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Note moyenne 3.5 /5 (sur 90 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 05/03/1980
Biographie :

Né en 1980, Nathaniel Rich vit à la Nouvelle-Orléans. Ancien rédacteur en chef de la “New York Review of Books” et de la “Paris Review”. Paris sur l'avenir est son premier roman traduit en France.

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1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l'heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n'avons rien fait. Après des années d'enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d'alerte, d'intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l'industrie pétrolière, rien n'a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, "Perdre la Terre" est un document pour l'histoire. Notre histoire. Un récit fascinant dans lequel l'auteur semble placer le lecteur à la table des négociations pour lui faire entendre les cris d'alarme, les silences coupables, les atermoiements de conscience, la force de l'inertie et des renoncements, et peu à peu l'imminence de la catastrophe. "Perdre la Terre" n'est pas seulement le roman impitoyable d'occasions historiques manquées, c'est aussi l'évaluation claire et détaillée de la façon dont nous en sommes arrivés là — et de ce que nous pouvons et devons faire avant qu'il ne soit vraiment trop tard. Nathaniel Rich est journaliste au long cours pour le "New York Times". Fasciné par l'attraction paradoxale qu'exercent les catastrophes sur la société contemporaine, il interroge dans ses articles la manière dont le monde et la littérature s'accommodent du désastre. Traduction de David Fauquemberg Pour en savoir plus : http://bit.ly/2PNIezs Nous suivre : Instagram : https://bit.ly/2CJJdhB Facebook : https://bit.ly/2Wprx1O Twitter : https://bit.ly/3h1yr5p

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Et si ce n'était pas un délire éphémère, les convulsions d'une ville affolée par un détraqué masqué–et par une vaste épidémie, la prohibition imminente de l'alcool, le traumatisme d'une guerre mondiale–, et si c'était une révélation ?
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L'industrie pétrolière [...] l'industrie automobile [...] les dirigeants du secteur de l'électricité [...] le gouvernement des Etats-Unis [...] les écologistes [...] Tout le monde savait. En 1953, quatre ans avant la parution de l'article fondateur de Revelle et Suess sur "l'expérience géophysique à grande échelle" menée par l'humanité, le Time, le New York Times et la revue Popular Mechanics publiaient déjà des papiers sur le physicien canadien Gilbert Plass, qui avait découvert que les combustibles fossiles avaient sans doute déjà contribué à réchauffer la planète d'1°C. Le pire restait à venir, prédisait Plass... p.257
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Certes, nous nous soucions de l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Mais à quel point, au juste ? Et dans quelle mesure nous soucions-nous de nos arrière-petits-enfants, voire de leurs arrière-petits-enfants ? Suffisamment pour renoncer tant soit peu à nos conditions de vie actuelles ? Une transition brutale vers des formes d'énergie renouvelables exigerait des sacrifices. La perspective, disons, d'une pénurie de nouriture à l'échelle mondiale dans un siècle, avait-elle le pouvoir de convaincre une personne de se rendre à son travail en bus de ville ? Suffisait-elle à persuader une famille de quatre de troquer son sèche-linge contre un étendoir ? Et quel degré de certitude fallait-il, dans ce cas ? 30 % ? 98 % ? Cette question, il faudrait la poser non seulement aux individus, mais aussi aux nations et aux grandes entreprises. Quelle valeur accordions-nous vraiment au futur ?
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J'ai posé à Sununu la même question que j'avais posé à Reilly. Sans votre intervention, ai-je demandé, aurions-nous obtenu la signature d'un véritable traité mondial contre le réchauffement climatique ? [...] "Cela n'aurait pas pu avoir lieu, m'a répondu Sununu. Car les dirigeants mondiaux de l'époque voulaient tous donner l'impression qu'ils soutenaient ces mesures, mais sans être obligés de prendre des engagements fermes qui auraient représenté un coût sérieux pour leurs pays respectifs. C'était le vilain petit secret de cette période." p.241
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Curtis Moore, membre républicain de la commission "Environnement et Travaux publics" du Sénat, était en train d'expliquer à Rafe Pomerance que l'effet de serre n'était pas un problème. Oui, bien sûr, il s'agissait là d'une menace existentielle - le sort de l'humanité était en jeu, les océans allaient se mettre à bouillir, tout ça. Mais ce n'était pas un problème politique. À quoi voyait-on cela ? Les problèmes politiques avaient toujours des solutions. Et la question climatique n'en avait aucune. En l'absence de solution - de solution évidente, réalisable -, toutes les mesures qu'on pourrait prendre étaient vouées à l'échec. Or, aucun élu politique n'avait envie de voir son nom associé de près ou de loin à un échec. Et donc, s'agissant du risque d'endommager notre planète jusqu'à la rendre inhabitable, la plupart des politiciens ne voyaient pas cela comme un problème. Ce qui voulait dire que Pomerance, lui, en avait un sacré.
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Il est incontestable que des cadres supérieurs de la compagnie Exxon et de son ancêtre Humble Oil, ainsi que ceux de nombreuses autres multinationales du pétrole et du gaz, connaissaient les dangers du changement climatique depuis les années 1950, et qu'ils n'ont rien fait pour réduire les émissions. p.255
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Nathaniel Rich

Les vieux musiciens d’avant-garde avaient quitté la ville parce que les conditions étaient meilleures dans le Nord : de meilleurs salaires, une vie plus facile, des clubs noirs et métis. Mais il était également vrai que leur musique était très appréciée dans ces contrées-là. Les Blancs comme les Noirs se massaient dans toutes les salles qui proposaient du jazz de La Nouvelle-Orléans. On pouvait raisonnablement penser que cela finirait aussi par se produire à La Nouvelle-Orléans. La seule chose qui freinait l’avènement de la musique nouvelle, c’étaient les vieilles attitudes. Peut-être que la lettre de l’Homme à la hache avait réellement brisé ces attitudes. Ce n’était pas l’histoire qu’Isadore s’était toujours racontée, celle ou son jeu changeait la donne et convertissait les païens par son évangile. Mais si des gens en nombre suffisant décidaient qu’ils voulaient entendre cette musique, c’étaient là une véritable opportunité. Une ville affamée de musique nouvelle nécessiterait un vivier de musiciens qualifiés pour remplir non seulement chaque guinguette mais aussi chaque bar d’hôtel, chaque établissement de nuit et chaque salon de club privé. Il faudrait des spécialistes. Il faudrait des maestros. Il faudrait des innovateurs pour entretenir une musique florissante et surprenante.

Le champ était ouvert. King Bolden avait abdiqué lorsqu’il était devenu fou. Son successeur, King Watzke, était mort, victime de la grippe espagnole. L’héritier de Watzke, King Keppard, avait été destitué par King Oliver, et tous deux avaient fui dans le Nord. Le royaume était prenable par qui le convoitait : les remparts étaient laissés sans surveillance, les douves à sec. Si la passion durait plus d’une nuit, Isadore avait autant de chances que n’importe qui d’hériter du trône. Il avait son armée désormais, non ? Son public affamé. Une ville entière était prête à entendre son cornet gémir, mugir et fulminer. Il pouvait presque l’entendre, son cornet retentissant à travers les rues au cri de Zeno est roi, Zenoi est roi, ZENO EST ROI.
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Comment une personne consciente vivant aujourd'hui - dans un monde qui s'est déjà réchauffé de plus d'1°C, sans compter le demi-degré supplémentaire auquel il est condamné quoi qu'il advienne, et qui continue de subir des émissions dont la hausse ne se dément pas -, comment peut-on vivre en sachant que l'avenir sera bien moins vivable que le présent ? Devrions-nous ne penser qu'à cela, l'ignorer, ou bien trouver un entre-deux incertain ? Que disent nos erreurs de notre essence en tant que peuple, société, en tant que démocratie ? Les générations futures se satisferont-elles des raisons que nous invoquons pour justifier notre inaction ? Suffit-il de voter correctement, de manger végétarien et d'aller au travail à vélo pour que notre billet d'avion occasionnel, notre ordinateur portable, les ascenseurs que nous prenons, les framboises à longueur d'année, le ramassage de nos déchets, nos réfrigérateurs, notre wifi, nos soins de santé modernes et toutes les autres activités civilisées que nous considérons comme normales nous soient pardonnés ? Quel est le bon calcul ? Comment appréhender notre complicité à tous, aussi involontaire soit-elle, dans ce cauchemar ? Je sais que je suis complice ; mes mains dégoulinent de pétrole brut. L'enfer est trouble.
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« Peut-être que c’est comme ça qu’il faut le comprendre, dit-elle. Dans cette ville, il y a plein de communautés différentes. Et chaque communauté existe isolément des autres.

-Quelles sortes de communautés ?

-La communauté des agents de police et de leurs familles, par exemple. J’imagine que c’est la raison pour laquelle vous êtes venu me rendre visite cet après-midi – pour honorer notre petite communauté ? »
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L'horloge de la salle d'attente n'était pas cassée: elle indiquait trois heures dix. en prison, les horloges ne s'arrêtent jamais; La prison est une répétition générale de l'effacement et de l'oubli. Le temps continuait de filer pendant qu'on restait assis sans bouger à ne rien faire, l'esprit vide.
pages 287-288.
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