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Critiques de Nico Walker (20)
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Cherry

Perdu dans des études qui le laissent indifférent et des amours instables notre narrateur erre dans la vie sans but. ses rencontres l'amènent à s'engager dans l'armée et c'est l'Irak qui l'attend à bras ouverts.



De là-bas il nous dépeint une guerre stupide sans réelle stratégie si ce n'est d'occuper un territoire dans la crainte de l'affrontement. Une banalisation de la mort par erreur qu'elle soit voulu ou non et des hommes qui tentent comme ils le peuvent de traverser les hasards des balles perdues. Dans tout cela, Nico cherche vainement à trouver un sens pour tenir le coup.



C'est avec des mots simples, phrases courtes et percutantes que l'auteur relate l'histoire de ce jeune homme égaré et de sa compagne qui sombrent dans la drogue et fatalement dans la délinquance suite à son expérience dans l'armée.



A la lecture du livre ce sont des images de full metal Jacket et trainspotting qui me sont venues à l'esprit, mais racontées avec le naturel et la simplicité d'un gars qui regarde sa vie passer devant lui sans vraiment trouver les bonnes raisons pour lutter.
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Cherry

Cher Nico,

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Lorsque que j’ai commencé ton roman, je ne savais pas véritablement dans quoi je m’embarquais…mais je voyais, dès les premières lignes, que cela allait être intense.

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Ton récit ressemble à une autobiographie où tu te raconterais, mais avec distance, t’observant de loin et posant un œil critique, parfois sans complaisance sur celui que tu nous donnes à voir.

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Cet alter égo, c’est le anti-héros, celui que l’on voudrait détester, le looser absolu qui n’est que passivité, qui subit sans vraiment réagir, qui enchaîne les échecs sans chercher d’échappatoire. Et pourtant, derrière cette façade, on ressent une grande fragilité, l’amoureux transi qui aime aussi fort qu’il se détruit, une sentimentalité à fleur de peau parfois couplée à des élans de naïveté simple. Et ses ressentis, qu’il nous délivre, nous atteignent, nous vrillent l’estomac et l’on se retrouve, touché au plus profond, les tripes serrées, le souffle bloqué devant cette détresse, ces incompréhensions et cette impuissance qui rythment son parcours.

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Ton écriture, crue, trash, sans fioriture est déployée comme un écran, une volonté d’analyser avec lucidité, et pourtant derrière la violence et la dureté du propos, des interrogations, une douleur pour cette vacuité d’une guerre dont on ne comprend pas le sens, pour ces faits d’armes dont on ne voit pas l’utilité, pour cette déchéance du drogué qui ne peut plus en sortir. Et pour accentuer ce désespoir, cet humour grinçant, qui atténue autant qu’il écorche…

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Parce que je me suis pris un uppercut en lisant ton histoire, que j’ai été scotchée du début à la fin, parce que j’ai été bouleversée par ce portrait d’une jeunesse désœuvrée, je sais que ce livre doit être lu, parce que c’est celui dont on se souviendra, parce qu’il fait réfléchir, et que pour moi, c’est celui dont on fait les prix littéraires ! .
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Cherry

OLNI (Objet littéraire non identifié)… Sans doute l’un des billets le plus difficile à rédiger. Il faut faire brut, sans fioriture. Concis, affûté, pour ne rien dévoyer.

Attention danger. Les émotions vont se bousculer.

Entre braquages et shoots, Nico survit. Figure emblématique de la middle-class américaine, ce gosse qui aurait pu tout avoir choisit l’enfer. Enfin choisi n’est certainement pas approprié. Il dérive, cabote, se perd et coule.

D’Irak pour le compte de l’oncle Sam aux geôles du même tonton, son errance est un cri, et il nous le jette à la figure.

Il n’épargne rien, jamais. Ses phrases vont à l’essentiel, taillées au burin de la survie.

Difficile d’écrire au-delà de lui. Cette histoire est la sienne. Le fait qu’il nous la confie est un cadeau, de ceux qui font mal au ventre tant ils nous émeuvent.

La dernière page tournée, j’avais honte. Quand des gosses se bousillent parce que l’on a pas su leur proposer d’avenir, il y a urgence.

Et urgence à le lire.
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Cherry

« NOTE DE L’AUTEUR

Ce livre est une œuvre de fiction.

Ces choses-là n’ont jamais eu lieu.

Ces gens n’ont jamais existé. »

On n’est bien entendu pas obligé de croire l’auteur en question, Nico Walker, vétéran de la guerre en Irak, héroïnomane et emprisonné pour une série de braquages qui se met ici dans la peau d’un vétéran de la guerre en Irak, héroïnomane, qui commet une série de braquages. C’est d’ailleurs sur son dernier hold-up, au moment où les sirènes de police se font plus proches que s’ouvre son roman. À partir de là, Nico Walker peut repartir du début et laisser son personnage raconter une partie de sa vie, à partir de la fin de son adolescence, jusqu’à fermer le cercle, plus de 400 pages plus tard, en revenant au début de sa scène d’ouverture.

Voilà donc le récit de l’existence d’un jeune homme de la classe moyenne d’une banlieue insipide de Cleveland, Ohio, dans les années qui suivent le 11 septembre 2001. Sans véritable ambition, ni bon, ni mauvais, sans doute naïf mais surtout affligé d’une effarante timidité qui confine à la haine de soi. Il deale un peu, se drogue beaucoup, et traîne son mal-être avec des petites amies qui semblent destinées à le décevoir autant qu’il les déçoit. Ses amitiés sont à l’avenant. Incapable de trouver sa place, il s’engage dans l’armée et, en 2005, part pour l’Irak.

Des classes jusqu’au terrain, c’est là le cœur du récit de Cherry – littéralement le « puceau », le « bleu-bite » – que cette guerre que mène alors une Amérique qui n’a rien de triomphant. Les escarmouches sont rares, parfois meurtrières, et ce sont les engins explosifs improvisés qui font le plus de morts dans un pays déserté par les hommes.

« Il y avait beaucoup de femmes et d’enfants, quelques vieillards. On ne voyait pas beaucoup d’homme en âge de combattre par là-bas. Ils étaient dans l’armée irakienne, ou dans la police irakienne, ou alors ils étaient morts ou en détention ou en planque ou quelque part ailleurs ».

Le narrateur, affecté dans une unité comme infirmier partage son temps entre des sorties inutiles où il prodigue quelques conseils médicaux à la population locale, enfonce des portes, et espère ne pas mourir trop bêtement, et les périodes durant lesquelles il est enfermé dans la base. Là, on s’ennuie ferme, on regarde du porno, on fume, on attend le courrier en espérant que les expéditeurs y auront dissimulé herbe ou cachets et, quand ce n’est pas le cas, on trouve d’autres substituts à l’ennui.

« L’adjudant Borges inhalait du dépoussiérant pour ordinateur avec son binôme, le première classe Roche, quand le sergent Castro a frappé à la porte. Borges s’est levé pour aller lui ouvrir mais il était trop défoncé, il est tombé et s’est fendu la lèvre. Il a fallu qu’il aille au poste de secours se recoudre d’urgence.

L’opération Honneur Radieux ne s’engageait pas sous les meilleurs auspices. »

C’est avec cet humour à froid constant, cette ironie, que Nico Walker déroule un récit d’une grande gravité. Ce que l’on voit là, c’est une génération de gamins qui n’ont l’air de n’avoir ni passé ni avenir et que l’on envoie accomplir un dessein dont personne ne semble vraiment comprendre ni les tenants ni les aboutissants. Cela dans un pays qui se paye avant tout de mots et de grands élans patriotiques qui dissimulent mal le fait qu’au fond tout le monde s’en fout. Le narrateur, d’ailleurs, ne trouvera pas dans son engagement – pour peu qu’il ait eu l’idée même de le chercher – un quelconque accomplissement. Il n’est pas un héros, répète-t-il. Il n’est rien. Enfant d’une classe moyenne qui a abandonné une grande part de ses idéaux, dépolitisée et qui ne tient souvent que grâce à la production d’antidouleurs de l’industrie pharmaceutique.

Roman âpre dont les conditions d’écriture particulières – en prison et sur un temps assez long comme l’explique Walker dans ses remerciements – font qu’il est un peu inégal (les deux parties qui encadrent le cœur du livre sont parfois un peu répétitives), Cherry n’en demeure pas moins un récit particulièrement saisissant. Il vient compléter avec un autre point de vue les récits sur la société américaine post-11 septembre, sur les guerres menées depuis et sur la crise économique. Il n’y a donc pas de héros ici. Une belle brochette de petits cons, de paumés, de gens perdus, de salopards ordinaires perdus dans un monde qui ne sait pas, ou plus que faire d’eux. Ceux que personnes n’a envie de voir, pas même eux, d’ailleurs, et qui trouvent ici l’occasion d’exister un peu.


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Cherry


 



“ Et pendant tout ce temps, j’ai essayé de jouer au dur parce que je croyais être un dur et que j’étais censé être un dur. Sauf que je ne l’étais pas. Et je peux vous dire maintenant qu’il y a plein de trucs mieux qu’essayer de se faire passer pour un dur, dont un, et pas des moindres, est d’être jeune, de baiser ta nana et d’en rester là. ”





C'est au cours de l'année 2003, lorsqu'il était étudiant en première année à Cleveland qu'il tomba amoureux d'Emily, une rencontre qui le marquera à vie.






” Peut-on remonter dans le temps jusqu'au moment où on a rencontré celle qu'on a aimé le plus et se souvenir exactement de la façon dont ça s'est passé ? Non pas où vous étiez, comment elle était habillée où ce que vous avez mangé ce jour-là, mais plutôt ce que vous avez vu en elle qui vous a fait dire : oui, c'est pour ça que je suis venu ici. Je pourrais inventer une connerie mais, en réalité, je ne sais pas. J'aimais sa façon de jurer. Elle jurait avec une grande beauté.
Et son corps.
Quelle baiseuse... 





Il est fou d'elle, et lorsqu'il pense l'avoir perdu, désabusé, il s'engage dans l'armée qui l'envoie comme médecin en Irak.




” Le sergent recruteur Cole m'a frappé à la bite sans raison. Mais nous encaissions. Il fallait se souvenir que tout ça, c'était du bidon. Les sergents recruteurs faisaient juste semblant d'être des sergents recruteurs. Nous faisions semblant d'être des soldats. L'armée faisait semblant d'être l'armée. “







Pendant quasiment une année, il va découvrir l'horreur et l'absurdité de la guerre, les exactions de son pays, les antidouleurs et la violence pure.





" Bref, ne jamais s'engager dans l'armée, putain. “





” Les gens n'arrêtaient pas de mourir : tout seul, par deux, pas de héros, pas de batailles. Rien. Nous étions juste de la piétaille, des épouvantails glorifiés ; là uniquement pour avoir l'air occupés, à arpenter la route dans un sens et dans l'autre, pour un prix exorbitant, cons comme des balais. 
Il y avait des rumeurs de mort : les meurtres occasionnels, les fins atroces. Quelqu'un de la compagnie Bravo : le médecin a démissionné, a dit qu'il ne supportait plus de sortir du périmètre. 
(...) 
Nous étions arrivés à l'automne, donc ça faisait un point de repère. Nous approchions de la fin. En fait, un an c'est rien. Il faut ce temps là pour apprendre à assurer un minimum sur le terrain et ensuite, une fois que tu sais ce que tu fais, tu t'en vas. “







Son retour est accompagné de grave troubles post-traumatiques, il souffre comme de nombreux vétérans et pourtant il ne bénéficiera d'aucun suivi médical ni psychologique.


Il retrouve Emily avec qui il plonge dans la drogue qui ravage le Midwest. 
Un addiction qui ne les lâche pas et nécessite un paquet de fric, chaque jour. 



Pour faire face, il devient braqueur de banques.



.
 ” Nous nous sommes garés devant leWhole Foods. J'avais vue sur la banque. J'avais un flingue. Ce n'était pas mon flingue. Je ne sais plus qui me l'avait donné. Un truc marrant à propos des flingues. Si on sait que tu as l'habitude de faire des braquages, les gens te filent des flingues. C'est un peu comme financer des missionnaires. “ 







Ce que j'en dis :


Le récit de Nico Walker est si je peux me le permettre " La cerise sur le drapeau " 
Dès les premières pages, les mots de l'auteur nous emprisonnent pour ne nous libérer qu'à la dernière page, en nous laissant des souvenirs emplis d'une multitude d'émotions qui vont de la compassion, en passant par la colère et la rage avec une bonne dose de tendresse pour cet homme toujours en détention à la prison d'Ashland dans le Kentucky. 


À travers cet autobiographie romancée, Nico nous livre son histoire et se délivre de tout ce qui l'enchaîne à ses souvenirs parfois douloureux qui l'ont conduit en détention.


Étudiant il tombe amoureux puis se laisse embringuer par l'armée. 




” C'était la première semaine de l'année 2005 et ça faisait déjà quelques temps qu'aux infos on parlait de mômes envoyés sur le terrain, qui se faisaient buter ou mutiler, si bien que Kelly et consorts avaient du mal à recruter assez de mômes. Mais voilà que je me pointais la gueule enfarinée, et c'était trop facile ; grâce à moi, il avait gagné sa journée. “ 





Trop jeune pour être autorisé à franchir la porte d'un bar pour boire de l'alcool mais suffisamment pour partir à la guerre... 
Allez comprendre !


Pendant onze mois, il effectuera pas moins de 250 sorties en patrouille dont il sera décoré pour sa bravoure.

Mais il reviendra en vrac, livré à lui-même, avant de finir héroïnomane puis braqueur de banque.


Une confession hallucinante, souvent irrévérencieuse, d'un réalisme cru lorsqu'il nous parle de la guerre, tellement absurde et terrifiante, une expérience absolument révoltante pour ces jeunes si mal préparés à cette violence.



C'est le genre de récit qui va diviser les troupes, une œuvre littéraire qui a franchi les barreaux d'une prison pour libérer un écrivain avant sa sortie par la grande porte qu'il n'aura pas besoin de défoncer. 
Un livre inoubliable, brut, noir, plein de rage, mais qui ne manque ni d'amour ni d'humour. 


C'est trash, osé, courageux, ça parle de sexe, de drogue, de guerre, de criminalité c'est l'histoire d'un jeune trou du cul, coupable d'avoir aimé trop vite, trop fort, avant de se brûler les ailes en Irak pour finir derrière les barreaux après une descente dans l'enfer de la drogue et quelques braquages assez gonflés, et qui réussit grâce à son courage et aux soutiens d'éditeurs à nous écrire un putain de chef-d'œuvre. 


Cherry , la cerise sur le drapeau à découvrir absolument.


Souhaitons sa sortie de prison aussi triomphante que ce récit qui a conquis l'Amérique, et poursuit merveilleusement son chemin en France grâce à la persévérance d' Aurélien Masson toujours à l'affût de monuments littéraires hors normes. 





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Cherry

Avant toute chose, il faut situer le contexte. L’auteur est en prison, il doit en sortir en 2020 c’est-à-dire très prochainement. Il a fait la guerre en Irak, il s’est drogué à outrance, il a braqué quelques banques pour acheter son héroïne et pourtant il précise au début du livre :



Ce livre est une œuvre de fiction.



Ces choses-là n’ont jamais eu lieu.



Ces gens n’ont jamais existé.



Et bien sûr, on sourit. Parce qu’évidemment il nous fait un clin d’œil.



Le narrateur est raide dingue d’’Emily, mais il s’engage tout de même dans l’armée et il va passer un an en Irak. Vous imaginez ce que cela peut faire sur un homme ? Sur un homme déjà fragile, déjà drogué, mal dans sa peau et mal dans sa vie. Et bien, c’est pas joli, joli.



Quand il va rentrer aux Etats-Unis, il sombrera totalement, une descente aux enfers sans pause pour respirer, une vraie chute, en compagnie de son amie toxique, l’héroïne, et de sa copine Emily qui ne va pas mieux que lui. Pour financer sa dope, il braquera des banques, c’est d’ailleurs sur cette image (son arrestation lors du dernier braquage) que le roman commence.



Suite aux remerciements de l’auteur, je dirais que le narrateur est un trou du cul mais qu’il m’a plu, ou tout au moins, qu’il m’a émue. Mais je vais développer.



Ce personnage principal possède tous les atouts pour être détesté : il a des accès de violence, il n’est ni bon ni mauvais, juste un pauvre type qui essaie tant bien que mal de survivre, il n’est pas toujours cool avec sa copine, ni avec les femmes en général. Mais comme il ne se donne jamais le beau rôle, et bien il arrive à nous émouvoir. Il parvient, grâce à une froide ironie, à nous faire passer la pilule, à accepter de lire un roman sur un type pas plus sympathique que ça.



Ce personnage s’est enrôlé dans la drogue comme il s’est enrôlé dans l’armée. Ca l’a vite saisi ! Et il nous raconte tout ça avec son langage de jeune drogué, un langage bien familier, bien cru. Et c’est là que je tique un peu. Les romans noirs, sombres, glauques, j’aime ça, c’est ma came, c’est mon moteur. Les fins tragiques, pessimistes, avec bien peu d’espoir, j’aime ça aussi. Le langage cru, familier, ne me gêne pas, sauf… quand ça envahit les pages, que ça les noircit tellement qu’on aimerait parfois une petite phrase bien tournée, bien poétique, un truc qui claque mais sans « fuck ». Heureusement, il y en a, et surtout dans la dernière partie, celle qui décrit sa vie de drogué, son retour placé sous le signe de l’héroïne. D’ailleurs, c’est ma partie préférée. Parce que dans la partie en Irak, j’ai eu l’impression de tourner en rond, d’entendre toujours la même musique avec des officiers qui beuglent genre Full metal jacket et j’avoue que j’ai parfois été agacée et soûlée.



Et pourtant, paradoxalement, j’ai aimé suivre ce narrateur, j’ai aimé reprendre mon livre et me replonger la tête dans la mouise. Il m’a bien eu, en fait, ce petit jeune. Son récit est très visuel, on s’y croirait, il nous parle vrai, authentique, sans langue de bois, il nous parle brut. Et du coup, il nous dit des tas de choses bien pessimistes sur l’Amérique et sur la façon qu’elle a de gérer ses jeunes soldats rentrés d’une zone de guerre où ils ont vécu le pire. Les « fucking » dialogues sonnent très justes tellement ils sont réels mais ils sont un peu trop redondants. Le roman m’a percutée, dérangée, exaspérée mais aussi puissamment marquée. C’est en cela qu’il est réussi.



Roman d’amour mais aussi sur le sexe, ce mec-là ne fait pas l’amour, il baise, roman sur la mort, roman sur l’absurdité de la guerre, roman sur l’aliénation causée par la drogue. Et finalement roman qui termine sur une note d’espoir, celui d’un écrivain en puissance qui a transformé son enfermement en une explosion créative.
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Cherry

Un texte glauque, désespéré, toxique, sans issue. Le style est brutal. Pas de chichi, tout est décrit sans complaisance mais avec une forme de naïveté et une précision qui file la nausée. L’écriture, sèche, elliptique, ne s’embarrasse pas de fioritures. Les dialogues claquent avec un réalisme ravageur et les personnages secondaires sont croqués avec une attention qui force le respect.

Roman de guerre, roman d’amour et roman sur l’addiction, Cherry est une énorme claque dans la gueule de l’Amérique. C’est un roman de l’échec, échec personnel, échec d'un pays incapable de sauver ses enfants après les avoir envoyés au casse-pipe dans un inextricable bourbier et qui finit par les enfermer plutôt que de leur tendre la main. Un texte incroyable de sincérité, qui ne tourne jamais au pathos ou à l’enjolivement. Magistral !


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Cherry

Nico m'a arraché le coeur avec sa vie dans Cherry.



Il la raconte avec une forme d'humour grinçant, j'ai le sentiment en lisant ses lignes qu'il s'est désincarné et qu'il s'observe vivre, il se raconte comme s'il était le passager clandestin de sa propre vie, avec un oeil clinique, comme un observateur désabusé et presque indifférent.



Il glisse le long de la pente, il ne semble pas avoir de prises pour se raccrocher à un destin quelconque si ce n'est celui qui l'auto détruit.



Il ne conçoit pas d'avenir si ce n'est le prochain shoot, il ne considère pas que sa vie a une valeur, il est perdu, il est très jeune.



Ses lignes m'ont donné envie de lui tendre la main.



C'est un très beau livre, j'espère que Nico pourra se refaire quand il sortira de prison, la prison qui fut la réponse de son pays à son désespoir post guerre d'Irak, guerre sans sens ni buts, machine à tuer des hommes et à détruire des vies.
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Cherry



Cherry.

Nico WALKER



Tout d’abord je dois vous dire qu’au moment où l’auteur écrivait ce livre (en 2019), il était encore en prison (pour braquage et possession de drogues) et qu’il devait en sortir en 2020.

Ce livre est l’histoire du gâchis de la vie du personnage principal.

Jeune homme sans histoire de la classe moyenne américaine post 11 septembre.

Après des études sans particularités il rencontre l’amour de sa vie : Emily.

Il y croit, il le veut et évidemment lorsqu’elle le quitte le monde s’effondre.

Alors il a une lumineuse idée : il s’engage dans l’armée des États Unis d’Amérique et il est envoyé en Irak où le quotidien se résume à 3 choses : enfoncer des portes, regarder youporn et se droguer.

D’ailleurs à son retour il retrouvera une Emily aussi toxico que lui.

Et leur quotidien, leur quête de toutes les heures ne sera plus qu’une course à la dose (tout ce qui se gobe, se sniffe, se broie, s’injecte) les amenant à devoir trouver de l’argent pour acheter la drogue qui les fera tenir jusqu’à la dose d’après.

Un abysse de dépendance et de déchéance en somme…

Un roman vibrant d’urgence et de frénésie.

J’ai été très étonnée de lire la façon dont ces toxicos se parlent entre eux « Il me faut un 80, donne moi un 400 » il s’agit en fait de grammes ou milligrammes de médicaments ou drogue.

La construction circulaire de ce roman est quelque chose que j’aime beaucoup.

Malgré quelques passages un peu longs j’ai bien aimé cette histoire largement inspirée de la vie de son auteur.









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Cherry

Nico Walker restitue l’atmosphère de la guerre ou la dépendance aux drogues dans ce roman sombre, à l'écriture unique qui sonne juste du début à la fin. Pendant un long séjour en prison suite à plusieurs braquages de banque, l'auteur est contacté par un journaliste qui souhaite qu'il écrive un bouquin. Inspiré de sa vie dans laquelle l'auteur est parti faire la guerre en Irak pendant onze mois, "Cherry" dresse le portrait d'un jeune soldat enrôlé pour partir en Irak. Un troufion assez détestable à certains moments et plutôt attachant à d'autres. On suit l'arrivée dans les études de son personnage avant de le suivre lors de ses classes dans l'armée. Il part ensuite sur le front en Irak, en tant que médic, pour aider ses pairs avec ses petites compétences et surtout pour voir ses collègues mourir dans le pire des cas. On suit les pensées de ce personnage torturé qui avec une lucidité désarmante décrit l'horreur de la guerre, l'attente insupportable sur le front. Mais aussi les traumas qui en découlent ou son rapport aux drogues compliqué, que ce soit avant son départ pour l'Irak ou à son retour. "Cherry" est un roman qui sonne le lecteur dès les premières pages, une lecture marquante.
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Cherry

Alors que la majorité des critiques des copinautes de blogs ou de Babélio étaient positives, je m'attendais à passer un excellent moment littéraire avec ce roman.



Tous les voyants étaient aux verts et le voyage s'annonçait sous les meilleurs augures et auspices.



Hélas, il n'en a pas été de la sorte... Je m'y suis perdue, je n'ai pas vibré comme je le pensais, le style d'écriture de l'auteur ne m'a pas emporté, bref, une lecture catastrophe qui s'est terminée par des sauts de pages, des soupirs...



15 jours après l'avoir lu, il ne me reste que des souvenirs brumeux et la sensation d'un ennui profond.



J'aurais aimé l'apprécier mais je suis passée à côté. Dommage.



Heureusement pour vous, la majorité a apprécié, donc, vous pourriez y trouver votre compte, contrairement à moi.

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Cherry

Premier roman très attendu, Cherry est à la hauteur de sa réputation et nous fait découvrir un auteur prometteur.



J'avais très envie de découvrir ce livre écrit par un jeune homme encore en prison aujourd'hui, un homme qui a fait des mauvais choix, un homme qui a suivi une route pavée d'embûches alors que rien ne pouvait l'y inciter.



J'ai adoré les trois quarts du livre : un ton direct et vrai, un narrateur intéressant voire attachant malgré quelques moments où il peut se révéler vraiment antipathique. Voici le portrait de toute une génération, une génération à la dérive, perdue. Au travers des mots, des pensées du personnage central le lecteur va découvrir -notamment- la guerre, cette guerre où les héros sont les survivants, où les traumatismes du retour seront omniprésents, où l'esprit ne survit pas complètement. Il y a l'avant : l'amour passionnel et la naïveté, il y a l'après : la plongée dans la drogue, les relations malsaines et le désespoir.



J'ai lu ce livre en une seule après-midi, passionnée par le parcours de ce protagoniste, par sa faculté à analyser sa vie, ses choix sans jamais mettre la faute sur quelqu'un d'autre, en assumant qui il est et ce qu'il a fait (souvent par amour).



Si j'ai aimé les trois quarts du livre, j'ai eu plus de mal à partir de la cinquième partie qui est consacrée uniquement à la drogue. Je n'arrivais plus du tout à ressentir de l'empathie pour le personnage central ni pour sa compagne, tout était focalisé sur comment trouver de l'argent pour le prochain gramme de drogue. C'était une fin de lecture assez étouffante, j'avais l'impression d'être autant dans l'urgence que ces jeunes drogués en manque, c'était très bien retranscrit mais pas forcément agréable à lire, plutôt déstabilisant.



En définitive, une très bonne lecture dans l'ensemble même si j'ai eu plus du mal sur les deux dernières parties.



Ce livre est un des conseils de lecture de l'été de la librairie Fiers de lettres (Montpellier) !
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Cherry

Ecriture simple mais percutante ! Certains passages paraissent un peu redondants, notamment les passages où il est soldat, mais Nico Walker écrit comme il parle, j'imagine... et il a écrit ce livre en prison. Et je trouve la description des ravages de l'accoutumance aux drogues et de l'état de manque vraiment précis (on sent que c'est hélas du vécu) et du coup, dissuasifs.
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Cherry

Écrit par un américain pour les américains. A base de fuck et d'héroïne le récit de Nico Walker retrace son amour pour Emily, son engagement dans l'armée américaine (il partira en Irak). A son retour il sombre dans la drogue et se trouve forcé de braquer des banques pour se procurer encore plus d'héroïne pour Emily et lui. Ce qui donne une lecture particulière à ce récit c'est que Nico Walker purge une peine de prison et qu'il sortira en 2020. C'est son histoire, écrite en cellule. Il arrive à nous placer au cœur de sa caserne, de sa dépendance, de son regard. Il y a des passages très drôles, d'autres assez effarants de cette guerre inutile mais toujours sans pathos et même s'il se considère comme une merde il ne se pose pas en victime. Pas le livre de l'année pour moi mais je m'y suis plongé et je dois dire que je me suis attachée à ce (pauvre) Nico.

J'espère qu'il y aura un autre récit : celui de ses années de prison.

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Cherry

Un livre étonnant. Simple de part l'écriture mais puissant par le sujet et la mise en œuvre.
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Cherry

Je n'ai pas été "emporté" par ce livre, cette histoire, ce destin. Sur les écrits de prison, sur l'addiction aux drogues et leurs effets dévastateurs, sur les guerres et leurs ravages, j'ai des impressions de déjà lu, avec plus d'intensité (pas de sensationnalisme), de remise en cause, d'avoir été bousculé.

Ca m'a paru long, très, trop long. Je suis allé jusqu'au bout "par devoir". Si ça a eu beaucoup de succès, raté pour moi.
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Cherry

C’est en tout cas un livre très fort [...] Nico Walker écrit l’horreur et la joie sur le même ton, sans adjectifs mais avec la précision d’un reporter qui montre ce qu’il voit et, de temps en temps, confie ce qu’il ressent.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Cherry

Me voilà très partagée en refermant le livre de Nico. À la fois Cherry a su m’intéresser, me toucher et en même temps, j’ai ressenti beaucoup de longueurs. Des anecdotes égrenées tout au long du livre, qui donnent une continuité et permet une analyse mais parfois très répétitifs. Il n’était pas question de l’arrêter en cours de route mais j’étais pressée de le terminer pour passer à autre chose.



Nico n’est pas un écrivain, néanmoins on apprécie l’authenticité de l’écriture.
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Cherry

Traumatisé par sa guerre en Irak, un jeune Américain sombre dans la drogue et la délinquance. Une histoire écrite en prison.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Cherry

Il a écrit en prison Cherry, sur sa propre histoire, un premier roman très fort, dans lequel il écrit l’horreur et la joie sur le même ton avec la précision d’un reporter.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

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