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Les déraisons de Odile d' Outremont
- Flaubert disait, et j’aime beaucoup Flaubert : « Rien n’est sérieux en ce bas monde que le rire. »
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Les déraisons de Odile d' Outremont
- Flaubert disait, et j’aime beaucoup Flaubert : « Rien n’est sérieux en ce bas monde que le rire. »
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Les déraisons de Odile d' Outremont
–Qu’avez-vous fait pendant un an si vous n’alliez plus au bureau Monsieur Bergen ? –Oh. Cette question met Adrien en joie. –Nous dansions, ma femme et moi, Monsieur le juge. –Vous dansiez ? Vous avez dansé pendant un an ? ! –Quand elle en avait la force physique, acquiesce Adrien. –Et c’est pour cette raison que vous avez renoncé à aller travailler ? –Vous en connaissez une meilleure ? |
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Baïkonour de Odile d' Outremont
Un jour, l’esprit tout entier est dévolu à quelqu’un ou quelque chose, et l’autre, tout se perd. Sont tombées avec moi les reliques autant que les racines les plus profondes, il ne reste plus aucun espace ni pour la mémoire ni pour ses espoirs.
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Les déraisons de Odile d' Outremont
Même si je le voulais, je ne saurais pas où aller chercher les larmes. Je pleure pour les autres. Pour moi, j'invente. (p62)
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Les déraisons de Odile d' Outremont
À l’aube, le lendemain, Louise se leva d’un bond, saisit le visage d’Adrien à pleines mains et l’embrassa avec force. Elle fonctionnait parfois avec agressivité, c’était une manière d’imposer aux traces laissées dans son sillage de demeurer vivaces, sa façon maladroite de se rappeler à lui. Elle annonça une fois debout comme on déclame un poème : – Aujourd’hui, journée en O ! – Encore? – Bon dodo? – Ramollo. Et toi mon angelot? – Oui ! Excitée par ma première chimio! Et voilà, malgré la nuit sans fermer l’œil, malgré le poids de l’anxiété, elle le ramassait comme le sucre en poudre dans une petite cuillère, il n’y avait plus qu’à embrayer, c’était presque une obligation morale: on ne laisse personne seul avec une telle quantité de bonne volonté. – T’es dingo... Il l’embrassa. – Je t’accompagne à l’hosto. Louise se cabra, licorne grognon, gamine indignée. – Tu vas au bureau! – No... – So ! Une heure plus tard, à l’arrêt de bus, Adrien profita des dernières hésitations de la porte pour s’embarquer à bord. + Lire la suite |
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Baïkonour de Odile d' Outremont
Elle parle, elle parle, elle ne dit pas grand chose, elle dit juste : — Je suis marin-pêcheur, enfin marin-pêcheuse plutôt. La phrase est courte, mais Marcus a l’impression qu’en deux secondes, elle vient de tout révéler. Il l’observe, la marin-pêcheuse, les mains plantées dans ses poches, elle porte sa tête comme un trophée, bien droite, elle regarde loin devant, les yeux grands ouverts. Il y a quelque chose d’une victoire dans ce corps qui va chercher vers le ciel. |
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Les déraisons de Odile d' Outremont
Adrien a toujours évité de se poser cette question. Et si Louise n’avait été séduite pas rien chez lui? Peut-être l’a-t-elle aimé pour une raison que si trouve n’en être aucune. Juste parce que l’aimer, c’était pile l’endroit où se trouver, le point entouré sur la carte de Louise, le millimètre carré où s’enfonce la fléchette lancée sur la cible. Ou peut-être l’a-t-elle aimé instinctivement. Sans hiérarchie de pourquoi ou de parce que. À l’animale. On se flaire sans réaliser que, déjà, la chimie opère. La matière de l’un reconnaît celle de l’autre, elles se conviennent à tel point qu’elles veulent fusionner instantanément, lobant par ce système primitif toute forme de réflexion. Ta gueule! Tu penseras plus tard. À l’instant précis du coup de foudre, la dopamine, l’ocytocine, l’adrénaline et la vasopressine insultent copieusement le cerveau.
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Baïkonour de Odile d' Outremont
Personne ne ressuscite personne. Il se serait réveillé avec ou sans moi. Il n'y a pas, il n'y a jamais de miracle, il n'y a que des vivants ou des morts. Les morts on les enterre, les vivants on en prend soin.
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Baïkonour de Odile d' Outremont
À dix-huit ans, le bac en poche, Marcus prit la route de Paris. Pendant trois ans, il avait accumulé un pécule estimable à force de s’user à d’innombrables petits boulots. Chaque jour de vacances y passait. Il s’offrit une formation d’ouvrier de chantier et rapidement se spécialisa. Par nécessité viscérale de changer enfin de perspective, Marcus Bogat devint grutier.
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Il s'agit de choisir le titre le plus hargneux, ils sont tous en librairie :