"- Etes-vous ici pour affaires ?
- Heureusement, non. En touriste."
Ce seul mot suffit à évoquer des souvenirs dont il se serait bien passé. Il se rappela tous ces autres aéroports, avec leur police des frontières, leurs douaniers ; il se rappela les bagages ; il se rappela les flics en civil, les agents planqués derrière les journaux et des fois c'était lui qui en tenait un, restant assis pendant des heures dans un hall d'aérogare à attendre un contact qui parfois n'apparaissait jamais. L'aéroport de Franckfort, l'une des grandes plaques tournantes de l'Europe et l'une des plus laides, l'avait accueilli bien souvent.
Je suis assise en face du meilleur amant que j'aie jamais eu et nous discutons de choses qui n'existent plus pour moi. C'est un peu comme si je parlais de mes rêves.
Est-ce que cette spirale infernale du pouvoir risque de nous jouer des tours, à nous aussi ?
Je pense à ce que je m'apprête à lui faire, et je me demande si je serai capable de vivre avec ce poids sur les épaules, alors même que toute mon entreprise a pour but d'assurer ma survie, justement.
Peut-être sommes-nous plus transparents aux yeux de quelqu'un qui ne sait rien de nous. Peut-être les inconnus sont-ils nos meilleurs amis.
[...] Nous sommes parfois confrontés à des moments inexplicables de notre passé qui nous pourrissent la vie jusqu'à nous ne puissions plus fonctionner. Si nous trouvons une explication cependant ...
- J'ignorais que les officiers du Ministère faisaient dans la psychologie, camarade Sev.
Brano sourit - vraiment.