Citations de Pascale Leroy (39)
On ne se rend pas assez compte de la chance qu’on a. Autrefois, certains racontaient que chez de lointains ancêtres ce rituel était très différent. Le garçon devait montrer sa force et son habileté à la chasse, son endurance à la marche, ce qu’ils appelaient sa virilité. Ça avait l’air dur, presque violent, quand chez nous c’est joyeux, festif. Même si la copulation et le plaisir réclament aussi de l’endurance et de l’habileté, mais d’un autre genre.
Il faut toujours que tout le monde s’en mêle. Je suis pour que chacun s’exprime, pour la démocratie et l’égalité en somme, n’empêche que tout le monde n’est pas obligé de donner son avis tout le temps, d’autant que tout le monde n’a pas un avis passionnant sur tout.
Tout ce qui compte, c’est la chaleur humaine... Jamais couverture, aussi épaisse soit-elle, ne réchauffera mieux qu’un corps, peu importe qu’il soit d’homme ou de femme.
La place d’une mère est toujours près de son enfant, elle seule sait ce dont il a besoin et ce qu’il faut faire.
Réveille-toi, la grotte idéale n’existe pas ! Belle superficie, beaux volumes, nombreux espaces de stockage, luminosité, vue dégagée, proche de toutes les réserves en denrées de base... et puis quoi encore ? Impossible de trouver tous ces avantages réunis en un même lieu.
L’eau fraîche est le meilleur remède, et le plus efficace, pour calmer les écoulements trop abondants et les douleurs du bas-ventre. Toutes les femmes le savent et se refilent le truc de génération en génération, je l’ai appris de ma mère qui le tenait de sa mère et je l’ai déjà dit à ma Poupette.
Nous, les Néandertaliennes, nous devons toujours être fortes. La Nature nous a choisies pour porter les enfants et les mettre au monde, mais la vie nous enlève nos filles dès qu’elles sont en âge de se reproduire. C’est comme ça, on ne peut rien y faire.
Des ongles bien courts seraient plus faciles à nettoyer, sinon les pointes de bois, même petites et fines, ne vont pas assez loin ; c’est mieux que rien mais ce n’est pas impeccable.
Vu l’état de nos ongles, il y avait de quoi faire. Nous ne sommes pas plus regardants sur la beauté de nos mains que sur l’hygiène mais quand même, il y a des limites. Ce n’est pas parce que la peau est couverte de coupures et d’éraflures et la paume épaissie par la corne qu’on doit lâcher l’affaire. Et quand je regarde mes ongles, j’ai honte. Il n’y en a pas deux de la même longueur. Celui du grand doigt de la main droite s’est cassé très court, en comparaison les autres paraissent encore plus longs et plus sales.
Tu devrais tourner ta langue de serpent sept fois dans ta bouche avant de parler, ça t’éviterait de cracher un venin qui te déshonore. Tu n’es qu’un jeune insolent qui mériterait de passer la nuit dehors ! La fraîcheur te remettrait les idées en place.
— Peu importe, mes grosses narines me soufflent que j’ai raison. Et je n’ai pas besoin de voir sa tête pour savoir que le chasseur qui abandonne sa proie est un fou.
— Ou un handicapé, ce qui expliquerait qu’il n’a pas pu transporter l’animal. Donc il a besoin de notre aide...
Ce n’est pas parce qu’il est malade qu’il n’est pas dangereux !
Qui se querelle pour des broutilles brouille l’essentiel.
...c’est un mufle qui n’a même pas le bon goût de se présenter. Ce sont pourtant des choses qui se font quand on débarque à l’improviste chez des gens.
Nous ne sommes pourtant pas nés du dernier caprice de la Nature, et depuis le temps que nous sommes installés dans la région, nous connaissons toutes les espèces, mais pas d’ennemis. Il y a bien quelques prédateurs dont nous nous passerions volontiers, mais nous avons appris à les maintenir à distance et si nous ne sommes jamais à l’abri d’un de leurs mauvais coups, nous réussissons à éviter les gros drames. Pour le reste, nous n’avons pas à nous plaindre. Nous cohabitons en bonne intelligence avec tous, quels qu’ils soient.
Les jours passent mais le temps est court.
Ses bois ?!?!?! Il y aurait sur cette terre des créatures capables de tuer une bête juste pour lui prendre ses bois ? Ce n’est plus de la bêtise, c’est de la cruauté.
Ce renne tombé du ciel, ça semblait trop beau pour être vrai. Se donner la peine de chasser pour finalement abandonner la bête et en faire de la chair à hyènes... il faut être stupide. Et inconscient. Qui peut bien s’offrir le luxe de dédaigner de la bonne viande fraîche par les temps qui courent ? Quel gâchis.
La nature a beau être généreuse, ses réserves ne sont pas infinies et les plantes repoussent moins vite que nous ne les mangeons, du coup pour en trouver il faut parfois aller loin.