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Critiques de Patrick Pécherot (243)
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L'homme à la carabine

Amer, dur, magnifique et prenant. Patrick Pécherot aime la langue française et le verbe populaire. Les mots d’une époque et la langue des rues. La construction, sous forme de chronologie en décalage et composée de témoignages, d’articles, de bribes de conversation, et de propos subjectifs est maîtrisée sur le bout de la plume. J’ai toujours été fasciné par les seconds rôles, les personnages de l’ombre.
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L'homme à la carabine

La bande à Bonnot vue à travers le regard du plus jeune, André Soudy. Enfant malheureux et miséreux, exploité par ses patrons succéssifs, tuberculeux, il rejoint la bande. Il est vite dépassé par ce qui se trame, mais préfère être en rebellion qu'en esclavage. Malade, il ne pourra fuir longtemps, ni résister comme ses camarades. Il sera exécuté.

Un livre qui m'a malgré tout beaucoup touché, surtout une fois fait le calcul ce l'âge de Soudy : il était plus jeune que moi au moment de son exécution. Pécherot ne le victimise pas, mais essaie de comprendre comment il a pu en arriver à rejoindre Bonnot.

Une lecture glaçante tout de même : j'y ai retrouvé des traits de notre société actuelle ; on comprend mieux pourquoi tant de jeunes basculent dans la violence.
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L'homme à la carabine

La Bande à Bonnot vue de manière originale, à travers le destin de son plus jeune membre, André Soudy, à peine 20 ans. Un roman-collage, comme dit la 4e de couverture, car la narration n'est pas linéaire, digresse, propose des points de vue différents, évoque ceux que l'aventure des bandits tragiques inspirera plus tard. Mais qui était André Soudy et pourquoi a-t-il choisi la voie de la violence ?
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L'homme à la carabine

C'est à travers l'histoire d'André Soudy que l'on découvre la bande à Bonnot, bande de malfaiteurs anarchistes qui a semé le trouble dans les années 1910.

Le personnage principal, jeune et malade, est un garçon plutôt attachant. Malgré sa jeunesse, il a déjà un regard désabusé sur la société dans laquelle il vit.



Quelques photographies d'André Soudy viennent émailler le récit ainsi que quelques considérations personnelles de l'auteur. Ces photos servent de base pour mieux cerner cet individu complexe. Leur commentaire constitue le gros de la première partie qui décrit l'apogée de la bande à Bonnot. Dans ces passages, on se rend compte de l'attachement voire de la tendresse que l'auteur éprouve pour l'homme à la carabine. Quelques scènes où André Soudy parle à la première personne viennent compléter cette introduction. La suite du roman décrira le procès intenté à l'Homme à la carabine et à ses comparses, jusqu'à son dénouement mortel.



Le fil du roman est plutôt difficile à suivre car un certain nombre de personnages apparaît dès les premières pages, parfois appelés par leurs noms et/ou prénoms, parfois appelés par leurs surnoms. Le fait que certains personnages portent le même nom ajoute encore à la confusion. La chronologie n'est pas linéaire. Une nouvelle page nous gratifie parfois d'un flashback (en italique dans le texte), suivie de la mention intérieur/extérieur jour/nuit qui rappelle un script de film. Loin d'être suffisantes à la compréhension, ces en-têtes nous préviennent juste que nous sommes face à une ellipse de temps et de lieu importante, et qu'il va falloir faire attention à tous les détails pour comprendre le contexte et les personnages impliqués dans l'action.



L'auteur s'attarde davantage sur l'idéologie du mouvement anarchiste que sur les faits qui lui sont reprochés. La dimension romantique de ce perdant magnifique (comme le décrit la quatrième de couverture) le fascine. Malheureusement pour le lecteur ignorant tout du sujet du roman, les crimes ne sont que très légèrement esquissés. On en apprend à peine assez pour se faire une idée de l'état d'esprit d'André Soudy quand il les commet.



La lecture de l'Homme à la carabine est difficile parce qu'elle suppose une connaissance importante de la bande à Bonnot. Malgré les morceaux de fiction introduits par l'auteur, celui-ci s'attache à rester le plus réaliste possible en utilisant même du vocabulaire désuet, qui n'aide pas à la compréhension de l'ouvrage. A l'évocation de certains lieux connus, on ne peut qu'admirer le travail de l'auteur pour restituer l'atmosphère de l'époque. Ces quelques passages où le contexte nous apparaît clairement rendent le reste du livre d'autant plus frustrant.
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L'homme à la carabine

Dans les années 1910, la bande à Bonnet fait beaucoup parler d'elle. Parmi ses membres, André Soudy est le plus jeune. Malingre, tubard, émotif, c'est celui qui tenait la carabine sur la photo..



L'auteur a souhaité évoquer la bande à Bonnot en parlant plus précisément de Soudy. Texte libre, extraits de journaux et d'audience, références à des écrivains qui ont publié sur le sujet (Aragon, Colette, Boris Vian,...). Cet essai n'est ni un roman, ni une biographie, plutôt un puzzle dont on doit reconstituer les morceaux.



J'apprécie beaucoup Patrick Pécherot, aussi bien "Tranchecaille" que sa trilogie sur Paris parue en Série noire, c'est pourquoi j'ai immédiatement pris ce livre. Je dois dire que je me suis perdue dans ces chapitres qui, en ne voulant pas être linéaires, m'ont semblé bien labyrinthiques !



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L'homme à la carabine

Il y a quelque chose d’enfantin dans la photo d’André Soudy qui orne la couverture du roman de Patrick Pécherot. Dans la manière de tenir la carabine et de mettre en joue le photographe, dans le manteau trop grand. Le regard de Soudy, pourtant, est sérieux. Du genre à effrayer le chaland, ou plutôt sérieux comme un enfant qui joue à être Billy le Kid ? On comprend que cette image et les autres photos d’André Soudy qui illustrent ce livre, issues de la même série ou d’archives policières, aient fasciné Patrick Pécherot.

Qui est André Soudy, l’homme à la carabine de la bande à Bonnot, guillotiné à 21 ans un matin froid d’avril ? Et comme cet homme, ce gamin, qui penche la tête sur les photos, Patrick Pécherot aborde l’histoire de biais. À travers le destin d’André Soudy, enfant pauvre devenu à 11 ans garçon d’épicerie, condamné à la prison pour vol de sardines avant de rejoindre la bande à Bonnot, l’auteur fait non seulement le portrait sensible d’un gosse rétif à toute autorité et d’une sensibilité exacerbée, mais aussi d’un milieu et d’une époque, de ces anarchistes illégalistes et des bas-fonds parisiens.

Patrick Pécherot multiplie les angles de vue qui permettent de dresser une biographie non pas romancée mais à laquelle il confère une véritable émotion en se glissant dans la peau de l’homme à la carabine. On est donc tour à tour Soudy, à la première personne, Soudy dans le regard de Pécherot examinant les photos, des flics ou de ses complices, Soudy dans la postérité – et pour cela Patrick Pécherot peut convoquer Brassens, Calet ou Arletty.

En nous attachant à la personne de ce gamin rongé par la tuberculose, la syphilis, un amour déçu et l’injustice que la vie réserve à ceux qui ne sont pas nés du bon côté du manche, il offre un magnifique portrait d’un homme courant vers la mort avec tristesse et joie mêlées dans un monde injuste mais bien plus fort que lui et ses amis.

Ce roman en forme de patchwork servi par un travail toujours aussi exceptionnel sur la langue de la part de Patrick Pécherot se révèle tendre, violent, désabusé et ironique à la manière du testament d’André Soudy :

« Moi, Soudy, condamné à mort par les représentants de la vindicte sociale dénommée justice, considérant et attendu qu’il est de mon devoir de faire part au peuple conscient et organisé du détail de mes volontés dernières :

1° Je lègue à Monsieur Etienne, ministre de la Guerre, mes pinces-monseigneur, mes ouistitis et mes fausses clés pour l’aider à solutionner et à ouvrir la porte du militarisme par la loi de trois ans ;

2° Mes hémisphères cérébraux au doyen de la faculté de médecine ;

3° Au musée d’anthropologie, mon crâne et j’en ordonne l’exhibition au profit des soupes communistes ;

4° Mes cheveux au Syndicat de la coiffure et des travailleurs conscients et alcoolisés, lesquels cheveux seront mis en vente, dans le domaine public et ce, au bénéfice de la cause et de la solidarité ;

5° Enfin, je lègue à l’anarchie mon autographe afin que les prêtres et les apôtres de la philosophie puissent s’en servir au profit de leur cynique individualité. »


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La saga des brouillards (Trilogie parisienne)

Fan de Léo Malet, je suis tombé par hasard sur cette trilogie au gré de pérégrinations chez Tropismes à Bruxelles. Ce qui est séduisant chez Pécherot, c'est le don qu'il a de rendre l'atmosphère des meilleurs pages des aventures de Burma, en empruntant au parler "anar" son lexique, sans trahir l'esprit de son maître (auquel il rend explicitement hommage). C'est un univers dans lequel on doit pénétrer en lecteur quelque peu averti me semble-t-il. Certains lecteurs pourraient être rebutés par le seul style et par de nombreux termes peu courants utilisés par l'auteur.



On trouvera dans ce volume des récits cohérents, interpellants, très documentés sur le contexte franco-italo-hispano-franquiste-communiste (appelez-le comme vous voulez!). Un coup de maître!
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La saga des brouillards (Trilogie parisienne)

L'auteur, à travers cette trilogie, raconte l'entre-deux guerres et le début de la seconde guerre mondiale.



L'auteur livre une écriture fluide avec l'emploi d'un argot savamment choisi.



Je me suis trouvée tout de suite immergée dans les loges des concierges, les chambres mal chauffées et les passages obscurs d'un Paris disparu. La lutte entre la classe ouvrière pour la plupart syndiquée à la CGT et communiste et la Cagoule, mouvement d'extrême-droite.



Pipette (alias Nestor Burma), à travers ses aventures, côtoie André Breton, Antonin Artaud, La Goulue, Fréhel, Gabin, Jean Moulin et bien d'autres.



L'auteur décrit la culture de l'époque à travers le Surréalisme, la poésie, le théâtre, le cinéma, la littérature, la musique.
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La saga des brouillards (Trilogie parisienne)

J'avais une certaine réticence vis à vis de ce livre, ce qui m'a retenu à plusieurs reprises de l'acheter et de me lancer dedans. Nestor Burma, ça évoquait pour moi les téléfilms aperçus par bribes dans mon enfance, avec Guy Marchand, où il semblait ne jamais rien se passer. Bref, une version française de l'inspecteur Derrick. J'ai finalement sauté le pas et ne l'ai pas regretté !



La saga des Brouillards compile trois enquêtes de Nestor "qui n'est pas Burma", pour reprendre les termes de Patrick Pécherot, mais qui lui ressemble quand même beaucoup. "Les brouillards de la Butte", "Belleville Barcelone" et "Boulevard des branques" se déroulent pendant l'entre deux guerres pour les deux premiers et sous l'occupation pour le dernier. Les enquêtes évoquent tour à tour les suites (nauséabondes) de la première guerre mondiale et les trafics etscandales auxquelles elles ont donné lieu, la guerre d'Espagne et la collaboration avec l'occupant.



Je n'ai connu l'univers d'Hector Malet que par le biais des adaptations en bandes dessinées de Tardi. Mais on retrouve bien dans cet hommage de Patrick Pécherot, qui constitue en quelque sorte la jeunesse de Nestor Burma, l'atmosphère si particulière de l'univers du héros. L'auteur rend très bien ce Paris à la fois populaire et interlope, où une foule de personnages de tous horizons peuvent se croiser. Surréalistes, escrocs en tous genres, républicains espagnols, militants fascistes, collaborateurs ou simples quidams, il y en a pour tous les goûts. On prend beaucoup de plaisir à à s'immerger dans cet univers aussi réussi et à suivre les aventures tellement attachant, d'abord relativement ingénu et qui prend forme et se construit tout au long des trois romans.



En espérant que Patrick Pécherot reprendra ses aventures à l'avenir !
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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La saga des brouillards (Trilogie parisienne)

Sous le titre poétique de Saga des brouillards, Folio policier regroupe trois romans parisiens de Patrick Pécherot : Les Brouillards de la Butte, Belleville-Barcelone et Boulevard des Branques. Une belle occasion de plonger dans les romans noirs atmosphériques de cet écrivain qui aime le Paris de l'entre-deux-guerres, les pavés mouillés, les privés libertaires et les surréalistes.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Le voyage de Phil

J’avais gagné ce livre à un salon du livre lors d’un tirage au sort. D’un côté, je me dis que c’est une chance que je l’ai gagné car je n’ai pas plus aimé que cela. J’ai trouvé l’histoire trop simpliste et un peu trop rapide. Par contre l’histoire est bien tournée ce qui fait que je ne m’attendais pas à la fin en ce qui concerne Phil. Je ne regrette pas ma lecture car cela m’a permis de découvrir une nouvelle plume.
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Le voyage de Phil

Depuis leur rencontre, Phil, l'adolescent malade, et Anselme, le vieux bouquiniste, sont inséparables. Mais Phil a lu tous les Arsène Lupin et Anselme ne sait plus quoi lui conseiller. Heureusement il se souvient qu'il a retrouvé un vieux document où l'inspirateur du personnage d'Arsène Lupin révèle d'une manière codée où il aurait caché son trésor. Et les voilà partis en Normandie dans le vieux side-car d'Anselme. Mais comment décrypter ce document et retrouver le trésor, et surtout comment aider ces Roms avec lesquels ils sympathisent , (enfin.. surtout Phil et Yovana, une jolie adolescente qui ne se moque pas du crâne chauve de Phil...)





Le ton ressemble à celui des "polardeux" français que j'adore (Pouy, Oppel, ...). Une belle histoire, des péripéties, de la poésie, de l'engagement, et voilà un polar sympathique qui devrait plaire aux ados et pourquoi pas aux plus grands !

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Les brouillards de la Butte

Patrick Pécherot, est un écrivain proche des milieux anarchistes. Ses livres, y font souvent référence, surtout au début du 20° siècle. Celui ci n'y coupe pas, roman court, un peu pastiche de roman noir qui ne se prend pas au sérieux, fleurant bon ses milieux anarchistes et prolétaires et la fréquentation de la bande à Breton (on y voit même Antonin A.). La gouaille et les phrases courtes et directes, les descriptions justes esquissées en font un roman agréable à lire, mais ne nous y trompons pas, sous des dehors de roman à dix sous l'auteur fait passer ses idées et son dégoût d'une certaine société.

Cerise sur le gâteau, nous apprenons enfin comment débuta l'ami Nestor de l'ami Malet (autre compagnon anarchiste).

Bourgeois passez votre chemin, ce livre n'est pas pour vous !
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Les brouillards de la Butte

Roman policier se déroulant exclusivement dans le Paris de l'après première guerre -l'action se déroule en 1926-, on pourrait se croire dans une bande dessinée de Tardi, ou dans un livre de Léo Malet dont Pécherot revendique d'ailleurs l'héritage pour ce livre. Seulement voilà, malgré ces références, j'ai eu un peu de peine à aller au bout : peu d'entrain pour l'intrigue et les personnages, assez fades malgré leurs pedigrees qui laissaient augurer beaucoup mieux. L'auteur nous fait rencontrer André Breton, la Goulue, nous abreuve de noms et de faits qui se sont déroulés dans cette période, comme s'il voulait à tout prix "caser" toutes ses références dans un minimum de pages. C'est parfois trop !

Ce roman n'est jamais désagréable, mais il est loin de m'avoir "scotché".
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Les brouillards de la Butte

Trilogie parisienne 01 - Les Brouillards de la Butte



Dans le Paris de 1926, un montpelliérain, surnommé Pipette, venu tenter sa chance survit de petits boulots, de poèmes de son cru dans un cabaret de Montmartre.



Il va rencontrer André Breton et ses amis surréalistes, croiser La Goulue, déchue, sympathiser avec des anarchistes et soutenir les défenseurs de Sacco et Vanzetti.



Il participe à un cambriolage avec des « illégalistes » de ses connaissances mais un mort est trouvé dans le coffre-fort volé.



Les circonstances vont amener Pipette à se déclarer détective privé, frisant et parfois baignant dans l'illégalité, afin de résoudre cette affaire à nombreuses ramifications où certains de ses collègues de galère sont mouillés.

Nous voyageons dans le Paris populaire de l'après-guerre, « La der des der », où la gouaille, la débrouillardise et les petits métiers maintenant oubliés règnent en maître.



Pour goûter tout le sel de ce livre il faut aimer Paris, son parler, ses personnages et connaître un peu le quartier de la Butte ! Tous les ingrédients y sont pour en faire un polar sympathique autour des événements réels qui se sont déroulés à cette époque.



La trilogie des Brouillards, est la jeunesse, inventée par Patrick Pécherot, de Nestor Burma le célèbre détective d'Hector Malet.



Tout à la fois polar, roman historique, aventures de jeunesse ce livre est un agréable moment de lecture.

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Les brouillards de la Butte

Patrick Pécherot est un auteur et journaliste très proche des milieux syndicaux, né en 1953.



Ces rares informations (comme toujours, je m'intéresse à l'oeuvre d'un auteur et non à sa vie sauf si la seconde peut permettre d'expliquer la première) afin de mieux cerner le récit en question..



Car son roman « Les brouillards de la Butte », premier Tome de « La trilogie Parisienne », s'ancre historiquement dans l'immédiat après première guerre mondiale et plus précisemment sur l'affaire des séquestres et reventes d'usines de sidérurgie allemandes dans l'Est de la France.

Le jeune héros de l'histoire, appelons-le Pipette, puisque c'est son surnom, est monté à la capitale dans le but de devenir poète. Pour survivre, il fait divers boulots, dont celui, moins recommandable que les autres, de cambrioleur en bande organisée.



Avec des amis de misère, il pénètre dans les maisons et embarque objets et coffre-fort (grâce à l'un d'entre eux qui est colosse de cirque).



Mais un soir, dans un coffre-fort embarqué depuis la demeure d'un notable, au lieu de trésor, c'est un cadavre que la bande découvre. De là, l'idée de certains, de faire chanter le propriétaire, sauf que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu...



Patrick Pécherot, dans ce roman, comme les deux autres faisant partie de la Trilogie Parisienne (« Les brouillards de la Butte », « Belleville Barcelone », « Boulevard des branques ») cherche à mélanger plusieurs choses qui comptent à ses yeux.



D'abord, il a la volonté d'inventer la jeunesse de Nestor Burma car, on le découvre en cours de lecture, le fameux Pipette n'est autre qu'une transposition dans le passé du personnage de Léo Malet.



Effectivement, fin connaisseur de l'oeuvre de Malet, Patrick Pécherot incorpore, dans son histoire et dans son héros, des informations biographiques de Nestor Burma que Léo Malet a disséminé dans son oeuvre.



Ainsi, Pipette est né à Montpellier, est monté à Paris dans le milieu des années 20, durant son adolescence (Burma est né le 7 mars 1909). Il fréquente les lieux emblématiques du Tout-Paris et prend fréquemment des coups sur la tronche... sans compter la fausse identité que prend Pipette et que je vous laisse découvrir en lisant ce roman.



Ensuite, l'auteur cherche à inscrire son récit dans une trame historique. Ici, l'affaire des séquestres d'usines allemandes après la première guerre mondiale.



Enfin, Pécherot, probablement pour faire plus vrai, ou, plus sûrement, pour se faire plaisir, incorpore dans son récit des lieux et des personnages ayant existés. Ainsi, André Breton, le poète, prend une part importante à ce récit et même au suivant. Mais les mentions aux acteurs, actrices, chanteurs, chanteuses et autres personnalités de l'époque sont nombreuses.



Et c'est peut-être cette triple direction du roman (et de la trilogie) qui en fait à la fois l'atout et le défaut.



Car, s'il est sympathique, notamment pour les lecteurs de Nestor Burma, de se faire une idée de la jeunesse de leur héros, même à travers les yeux d'un écrivain autre que Léo Malet, s'il est tout aussi agréable que des personnages ayant existés interviennent, que les personnages fréquentent des lieux mythiques et s'il est incontestablement intéressant et enrichissant que le roman informe et dénonce un évènement faisant partie de l'Histoire avec un grand « H », chacune des trois directions nuit aux deux autres tant on a l'impression que l'auteur refuse de choisir la véritable ligne directrice et que chaque point de vue semble vouloir tirer l'intérêt à lui au détriment des autres.



Du coup, du fait de la volonté d'introduire les personnages ayant participés à l'évènement Historique (qu'ils soient fictifs ou non), et de vouloir faire participer des célébrités et des lieux de l'époque, l'auteur multiplie les personnages laissant peu de chance au lecteur de les maitriser tous d'autant que les héros, à eux seuls, sont déjà nombreux (au moins quatre, plus André Breton). Dificile de rester concentré sur une histoire quand on doit faire un effort pour replacer tel ou tel personnage.



L'auteur, me semble-t-il, aurait dû choisir entre les deux volontés (célébrités ou personnages historiques).



Mais la plume de l'auteur n'est pas exempte de défauts. Non pas qu'elle soit terne, dénuée d'humour et irrespectueuse de l'univers de Nestor Burma, au contraire. C'est justement qu'elle est trop respectueuse du matériau d'origine.



Seulement, Pécherot occulte le fait que Léo Malet, écrivant à la première personne, ancre son style et son personnage dans le présent (même s'il écrit au passé simple). Que l'auteur use d'un langage argotique alors qu'il est déjà inscrit dans le langage écrit de l'immédiat après seconde guerre mondiale n'a alors rien d'étonnant.



Mais que Pécherot en fasse autant alors que son histoire se déroule 20 ans plus tôt, voilà qui me gêne un peu. Ceci dit, cela me gêne car je suis habitué à lire des textes policiers datant de la première moitiée du XXème siècle et que je sais très bien que les auteurs des années 1920-1930 n'utilisaient alors pas encore l'argot en littérature (même si celui-ci était déjà usité dans les rues depuis fort longtemps). Ce n'est pas avant le début des années 1940 que des auteurs s'y essayent.



Cependant, l'ensemble demeure intéressant, assez plaisant à lire, mais aurait gagné en qualité, à mon sens, en gommant au moins l'une des trois directions prises par l'auteur.



Au final, un premier opus plutôt sympathique, quoiqu'un peu confus à suivre de par la multiplication des personnages et des lieux et la volonté de relater un fait Historique à travers la création de l'histoire de Nestor Burma avant qu'il ne devienne le détective de Léo Malet.
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Les brouillards de la Butte

Pour l'ambiance : Montmartre, les surréalistes, le milieu anarchiste et un macchabée péteur! Et puis ce n'est pas n'importe quel rimailleur qui fricote avec André Breton...
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Les brouillards de la Butte

Les brouillards de la Butte : premier volet de la Trilogie parisienne ( ou Saga des brouillards ). Publié en 2001 - Série noire - Grand prix de littérature policière 2002.



Pipette a quitté son Montpellier natal avec l'espoir de devenir célèbre en déclamant ses poèmes dans les cabarets de Montmartre. Il devra se contenter de petits boulots, d'une piaule miteuse dans le quartier du Château Rouge et de fréquentations douteuses.



Bienvenu dans l'ambiance de Paris durant l'hiver 1926 - 1927. Des rues sombres, des petites gens au parler parisien truculent, les surréalistes d'André Breton bien dans leur rôle, les lumières du Moulin-Rouge qui se reflètent sur les pavés humides, ce roman de Patrick Pécherot est un roman d'ambiance. Et il arrive parfaitement à faire revivre l'entre deux guerre à travers le regard de personnages modestes et à l'avenir incertain. Pas étonnant que le soutien à Sacco et Vanzetti soit total.



Pipette avec trois comparses volent les riches. Un cambriolage tourne mal, ils forcent un coffre-fort et se retrouvent face à un cadavre. Et c'est le début des ennuis, sans doute parce que Pipette est curieux et s'est mis en tête d'identifier le macchabée avant de savoir qui l'a assassiné ! Pipette s'improvise détective, aidé par une jeune et belle innocente employée de maison. Un cadavre cache toujours de sombres affaires et Pipette doit enquêter dans des salles de jeu privées comme le Zanzi Bar où il croise des truands protégés par des porte-flingues et des mastards. Un cadavre peut en cacher un autre tout comme un chantage peut en cacher un autre !



Patrick Pécherot nous fait sourire tout en déambulant dans un Paris sombre mais attrayant où on entend parler de Potemkine et de Mistinguette avant de croiser La Goulue dont le destin tragique surprend. Pipette est un personnage attachant aux talents de détective privé prometteurs. Il pourrait ressembler à Sir Denis Nayland Smith héros de la littérature policière de l'époque et commissaire de police en Birmanie ( Burma en anglais ... ).
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Les brouillards de la Butte

Un jeune provincial monte à la capitale pour exploiter sa passion de l’écriture : il écrit des poèmes qu’il déclame dans les cafés concerts. Il va de petits boulots en petits boulots, de combines en cambriolages jusqu’au jour où un coffre fort s’ouvre sur un cadavre….



Dans le Paris populaire des années 1920, où les traces de la grande guerre n’ont pas encore totalement disparu, Pipette (le héros) va croiser les ligues de défense de Sacco & Vanzetti, la Goulue, André Breton et les Surréalistes.

L’auteur maîtrise son sujet par un maniement de la langue jouissif : l’argot et le ton gouailleur habitent ces pages, sans pourtant tomber l’excès qui transformerait ce policier en livre « mal écrit ».

Aucun doute que Patrick Pécherot sais raconter des histoires !



Ce Grand Prix de Littérature Policière 2002 tient ses promesses, même si l’intrigue financière ne m’a pas convaincue.

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Les brouillards de la Butte

Un petit polar bien sympathique qui nous plonge dans le Montmartre de 1926. On y croise quelques figures de l'époque dans une ambiance que l'auteur, de son écriture fluide, arrive bien à nous restituer, les personnages sont attachants et bien campés...
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