Citations de Olivier Delagrange (21)
j'étais monté à Paris avec le dessein de m'y faire un nom dans la peinture,je me devais d'accepter de pratiquer des travaux alimentaires.Il me fallait laisser le temps au temps.La difficulté de l'etre humain est de vouloir arriver avant de partir,de planter le drapeau au sommet de la montagne,avant que de l'avoir escaladée.A-t-on déjà vu un arbre pousser en quelques semaines? assurement non.La nature dont nous pourrions tirer avec avantage des enseignements est plus raisonnable.
Ne voulant pas passer pour un rustre, je tournai la tête et aperçus par la fenêtre le cortège de mes proches que j'abandonnais au profit de mes rêves de grandeur. Je leur fis un dernier signe de la main, avant de détourner définitivement le regard.
Entrevoyant les bienfaits à extirper de cette personne, je mis un mouchoir sur mon orgueil et me laissai conduire dans les boutiques les plus réputées de la capitale, à bord de son superbe cabriolet.
Ce fût un très agréable moment de lecture où j'ai découvert des personnages très attachants.
Une belle histoire qui se déroule dans un cadre géographique et historique très documenté.
Un roman vraiment bien rythmé qui permet de conserver une bonne dynamique tout au long des chapitres.
Ne suis-je pas qu'un "écrit-vain" sans pouvoir revendiquer quelque (h)auteur ?! Vais-je démontrer suffisamment de caractère pour faire assez bonne impression auprès d'un éditeur - disciple de Saint-Martin - pour qu'il consente à partager sa couverture avec moi ? " Je médite... M'éditera-t-il " ?
L'enfer sur terre existait. Elle l'apprit ce jour-là ! Noma : quatre simples lettres pour désigner cette maladie horrible qui frappe les enfants ! Ayant les sonorités d'une fragrance à la mode, et pourtant au pouvoir aussi tranchant que la lame d'une guillotine et qui lacère et tranche dans le vif de la peau poupine !
La vie lui avait fait un cadeau, elle devait le prendre comme il s'était présenté : avec bonheur et gourmandise ! Pourquoi tenir absolument et obstinément à faire de l'exceptionnel une sorte de routine, et vouloir forcer et tordre le bras à l'avenir ? Les miracles peuvent-ils être pluriels ?!
Petite, lis le. La lecture est un don extraordinaire. Avec elle tu ne seras jamais seule. Et quel titre ce roman ! Fais en ta devise Gisèle. Sache que le trésor après lequel beaucoup courent toute une existence se trouve tout simplement en eux ! c'est cela la vraie richesse ! de faire ce qui te rend heureux. Il n'y a rien de meilleur au monde.
Elle était affamée, de nourriture, de joie de vivre, de bonheur ! Le tout ensemble, dans l'ordre ou le désordre !
La misère était-elle abordable avec des mots ? Elle en doutait fortement. Qu'étaient-ils face au choc reçu ? Dérisoires ! Une goutte d'eau dans un océan de tourments et d'horreur ! A moins qu'on y soit plongé soi-même, ce qu'elle avait vécu était totalement inimaginable !
L'écriture ne s'apprend pas elle se travaille. Un bon article c'est avant tout un travail de forçat, enchaîné à sa table de souffrance, mais beaucoup n'y arrivent pas ! le talent c'est autre chose . Il vient en plus. Tu possèdes cette faculté rare, Gisèle, cultive-là.
Si je pratiquais la religion du dandysme, il en était indiscutablement le pape. Je recherchais le plaisir, lui l'avait érigé en mode de vie. Et si j'étais prêt à tout pour un bon mot, Wilde en avait fait sa marque de fabrique. Je n'avais pas en face de moi un adversaire, mais un orfèvre, un maître majuscule ! Pendant de longues secondes, sans prononcer un seul mot, tels deux grands fauves face à face, nous nous jaugeâmes, nous "reniflâmes" même, avant de décider s'il valait mieux nous affronter ou faire cause commune.
- Pourquoi ? Vous êtes comique troupier dans un cabaret ?
- Vous n'êtes pas très loin de la vérité, monsieur. Je suis journaliste.
Dès lors, ma seule richesse fut la compagnie de mes frères de galère, Evariste et Fédor, avec lesquels j'avais partie liée et je passais le plus clair de mon temps. Vécu à plusieurs, le malheur ne se réduit point et a même tendance à s'alourdir en cumulant les déconvenues respectives des uns et des autres, mais au moins, le temps passait-il un peu plus vite. Il valait mieux être trois fois rien, comme nous l'étions alors, qu'être plongé seul dans son désastre.
Tiens, moi, par exemple, j'ai déjà eu une dizaine d'accidents... et pas une égratignure ! dit-il en me gratifiant d'un large sourire. Ce n'est pas demain que je vais offrir ma carcasse à la "grande faucheuse" ! Et pourtant, une bohémienne rencontrée il y a plusieurs années, avant même que je mette le pied dans un aéroplane, m'a fait une terrible prédiction. Elle m'a vu tombant à une rapidité phénoménale contre une barrière à bord d'un engin qui tournait à toute vitesse. Troublante comparaison avec un avion muni d'une hélice, n'est-il pas vrai ?
J'étais fou d'elle ! Un visage d'ange et un tempérament de feu transparaissaient sous ce corps beau à faire se damner toutes les jeunes recrues d'un séminaire. La beauté du diable...
Celui-ci, d'une blondeur angélique, apparut en complet gris clair, gilet de piqué blanc et cravate bleue à pois : le chic à l'état pur. S'il était de taille moyenne, il était grand par sa distinction et sa prestance inouïes. Dès qu'il entra dans le vaste salon, tous se turent et se tournèrent dans sa direction. Les femmes le dévoraient du regard : le démon de la tentation les chatouillait-il au tréfonds de leur intimité, ou plus chastement, envisageaient-elles ce descendant de l'une des plus illustres familles de France pour leur fille ? Quoi qu'il en fût, Boni -ainsi que l'appelaient la plupart de la docte assistance- virevoltait de groupe en groupe et se mêlait aux conversations avec un charme stupéfiant. Une véritable coqueluche ! Il n'était pas simplement beau, sémillant e brillant : il était l'élégance et l'esprit personnifiés.
A sa place (je frissonne en écrivant ces mots),j'aurais tout fait pour contrarier le destin affreux duquel il n'était éloigné que de quelques misérables mètres. Tout tenté pour échapper au baiser de cette "veuve" dont les rayons naissants d'un pâle soleil projetaient une ombre inquiétante sur le pavé humide. Ruer dans les brancards. Risquer le tout pour le tout. Tenter de fuir l'irrémédiable. Espérer une calèche surgie de nulle part, sauter dedans et sauver sa peau sous le galop puissant de fiers destriers.
J'avais dépensé le pactole hérité de mon père. Je vivais misérablement en tirant le diable par la queue. Et j'allais devenir, à titre gracieux, le percepteur d'un chiffonnier. Joli tableau ! Qu'étaient mes rêves de grandeur devenus ? Que dirait ma famille si elle savait ? En vérité, j'étais heureux, car je venais de gagner un ami. Et cela n'avait pas de prix.
Je m'offris bientôt les joies d'une excursion en bateau-mouche sur la Seine. Je trouvais charmant de découvrir la capitale au fil de l'eau. Le fleuve, plutôt que de séparer la cité en deux, me faisait l'impression d'être la colonne vertébrale à partir de laquelle s'articulait ses différents quartiers. Chaque berge de la Seine m'offrait la silhouette des monuments qui faisaient Paris. Abasourdi par la force qui s'en dégageait, je contemplais, échouée sur l'île de la Cité, Notre-Dame dont l'espace entre les deux tours me fit s penser à la partie supérieure d'un "H" à la gloire d('Hugo. La lecture de "Notre-Dame de Paris" avait été un tel choc que je me surpris à être étonné de ne point apercevoir Quasimodo.