Ma vie dans les morgues m'a appris une chose : croire en Dieu ne préserve pas d'avoir peur de la mort. Et si l'on croit dur comme fer aux châtiments de l'enfer, le religion ne fait qu'accentuer les angoisses et les névroses. Tous et toutes, à l'approche du grand saut dans le vide, retournent peureusement se réfugier dans les croyances qui ont bercé leur enfance. Il n'y a que les candidats au suicide qui acceptent cette loi implacable de la nature : la vie a un début, certes, mais surtout une fin. Je l'ai lu dans les yeux vitreux de vos aïeux : il n'y a pas de portail qui s'ouvre vers un monde meilleur, une autre chance dans une dimension parallèle, un vaste hall rempli de vikings ivres ou je ne sais quelle fantaisie. L'esprit et la conscience s'éteignent. Votre souvenir survivra quelques années dans les esprits de ceux qui vous ont admiré, aimé ou haï, puis plus personne n'évoquera votre nom...à moins d'avoir gravé votre empreinte dans la mémoire collective par l'ampleur des horreurs dont vous vous êtes rendu coupable.
Il est plutôt ironique que le tueur en série le plus prolifique de la Russie soit un ancien policier. Après son arrestation le 23 juin 2012, l'un de ses anciens collègues a très bien résumé son avantage par rapport à d'autres prédateurs moins expérimentés : "Il était tenu au courant de l'enquête sur ses propres meurtres et a habilement effacé toutes traces de ses activités."
Page 233. Mikhail Popkov, "Le loup-garou de Sibérie".
-Tu veux recommencer ?
Ma question ressemble à une proposition.
-Non, j'ai trop peur. Je ne peux pas. Je ne peux plus. Cette partie de moi, je la canalise grâce à la domination. Mais je ne veux plus replonger dans les ténèbres. Elles me font peur. Elles me terrifient.
J'ai regardé le sol sans rien dire. Je l'entends à peine quand elle me dit :
-Tu sais, Nicolas, il vaut mieux qu'on ne se voit plus. Tu n'as aucune limite. Je ne veux pas retourner en psychiatrie. Tu m'entraînes vers le bas.
Je suis le Tyler Durden de Poissy, ce petit caillou qui s'immisce dans les gros rouages du système. Ce sera là le début d'un credo que je poursuivrai toute ma carrière en tant qu'artiste peintre, écrivain ou éditeur. Ma vie et mon oeuvre sont un perpétuel crime contre l'humanité, sur laquelle je vomis mon mépris au travers de peintures de victimes de crimes sexuels, de manuels de magie noire incitant le lecteur à jeter des sorts de mort à ses voisins ou, bien plus tard, en concevant des godemichés en forme de fémur.
Très original... Nicolas Castelaux est le meilleur dans le domaine ^^