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Citations de Patrick Ringgenberg (87)


Les iraniens disent volontiers que nous n'avons qu'une seule bouche, mais deux oreilles. Ecouter est la première vertu, et comprendre une autre culture demande de lui laisser la place qu'il faut : on ne voit que ce que l'on sait et on ne connait bien que ce que l'on aime.
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L'Iran n'est pas un seul pays: il en réunit plusieurs dans ses frontières. Il a eu aussi plusieurs vies, toujours visibles: les mosquées coexistent avec des temples venus de la nuit des temps, des provinces où le temps s'est arrêté vivent dans le même calendrier que les villes ouvertes à l'Occident, la richesse du pétrole côtoie des villages encore traditionnels, les vestiges de la monarchie voisinent avec les emblèmes de la République islamique. L'Iran est aussi un trésor de peuples et d'humanités. Alexandre le Grand disait des Iraniennes qu'elles sont "un tourment pour les les yeux", et elles le sont encore aujourd'hui. Une histoire millénaire, et la fierté de son héritage, ont raffiné l'âme iranienne comme un métal précieux. Jalouse de son identité, elle conjugue, une noblesse fière, et une gentillesse parfois malicieuse à une joie de vivre rayonnante et à une intériorité subtile, dont la poésie semble être la deuxième langue maternelle.
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"Si Guénon a raison, eh bien! toute mon oeuvre tombe..."
André Gide, Rabat, octobre 1943

Gide avait certainement tort de dire cela -et son Journal de cette année montre une opinion plus nuancée-, mais elle révèle en tout cas l'impact d'un courant intellectuel et spirituel, né dans les années 1920, longtemps peu étudié et peu connu, bien que son influence, plus souterraine que publique, ait été considérable et tôt reconnue.Initié par René Guénon, ce courant s'est présenté lui-même comme le rappel ou la revivification d'une métaphysique invariable, enracinée dans une Tradition universelle et solidaire d'une connaissance de nature spirituelle.Situé en dehors d'une démarche universitaire, des courants politiques et des institutions nationales, il s'est également voulu distinct du traditionalisme religieux, et s'est opposé au positivisme et au rationalisme contemporains comme aux nombreux courants occultistes qui fleurissaient depuis le XIXe siècle.Ses idées, assez aisément identifiables mais irréductibles à des analyses schématiques ou de partis pris, ont reçu diverses appellations, bien qu'aucune ne se soit imposée de manières satisfaisante: "pensée traditionnelle", "traditionalisme", "néo-traditionalisme, "traditionnisme" et- dans le monde anglo-saxon surtout - "pérennialisme" ("perennialism").Ce courant a exercé une influence très diversifiée, parfois indirecte, sur plusieurs générations de savants, d'intellectuels, d'artistes, de Mircéa Eliade à Schuyler Cammann, de René Daumal et André breton à Raymond Queneau, d'Albert Gleizes à Maurice Béjart.
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Shihâboddin Yahyâ Sohravardi distinguait trois manières de voir le ciel étoilé: l'homme commun n'y voit qu'une étendue de couleur bleue ponctué de points blancs (les étoiles), l'astronome ou l'astrologue étudie le mouvement des astres et leurs relations au zodiaque, alors que les hommes spirituels perçoivent la signification ésotérique et invisible du ciel.
C'est ce qu'affirme Rumi, en affirmant qu'au-delà des étoiles, des planètes et des cieux visibles, au-delà des influences astrales contradictoires qui voient s'opposer Mars et Vénus, il existe des étoiles divines:
"Au-delà des étoiles matérielles existent des étoiles en lesquelles il n'est
point de conflagration ou d'aspect sinistre,
Des étoiles se mouvant dans d'autres cieux, non pas en ces sept cieux
que nous connaissons tous,
Des étoiles immanentes dans le rayonnement de la lumière de Dieu, ni
unies l'une à l'autre, ni séparées l'une de l'autre."(Mathnawi,Livre,vers754-756)
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Guénon affirme le rattachement de Dante à une organisation initiatique ( la "Fede Santa"), et formule quelques considérations sur les organisations initiatiques du Moyen_Age. Faisant ainsi de Dante un "initié", autrement dit quelqu'un ayant suivi une voie spirituelle de connaissance à la pratique méthodique, il s'intéresse sous cet angle au cheminement décrit dans la Divine Comédie, de l'enfer au paradis. Guénon y voit un voyage de caractère initiatique, ayant pour but la réalisation spirituelle et dont on trouve des parallèles dans l'Antiquité (voyage d'Ulysse) ou dans le monde islamique (tradition du mi'râdj, du voyage céleste du Prophète Muhammad). La division en trois mondes (Enfer, Purgatoire, Paradis) est aussi commune, bien que sous des formes diverses, à toutes les traditions, dit Guénon. Il en est de même, selon lui, du processus initiatique décrit dans la Divine Comédie, à savoir la descente purificatrice dans les états inférieurs et infra-humains (Enfer), puis la restauration de l'état primordial (l'arrivée au paradis terrestre à la fin du Purgatoire), et enfin la montée dans les états supérieurs et spirituels (Paradis): l'oeuvre de Dante illustre, pour Guénon, sa théorie du parcours initiatique, rythmé par deux étapes principales, à savoir la restauration de l'état primordial, correspondant à l'état édénique, puis l'accés aux états supra-individuels, conclus par l'union dans le principe divin.
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Dans le courant des années 1960, dans des livres comme Comprendre l'Islam (1961), Images de l'Esprit.Shinto- Bouddhisme-Yoga (1961) et Regards sur les mondes anciens (1968), Schuon donne une nouvelle accentuation à sa doctrine, en développant l'idée d'une sagesse immuable et universelle qu'il va appeler d'abord la "philosophia pereniss", puis la "religio perennis" ou la "sophia perennis". Pour Guénon, il existe une Tradition universelle à l'origine de toutes les traditions spirituelles de l'humanité, bien qu'elle ne soit exprimable en tant que telle et que l'on puisse seulement en discerner les traces dans les ressemblances existant entre les doctrines, les symboles et les mythes des différents peuples. Schuon, tout en acceptant l'idée d'une sagesse primordiale à l'aube des temps, dans un âge d'or antéhistorique et atemporel, va surtout vouloir enseigner les axiomes d'une "sagesse pérenne", autrement dit les vérités cardinales, présentes selon lui dans toutes les religions, et qui se résument à deux points essentiels: d'une part, la distinction entre la Réalité absolue et la création, Dieu et le monde, d'autre part l'attachement à la fois intellectuel, spirituel et volitif à la présence immanente de la Réalité divine dans l'être. Cette "sophia perennis", qui se différencie aussi de la "philosophia perennis" de Coomaraswamy fondée sur une érudition comparatiste, Schuon la conçoit à la fois comme une clé pour décrypter la structure et l'intention foncières de toutes les religions, et comme la base d'une méthode spirituelle visant à réaliser la vérité et à actualiser une intelligence contemplative et universaliste.
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Le symbole est le coeur du problème de l'art islamique.(...)
Dans la pensée musulmane, les cieux et la terre, la nature et les créatures sont ainsi perçus comme les témoignages multiples de la Présence divine.Les symboles cosmiques et coraniques sont les supports d'une compréhension religieuse, philosophique et mystique de l'univers et de son créateur.(...)
Dans quelle mesure notre modernité peut-elle comprendre un monde musulman imprégné de signes, orienté vers l'invisible, vivant par le sens du monde et la présence de Dieu?
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Dans cette perspective, pour Guénon, le "folklore" n'est nullement d'origine populaire, bien au contraire: "s'il s'agit, comme c'est presque toujours le cas, d'éléments traditionnels au vrai sens de ce mot, si déformés, amoindris ou fragmentaires qu'ils puissent être parfois, et de choses ayant une valeur symbolique réelle, tout cela, bien loin d'être d'origine populaire, n'est même pas d'origine humaine." Il ajoute que "le peuple conserve ainsi, sans les comprendre, les débris de traditions anciennes", remontant parfois à la préhistoire, et "remplit en cela la fonction d'une sorte de mémoire collective plus ou moins "subconsciente", de vestiges de traditions remontant en définitive à la tradition primordiale.
A la différence de la "classe moyenne", dont la mentalité a sécrété le rationalisme et le matérialisme modernes, le peuple, pour Guénon, forme une "masse éminemment '"plastique'" et porte, en vertu de cette plasticité, des virtualités "toujours susceptibles de se développer si elles rencontrent des conditions favorables." Le peule constitue ainsi "comme un 'réservoir'", un support stable et plastique, qu'une élite initiatique peut influencer et utiliser pour y transmettre et y incorporer, au travers des symboles, des manifestations festives ou des contes, des éléments doctrinaux de caractère métaphysique, cosmologique et initiatique. Guénon met en parallèle "cette faculté de conservation 'populaire' de l'ésotérisme", et dont le "folklore" constitue une manifestation, avec la pérennité des formes perpétuées par des artisanats solidaires d'une initiation.
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Cette étude est aussi l'occasion, pour lui, de démontrer "l'unité de la doctrine qui est contenue dans toutes les traditions". Evoquant notamment les travaux de l'orientaliste Miguel Asin Palacios (1871-1944), selon lequel Dante aurait été inspiré par les conceptions du métaphysicien et soufi Ibn'Arabî (1165-1240), Guénon estime que la transmission d'idées ésotériques islamiques au poète florentin a pu se faire par le biais des Ordres de chevalerie, "véritable lien intellectuel entre l'Orient et l'Occident". Toutefois, pour lui, de telles influences historiques ne sont à envisager que dans certains cas seulement, lorsque "les mêmes idées sont exprimées sous une forme identique" dans deux civilisations différentes. Si ce qu'exprime Dante est en accord avec la théorie hindoue des mondes et des cycles cosmiques, ce n'est nullement en raison d'un contact entre l'Inde et l'Occident médiéval, mais parce que, écrit-il, "tous ceux qui ont conscience des mêmes vérités" s'enracinent dans la tradition primordiale, unique et universelle, et sont donc nécessairement en accord les uns avec les autres, quelle que soit la diversité de leurs modes d'expression et leur façon d'accéder à cette connaissance. Pour Guénon, en effet, en se rattachant de façon effective à une tradition, à ses pratiques exotériques et- par l'initiation- à une connaissance ordonnée vers une réalisation spirituelle, on peut atteindre l'intérieur ou le noyau ésotérique des traditions; et l'homme ayant atteint en son être l'état primordial se trouve, non seulement au coeur spirituel d'une tradition donnée, mais il réalise également la conscience propre de la tradition primordiale, et donc l'intelligence intuitive et directe de l'unité essentielle de toutes les traditions.
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Nous l'avons dit dans les premières lignes, aucun terme ni adjectif ne se sont véritablement imposés pour qualifier le courant de pensée que nous allons étudier. Puisqu'il faut bien choisir, nous avons opté pour les termes "traditionnel", "pensée traditionnelle", voire "traditionaliste". Ces emplois me paraissent acceptables, si l'on veut bien se souvenir que le traditionalisme dont il est question -au moins au point de vue des auteurs envisagés ici- se distingue radicalement du traditionalisme religieux contemporain, chrétien ou autre, et qu'il se réfère à une pensée fondée sur la notion d'une Tradition universelle, métaphysique et ésotérique, au centre de toutes les traditions et religions.
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En 1929, Guénon approuvait la thèse de Luigi Valli (Il linguaggio segreto di Dante a dei "Fedeli d'Amore"), selon laquelle les Dames célébrées par les poètes italiens médiévaux, tout en pouvant désigner une personne réelle à titre symbolique, sont surtout les symboles multiples d'une seule et même Dame, représentant "l'Intelligence transcendante" ou "la Sagesse divine".
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Les romans du Graal sont une autre tradition littéraire médiévale évoquée par Guénon, bien que là aussi, il ne les ait pas envisagés en eux-mêmes et pour eux-mêmes, ou d'un point de vue littéraire, mais seulement au travers de la symbolique du Graal, à laquelle il a consacré plusieurs articles. Pour lui, le Graal est à la fois un livre et une coupe, ou même une pierre comme chez Wolfram von Eschenbach: il est le symbole d'une connaissance initiatique, liée à la tradition primordiale et au paradis terrestre, et sa symbolique, comme celle de la lance de Longin ou de la Table Ronde, est universelle et trouve des correspondances dans d'autres traditions, comme dans la coupe sacrificielle de l'Inde contenant le Soma védique.
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Si le Moyen-Äge a passé, les siècles n'ont pas émoussé la fascination pour le Graal.Dans le Merlin de Robert de Boron, Merlin dit que le livre qu'il a dicté sera lu avec plaisir jusqu'à la fin du monde.Supposant que nous avons encore le temps de lire, et la lecture étant le propre de l'homme, il vaut la peine de s'interroger un moment sur un art de lire.On ne lit pas un traité de philosophie comme un roman, ou une poésie comme un théorème.Passé l'évidence de cette constatation, il faut se demander comment les romans du Graal souhaitent être lus, quel type de lecteur ils supposent et reflètent, pour quel usage ou la curiosité de "l'honnête homme"?
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Pour l'islam, la création est un univers de symboles, dont la beauré reflète la perfection de son créateur.Nous verrons ensuite que la pratique artisanale et artistique a souvent été associée à une vision symboliste du monde et à une démarche spirituelle.
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Le miroir est employé pour symboliser la connaissance, aussi bien dans l'art d'amour que dans l'intelligence mystique. Dans Le roman de la Rose de Guillaume de Loris (v. 1230), dans un verger carré et clôturé, lieu d'amour et de beauté, se trouve une fontaine. Son bassin est le miroir Périlleux: qui s'y mire "ne peut manquer pour rien au monde d'y voir de ses yeux quelque chose qui le mette sur la voie de l'amour." Toutefois, ce miroir est une épreuve : Narcisse, en s'y regardant, périt pour n'avoir aimé que lui, alors que d'autres sont boulversés et transformés par l'amour. Lieu d'éveil de l'amour, le miroir est aussi le lieu de réflexion de la connaissance. Selon la célèbre formule de saint Paul, l'homme terrestre ne connaît qu'en miroir, alors qu'il connaîtra face à face après sa mort. Les miroirs antiques évoqués par saint Paul étaient surtout faits de métal poli et renvoyaient une image imparfaite et obscure: la connaissance humaine deDieu est pareille à un tel reflet, alors que la vision directe de Dieu dans l'au-delà est comparable à une pleine lumière reçue dans un être transformée en vitrail.
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Pour Guénon, en effet, le développement "profane" et rationaliste de la civilisation occidentale à partir de la Renaissance entraîne la perte du symbolisme, de son juste emploi comme de sa véritable compréhension. la raison en est, selon lui, la rupture de la tradition occidentale avec la tradition primordiale à la fin du Moyen-Age, c'est-à-dire -pour Guénon- avec une métaphysique plénière et une spiritualité de caractère initiatique.
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En 1920, le père de Frithjof meurt, et la mère emmène les deux garçons à Mulhouse, ville française. Commencent alors des années douloureuses pour l'adolescent, luttant au nom des ses aspirations mystiques et d'une vocation spirituelle qu'il ressent fortement en lui, contre les désirs "mondains" de sa mère, soucieuse de la réussite et de l'intégration sociales de son fils. Converti au catholicisme -son père l'y avait incité- en 1921, il arrête ses études en 1923 et devient dessinateur sur textile, pour subvenir aux besoins de sa famille. Une année plus tard, il découvre Orient et Occident de Guénon: cette découverte, écrit-il dans son autobiographie, "était de l'eau à mon moulin, c'était exactement ce que je cherchais et ce dont j'avais besoin.", et il lira par la suite L'homme et son devenir selon le Vêdânta, l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, La crise du monde moderne.
De Guénon, Schuon va ainsi reprendre les articulations fondamentales de sa pensée: l'idée d'une métaphysique pérenne et universelle, la convergence métaphysique des religions, la solidarité de la connaissance et de la spiritualité, le rôle primordial du symbolisme, la critique spirituelle du monde moderne.
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Nezamî écrivait dans un texte soufi que la poésie fait asseoir "sur l'Arbre du Paradis".(...) La poésie est une forme de parole prophétique, qui exige une spiritualité profonde du poète, seule susceptible d'ouvrir l'âme à une perception contemplative et à une inspiration spirituelle.
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On ne lit pas un traité de philosophie comme un roman ou une poésie comme un théorème. Passé l'évidence de cette constatation, il faut se demander comment les romans du Graal souhaitent être lus, quel type de lecteur ils supposent et reflètent, pour quel usage on peut les lire aujourd'hui, hormis un intérêt scientifique ou la curiosité de "l'honnête homme" ? (...)

Quelle est la découverte qui anime la recherche des chevaliers ? Le Graal. et quel est le dénouement qui pousse le lecteur à se découvrir au long des pages ? Le Graal encore. Il est une radiance de la sagesse et un transmetteur de l'Esprit : il est la résolution des histoires, le sens omniprésent de la lecture. La quête a été racontée pour son aboutissement de la lecture. Les romans doivent donc se lire à travers leur fin : le Graal est la signification inépuisable au nom de laquelle tout a été rapporté. Aucune lecture ne peut ignorer son horizon métaphysique. Il faut lire en été de quête et comprendre les récits avec un regard ouvert vers le Graal.

Initiation à la lecture des romans du Graal
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Par ailleurs, la relativisation des valeurs et des idéologies au XXe siècle a montré qu'aucun point de vue, aucune démarche, aucune "Weltanschauung" ne sauraient s'imposer de manière exclusive et totalitaire. Au contraire, on peut supposer la coexistence de plusieurs visions de l'univers, plus ou moins contradictoires, mais ayant leur place légitime sur tel plan, dans tel perspective et à telle période de la pensée et du réel.
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