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Citations de Paul-Henri Nargeolet (22)


Tant que les vestiges du Titanic mobiliseront des centaines de milliers de passionnés, tant que le paquebot continuera à vivre en faisant entendre ses sifflets, je saurai que nous avons raison de nous battre - parce que cela reste un combat permanent - pour récupérer un maximum d'objets sur l'épave avant sa disparition : ils sont la mémoire historique du paquebot. Le Titanic ne refera jamais surface. La vérité sur son naufrage, oui. Même si les légendes du Titanic sont belles, la réalité est plus puissante que la fiction.
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Les épaves sont vouées à disparaître petit à petit. Le Titanic a déjà disparu de la surface, il disparaîtra du fond, point final. p168
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Même si les légendes du Titanic sont belles, la réalité est plus puissante que la fiction.
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Par 3800 m de fond et une pression de 380 bars -en clair, 380 kg/cm2 -, sortir du sous-marin est impensable. Seuls quelques rares organismes marins peuvent supporter une telle profondeur, pas question pour un humain de se risquer hors de la sphère de titane du Nautile qui, malgré ces 6 à 9 cm d’épaisseur, perd plusieurs dizaines de litres de volume intérieur en se comprimant pendant la descente, sous la pression.
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Cette découverte d'une série de brèches raconte une histoire du naufrage assez différente de ce qui était admis jusque-là. Elle montre que le paquebot n'est pas entré en collision avec l'iceberg, ce qui aurait provoqué une secousse spectaculaire, mais l'a seulement éraflé. Dans ces circonstances, la plupart des passagers perçoivent à peine le frottement. Plongé dans l'étude des plans du navire, l'architecte naval Thomas Andrews lui-même, concepteur du Titanic et présent à bord pour vérifier le bon déroulement de la navigation et noter les améliorations à apporter au paquebot, ne se rend compte de rien. Sur le moment, personne ne s'inquiète, à l'exception du capitaine Edward Smith qui demande à Thomas Andrews de l'accompagner dans son inspection des cales. Les deux hommes comprennent immédiatement que la situation est désespérée. Mais, dans un premier temps, il faut éviter la panique.
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Quelques jours avant cette première plongée de 1987, tout juste arrivé sur zone, j'étais monté en pleine nuit sur le pont du Nadir pour contempler la mer. Je n'ai rien d'un mystique, mais j'ai été saisi d'un sentiment étrange en regardant l'endroit où le drame s'est joué. D'une certaine manière, tout s'est passé en surface, dans l'eau glacée à -2°C, non au fond de la mer. J'ai ressenti la même émotion en découvrant l'épave. On comprend aisément pourquoi le Titanic est devenu un mythe. Bien plus que la perte d'un paquebot prestigieux, ce sont les circonstances du drame qui ont frappé l'imagination : la croisière de rêve, la collision stupide avec un iceberg, le naufrage par mer d'huile, bien loin de l'imagerie spectaculaire des navires coulés par des vagues déchaînées, le nombre des victimes et surtout leur qualité - pour ce premier voyage, le Titanic embarquait les plus grandes stars de l'époque, qui étaient alors les milliardaires et non les vedettes de cinéma. Sans doute ce basculement brutal de la fête dans le chaos a-t-il marqué les esprits et donné naissance aux légendes les plus farfelues.
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L’expédition Titanic 2021, consacrée à l’observation de l’épave repose sur l’utilisation d’un sous-marin de type nouveau, Le Titan doté d’une coque en fibre de carbone. Seul sous-marin au monde capable d’amener jusqu’à 4000 m de fond, cinq personnes, un pilote, un copilote et trois passagers, il appartient à Ocean Gate Expéditions, organisatrice de missions de découverte des fonds marins ouverte au non-professionnels de l’exploration sous-marine. J’ai été invité par cette société à rejoindre l’expédition en tant que spécialiste de l’épave, de même que l’ont été d’autres experts, plongeurs, archéologues, scientifiques ou historiens du Titanic. Cette expédition ne va pas rester unique : de nouvelles plongées sont programmées à partir de 2022. Entre fin juin et début août 2021, le Titan a mené à bien cinq missions, permettant à une vingtaine de passionnés de visiter l’épave. Certains sont très fortunés, d’autres consentent des sacrifices financiers considérables, mais tous réalisent le rêve de leur vie : voir de leurs propres yeux le Titanic.
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Chaque fois que je revois la Big Piece, je me souviens du choc qui a été le nôtre quand nous l'avons retrouvée plantée à la verticale dans le sédiment. Au moment où nous sommes passés derrière avec le sous-marin, en découvrant les hublots côté cabines, la petite partie de pont toujours en place, j'ai eu pendant une seconde la sensation bizarre d'avoir pénétré pour la première fois à l'intérieur du Titanic. C'est sans doute le sentiment que les visiteurs doivent éprouver en parcourant les expositions des objets du Titanic : revivre un instant non seulement le naufrage, mais aussi un peu de l'ambiance des grands transatlantiques du début du XXe siècle et découvrir, au passage, les techniques d'exploration et de conservation qui permettent aujourd'hui de sauver des vestiges aussi impressionnants.
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Plus facile à dire qu'à faire : c'est la première fois qu'une équipe travaille dans de telles conditions sur une épave à cette profondeur. Tout reste à inventer, les outils comme les méthodes.
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Grâce à toutes ces techniques, les objets du Titanic reprennent peu à peu leur lustre d'antan et revivent. Ils sont les témoins muets du quotidien des centaines de passagers à bord du navire, dont la vie a basculé en ce funeste jour d'avril 1912. L'épave est une capsule dans laquelle le temps s'est figé, et les objets en sont la mémoire historique.
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À la différence des sous-marins conçus pour un usage scientifique, comme le Nautile, le Titan dispose d’un grand hublot unique de 53 cm de diamètre, permettant aux trois passagers de découvrir simultanément le paysage sous-marin. Bénéficiant d’une rare absence totale de courant, nous avons pu observer l’épave sous des angles inhabituels, survoler toute la partie avant selon son axe longitudinal, sans dériver et examiner la cassure de la partie arrière de l’avant.
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Plus nous remontons d’objets et d’informations, plus le Titanic intéresse des publics variés. Les uns s’attachent à l’aspect technique, parce qu’il s’agissait d’un nouveau type de bateau et de construction navale, à une époque charnière où l’on commençait à expérimenter les compartimentages, les cloisons étanches, les doubles fonds. D’autres étudient le phénomène de l’émigration vers l’Amérique à travers le rôle joué par les grands paquebots. D’autres encore sont fascinés par les stars de l’époque qui avaient embarqué, ou se passionnent pour les histoires racontées au sujet des passagers, des survivants, de leurs familles. Chacun peut s’intéresser à un point précis de l’histoire du bateau et du naufrage. Ce n’est pas le cas de bien d’autres catastrophes ou la tragédie elle-même met un terme à l’histoire et c’est face dans les brumes du passé.
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Au lieu de tenter de freiner son exploration, pour des raisons souvent discutables, mieux vaudrait au contraire l’accélérer tant que c’est encore réalisable, afin d’ en tirer un maximum d’enseignements et de connaissances et de protéger autant de vestiges que possible en les ramenant à la surface, quitte à déplacer quelques tôles déjà rongées de rouille. Les générations futures nous en seront probablement reconnaissantes.
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Les images acoustiques reçus révèlent nettement cinq brèches, très étroites, entre 5 et 6 m en dessous de la ligne de flottaison. Il en existe peut-être une sixième, mais cela reste à confirmer par de nouvelles investigations. Les commissions d’enquête se sont donc trompées en affirmant que la coque du Titanic a subi une seule large déchirure, longue de 100 m. Pour ma part, je n’y ai jamais cru : un calcul simple montre qu’une ouverture aussi importante aurait provoqué le naufrage en moins de 10 minutes au lieu des 2h40. en revanche, les griffures se succèdent en pointillé sur 90 m de longueur, provoquant des voies d’eau dans six compartiments étanches sur 16. Le Titanic aurait pu flotter longtemps avec trois compartiments envahis. Avec six compartiments touchés, il était perdu. Même si la surface cumulée des brèches ne dépasse guère 1 m², l’équivalent d’une porte de placard, c’est suffisant pour laisser s’engouffrer 400 tonnes d’eau à la minute, alors que les trois pompes de cale fonctionnant simultanément ne pouvait évacuer que 400 à 450 tonnes à l’heure. Quand l’eau entre 60 fois plus vite qu’elle ne ressort, l’issue est inéluctable et Titanic se remplira de 34 000 tonnes d’eau avant de couler.
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La seule méthode pour recueillir des objets consiste à les saisir avec les bras manipulateurs télécommandés par le pilote, et à les déposer dans des paniers avant de les remonter. Plus facile à dire qu’à faire : c’est la première fois qu’une équipe travaille dans de telles conditions sur une épave à cette profondeur. Tout reste à inventer, les outils comme les méthodes.
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Un grand silence s'abat instantanément dans l'habitacle : alors que Guy Sciaronne, Max Dubois et moi n'avons pas cessé d'échanger des informations pendant une heure et demie de descente vers le fond, plus personne ne dit rien pendant dix bonne minutes. Sous nos yeux, la plus belle image que l'on puisse avoir de l'épave : la place avant, avec les treuils, les chaînes d'ancres toujours en place soixante-quinze ans plus tard. Le spectacle est saisissant : à cette profondeur, la vie marine se réduit au minimum. Pas d'algues ondulantes, de tapis d'éponges, de gorgones ou de coraux multicolores pour masque la ferraille. Seule note colorée, les rusticles, ces stalactites de rouilles fabriquées par des micro-organismes, dont l'orangé tranche sur le voile gris de sédiment marin et le noir absolu de l'eau.
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Au moment où nous sommes passés derrière avec le sous-marin, en découvrant les hublots côté cabines, la petite partie de pont toujours en place, j'ai eu pendant une seconde la sensation bizarre d'avoir pénétré pour la première fois à l'intérieur du Titanic. C'est sans doute le sentiment que les visiteurs doivent éprouver en parcourant les expositions des objets du Titanic : revivre un instant non seulement le naufrage, mais aussi un peu de l'ambiance des grands transatlantiques du début du XXe siècle et découvrir, au passage, les techniques d'exploration et de conservation qui permettent aujourd'hui de sauver des vestiges aussi impressionnants.
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Nous apprenons à nos dépens que certains objets, en apparence intacts ne sont plus que des fantômes. Après avoir remonté sans difficulté plusieurs jumelles au cours de plongées précédentes, nous découvrons un jour, une nouvelle paire, posée bien en évidence sur le sédiment. A la seconde où le bras manipulateur l’effleure, Ploup ! Un petit nuage, et plus rien. Passé le moment de sidération, nous trouvons vite le coupable : l’acidité du sédiment, qui commence à se manifester entre 2000 et 2 500 m et augmente avec la profondeur. Ici, le pH est de 4 : si on touche le sédiment (qui remonte parfois à la surface dans le châssis du sous-marin, ou enrobe certains objets), on a immédiatement les doigts qui piquent et leur extrémité, devient lisse pendant une ou deux heures. La combinaison acidité-sel marin, dégage du chlore qui attaque à froid, lentement, le cuivre des tubes de jumelles et l’amincit, jusqu’à ce qu’il se réduise en poudre dès qu’on cherche à le déplacer.
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L’art du pilote consiste à s’approcher en douceur d’un objet, à arriver juste à la bonne distance pour le saisir, mais sans le dépasser, sinon il faut jouer de l’hélice pour faire marche arrière, avec le risque de brouiller la visibilité. Nous comprenons vite que lorsqu’on repère un objet intéressant dans le fouillis du champ de débris, il faut le récupérer tout de suite, sous peine de ne plus jamais le revoir ou de perdre un temps fou à le rechercher.
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Travailler sous l’eau n’est pas de tout repos, la visibilité varie beaucoup selon les plongées. Même si l’eau est assez claire, nous évoluons dans la zone de passage du Gulf Stream, qui descend jusqu’à 400 m dans cette zone et charrie beaucoup de plancton et de particules. Lorsque ces particules quittent le courant, elles descendent en flocons qui réfléchissent la lumière des projecteurs. Les jours où elle tombent sur l’épave, nous avons l’impression de naviguer en pleine tempête de neige.
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