Citations de Olen Steinhauer (46)
Tu penses avoir compris ce qu'est l'amour , t'as vécu des liaisons passionnées , mis ton coeur à nu, fait des projets de vie commune ... Mais ce dont je te parle n'a rien à voir . Il n'est pas question d' ego . C'est naturel . C'est ...
Elle hésite un instant , cherche le terme adéquat .
- ... c'est absolu . A côté , le sentiment amoureux est juste mignonnet , la passion un simple jeu , les aspirations personnelles négligeables . L'amour maternel est plus grand que tout .
- Vas-y , je t'écoute . je suis toute à toi .
- Si seulement ...
- Tu devrais t'autoriser l'échec .
- Pardon?
- Les gens se définissent moins par leurs succès que par les échecs qui les ont amenés là où ils en sont .
- Pas de risques, pas de victoire .
Il secoue la tête , puis s'arrête près d'un réverbère et me dévisage avec attention.
- Non , Cee . Pas de risques, pas d'échec . Or , sans échec , tu n'es pas vraiment humain . Tu te contentes de flotter à la surface de la vie .
- Tout a changé , tu sais . Aujourd'hui , les gens se font une fausse idée de la quête du bonheur . Ils s'imaginent que c'est un droit .
Quand un homme vous veut vraiment , au point de patienter des mois dans les coulisses pendant que vous tentez des expériences avec d'autres , vous ne pouvez pas vous empêcher de vous intéresser à lui .
C'est montré dans les films, écrit dans les livres... Être parent, c'est un boulot de quarante heures par semaine, et autant en heures supplémentaires.
L'information, c'est ça aujourd'hui : du spectacle. Résultat ? Une population abrutie, qui ne s'implique pas. Et, attention, je ne te parle pas seulement des masses, mais aussi des élites. C'est l'abêtissement général.
On se sent toujours plus seul dans un paysage sublime, je l'ai déjà remarqué. Peut-être tout simplement parce qu'on ne peut partager avec personne l'émotion suscitée par la beauté de la nature ? Je ne sais pas.
- Elle était un peu...excessive , non ?
- Et scientologue , en plus .[...]
Elle voulait absolument atteindre l'état de Thétan Opérant . Je l'ai croisée il y a quelques semaines , elle m'a expliqué qu'elle avait accédé au niveau du Mur de Feu . Bah , aujourd'hui , j'imagine qu'elle communie avec les extraterrestres ....
Il ne pensait pas au suicide, mais à la Grande Voix, la chose dont sa mère parlait avec lui, quand, à l'occasion, elle venait lui rendre visite tard dans sa chambre quand il était enfant, dans les années soixante-dix, en Caroline du Nord.
"Observe les gens, lui disait-elle, et regarde ce qui les guide. Des petites voix : la télévision, les politiciens, les prêtres, l'argent. Ca, ce sont les petites voix et elles recouvrent la seule grande voix que nous ayons tous. Mais écoute-moi bien : ces petites voix ne veulent rien dire. Elles ne font que nous tromper. Tu comprends ?"
Quand on devient parent, les priorités changent radicalement. On doit s'occuper de sa santé et de ses conditions de vie en gardant à l'esprit un nouvel impératif : être présent pour les protéger du monde. Il ne s'agit plus seulement de vivre bien maintenant, mais de vivre bien le plus longtemps possible. Les problèmes doivent être affrontés sans détour, et les menaces définitivement neutralisées.
- Tu devrais t'autoriser l'échec.
- Pardon ?
- Les gens se définissent moins par leurs succès que par les échecs qui les ont amenés là où ils en sont.
- Pas de risques, pas de victoire.
- Etre parents , c'est un boulot de quarante heures par semaine, et autant en heure supplémentaires . Je ne me souviens même plus de la dernière fois où on a mis les pieds au cinéma , Drew et moi .
Elle a dit "on ". C'est "on" maintenant .
" La mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique ."
Staline .
Quand on devient parent, les priorités changent radicalement. On doit s'occuper de sa santé et de ses conditions de vie en gardant à l'esprit un nouvel impératif : être présent pour les protéger du monde. Il ne s'agit plus seulement de vivre bien maintenant, mais de vivre bien le plus longtemps possible.
Les attentes sont la source de la détresse humaine.
Ça peut paraître absurde, et pourtant... Peut-être sommes-nous plus transparents aux yeux de quelqu'un qui ne sait rien de nous. Peut-être les inconnus sont-ils nos meilleurs amis.
Emil ne leur avait adressé la parole qu’une seule fois depuis son arrivée. Un type de vingt-deux ans dans un costume trop raide, un sourire bête et timide collé sur sa figure pâle : un écolier blond parmi ces sombres vétérans.
– Je m’appelle Emil Brod et c’est mon premier jour à la Criminelle.
Dans les films et les livres d'espionnage, les objectifs étaient toujours limpides. L'enregistrement d'une conversation prouvait quelque fait important ; un homme détenait les réponses à certaines questions précises. Ces histoires étaient plaisantes du fait même de leur simplicité. La vérité était qu'on avançait que rarement, sinon jamais, en ligne droite dans le renseignement. Les faits s'accumulaient, inutiles le plus souvent, certains ayant un rapport, d'autres non. Il fallait de la patience et un oeil entraîné pour identifier lequel garder, lequel rejeter. Angela avait ce genre de flair. Il ignorait s'il le possédait.
Ils le firent descendre au 36, boulevard Yalta.
Ilse prit à rêver des méthodes d'interrogatoire des Autrichiens, quand ils l'attachèrent à une chaise droite, au milieu de la cellule en béton, puis coupèrent la lumière.