À l'occasion de la 19ème édition des quais du polar à Lyon, Alexis Laipsker vous présente son ouvrage "Hurlements" aux éditions Michel Lafont.
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Note de musique : © mollat
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Dans la Genèse, il est écrit cette phrase célèbre: « Dieu fit L'homme à son image. » En réalité, c'est l'inverse. L'homme a fait Dieu à son image : vivant, mais mortel. Car les dieux sont mortels, cher monsieur. C'est l'homme qui les tue. Il s'en débarrasse dès qu'il en trouve d'autres à vénérer.
- Il est en pleine dépression.
- Vous en connaissez la cause ?
- La cause ? Il est flic. Parfois, c'est suffisant.
Comment vaincre une ombre ? Un fantôme ?
Comment tuer ce qui est mort ? Ce qui n'existe pas ?
Peut-être n'avais-je pas été la fille modèle, mais j'étais sa fille, et il semblait parfois nécessaire de le lui rappeler. Pas facile d'aimer une mère qui ne vous aimait pas. J'ai toujours été convaincue qu'elle aurait préféré que je sois une autre. Et j'étais tout aussi certaine qu'elle aurait détesté cette autre à peu près autant que moi.
Mais le plus choquant se trouvait au sol. Deux cadavres y reposaient. Trempant dans une mare de sang, ce qui avait été un homme et une femme gisait, déchiqueté.
C'était comme si leur corps tout entier avait vomi muscles, membres, organes et viscères.
Le sang avait donné au plancher de bois une teinte étrange, une patine inquiétante, presque belle. Il s'était insinué dans les nervures, avait coulé entre les lattes. Çà et là, des caillots s'étaient formés. Ou bien étaient-ce des bouts de chair ?
Malgré son expérience, Elisabeth Guardiano était médusée.
Elle aurait voulu qu'on se souvienne d'elle pour autre chose. Sa bonne humeur, ses traits d'esprit, son professionnalisme, sa sincérité... N'importe quoi, mais pas « la sixième victime ». (…)
Elle avait été une bonne personne. Appréciée de tous. Et... c'était tout ! Le résumé d'une vie est parfois si lapidaire que c'en est insultant.
- Son portable ? On l'a borné ?
- Commissaire, vous savez le temps que ça prend.
- Si c'est moi qui fais la demande, on l'aura d'ici ce soir, alors magnez-vous. Ses proches ? Quelqu'un chez qui il pourrait trouver refuge ?
- Ses parents habitent Roubaix...
- Paix à leur âme, ironisa Venturi.
Je suis un malade oui on ne tue pas des gens et on ne se comporte pas de cette manière avec leur cadavre sans de graves troubles psychologiques mes vagues de démence sont si intenses si persistantes qu’elles balayent toute forme de lucidité.
Je deviens de plus en plus fort et quand je serai au maximum vous ne serez pas déçu.
La vérité était affreusement cynique: on s’habituait à tout, y compris au pire.
À chacune des affaires qui lui étaient confiées, elle s'efforçait de sonder l'abîme en préservant son humanité, conformément à la mis en garde de Nietzsche. C'était peut-être le secret pour ne pas perdre la raison : ne jamais inviter le démon à sa table.