Programme d'entrainement [ à la course à pied ]
04/08 : 1 km x ( Août n'est vraiment pas le mois pour commencer à courir. auréoles de suieur incontrôlables.)
10/09 2 km x ( En fait, ça ne fait pas tant que ça ! qui l'eût cru ? )
05/10 : 3 km x ( M'en tire T.B. Vive moi ! Je suis un être supérieur. Prosterne-toi devant moi, Usain. )
19/10 : 4 km x ( Pile devant le Burger King ! Coïncidence ?!?!)
Sally m'a aussi déclaré que dans ce magasin, on me donnerait de "bonnes astuces pour courir". La seule astuce que j'aimerais qu'on me donne, moi, c'est "Ne cours pas".
Mon premier sentiment, c’est l’horreur. Je ne sais même pas qui est ce type qui détient mon journal. Mon journal intime et ma liste ! Qu’a-t-il lu ? Pourquoi veut-il me revoir ? Qu’est-ce qu’il cherche ?
Le second sentiment, c’est la colère qui m’assiège le cœur comme un incendie. Cet homme m’a menti. Je croyais qu’il me trouvait sympa, mais je ne sais même pas sa véritable identité.
Le troisième, c’est l’angoisse. Le pire de tous, le plus dur à contrôler.
Cette seule pensée déclenche l’attaque de panique. De plus en plus oppressée, je cligne des yeux à toute vitesse pour essayer de retrouver une vision claire. Je tente de m’humecter la bouche et de respirer par le ventre, mais mon souffle peine à circuler dans mon corps contracté d’angoisse. Je fuis toujours les conflits. Je ne me dispute jamais avec personne. J’ai des limites bien définies qui me donnent un sentiment de sécurité, des limites dont je ne m’écarte jamais.
Ça me déprime de penser que je suis revenue vivre chez mes parents. Dans les faits, ça n’est pas du tout désagréable, mais ce qui me tue, c’est que j’avais enfin réussi à quitter le nid ! J’avais trouvé un job toute seule, j’avais fait mon trou, bref, je menais ma barque. J’avais enfin l’impression d’aller de l’avant.
Amy m’a demandé ce que je comptais faire maintenant, mais je n’ai pas de réponse à lui donner. Dessiner, c’est tout ce qui m’intéresse, c’est la seule chose que je sache faire. J’étais si heureuse quand j’ai décroché ce poste chez Lemons…
Cette pensée me donne un coup à l’estomac.
Je secoue la tête. Ne pense pas à ça. Pense à autre chose.
Je prends une profonde inspiration.
Je n’arrive pas à croire que je me suis fait virer.
Amy a toujours été la plus jolie de nous deux. Comme si, étant l’aînée, elle avait pris les meilleurs gènes de nos parents, ne me laissant que les restes. Elle a un visage en forme de cœur, une petite bouche en fleur et de grands yeux allongés. Ses cheveux châtains balaient son front et ondulent jusqu’à ses reins. Quelques taches de rousseur parsèment son nez, toutes identiques. Elle se ronge pensivement un ongle, puis se redresse soudain en inspirant un grand coup.
Mon Dieu, qu’ai-je fait ? Qu’ai-je déclenché ? Vais-je devoir témoigner à la barre ? Jurer la main sur la Bible de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ?
Est-ce ainsi que commencent les procès pour escroquerie ? Vais-je aller en prison ?
C’est l’horreur. Mon cœur ne peut en supporter davantage. Je préfère encore que Sally vienne habiter chez moi. Putain ! J’opterais même pour des lits superposés.
Les criminels et les tordus, ça rôde la nuit, pas aux aurores. Tout le monde sait ça. C’est même un des fondamentaux chez l’être humain. De toute façon, si jamais je croise un tueur en série, j’ai la tenue idéale pour prendre mes jambes à mon cou. Et toc !
Enfin, à moins qu’il me tombe dessus à la fin de ma séance, une fois que je serai bien crevée, à la limite du coma. Ce serait même le moment idéal pour m’enlever.
C’est une maladie qui touche les nerfs. C’est lié à un dysfonctionnement du système immunitaire. Ensuite, chaque cas est différent : chez certaines personnes, ce n’est pas très gênant. La maladie endommage la gaine qui protège les nerfs, du coup ça affecte la capacité du corps à réagir aux messages que lui envoie le cerveau. Ça…
Comment font les détectives privés pour monter ce genre de combine au quotidien ? OK, ils ne font pas tout à fait ça. Et puis, les détectives privés ont un flingue et un couteau suisse, eux. Tandis que moi, la seule arme que je puisse brandir, c’est ma lime à ongles émoussée, en priant pour que Jack ne me provoque pas en duel.
La liste de toutes les choses que je voulais vivre avant d’avoir trente ans. C’était un mélange de trucs que j’avais entendus à la radio ou que j’avais vus sur Internet et j’avais commencé à les cocher petit à petit. Je voulais simplement faire toutes les expériences possibles avant trente ans.