Citations de Paul Geraldy (89)
C'est dans l'ombre que les cœurs causent et l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses...
XXIX
SAGESSE
Ne soyons pas trop exigeants :
le Bonheur n'est pas accessible
à toutes les sortes de gens.
Il faudrait être moins sensible,
ou bien avoir beaucoup d'argent…
Ne demandons pas l'impossible.
Nous devons nous trouver contents
d'être les êtres que nous sommes :
des amoureux intermittents
qui sont fous l'un de l'autre en somme
de temps en temps.
C'est déjà beaucoup d'être deux,
deux côte à côte sur la Terre,
qui peuvent souffrir entre eux
et vivre sans trop se taire.
Et si l'on est plus exigeant,
si l'on se sent en y songeant
l'âme encor trop célibataire,
c'est qu'on a mauvais caractère…
ou qu'on est trop intelligent.
p.128-129
XXI
MÉDITATION
Quoiqu'on aime et souffre ensemble,
tous les deux,
au fond l'on ne se ressemble
que bien peu.
il suffit d'une querelle
même infime,
pour qu'entre nous se révèlent
des abîmes !
On croit qu'on est éperdu
de tendresse,
mais dès qu'il ne s'agit plus
de caresses,
on ne se comprend en somme
qu'à demi…
Si tu étais un homme,
serions-nous amis ?
p.94-95
J'ai vu 3 chats bleus, à la queue leu-leu
Marchant sur un fil .....Poisson d'avril !
J'ai vu un chameau faire du vélo
Tout autour d'une île.....Poisson d'avril !
J'ai vu un gros ver en hélicoptère
Traversant la ville.....Poisson d'avril !
J'ai vu une vache avec des moustaches
Et de très longs cils.....Poisson d'avril !
J'ai vu 10 corbeaux assis sur le dos
D'un vieux crocodile.....Poisson d'avril !
Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire...
C'est que voici le grand moment,
l'heure des yeux et du sourire,
le soir... et que ce soir je t'aime...
infiniment !
C'est dans l'ombre que les coeurs causent, et l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses....
Nous devons nous trouver contents d'être les êtres que nous sommes : des amoureux intermittents qui sont fous l'un de l'autre en somme de temps en temps.
ELLE DISAIT : BAVARD
Elle disait : " Bavard, qui dis n'importe quoi !
Fais un effort ! Applique-toi !
C'est la moitié de tes caresses que ta voix.
N'en rétrécie pas l'importance !
Il peut tenir - ne le sais-tu ? -
tant d’absence dans la présence !
Ne gâchons pas trop de silence !
Tâche d'être celui que j'ai tant attendu ! "
On aime les gens pour leurs défauts et on déteste les défauts des gens qu'on aime !
L'homme croit qu'il choisit la femme, mais c'est presque toujours la femme qui choisit l'homme.
C'est la femme qui choisit l'homme qui la choisira.
Tu aurais voulu te garder pour la femme que tu aimeras ?
Il n'est pas de plus sûr moyen de lui déplaire.
Les femmes n'aiment pas les apprentis.
C'est la tristesse de chaque jeu qu'il faille commencer par l'apprendre.
Une chambre de jeune fille toute claire. Désordre de départ. Sur tous les meubles, sur le petit lit de cuivre, sur les chaises, sur le tapis, partout, des vêtements étalés, du linge, un chapeau, des paquets, des cartons ouverts.
Une profusion de fleurs.
Des corbeilles de roses blanches et de lilas blancs.
Des malles, des sacs de voyage ...
En scène, une jeune fille de dix-huit ans : Gisèle.
La porte qui ouvre sur le vestibule est ouverte. Par cette porte entre une jeune femme : Jacqueline. ...
Jacqueline, avec lyrisme .- Ah ! Que j'aime cette femme ! vraiment je la trouve extraordinaire ! Elle a un goût ! Tu as remarqué sa robe ? Cette broderie ! Elle sait ce qui lui va ! Et puis, j'aime sa conversation. Elle parle de tout ! Elle a tout vu ! Elle est renseignée ! J'adore ça ! Et puis, quelle personnalité ! Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, ce n'est jamais banal. Ah ! C'est quelqu'un ! Tu ne trouves pas ?
Gisèle, impassible .- Non, ma soeur.
Jacqueline .- Tu ne l'aimes pas ?
Gisèle .- Non, ma soeur.
Jacqueline .- Naturellement !
Gisèle .- Je la trouve factice comme tout, moi, ta Solange ...
Vous que j'emmène en voyage,je veux que votre bagage soit magnifique et léger. Magnifique à votre image et léger comme à votre âge le plaisir de voyager.
Absence
Ce n'est pas dans le moment
Où tu pars que tu me quittes.
Laisse -moi, va, ma petite
Il est tard,sauve-toi vite!
Plus encore que tes visites
j'aime leurs prolongements.
Tu es plus présente, absente.
Tu me parles . Je te vois.
Moins proche, plus attachante
Moins vivante, plus touchante,
Tu me hantes, tu m'enchantes !
Je n'ai plus besoin de toi.
VOUS ALLIEZ AU DEVANT...
Vous alliez au devant du facteur.
La journée sur votre promenade était toute baignée d'air bleu.
Votre visage heureux réfléchissait le matin tiède et le beau dimanche français.
Vous alliez, souriant, comme une image en couleurs.
Vous aviez une rose au corsage.
Vos yeux s'ouvraient tout grands comme un bonjour.
Et le soleil entrait par votre ombrelle du jour.
LE TEMPS
Tu nous coules des doigts.Nous te semons des yeux.
Mais tu nous fait un cocon tiède,ô temps soyeux,
avec nos souvenirs filés, tandis que preste,
s'échappant de nos voix, se glissant sous nos gestes,
poli,nacré,vivant, lumineux et subtil,
le présent fuit comme une perle au bout du fil.
C'est dans l'ombre que les coeurs causent,
et l'on voit beaucoup mieux les yeux
quand on voit un peu moins les choses.
Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour.
Serre-moi contre ta poitrine!
Je voudrais que ce soit mon tour
d'être celui quel'on câline...
Baisse encore un peu l'abat-jour.
Ah !je vous aime ! Je vous aime ! vous entendez? je suis fou de vous. Je suis fou...
Je dis des mots toujours les mêmes..;
Mais je vous aime, comprenez-vous ?
Vous riez ?J'ai l'air stupide?
si tu m'aimais, et si je t'aimais, comme je t'aimerais !