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Citations de Paul Harding (II) (43)


Depuis tout petit, j’adorais les livres et je lisais tout le temps. J’aimais les histoires policières, les histoires d’épouvante, les livres d’histoire, les livres d’art, de science, de musique, tout. Et plus l’ouvrage était volumineux, plus il me plaisait ; je recherchais délibérément les romans les plus épais, pour le plaisir de m’attarder le plus longtemps possible dans d’autres univers et dans la vie d’autres personnages. J’empruntais six livres par semaine – la limite autorisée – à la bibliothèque, et je dévorais les polars, les récits de guerre, les sagas du programme spatial Apollo et les romans russes auxquels je ne comprenais à peu près rien et tout m’exaltait, tout. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était la façon qu’avaient ces histoires de s’entremêler dans mon esprit et d’y faire germer ainsi des idées, des images, des pensées que je n’aurais jamais crues possibles.
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Howard songea : N'est-ce-pas vrai : un simple hochement de tête, un pas à gauche ou à droite, et d'individus sages, honnêtes et loyaux, nous nous transformons en imbéciles pleins de suffisance ?
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Quand vint l'heure de mourir, nous le sûmes et nous allâmes nous enfoncer dans de profonds jardins où nous nous allongeâmes et nos os se changèrent en laiton. Nous fûmes ramassés. Nous fûmes utilisés pour réparer des horloges, des boites à musique cassées ; nos pelvis furent fixés à des pignons, nos échines soudées en de vastes assemblages. Nos côtes servirent de dent de crénelage, battant et cliquetant comme des défenses. C'est ainsi, enfin, que nous fûmes réunis.
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Quatre-vingt-quatre heures avant de mourir, George pensa : Parce qu’ils sont comme les carreaux disjoints d’une mosaïque, tout juste assez espacés pour pouvoir changer de place, même si ce n’est que quelques-uns à la fois et en un seul endroit, de sorte qu’on n’a pas l’impression que ce sont eux qui bougent mais l’espace vide entre eux, et cet espace vide est l’espace qui manque, les quelques derniers morceaux de verre coloré, et quand ces morceaux seront en place, ils feront apparaître l’ultime tableau, l’ultime agencement. Mais ces morceaux, lisses, brillants, laqués, sont les plaques sombres de ma mort, en gris et noir, et délavées, exsangues, et, jusqu’à ce qu’ils se mettent en place, tout le reste continuera de se déplacer. Et ainsi cette fin dans la confusion, où le moment où tout s’arrêtera me demeure à jamais inconnu, et ce déplacement est cet espace même, est cela même qui reste à advenir, et qu’il appartiendra à d’autres de voir comblé où que ce soit dans le cadre au bout du compte quand les derniers morceaux se seront mis en place et que les autres s’arrêteront, et ainsi apparaîtra le motif fixe, l’agencement définitif, mais pas même ça, parce que cette finitude définitive sera elle-même un fragment de déroulement, un petit tas de morceaux nacrés qui pour l’essentiel resteront solidaires mais se déplaceront au sein d’un autre ensemble et auxquels se mélangeront d’une infinité de façons les souvenirs d’autres que moi, de sorte que je demeurerai un agrégat d’impressions poreux et ouvert à de possibles combinaisons avec tous les autres fragments vitreux flottant ici et là dans le cadre des autres, parce qu’il y a toujours cet espace libre réservé pour le reste de leur propre existence, et aux yeux de mes arrière-petits-enfants, où l’espace l’emporte encore sur les morceaux fixés, je ne serai que le brumeux alliage d’une théorie de rumeurs, et aux yeux de leurs arrière-petits enfants je ne serai qu’une teinte dans la composition de quelque obscure couleur (…)
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Une brise souleva un peu de l'haleine de l'ermite, et dans la tête de Howard, pris d'un haut-le-cœur, surgirent des visions d'abattoirs et de bêtes crevées sous des porches.
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Lorsqu’il prit conscience que le silence qui l’avait tant perturbé était celui de ses horloges qu’on avait laissées s’arrêter, il comprit qu’il allait mourir dans le lit où il était allongé;

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Elle ne pourrait plus se regarder dans la glace si elle se laissait à penser qu’elle traite ainsi les siens parce qu’elle ne ressent pour eux pas plus d’attachement qu’elle n’en ressent pour un tas de pierre.
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George meurt , autour de son lit , ses proches attentifs .
Au coeur de son âme ,qui s'ouvre dans le décompte de ses derniers moments , celle de son père Howard , être contraint par la foudre des crises du grand mal subies ;malgré ( ou grâce ) à elles , magnifiquement présent au monde de
l 'herbe , de l' eau , de la terre , poète mystique bien malgré lui ....et peut-être profondément libre .
Ce livre , dont l 'écriture est un bonheur , ne se réduit pas à cela ...mais , j 'en suis sûre , c 'est cette belle figure dont ma mémoire gardera l 'empreinte ...
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Telle était la teneur des rêveries de Howard, tandis que Prince Edward tirait la carriole avec une conviction toute animale le long des sentiers de terre sous le baldaquin des arbres , et il sombrait dans une sorte de stupeur éveillée , son esprit semblable alors à celui d'un homme qui dort mais dont les rêves sont façonnés par ses yeux grands ouverts
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Crepuscule Borealis : 1. L’écorce des bouleaux brille d’une lueur blanche et argentée à la tomée du jour. L’écorce des bouleaux pèle comme un parchemin. 2. Les lucioles étincellent dans l’herbe épaisse et tracent des halos autour des haies. 3. Les trouées entre les arbres ressemblent à des braises de charbon. 4. Les renards se terrent parmi les ombres. Les chouettes guettent du haut de leurs branches. Les souris s’affairent à leurs furtifs ramassis.
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Le silence emplissait la maison vide comme une masse compacte et solide. Il pesait. Les animateurs radio me faisaient l’effet d’une nuisance sonore, insipide et dérisoire. La musique des radios classiques ressemblait à de la musique d’ambiance dans un cabinet de dentiste. Les chansons rock étaient pénibles de vulgarité et de fausseté. J’ai essayé de lire le journal, mais les mauvaises nouvelles me déprimaient encore plus, et les bonnes me semblaient inventées de toutes pièces. J’avais envie d’appeler chez les parents de Sue pour lui demander si elle était bien arrivée et si elle était contente d’être là-bas, mais je savais que c’était une mauvaise idée. Sue avait appelé, la veille. Je me rappelais l’avoir entendue laisser un message sur le répondeur, et j’avais cru comprendre au ton de sa voix qu’elle était arrivée sans encombres. J’avais déjà mauvaise conscience de ne pas avoir décroché, de ne pas l’avoir déjà rappelée, comme si j’avais gâché le dernier petit espoir qui me restait. Je n’avais pas le courage d’écouter le message, alors j’ai débranché le téléphone. J’ai regardé mon portable et j’ai vu qu’elle m’avait laissé un autre message. J’ai ouvert le boîtier et retiré la carte sim.
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Kate est morte un samedi après-midi. Nous étions le 1er septembre ; trois jours plus tard, elle serait entrée au lycée. J’ai passé la journée à me promener dans le sanctuaire, sans itinéraire préconçu. Une vague de canicule s’était abattue sur Enon depuis une semaine, et la veille, j’avais veillé tard pour regarder un match de base-ball de la côte ouest ; j’avançais donc à pas lents et prenais soin de rester à l’ombre. Je songeais à Kate, aux innombrables expéditions qu’elle avait faites à la plage au cours de l’été pour parfaire son bronzage, soudain préoccupée par son apparence physique comme elle ne l’avait jamais été jusqu’alors. Les laiterons du sanctuaire avaient commencé à jaunir, et les solidages à prendre une teinte métallique. L’herbe verte, sur les bas-côtés, s’assécherait bientôt pour se transformer en paille. Des nuages pourpres et argentés, lourds de pluie, roulaient très bas dans le ciel, s’empilant pour former de vertigineux massifs. Une brise légère bousculait l’atmosphère, tourbillonnant au ras de la prairie, soulevant les libellules cachées dans les herbes hautes. Des bourdons s’activaient dans les fleurs sauvages à moitié fanées. J’espérais que la pluie vienne crever la bulle de chaleur.
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C'est typiquement un livre que la critique adore et même que je ne comprends pas pourquoi et que j'ai beaucoup aimé et je ne comprends pas non plus pourquoi.

C'est l'histoire d'un homme qui meurt et qu'on se dit que ça ne sert pas à grand chose la vie. Et puis il y a l'histoire de son père et là on se dit qu'il y a quand même des moments sympas dans une vie. Je n'ai pas forcément été sensible à tout mais j'ai bien aimé la structure : on part d'un futur mort puis on remonte à son père puis à son père tout en allant vers la mort.

Finalement ce livre est comme les vies qu'il décrit : des moments supers et puis le reste.
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Elle ne pourrait plus se regarder dans la glace si elle se laissait aller à penser qu'elle traite ainsi les siens parce qu'elle ne ressent pour eux pas plus d'attachement qu'elle n'en ressentirait pour un tas de pierres.
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Quand l'un de ses enfants se réveille en proie à la fièvre et à de douloureuses quintes de toux à l'aube d'un matin glacé de janvier, au lieu de baiser le front de l'enfant, de le remettre bien au chaud sous ses couvertures et de faire bouillir de l'eau pour lui préparer une infusion au miel et au citron, elle dit que le confort n'est pas le lot des hommes en ce monde et que si elle prenait sa journée chaque fois qu'elle avait le nez qui coule ou la nuque endolorie, c'est toute la maisonnée qui partirait en quenouille, et ils se retrouveraient tous comme des oisillons sans nid, alors lève-toi, habille-toi et va aider ton frère à rentrer le bois, ta soeur à tirer l'eau, et elle arrache l'enfant frissonnant à ses couvertures, lui jette une poignée de vêtements froids et dit : habille-toi si tu ne veux pas te prendre une bonne trempe.
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Tes matins froids sont remplis du chagrin qui te vient à l'idée que, quoique nous y soyons peu à notre aise, ce monde est tout ce que nous avons, qu'il nous appartient mais qu'il est plein de discorde, et qu'ainsi nous ne possédons jamais rien d'autre qu'un peu de discorde ; et pourtant, c'est toujours mieux que rien, n'est-ce-pas ?
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Des éclairs dévalaient la montagne pour venir s'abreuver à l'eau de l'étang, laper la surface de l'onde à coups de langues électriques, foudroyant les grenouilles aux yeux de billes, les truites minuscules et les vairons argentés. Le tonnerre craquait avec un fracas de tronc d'arbre abattu et faisait trembler la cabane en giflant la peau de l'eau.
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A part les marmites à rétamer et vendre du savon, voici quelques-unes des choses que fit Howard à un moment ou un autre au cours de ses tournées, parfois pour gagner un peu d'argent en plus, la plupart du temps pour rien : abattre un chien enragé, mettre au monde un bébé, éteindre un feu, arracher une dent pourrie, couper les cheveux à un homme, vendre vingt litres de whisky maison pour un bouilleur de cru nommé Potts, repêcher un enfant noyé dans une crique.
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Quand il se représenta l'intérieur de cette horloge, sombre, sec, creux, et l'immobile pendule suspendu sur toute sa hauteur, il sentit l'intérieur de sa propre poitrine et fut pris de panique à l'idée que là-dedans, aussi, tout se fût arrêté.
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L’individu en question était jeune – pas un enfant, ni même un adolescent, mais bien loin des quatre-vingts années de George, du moins en apparence ; il émanait de lui l’impression qu’il était vieux de plusieurs centaines d’années, mais comme condensées : cet individu était riche de centaines d’années, mais qui se chevauchaient les unes les autres, comme s’il évoluait simultanément dans un nombre indéterminé d’époques diverses.
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