Pour Pat Conroy, ce livre représente « le livre qu’il était né pour écrire ».
Chez les Marines, le colonel Bull Meechum est un redoutable pilote de chasse. A la maison, c’est un père maltraitant, régissant sa famille comme on commanderait une troupe.On le surnomme le Grand Santini.
Dans ce roman autobiographique, Pat Conroy a changé les patronymes mais a conservé le surnom de vol de son père, qu’il s’était attribué d’après le nom d’un grand trapéziste. L’histoire est racontée à la troisième personne, à travers les yeux de Ben Meechum, le fils aîné, sur le point de fêter ses 18 ans. C’est un livre sur l’entrée dans l’âge adulte et Ben doit décider s’il perpétuera ou non le modèle de virilité incarné par son père. L’action se déroule dans une petite ville de Caroline du Sud en 1962, dans une ambiance de guerre froide et de ségrégation. La vie déracinée des familles de militaire, déménageant sans arrêt, y est bien dépeinte par Pat Conroy et Ben s’interroge sur le besoin de s’ancrer quelque part et de ressentir un sentiment d’appartenance.
Très belle, la mère de Ben est l’incarnation du Sud et entend bien élever son fils aîné comme un homme du Sud, par opposition à son père, originaire de Chicago et véhiculant les valeurs du Marine Corps.
C’est un roman à la structure très œdipienne dont les personnages sont complexes et ambivalents, ainsi que leurs relations.
Succès immédiat en librairie aux Etats-Unis, le Grand Santini a été porté à l’écran par Lewis John Carlino en 1979 avec Robert Duvall dans le rôle titre.
Pour faire suite à cette lecture, on peut aussi lire The Death of Santini, sorti en 2014 aux Etats-Unis mais pas encore en France et dans lequel Pat Conroy revient sur sa relation avec son père mais sans le filtre de la fiction. Ce dernier livre est très éclairant sur toute l’œuvre de l'auteur et tout aussi savoureux que ses autres ouvrages.
Lien :
http://lectures-d-amerique.c..