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Critiques de Nathaniel Rich (50)
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King Zeno

A La nouvelle Orléans, en 1918, tout le monde parle de ce chantier pharaonique, la construction d’un canal qui reliera le lac Pontchartrain au Mississipi, et le projet en effraie plus d’un, comme une prémonition de ce que les ouragans provoqueront en 1965 et 2005.





Mais d’autres inquiétudes transparaissent à travers les coupures de presse, un tueur à la hache rode dans la ville s’attaquant dans un premier temps aux épiciers. Un détective et un ancien vétéran hanté par des souvenirs amers de la guerre en Europe, relèvent le défi de démasquer le coupable et de faire le lien avec cette lettre qui menace la population si les hôtels n’accueillent pas des orchestres de jazz pour animer leurs soirées !



Ideal Izz rêve de partager cette culture d’une musique nouvelle, qu’il fait vivre le cornet à la bouche : mais le « jass » met du temps à se créer une place dans la culture locale et les maigres cachets ne nourrissent pas l’homme et sa compagne, le contraignant à commettre quelques méfaits.



C’est à cette période déjà bien agitée que s’invite la grippe espagnole qui fera 500 000 morts aux USA, et qui débarquera à la Nouvelle-Orléans, provoquant un débordement des hôpitaux.



L’enquête policière est une trame de fond pour ce roman foisonnant, par le nombre de personnages et la multiplicité des thèmes abordés, du racisme, à la mafia, de la musique aux séquelles de la guerre, avec une virtuosité remarquable.



La construction est habile, comme le montre la façon subtile de passer d’un chapitre à un autre, laissant penser un instant que l’on retourne un personnage précis, pour découvrir quelques lignes plus loin qu’il s’agit d’un autre.,



Un polar ambitieux, agréable à parcourir, suscitant la peur, mais aussi l’enthousiasme pour cette musique naissante et si entraînante, rendant ainsi hommage à ceux qui y ont cru.
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King Zeno

Ressortez votre platine tourne-disque de son carton et faites-y tourner vos anciens vinyles de jazz. Si vous ne savez pas lesquels choisir, Nathaniel Rich propose une sélection à la fin de l'ouvrage. Vous vous mettrez tout de suite dans une ambiance propice pour lire ce policier...



A la fin de la première guerre mondiale, les troupes américaines sont revenues au pays. Après les atrocités des combats, les anciens soldats, dont Bill Bastrop, membre de la police de la Nouvelle-Orléans pensent retrouver une vie paisible. Malheureusement, une vague de meurtres s'abat et terrorise la population. de nombreuses familles d'épiciers sont retrouvées baignant dans leur sang après une attaque à l'aide d'une hache. Il n'en faut pas plus pour que l'histoire de "l'homme à la hache" fasse les gros titres. Une course contre la montre

va alors débuter pour le détective Bill Bastrop et son collègue Charlie qui vont mener l'enquête...

Cette intrigue policière va faire découvrir une Nouvelle-Orléans en pleine expansion et effervescence que ce soit par la création de l'industrial canal entre le Mississippi et le lac Pontchartrain, chantier dirigé par Beatrice Vizzini et son fils Giorgio, les prémisses du Jazz noir qu'Isodore Zeno souhaite démocratiser ou encore par les ravages de la grippe espagnole emportant de nombreux louisianais...



Ce roman policier, sur fonds musical est intéressant à lire car il dépeint bien l'ambiance et les problématiques de l'époque. Néanmoins je regrette d'avoir résolu aussi rapidement le mystère du "tueur à la hache", et ce, bien avant Bill Bastrop...



#item 7
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Paris sur l'avenir

En lisant le résumé, je pensais que j'allais entrer dans une aventure humaine et post-apocalyptique. Après avoir refermé ce livre, je me suis aperçue que j'étais incapable de le résumer, parce que je ne suis jamais entrée dans l'histoire. Je ne suis même pas sûre qu'il y en ait eu une tellement je me suis ennuyée. Je n'aime pas trop faire ce genre de critique, mais franchement, là, je n'y trouvé aucun intérêt. Le style est froid, les personnages sont inexistants, dans le sens où il ne suscitent aucune vie dans le récit. Les relations entre eux sont floues et la succession des évènements n'a aucun sens. Et même si l'histoire parle de catastrophe, je n'ai ressenti aucune émotion. J'ai simplement tournée les pages en attendant la fin, et je suis passée à autre chose.

En bref, ce fut un livre qui ne me correspond pas.
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Perdre la Terre : Une histoire de notre temps

Cet ouvrage est un voyage dans le temps. Ce temps béni où les êtres humains vivaient encore sur une planète immortelle, où les notions de saisons et de climats voulaient encore dire quelque chose. Aujourd'hui, tout est foutu. Nous consumons l'avenir sans vergogne, nous consommons trois planètes alors que nous n'en avons qu'une, nous vidons les sols de leurs richesses sans nous soucier des générations futures. Cet ouvrage nous aide à comprendre pourquoi rien n'a été fait jusque là pour enrayer la catastrophe climatique. Les scientifiques nous préviennent pourtant depuis plus de 50 ans, mais les forces du pognon sont plus fortes que la raison. Honte à tous les protagonistes de ce livre ! Et force à ceux qui ne se résigneront pas à perdre la Terre...
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King Zeno

On pouvait penser en lisant les premières pages que ce roman étiqueté polar nous plongerait dans une enquête riche en details et rebondissements.

mais à la place, nous avons une étude ethno- sociologique des bas fonds de la Nouvelle Orléans du début du 20ème siècle, pas inintéressant mais là n'est pas le sujet attendu;

Le rythme du récit s'en ressent et la multitude de personnages ne facilite pas la compréhension.

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Paris sur l'avenir



Mitchell Zukor est un jeune mathématicien surdoué. Alors qu'il travaille pour une grande firme à analyser des chiffres, il est approché par un représentant d'une entreprise futuriste et mystérieuse, qui lui demande de calculer les pires scénarios possibles, afin de les vendre à des sociétés clientes pour les indemniser contre toutes catastrophes futures. En parallèle, il correspond avec une jeune femme, Elsa Brunet, atteinte d' un syndrome qui peut la faire mourir subitement à tout moment. Rapidement, Zukor fait ses preuves au sein de sa nouvelle entreprise, jusqu'à imaginer dans le moindre détail, une catastrophe qui touchera Manhattan. Pendant qu'Elsa disparaît mystérieusement. Avec Jane, une collègue ambitieuse, Mitchell va vivre dans un Manhattan apocalyptique et survivre grâce à ses prédictions.

Avant de débuter ce livre, l'histoire me tentait assez. La quatrième de couverture me promettait un thriller et une histoire d'amour. Tout ce que j'aime.

Mais je dois le dire, j'ai été très déçue...

A aucun moment, je n'ai accroché à l'histoire. Beaucoup trop de longueur à mon goût. Les personnages, qui au premier abord, peuvent sembler intéressant, entre la névrose paranoïaque de Mitchell, le syndrome d'Elsa et la l'ambition de Jane, m'ont paru fades et sans profondeur. Pas moyen de m'attacher à l'un d'eux.

Je suis, sans doute, passée complètement, au dessus de cette histoire, sans vraiment y comprendre quelque chose. Le sujet était pourtant intéressant. Dommage....

Je me suis ennuyée, tout en espérant jusqu'à la fin, un dénouement grandiose, qui aurait fait exploser toute l'histoire, mais en vain...

Grosse déception...

Le mot philosophique, après thriller, était sans doute de trop pour moi.

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King Zeno

J'ai beaucoup aimé le contexte historique de ce roman qui nous plonge dans la Nouvelle Orléans d'après la première guerre mondiale. Nous y découvrons comment petit à petit le jazz essaie de se faire une place sur la scène musicale, mais aussi la construction du barrage qui a suscité bien des polémiques, la façon dont été traitée les personnes de couleur, et l'épidémie de grippe espagnole qui a sévi.



Cette ville est envoûtante ! J'ai réellement pris plaisir à m'y promener aux côtés de nos trois personnages principaux : Isidore, Bill et même madame Vizzini. La narration de ce roman est intéressante puisque tout au long du récit, nous sommes avec l'un ou l'autre de ces trois personnages tout en sachant qu'un jour leurs chemins finiraient bien par se croiser.



Les personnages étaient attachants chacun à sa manière, même si bien sûr je ne cautionne pas tous leurs faits et gestes : Isidore dans son désir de jouer du jazz et qu'on lui donne sa chance, Bill dans son désir de s'affranchir de la père et cette mamma italienne dans son souhait de protéger son fils à tout prix. Ils évoluent tous, prennent conscience de leurs failles mais aussi de leurs forces.



Bien que m'ayant plu par la suite, j'ai eu quelques difficultés à rentrer dans le roman. Mais une fois passée les quatre-vingts premières pages, ma lecture a été beaucoup plus fluide dt agréable.

J'ai néanmoins un petit bémol : je trouve que ce roman est passionnant quand on le considère comme un récit historique, mais les personnes désirant lire un polar peuvent être quelque peu déçus : l'enquête est simple et n'est qu'une toute petite partie de l'histoire. La force du roman est vraiment dans sa description de la vie en 1918 à la Nouvelle Orléans.



*Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points 2024* #lecture1
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Perdre la Terre : Une histoire de notre temps

Voici un livre qui tombe à pic ! Alors que Greta Thunberg vient de prononcer un discours à l'Assemblée Nationale dans l'espoir de sortir nos dirigeants de leur torpeur face au dérèglement climatique, Nathaniel Rich, avec Perdre la Terre, dénonce également l'inaction des grands politiciens américains. Ce que ce livre nous apprend, c'est que les dangers du réchauffement climatique sont connus depuis au moins une soixantaine d'années. Depuis 1979, il y a tout juste cinquante ans, de nombreux convaincus ont tenté d'alerter la haute sphère politique, notamment sur l'augmentation du taux de CO2 dans notre atmosphère. Cependant, malgré les nombreuses mises en garde des scientifiques, des activistes écologistes, des météorologues et de certains hommes politiques tels qu'Al Gore, et en dépit du combat acharné de Rafe Pomerance, environnementaliste inquiet, rien n'a été fait au niveau gouvernemental pour changer nos modes de vie et protéger la planète. En réalité, Nathaniel Rich, avec un humour teinté de désespoir, pointe du doigt toute une population, toute une humanité loin d'être prête à renoncer à son confort, à ses petites habitudes mondaines pour sauver le climat. En nous invitant à la table des négociations, Nathaniel Rich, à coups de rendez-vous manqués, de débats stériles et de batailles d'ego, nous montre la réalité, plus vraie que nature, des congrès et autres rencontres entre les gouvernants, se soldant souvent par un dîner démesuré ou par une petite séance bronzette sous le soleil d'une belle journée d'été. Voici donc un livre très dur à appréhender, mais essentiel en tous points, tant il nous met face à l'inertie générale et à l'hermétisme de ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. Un document indispensable pour comprendre que notre avenir, si nous le souhaitons meilleur, ne se trouve plus dans les mains d'une élite apathique, mais bel et bien entre les nôtres.
Lien : https://airsatz.wordpress.co..
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King Zeno

C'est ma 2ème lecture dans le cadre du prix du meilleur polar des Éditions Points.

Une histoire polyphonique, la naissance du "jass" à la Nouvelle-Orléans en 1918 : vous l'aurez compris, ce polar historique ne manque pas de rythme.

L'histoire de la musique nourrit ce roman à lire avec la bande-son adéquate (s'inspirer de la playlist en fin de lecture me semble une bonne option…).

Néanmoins, il ne faut pas oublier que c'est un polar et ne pas tomber dans une forme de cacophonie (un peu ardu au départ car ça fourmille de personnages et d'histoires parallèles… on attend juste qu'elles se percutent à un moment ou un autre).

Voici le triptyque : mafia italienne, tueur à la hache, musiciens de jazz… ça fait beaucoup pour un seul livre ! D'autant que j'oublie une quatrième piste qui est celle de l'inspecteur Bill Bastrop chargé d'enquêter sur les agressions.

Les thématiques sont tout aussi nombreuses (ségrégation raciale, grippe espagnole, musique jazz, construction d'un canal, traumatisme de la Première Guerre Mondiale et j'en passe…) : 476 pages à suivre avec attention donc pour ne pas s'y perdre !

Les plans de la ville permettent de "remettre" les personnages à leur place (Bill l'inspecteur, Zeno le trompettiste, Beatrice la matrone mafieuse), les coupures de journaux viennent encore étoffer la lecture.



⊕ Point fort : la qualité immersive de ce texte de par son atout historique indéniable, sa musicalité.

⊝ Point faible : roman multi-voix qui peut embrouiller le lecteur, c'est vraiment l'aspect historique qui prend le pas et pas le côté polar d'autant que l'intrigue est assez vite résolue selon moi.
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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King Zeno

Nouvelle-Orléans, mai 1918 un couple d'épiciers italiens est agressé à coups de hache à son domicile. L'enquête est confiée à l'inspecteur Teddy Obitz. Le lendemain et le surlendemain une série d'agressions à main armée est commise par un nègre. La nuit suivante la police patrouille dans les rues. Bill Maze et son coéquipier entendent des coups de feu, sur place Ortiz est mortellement blessé. Bill tire sur une silhouette qui s'enfuyait et croit avoir tué l'agresseur, mais dans les jours qui suivent les agressions reprennent.



L'enquête peu suivie ne réapparaît que lorsque de nouveaux meurtres de commerçants italiens sont commis au fil des mois. Cette enquête n'est pour l'auteur qu'une manière de dresser l'atmosphère de la ville. On est plus dans un roman noir que dans un véritable policier bien qu'il y ait de nombreux meurtres.



L'auteur a fait le choix de suivre plus particulièrement deux personnages. Tout d'abord Mme Vizzini, propriétaire d'une grosse entreprise de construction qui a décrochée le juteux contrat du creusement du canal qui doit relier la ville à l'océan. Mais la femme est également à la tête de la mafia sicilienne, et les agissements de son fils sont plus que suspects.



On suit également Isadore Zeno, un jeune noir passionné de musique qui rêve de devenir précurseur du jazz. Complice de l'homme aux agressions il s'arrête de commettre des larcins lorsque son complice est arrête. Il se fait embaucher au creusement du tunnel.



Si l'on apprécie ce genre de roman qui nous donne une vue de la vie à la Nouvelle-Orléans qui fait ressortir entre autre le racisme de l'époque, en tant que lecteur de romans policiers on est fortement déçu du côté de l'enquête qui n'est pas assez présente.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Perdre la Terre : Une histoire de notre temps

Je remercie Babelio et les Editions du Seuil pour la lecture de cet ouvrage. Voici un essai qui, malheureusement, s'inscrit dans l'ère du temps. Construit de manière chronologique, Nathaniel Rich nous explique que nous avions déjà une idée de l'ampleur de la catastrophe écologique en 1979. Malgré les avertissements de la communauté scientifique et de certains politiciens, aucune mesure n'a été mise réellement en place pour lutter contre le phénomène du réchauffement climatique.

Voilà un ouvrage alarmiste très bien documenté qui vous fera faire des cauchemars si vous n'avez pas encore une idée aussi précise de la catastrophe qui nous menace. On oscille entre écœurement, face aux anecdotes détaillant l'inertie de nos gouvernements, et frayeur, lorsque l'on apprend qu'une augmentation de 2°C redessinera nos frontières terrestres, et que 5°C signifieront la fin du monde que nous connaissons. Voilà un livre à mettre en priorité entre les mains de nos gouvernements.
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King Zeno

Un roman à envisager davantage comme un roman noir qu'un policier, qui mêle avec aisance fait divers, réalité historique et aspect sociologique. L'auteur nous plonge avec réussite dans une époque, un lieu, une ambiance, sans oublier de nous présenter des personnages aux relations complexes. King zeno deroute autant qu'il peut passionner...un peu comme une impro de jazz.

Merci à Babelio pour cette masse critique
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King Zeno

Alors que la première guerre mondiale vient de se terminer, une vague de meurtres déferle

dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Perpétrés par « l'homme à la hâche », l'extrême

violence de ces massacres sème la terreur dans les rues de la ville.

Autour de cette affaire, nous suivons trois personnages . L'enquêteur d'abord, Bill Bastrop, vétéran de guerre traumatisé. Beatrice Vizzini ensuite, patronne sans scrupules d'une entreprise de construction qui a remporté (par tous les moyens) le marché de construction de l'Industrial Canal, destiné à relier le fleuve Mississippi et le lac Pontchartrain. Et enfin le magnifique Isadore Zeno, musicien fauché, surdoué du cornet qui lutte pour faire entendre sa musique "jass" dans les meilleurs clubs de la Nouvelle-Orléans.

La réussite de ce roman, c'est l'ambiance des clubs de la Nouvelle-Orléans, la description de cette voix unique, celle de King Zeno, de ce besoin vital de jouer et de partager cette

musique jazz qui émerge dans ces années-là. Rich se nourrit aussi des faits historiques qui ont marqués la ville à cette époque : il décrit avec talent les rapports entre les communautés,l'arrivé de la grippe espagnole par la mer, les conditions de travail effroyables

des ouvriers englués dans la boue du futur canal, les rebondissements de l'affaire de l'Homme à la hâche (qui a véritablement existé!).

En somme, Nathaniel Rich signe avec ce premier polar un récit lancinant et habité, dans lequel il dénonce l'avidité et l'inconséquence de ceux qui creusèrent le Canal qui précipita la Nouvelle-Orléans dans le chaos lors du passage de Katrina en 2005. Dommage que le côté polar, lui, fonctionne sans surprise, les histoires de Beatrice et Bill Bastrop ralentissant un récit que j'aurais aimé plus centré sur « King Zeno ».

Une lecture agréable malgré tout, sur un air de jazz bien sûr ! Et qu'est-ce que j'aime les romans qui se passent à la Nouvelle-Orleans !
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Paris sur l'avenir

Avec Paris sur l'avenir, Nathaniel Rich nous offre un roman d'aventures contemporain et sociologique (la sociologie est un sport de combat enseigné pour la première fois au monde en 1891 à l'université du Kansas) beau et cocasse, biblique et apocalyptique, joliment tenace et terriblement efficace, qui vous tance, vous retourne et vous envoie au tapis avant que vous n'ayez eu le temps de crier au fou. La suite sur le blog : http://ericdarsan.blogspot.fr/2015/09/paris-sur-lavenir-nathaniel-rich.html
Lien : http://ericdarsan.blogspot.f..
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Perdre la Terre : Une histoire de notre temps

Conduite en 2019, l’enquête détaillée sur la (pas si) mystérieuse « décennie perdue » de 1979-1989, qui pourrait bien nous coûter la Terre telle que nous la connaissions. Terrible et passionnant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/28/note-de-lecture-perdre-la-terre-nathaniel-rich/



Même s’il avait débuté comme essayiste en 2005 avec son « San Francisco Noir » (une étude célébrée de la vision de la grande cité californienne à travers le film noir depuis 1940), c’est surtout en tant que romancier que le journaliste Nathaniel Rich se fait connaître à trois reprises entre 2008 et 2018 (on vous parlera notamment prochainement sur ce blog de son « Paris sur l’avenir » de 2013, subtile variation tragi-comique sur le genre post-apocalyptique). Publié en 2019 et traduit la même année par David Fauquemberg pour les éditions du Sous-Sol (à la vista aiguisée en matière de non-fiction créative et/ou investigative), « Perdre la Terre » est le récit tragique, entre histoire du passé proche et journalisme d’investigation, d’une décennie perdue : celle, entre 1979 et 1989, qui vit le consensus quasiment réalisé, au plan mondial, pour une action rapide et ferme contre l’effet de serre et ses conséquences en termes de réchauffement climatique, se diluer, s’effilocher, ralentir puis quasiment exploser. Que s’est-il donc passé, dans les replis de la relation entre science, économie et politique, celle-là même qui est au centre, côté fiction, du travail d’auteurs tels que Kim Stanley Robinson, en permanence, ou Norman Spinrad, plus occasionnellement ? C’est à cette découverte et à cette compréhension de ce qui nous aura donc peut-être fait « perdre la Terre » que nous convie Nathaniel Rich.



Il est passionnant de cheminer ainsi, en compagnie de Nathaniel Rich, aux côtés des héros faillibles et des anti-héros rachetables de cette décennie perdue, délétère, aux conséquences si terribles sur nos existences et celles des générations à venir. Véritable leçon d’Histoire presque « en train de se faire », « Perdre la Terre » mêle avec brio et objectivité la plus élevée possible les failles personnelles et les attendus systémiques, les hasards et les nécessités, les dérives rudement idéologiques du parti républicain américain (en tout cas de certains de ses « faucons » les plus endiablés) et les naïvetés communicationnelles de certains scientifiques ou activistes (l’épisode du « mauvais parallèle » entre le trou dans la couche d’ozone et la concentration croissante de l’atmosphère en dioxyde de carbone est particulièrement touchant – et désespérant), les pressions puissantes et sans scrupules exercées par une administration ultra-politisée (en vertu du spoil system états-unien) et totalement pervertie dans son cynisme aveugle, ou encore les palinodies de certaines grandes entreprises promptes à saisir et amplifier toute « divine surprise » d’un revirement gouvernemental allant dans le sens de la préservation des profits.



Au-delà encore de cette leçon historique, « Perdre la Terre », au même titre probablement – et dans un tout autre registre – que le « Comment saboter un pipeline » d’Andreas Malm (et en n’étant pas plus que lui un manuel d’éco-sabotage), est une lecture indispensable pour tout(e) scientifique, tout(e) activiste, tout citoyen ou citoyenne désireuse de tenter d’échapper à la malédiction de la réitération sans fin des erreurs passées. Pour essayer toujours mieux, sans nécessairement toujours échouer, de sortir enfin notre planète et ses habitants du pacte suicidaire conclu jadis (mais réactualisé chaque année depuis lors) avec le capital fossile et ses héritiers.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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King Zeno

King Zeno est un roman historico-sociologique plus qu’un polar.

Inspiré d’un fait réel qui s’est déroulé à la Nouvelle-Orléans en 1918, l’auteur a mêlé intrigue policière (vague de meurtres commis par l’homme à la hache) et étude socio-économique de cette ville. Sur fond d’horreur, il nous raconte l’histoire d’une Nouvelle-Orléans en pleine expansion grâce à la construction du canal industriel. Pour autant, il s’attache à nous démontrer que la vie est loin d’être aussi paisible qu’elle aurait dû l’être pour les Néo-Orléanais. Et c’est justement tout cela que Nathaniel Rich a voulu dénoncer avec King Zeno.



Le contraste est saisissant.

D’un côté, il y a les opportunistes et les trafiquants sont prêts à tout pour bénéficier de la prospérité économique locale et ceux qui triment dans des conditions inhumaines, se font exploiter voire assassiner en toute impunité.

Il y a ceux à la peau claire, et ceux à la peu sombre. Les racistes et les afro-américains que l’on nomme les nègres.

Il y a ceux qui ont fait la guerre et qui sont traumatisés et ceux qui sèment la terreur.

Et puis avec cette activité portuaire il y a ceux que la grippe espagnole fait tomber par milliers.

Et au-delà de tout ce microcosme, quelques notes de musique s’échappent.

Le Jass -qui deviendra Jazz- est né.



Parce qu’il a sacrifié l’intrigue policière au bénéfice du contexte socio-économique de la Nouvelle-Orléans de cette époque, King Zeno ne peut, de mon point de vue, être considéré comme un polar. D’ailleurs l’enquête est rapidement relayée au second plan. Et c’est justement là que le bât blesse.



Lorsque je lis un polar, je m’attends à ce qu’une certaine tension aiguise mes sens, que l’auteur brouille les pistes, ma balade afin de maintenir mon intérêt pour la résolution de l’intrigue. Malheureusement tel ne fut pas le cas avec King Zeno. À vouloir mêler les genres et à aborder de multiples sujets, on finit par embrouiller son lecteur.



Bien que ce rappel historico-socioéconomique et surtout la naissance du Jazz aient été intéressants, j’avoue avoir eu du mal à plonger dans ce livre. Dommage.



Livre lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2022.

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King Zeno

Nathaniel RICH. King Zeno.



Ce roman se déroule dans les années 1918- 1919. Nous sommes à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane Cette période où cette ville va connaître une grande expansion, grâce au percement du canal , « L’Industrial Canal »qui va unir le Mississippi au lac Pontchartrain et lui permettra d’avoir un commerce plus intensif, expansif. L’accès de la ville portuaire s’ouvre pour de grands navires marchands et de tourisme. Ainsi les échanges entre l’Amérique du Nord et l’Europe seront favorisés.



Les héros de ce récit sont rentrés de la première guerre mondiale. Les soldats ont participé aux combats de la bataille de la Marne. Des amitiés sont nées en France. Résisteront-elles au renouveau qui s’opère dans cette grande ville? Et le récit démarre fort : de nombreux massacres ont lieu, la nuit avec une hache. Les personnes visées sont essentiellement des petits épiciers. Les meurtriers présumés sont vite identifiés : il ne peut s’agir que de noirs. Le racisme est encore puissant en Louisiane. La ségrégation règne encore dans cet état.



Nous découvrons un ancien vétéran de la grande guerre rentré meurtri, blessé lors des violents combats en France. Nous faisons la connaissance de Isidore Zeno, truand et joueur de jazz. La mafia italienne règne sur les commerces de détails et n’hésite pas à les racketter, soi-disant en échange d’une protection. Mais l’appât du gain émousse les esprits et chacun désire la plus grosse part du butin. Lors d’une manifestation, en l’honneur des vétérans, le détective privé est tué, alors que la reconstitution d’une bataille était faite à balles à blanc. Qui a intérêt à voir disparaître ce témoin, un peu trop gênant, dérageant? La famille Vizzini, d’origine italienne domine le marché louisianais et, de plus elle est majoritaire dans la banque qui dirige la construction du canal. Le patriarche est décédé, c’est son épouse, secondée par Giorgio leur fils qui gère les affaires. Une lutte sans merci a lieu sous les yeux de tous. Qui gagnera ? Les ambitions des uns dépassant celles des autres. Mais rien n’arrête le coupable, le meurtrier à la hache, qui entend régler les problèmes de main de fer, n’hésitant pas à détruire, tuer, évincer ses opposants.



Un roman très noir, avec de nombreux cadavres, plus encombrants les uns que les autres. Cependant, j’ai découvert l’identité du tueur bien avant la police. Il n’y a pas le suspense espéré dans un tel roman. c’est dommage. L’intrigue était fort prometteuse. Un moment agréable qui nous permet de voir l’implantation et le développement du jazz qui perce dans les cabarets et boîtes de nuit ; Nous rencontrons de grands jazzman tel Louis Armstrong, Sidney BECHET, etc.… Une excellente idée : avoir inséré des plans de la ville afin de suivre son évolution. ( 08/09/2021).



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King Zeno

Lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle.

Roman noir, thriller, un savant mélange des deux genres. Contrairement aux thrillers qui laissent peu de place à des histoires autres que celle lié au crime à résoudre, l’auteur nous propose de suivre la vie de Bill le flic et d’Isadore le jazzman en y ajoutant des crimes. Musique noire et enquête s’entremêlent, sont même liées et l’auteur déroule tranquillement cette histoire de tueur. Pas d’hémoglobine, les meurtres ne sont pas décrits, simplement constatés. Pas de grande surprise non plus, j’ai vite identifié le coupable, pas de suspens donc, ni de tension palpable dans ce roman qui ne restera pas dans ma mémoire, du tout.

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Perdre la Terre : Une histoire de notre temps

En effet LE livre qui fait froid dans le dos même si le réchauffement en est le thème principal. On aura donc tout essayé. Rien n’y a jamais fait. Et rien n’y fera jamais ? Je n’en sais rien. Mais j’ai de plus en plus du mal à y croire. Quelle Terre vais-je en effet laisser à mes enfants ?
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King Zeno

J'ai découvert ce roman noir de Nathaniel rich grâce à l'opération masse critique . Auteur que je ne connaissais pas et choix que je ne regrette pas . L'action se situe à la nouvelle orleans en 1918, époque où le racisme est très prégnant, et ou la grippe espagnole fait son apparition , etou le jass (avant d'être appelé jazz) essaye de se faire une place . Ils y a un tueur qui tue à coup de hache des épiciers et qui sème la panique, il est plus facile d'accuser les noirs... On va suivre Bill, un policier (appelé détective a l'époque), qui est revenu de la guerre et qui reste traumatisé par ce qu'il a. Vu et fait , son partenaire Charlie, et sa femme . Il y a aussi Isadore, musicien qui rêve de jazz mais qui pour faire vivre son foyer commet des larcins . Et il y Béatrice , qui voit grand et qui fait partie de la mafia italienne , et son fils...relation mère )fils très complexe . Il y a une intrigue policière intéressante , même on sait assez vite qui est ce fameux tueur à la hache . Mais au final ce n'est pas ce qui a retenu le plus mon intérêt , mais plus tout ce qu'il y a autour : la vie des personnages , très bien travaillés et attachants (Isadore et Bill) notamment ce qui concerne leur vie de couple, l'atmosphère de l'époque est très bien décrite , j'ai beaucoup apprécié les passages avec les articles de journaux. Ça se lit facilement grâce à une écriture fluide et l'alternance des personnages à chaque chapitres . Les relations de couple, mère/fils , de travail sont intéressantes et pour certaines attendrissantes, car oui au milieu des horreurs commises par le tueur, il y a de la tendresse , de l'amour , de l'amitié . J'aurais voulu que la fin se prolonge un peu, et en savoir un peu plus sur le devenir de Bill et Isadore, auxquels je me suis attachée très facilement. Un livre qui m'a donc bien plu et que je recommande .
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