À l'occasion de la 19ème édition des quais du polar à Lyon, Jérôme Loubry vous présente son ouvrage "Le chant du silence" aux éditions Calmann Levy.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2681695/jerome-loubry-le-chant-du-silence-roman-noir
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/
Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux :
Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/
Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts
Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/
Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat
Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/
Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
… la drogue, l’alcool, la religion… Tous sont des refuges que nous utilisons à un moment de notre vie. De manière consciente ou inconsciente, nous sommes les bâtisseurs de ce qui nous aide à traverser les épreuves de notre existence.
"Quelle chance vous avez d'être écrivain ! Vos journées doivent être passionnantes ! "
C'est ce que je lis.
C'est ce que j'entends .
C'est ce que je devine parfois dans le regard incrédule et envieux de celui à qui je viens d'énoncer ma profession .
Et à chaque fois je me retiens de répondre :" Si vous saviez , il n'y a rien de plus ennuyeux er répétitif ."
Non , la journée d'un écrivain n'a rien de passionnant , sinon dans l'imaginaire de ceux qui la fantasment .L'écrivain , lui , il s'emmerde.Voilà pourquoi il invente des histoires .La routine morne et soporifique est donc nécessaire à son métier. Pour lui , les journées " passionnantes " représentent le plus grand risque de page blanche , tout comme elles sont synonymes pour son éditeur d'un manuscrit hors délais. ( p 19 )
Et maintenant, penchée au-dessus de son lave-vaisselle pour y déposer les verres bus avec Stan, elle comprit que le plus difficile n’était pas de faire entrer quelqu’un dans son appartement.
Non.
Le plus douloureux était le silence que laissait cette personne en partant.
J’avais dix-huit ans.
Un âge égoïste.
Un âge où l’on fuit les murmures de l’enfance.
Où l’on devient sourd.
Jusqu’à ce que les murmures des souvenirs évanouis ne reviennent nous hanter, des années plus tard.
Nous sommes tous hantés. (…) Vous comme moi. Nous sommes ces maisons aux volets violentés par le vent que les habitants de cette ville fuient. Nous sommes les couloirs silencieux et leur peinture écaillée qui chute sur les parquets défoncés. Nous sommes ces cheminées désertées de toute chaleur. Nous sommes ces pièces vides hantées par les voix du passé. (…) Les fantômes de nos espérances, de nos projets essoufflés, de nos sourires effacés, tous nous hantent. Certains plus fortement que d'autres.
Sa folie avait un nom à consonance allemande : Alzheimer. Ce kraken pris au piège dans l’océan céphalorachidien de cette pauvre femme avala le moindre de ses souvenirs. Voilà ce que disaient les adultes une fois revenus de ces soirées lorsque, fatigués ou honteux de leurs moqueries étouffées, ils prenaient conscience que cette maladie risquait un jour ou l’autre de se lancer à l’abordage de leurs propres esprits.
La folie se pare bien souvent d'un voile de normalité.
Les ruptures se nourrissent du temps et du silence. Elles dévorent nos remords et les digèrent jusqu’à les rendre inaudibles.
Mais rien n'empêcha la derilection de Detroit : les rues et les quartiers devenaient fantômes. Les toitures de milliers d'habitations s'affaisserent en silence tandis que le bitume des routes se fissurait de douleur.
La ville agonisait, car ses veines se vidaient de ses habitants.
Que devient un cauchemar quand vous le videz de son potentiel effrayant ? Un rêve, tout simplement.