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Citations de Nick Cave (119)


Putain, c'est donc ça notre projet ? Ressasser ma vie ? Evoquer la sale époque alors qu'on est en pleine pandémie ?
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Au poste, on nous enferme dans une cellule où on est une bonne vingtaine de détenus, et je suis le seul Blanc. Je suis aussi le seul à arborer un costume trois-pièces vert tilleul beaucoup trop étriqué.
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Et puis c'est une biographie, ce genre littéraire qui fait son miel de souvenirs dégradés.
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Mary in the shallows laughing
Over where the carp dart
Spooked by the new shadows that she cast
Across these sad waters and across my heart
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No God up in the sky
No devil beneath the sea
Could do the job that you did
Of bringing me to my knees
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La quête de sens s'exerce dans des directions où au bout du compte elle n'est pas tenable : la politique, l'identité, etc.
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A mes yeux, c'est justement le caractère déraisonnable, contre-intuitif de l'hypothèse de Dieu qui rend la foi si fascinante.
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A mes yeux, j'ose le dire, cette construction en trois mouvements - du poème enfantin fracassé au mantra interrompu puis à l'affirmation finale d'un espoir spirituel - est peut-être ma plus belle réussite en matière de chanson. Et celle que je trouve la plus poignante. Pourtant, je ne me rappelle rien de son élaboration.
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on a beau changer de peau plusieurs fois, on reste toujours le même serpent 
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Il me semble que certains de mes contemporains sont devenus cyniques et désenchantés. Et je peux le comprendre, parce que ce monde ressemble parfois à un putain d'asile de fous, et qu'on éprouve un désir irrésistible de repli, une envie d'échapper aux radars et de faire le dos rond en attendant que ça cesse - ce qui au demeurant finira bien par arriver. Mais je crois nécessaire d'affirmer notre vérité, nos convictions personnelles, qu'elles soient justes, fausses ou en décalage hallucinant avec les tendances dominantes. Tu vois ce que je veux dire? C'est un devoir envers nous-mêmes, et un devoir envers le monde.
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Bunny Junior espère que rien de vraiment terrible n'arrivera à son père, car même si sa mère a dit qu'il était perdu, et même s'il n'a probablement pas été un bon père comme ceux qu'on voit à la télé, dans les magazines, dans les parcs et tout ça - eux qui par exemple achètent du collyre pour ne pas que leur enfant devienne aveugle, ou qui joue au frisbee dans les jardins publics, des trucs dans ce genre - il aime son père de tout son coeur et pour rien au monde il ne l'échangerait contre un autre. (p.278)
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Nick Cave
But if you’re gonna dine with them cannibals
Sooner or later, darling, you’re gonna get eaten.
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« Je suis foutu », songe Bunny Munro avec la lucidité soudaine de ceux qui vont bientôt mourir. Il a le sentiment d’avoir à un moment donné commis une grave erreur, mais cette prise de conscience ne dure qu’un pénible instant, et disparaît – et le voilà à l’hôtel Grenville, en sous-vêtements, sans autre compagnie que lui-même et ses pulsions. Il ferme les yeux et visualise un vagin au hasard, puis s’assoit au bord du lit et, au ralenti, prend appui sur le molleton de la tête de lit. Il coince son téléphone portable sous son menton et, avec les dents, déchire la collerette plastique de la mignonnette de cognac. Il vide la bouteille d’un trait, l’envoie valser dans la chambre, puis frissonne, saisi d’un haut-le-cœur, et dit au téléphone :
« Ne t’en fais pas, mon amour, tout va bien se passer.
– J’ai peur, Bunny, dit Libby sa femme.
– De quoi as-tu peur ? Tu n’as aucune raison d’avoir peur.
– J’ai peur de tout, dit-elle. De tout. »
Mais Bunny se rend compte que quelque chose a changé dans la voix de sa femme, les doux violoncelles ont disparu, un violon grinçant a été ajouté, joué par une espèce de singe en cavale. Sur le coup, il note le changement, mais sans comprendre exactement ce que ça signifie.
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Bunny trébuche dans le noir, cherche à tâtons l’interrupteur de la salle de bains. C’est le creux de la nuit, vers les trois, quatre heures du matin, la prostituée a été dûment bourrinée, payée et renvoyée. Bunny est seul, éveillé, et une gueule de bois colossale l’oblige à se lancer dans une terrifiante mission en quête de somnifères. Il pense les avoir peut-être laissés dans la salle de bains et espère que la pute n’est pas tombée dessus. Il trouve l’interrupteur, et les tubes au néon se mettent à clignoter dans un bourdonnement fébrile. Bunny s’avance vers la glace à la lumière crue impitoyable, et malgré le terrible mal de tête – la bouche pâteuse, l’haleine infecte, la peau qui tire, les yeux injectés de sang et sa mèche qui ne ressemble plus à rien – il trouve l’image qu’il a devant lui pas si déplaisante.
Bunny n’est pas un génie, ni un visionnaire, ni un sage, mais il voit tout de suite pourquoi les dames en pincent pour lui. Ce n’est pas le tombeur standard musclé à la mâchoire carrée, ni l’homme à femmes avec la ceinture de smoking, mais il dégage quelque chose, même avec la trombine fracassée par l’alcool, il exerce un charme magnétique qui passe par les plis d’humanité qui se forment aux coins de ses yeux quand il sourit, l’arcade sourcilière qui se fronce avec malice et ses joues qui se creusent de fossettes à vous faire péter l’hymen lorsqu’il rit. Tiens, regarde ! On les voit, là !
Il gobe un somnifère, et à ce moment-là, truc flippant et incompréhensible, une sorte de court-circuit sinistre fait trembloter le tube au néon. Bunny voit pendant une fraction de seconde son visage passé aux rayons X, et les os verts de son crâne palpitent à la surface de sa peau. « Oh, la vache ! » dit Bunny à la tête de mort tout sourire, puis il gobe un deuxième somnifère et retourne au lit.
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Quelques mots en ce qui concerne la lignée ancestrale d’Euchrid. Ezra, le père d’Euchrid, naquit en 1890 dans les collines touffues du Black Morton Range, une région vallonnée à la végétation dense, fort connue quoique en grande partie inexplorée. Ici, de grands rochers nus pavent le fond de la vallée. Les lits des ruisseaux asséchés suivent les contreforts de la colline, la broussaille s’épaississant sur les pentes, devenant sombre et dangereuse entre les arbres de haute futaie et les entrelacs de ronces.
Un chemin de terre périlleux serpente à l’extrémité orientale de la région. Au tournant du siècle, ce sentier tortueux avait mauvaise réputation, du fait de la disparition inexpliquée d’une vingtaine de voyageurs qui avaient tenté de traverser la chaîne en quête de la prospérité qu’on leur promettait à l’est.
Les enquêtes sur la disparition des voyageurs du Black Range (« Morton » fut officiellement rajouté en 1902) conduisirent à la découverte puis à l’élimination d’un certain Toad Morton, ou, comme le gang de la presse l’étiqueta, Black Morton. Géant pauvre d’esprit, harcelé par les verrues, Toad avait été chassé du clan Morton par les siens, après qu’ils eurent trouvé le verrat familial crevé dans son enclos, couvert de mouches et de marques de dents humaines – sa patte arrière avait été arrachée net d’un coup de dents. Découvrant Toad recouvert d’excréments de porc, têtant une truie, ils l’avaient chassé de la vallée des Morton et il errait de par les goulets et ravins des collines extérieures, tel un Goliath chagriné rejeté par son propre sang, sans ami ni compagnon, hormis la troupe de démons qui grattaient et démangeaient les anfractuosités et les fêlures obscures de ce cerveau païen, fou et mauvais.
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Une unique ampoule nue pendait du plafond droit au-dessus de mon berceau. Elle vrombissait avec ardeur, impatiente et hypnotique, tandis que j’étais étendu sur le dos à contempler, avec un ennui grandissant, les insectes de nuit qui s’agglutinaient autour de ce point de mire bourdonnant. J’observais, impuissant, qu’une fois par minute à peu près un lépidoptère ou un cousin, ou une mouche trop zélée, entrait en collision avec l’ampoule de mort, fricassant ainsi jusqu’à les réduire en cendres ses petites ailes et ses appendices qui semblaient des poils. Leur vaine entreprise s’achevait en une chute terrifiée, atterissant invariablement à l’intérieur du cageot à fruits où j’étais couché. Des insectes amputés, tournoyant, encombraient ma couche – crevaient d’une mort horrible, agonisant sous mes yeux avec fracas, pour parvenir à la fin de leurs jours, privés de vie – raides morts.
Je compris alors pourquoi mon regretté frère défunt paraissait si abattu. Il ne restait plus trace de vie en lui. Seulement la Mort.
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