandie, droite, digne, pleine de volonté de vivre seule et librement, ces gens l'ont trouvée ingrate. Et les journaslites l'ont trouvée snobe et l'ont critiquée, parce qu'elle n'était pas assez brisée pour apporter du sensationnel à leur articles !



Ce qui aurait du être une renaissance à sa sortie et qui a été à la place une nouvelle série d'épreuves est une grande injustice. Tandis que d'autres ont été sauvés, s'en sont sortis, ont connu la résilience puis l'admiration des autres, Natasha, elle a été méprisée parce que quand elle a été trouvée, elle n'avait déjà plus besoin des autres, "sauf de la télévision pour se faire du fric". C'est incroyable comme les beaufs acceptent d'être conditionnés et formatés par la télévision, et de devenir des consommateurs qui rapporteront de l'argent, et qu'en même temps ils soient choqué quand quelqu'un prend de l'argent à la télévision. Jalousie, quand tu nous tiens !



Elle voulait juste qu'on la laisse en paix, et les gens s'en sont plaint. Elle a répondu à des interviews pour financer ses études et suivre celles-ci à temps plein (normal, vu tout le retard qu'elle a du rattrapper), et les gens lui en ont voulu. Elle a été privée d'éducation, et ensuite on a voulu la priver encore ! C'est très dur et très injuste. C'est pour ça qu'elle a écrit ce livre et a bien pris soin d'expliquer tout ce qu'elle a ressenti. Pour qu'on comprenne. Et elle a eu raison.



Autre phénomène extrêmement bien expliqué dans ce livre : l'incapacité totale de s'évader alors même qu'une occasion de présente.



Livre selon moi TRES instructif.
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3096 jours

J'ai trouvé cette lecture très triste, très touchante. J'admire Natascha avec un grand respect pour avoir su exprimer ce qu'elle a vécu. Elle a déja vécu une enfance assez difficile avant de se faire enlever. Pendant 8 ans, elle a gardé l'espoir qu'un jour elle s'en fuirait. Malgré les violences qu'elle a subie, elle est restée forte et elle a réussi à s'échapper de la. Chapeau!!!
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3096 jours

Pauvre gosse... Ce témoignage est rempli de bon sens et de sentiments positifs. Je me rappelle du jour où elle a été retrouvée. Je ne comprenais pas trop pourquoi les journalistes écrivaient des choses aussi atroces. Après la lecture de l'histoire bouleversante de sa captivité, je ne comprends toujours pas. J'espère que cette femme réussira à se reconstruire.
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