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Critiques de Philippe-Aurèle Leroux (63)
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Revenir de l'avenir

Revenir de l'avenir, cela évoque un voyage dans le temps. Si on vous embarque sur ce thème à travers vingt et une nouvelles, chacune ayant son univers insolite car écrite par autant d'auteurs, vous vous évaderez bien loin au-delà du fil de la réalité, du fil du temps.

Est-ce que le temps fait des bonds, est-ce qu'il est géographique, ou bien illusoire ? Faut-il laisser l'homme décider de l'avenir ou du passé ?

Quelle est la part de réalité au fond dans ce que nous vivons, dans ce que nous rêvons ?



Dans ce recueil on évade le temps à toutes les couleurs de l'imaginaire.

J'ai apprécié particulièrement ces nouvelles :

La montagne-Dieu, Le baptême, Maillage, Katastrophic Tour, Le silence du Hâl, Quelques gouttes de thé, Papa Neige et Maman Soleil, Embourbé A.M.E. (Après-mort électronique) et Terres grises. Je me suis perdue dans le rêve de Mark 13, il me faudra sans doute m'y replonger pour en trouver la clé. Dans Terres grises, j'ai cru au début emprunter le chemin du Monde Inverti de Christopher Priest, mais non ce n'étaient pas les mêmes rails.



Les deux dernières nouvelles ont été écrites par des élèves de 4è du collège Pierre Brossolette à Bruz.



La couverture est magnifique, comme une porte ouverte sur tous les possibles, sur tous les mots « voyageurs ». Chaque nouvelle est accompagnée d'une illustration. On peut aussi découvrir les libre-courts cinématographiques et compositions musicales qui y sont associés en suivant ce lien :



http://www.legrimoire.net/revenir-de-avenir.htm?fbclid=IwAR16i2FR-iu8mJ5Kcz56oH1PSM-Z8v¤££¤17Maillage15¤££¤8bdGm8y¤££¤14NZjQghmWbOA1¤££¤







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Le naufrage du Titan C





En 2412, suite à l’évacuation de la terre destinée à subir l’impact d’une météorite, de nombreux terriens embarquent sur le Titan C afin de rejoindre Proxima Centaury.

Parmi eux nous suivons principalement les jumeaux Kelvin et juliet Jayro accompagnés de leur mère Véronika et de leur beau-père Arvey. Toutefois, un panel impressionnant de personnages tout aussi important va jalonner les pages de ce livre. Nous rencontrerons, un joueur de fightball, une célébrité capricieuse, un équipage aux multiples personnalités, une sauveteuse, un clandestin Zomborg et bien d’autres encore.

Le voyage commence tout en douceur et nous assistons aux idylles naissantes de nos héros, ainsi qu’à la vie sur le Titan C.

Malheureusement, après une grosse erreur du commandant de bord le vaisseau va se retrouver en perdition. Au cours de ce dramatique naufrage, la nature profonde des survivants va se révéler et

l’héroïsme de certains affrontera la lâcheté et l’égoïsme du plus grand nombre. Péripéties et missions de sauvetage s’enchaînent à un rythme soutenu, mais jamais au détriment des émotions qui sont très bien exploitées tout au long du roman.

Les abondants détails techniques concernant le vaisseau, son pilotage ou même les moyens de communication tels que le neuronet ou l’intercom, enrobent agréablement le récit et l’ensemble n’en paraît que plus crédible et cohérent. Les descriptions parfois presque contemplatives de l’espace ou des différents lieux du Titan C permettent de s’immerger dans l’histoire avec aisance. Et malgré le nombre important des protagonistes que nous accompagnons tour à tour, la narration fluide des auteurs permet de garder le fil des événements sans s’y perdre.

En conclusion, si comme moi vous aimez la science-fiction, la romance et les récits catastrophes, je vous recommande vivement ce roman qui vous dépaysera en vous emmenant très loin au fin fond de l’univers.
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Tombé les voiles

Le prix mille saisons prend encore plus d'ampleur avec cette 3ème année d'existence. À partir d'un thème "Tombé les voiles", vingt nouvellistes explorent les contrées de l'imaginaire : science fiction, fantasy urbaine et fantastique, drame et humour, uchronie et post-apocalypse. Face à la qualité des textes présentés, difficile de deviner quel sera l'auteur lauréat du prix 2018. J'apprécie ce format car il permet de découvrir des genres qu'à priori on ne lirait pas spontanément. Voici un retour sur les textes.



-Philippe Auréle Leroux (texte Bison blanc) nous invite dans le nord de Detroit pour nous plonger dans un thriller policier baigné de chamanisme indien. Très visuel, fouillé, avec une forte symbolique, j'aimerais qu'un dessinateur de BD s'en empare.



-Yvan Barbedette (texte : Pandore déconnectée) peint un futur dans lequel l'âge stagne pour tous à 22 ans et où chacun a la capacité de se connecter par l'esprit au monde entier. Cette idée lui permet d'explorer une nouvelle forme de société dans laquelle la famille est destructurée. Ce texte fourmille d'idées, et j'espère que cet écrivain nous proposera prochainement un roman issu de cette mise-en appétit !



-Xavier-Marc Fleury (texte : noir) joue avec les sens et les certitudes du lecteur en faisant basculer le monde contemporain dans le chaos (difficile d'en dire plus sans trop en révéler...). Une idée originale et un récit entraînant qui incite le lecteur à s'identifier au personnage principal ou à le rejeter.



- Edward Noyce (texte Edmotype) m'a rappelé mes vieilles lectures d'Edgar Poe, Maupassant et Robert Houdin avec ce récit qui se déroule au XIXème siècle à l'heure de l'apparition de la photographie. Peut-on parler de classicisme fantastique ? Je ne pense pas car l'auteur glisse au final une critique du pouvoir assez contemporaine.



- Johann Vigneron (Texte : La machine à café) Chapeau à l'anthologiste qui a su à merveille disposer les 21 textes en variant les rythmes, les styles et les univers. Chaque nouveau texte nous surprend, et celui de Johann Vigneron, Stephen King de l'érotisme, est largement dosé en caféine !



- Danü Danquiny (texte : Indice de récupération). Au début, j'ai trouvé que le sujet de cette nouvelle, une uchronie axée sur la manipulation scientifique des populations en 2062, avait été déjà beaucoup traité en SF. Pourtant le style de Danü Danquiny lui confère une force et un cynisme redoutables.



-Fabien Rey (texte : enchanteur des vents). À nouveau un univers que l'on aimerait voir développer dans un roman. C'est que le lauréat du prix mille saisons 2018 se verra proposé l'édition d'un roman inspiré de sa nouvelle. On est ici dans de la SF fantasy. Je ne suis pas féru de fantasy mais ici l'auteur nous prend par les mots et nous fait partager les angoisses d'un pilote de navire un peu particulier. Poétique, dépaysant, avec une chute vraiment sympa.



-Francis Jr Brenet (texte : Macchabée Blues). Ce récit plus rock que blues se déroule dans un futur proche et a pour cadre un monde urbain bien sombre. On retrouve ici le thème du "nettoyeur" à son tour arrosé, mi Blade Runner, mi Jason Bourne, vous l'aurez compris ; de l'adrénaline et du complot.



-Aaron Judas (texte : choc). 100% fantastique. Aaron met en place un huis-clos saisissant à l'intérieur d'un asile. Ajoutez-y des tatouages maléfiques et des traitements choc administrés par un docteur ambigu, et vous aurez une idée de l'ambiance sombre dégagée par cette nouvelle. On est happé jusqu'à la fin par cette question : le mal-être du personnage principal est-il fondé ou perd-il simplement la tête ?



- Audrey Salles (texte : Dame M.). Nous voici à Amsterdam, rue des plaisirs, où une geisha énigmatique joue avec ses clients. le thème des Lémia associé au mystère féminin est ici revisité avec talent. le style maîtrisé et la langoureuse progression du récit concourent à créer une atmosphère vraiment prenante. Il suffit de piocher n'importe quelle phrase au hasard : toutes dégagent raffinement et mystère. "Non, en fait, je n'ai pas vu ses yeux. Elle était trop loin. Je n'ai vu leur couleur qu'après, lorsque j'ai pu l'approcher." Un régal.



-Gwenaël Bulteau (texte : La déchirure Rostrowitsky, 16 pages). Avant que la première guerre mondiale n’éclate, le savant Kostrowitzky conçoit un automate/androïde à vapeur à l’image de son amour défunte. Celui-ci l’accompagne dans tous ses déplacements. La guerre éclate. Un commissaire charge un agent de surveiller le savant qui a développé aussi des systèmes de prothèses bien utiles aux soldats mutilés. L’espion réalise que le fidèle automate n’est pas indifférent à son environnement… Comme vous l’avez deviné, il s’agit de steampunk fantastique. Le rôle de la femme m’a mis mal à l’aise, mais c’est vrai qu’on est au début du XXème siècle.



-Philippe Deniel (texte : évolution, 16 pages). Fantasy SF. Depuis qu’il a perdu la guerre des larmes face aux nains et leurs alliés, le peuple des Elfes, déraciné, erre dans le cosmos sur l’arbre-monde. Mais ce répit durera-t-il longtemps ? Seize pages ne sont malheureusement pas suffisantes pour explorer le monde de Tanis, que l’auteur a ciselé en orfèvre. À la fois méticuleux et imagé, ce récit est à lire plusieurs fois pour bien s’imprégner de toutes ses nuances. Cet univers qu’on devine totalement maîtrisé par l’auteur mériterait d’être dévoilé sur un roman entier.



-Rozenn Duchesne (texte : l’œil du dragon, 10 pages). Nous voici plongé dans les décombres d’une ville contemporaine ravagée par la guerre. Des civils tentent d’y survivre tant bien que mal, méfiants vis-à-vis d’autres peuples chassés jusqu’ ici par les conflits. Contrairement aux apparences, nous sommes bien dans un récit de fantasy urbaine. Je devrais plutôt écrire fantasy urbaine humaniste. Ici la dimension fantastique est subtilement dosée. L’écriture est rythmée, travaillée avec des mots toujours justes, un style impeccable. Un contexte fort, un récit avec peu de personnages, un temps court, une chute pleine d’espoir, tous les ingrédients d’un texte fort, quoi. Mais vous avez déjà compris que j’ai adoré cette nouvelle. Dommage que le titre en dévoile un peu trop.



-Aaron Gooris (texte : Le magasin, 19 pages). Inclassable ! Et si, pour votre sécurité, vous vous retrouviez enfermé dans un magasin pendant des dizaines d’années, combien de temps vous faudrait-il pour tenter de vous enfuir ou devenir cinglé ? Voici un mix de récit post-apocalyptique, de paradoxe temporel et de huis-clos oppressant entre des personnages écorchés. L’auteur n’a pas bridé son imagination ni les comportements des protagonistes et cela forme un sacré cocktail. J’ai été brassé par ce texte, très différent de ce que j’ai l’habitude de lire (et c’est l’avantage d’une anthologie : sortir de ses habitudes de lecture). Peut-être aurait-il gagné en rythme en étant concentré sur une quinzaine de pages ? Toujours est-il que j’aurais aimé découvrir d’autres écrits de cet auteur mais je n’ai rien trouvé sur le net. J’espère pouvoir le lire bientôt dans d’autres anthologies.



-Barnett Chevin (texte : l’esprit du péché, 16 pages) ? Au XIXème siècle, l’Irlande s’avère plus proche du moyen-âge que de la révolution industrielle. Un aristocrate y est chargé d’enquêter au sujet de fréquentes disparitions d’enfants. Ses recherches le mènent dans un couvent interdit aux hommes. Le style d’écriture classique employé par l’auteur se prête très bien au cadre « monastique » et pose une sacrée ambiance. C’est d’ailleurs l’atmosphère et le rythme particulier qui font la force de ce texte. Le tout est très bien mené, la chute reste cependant un peu trop traditionnelle à mon goût.



-Jana Rémond (texte : Où se perdent les vents, 7 pages). Ce magnifique texte est court, pourtant le temps y est étrangement arrêté. Ce pourrait être un conte philosophique, une musique ou un court-métrage animé. Je ne peux rien en dire d’autre si ce n’est qu’il faut le lire et le faire lire, impérativement.



-Thierry Soulard (texte : vague mélodie, 19 pages). Au vu du titre de l’anthologie, je m’attendais à plusieurs histoires de pirates. Chouette, en voici une ! Et quelle histoire ! Qui n’a jamais rêvé, enfant, de tomber sur une bouteille rejetée par la mer sur le rivage, et trouver à l’intérieur le récit de naufragés ? Là, les pauvres marins se sont battus entre eux pour chiper le seul crayon à disposition sur leur île déserte. Ils racontent tour à tour leur version d’une chasse à la sirène peu commune. Les personnages sont délicieusement caricaturaux et bornés et la chute est formidable.



-Elie Darco (texte : Sous un voile d’ombre, 18 pages). Bienvenue dans l’inframonde. Voici un récit jeunesse plein d’adrénaline, dans lequel l’humanité survit entassée sous terre dans une cité qui ne dort jamais. Guerres de clan, police inexistante, assassins sans scrupules, la chasse aux ombres est lancée !



-Nina Valin (texte : Tartu et la tombée de l’hiver, 17 pages). Imaginez une tour scientifique de 18 étages, avec 6 chambres et un laboratoire par étage, 108 chercheurs y sont chargés de réparer le climat, sans aucun moyen de savoir comment évoluent les recherches dans les autres étages. Très beau texte sur l’enfermement, l’absurde et la liberté.



-Valentin Desloges (texte : nul sauvetage/futur fermée, 14 pages). Il ne faut surtout pas s’arrêter au titre incompréhensible, ni aux premières lignes de ce récit un peu trop colorées « monde des Hobbits » à mon goût, et vite se laisser porter par le délire jouissif de cet auteur ! Ce texte monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la quête de pauvres « foltroysiens » à la diction perturbée par une brume maléfique. Un humour franchouillard, à l’orée des personnages de Naheulbeuck, Kamlot ou Trolls de Troy, porté par un texte croustillant. Car l’auteur, lui, n’a pas perdu le nord et s’il vous fait croire que l’histoire part dans tous les sens c’est pour mieux vous faire mordre à l’hameçon.



-Frédéric Gobillot (texte : un dernier point de vue, 17 pages). Oooh ! C’est la première exclamation qui me vient à l’esprit pour résumer cette nouvelle philosophique et poétique. Du rêve à l’état pur, placé à point nommé en fin d’anthologie. On retrouve ici deux personnages qu’on semble déjà connaître, un savant dénommé Georges Ardan, chercheur idéaliste qui réalise son rêve à l’encontre des croyances communes, et le jeune journaliste Philéas (mais rien ne précise s’il s’agit de Fogg), totalement fasciné par la forte personnalité de l’inventeur destiné à repousser les limites de l’univers connu. Loin d’être une simple inspiration des voyages extraordinaires, cette nouvelle est au final plus proche de Matisse que de Jules Verne, car elle nous ouvre à une délicieuse dimension de l’esprit, l’imaginaire.



Vous l'aurez compris, cette anthologie vaut le détour, même pour un lecteur non habitué aux écrits de l'imaginaire : pour la qualité générale des écrits, pour la variété des univers et pour la visibilité donnée aux jeunes auteurs.

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La Cour des miracles

J'ai acheté ce recueil de nouvelles à l'occasion du Salon du Livre cette année, car j'ai trouvé le concept original et sympathique. Cet ouvrage regroupe une 20e de nouvelles placées sous le signe des littératures de l'imaginaire, toutes ayant un rapport avec le thème très général de la Cour des miracles. À la fin de sa lecture, le lecteur est invité à voter pour sa nouvelle préférée. L'auteur gagnant aura la possibilité de publier un roman issu de la nouvelle. J'ai eu la chance au Salon de pouvoir rencontrer quelques uns de ces auteurs, et deux illustratrices, qui ont tous rendu mon exemplaire unique en son genre. Très sympathiques, enjoués, motivés et passionnés, je leur souhaite à tous bonne chance dans ce concours !



J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces nouvelles. Si certaines m'ont semblé trop faciles, plusieurs m'ont intéressée et intriguée. J'ai un peu hésité pour mon vote, car deux nouvelles très différentes m'ont beaucoup plu, Les enfants du rêve, de Jonathan Millet et Le tyran malgré lui, de Jean-Michel Mengoli.



Dans Les enfants du rêve, un capitaine arrête une jeune femme aveugle et pleine d'étranges tatouages, et nous suivons son procès. Nous découvrons donc à travers ses aveux son crime, ses motivations, mais également, et surtout, le monde dans lequel elle vit. C'est principalement cet univers créé par l'auteur qui m'a séduite, certes classique, mais avec une pointe de magie et beaucoup d'originalité. La plume également m'a beaucoup touchée, et m'a donné envie de découvrir plus en profondeur cet auteur. Une nouvelle toute en émotion, donc...



L'intrigue que l'on découvre dans Le tyran malgré lui est d'un genre littéraire très différent. Dans un monde où on a la possibilité de voir des bribes de son futur, le jeune Lysandre se voit devenir un véritable tyran qui asservit toutes les nations. Afin d'éviter de devenir ce monstre qu'il a entraperçu, Lysandre se fait enfermer dans une prison de haute sécurité. Plusieurs années plus tard, Christopher Solary le fait libérer, car il pense avoir trouvé le moyen de détourner les visions, en les déguisant pour qu'elles se réalisent sous forme de mascarade... J'ai trouvé ce sujet très original, et l'intrigue très bien menée, même si j'ai eu des soupçons dans les nombreuses hypothèses que mon esprit (rarement au repos dans ce genre de lecture) a envisagé.



Si beaucoup de nouvelles m'ont plu, Les enfant du rêve et Le tyran malgré lui sont les seules à m'avoir réellement donné envie de lire le roman de l'auteur (qui, selon les règles du concours, doit se passer dans le même univers). Mais ces deux nouvelles sont tellement différentes qu'il a été très difficile de les départager. Après de longues tergiversations, j'ai décidé de voter pour Les enfants du rêve, qui a été mon premier coup de cœur.



Concernant les illustrations, je laisse le choix de la meilleure à mon amoureux, c'est plus son domaine que le mien. Et puis les dédicaces nous sont dédiées à tous les deux, faut bien qu'il participe aussi au vote ! ^_^



Merci aux Mille Saisons pour ce concours qui m'a bien amusée ! Et si vous êtes intéressés, sachez que les votes sont ouverts jusqu'à la fin de l'année (chaque livre possède en 3e de couverture un code unique permettant un vote unique).
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Le naufrage du Titan C

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman de Science-Fiction jeunesse. Le style est si fluide qu'on avance dans la lecture sans même s'en rendre compte. Les auteurs nous embarquent dans une aventure palpitante au milieu des étoiles.



Les personnages sont plutôt bien travaillés même si, s'agissant d'un roman jeunesse, ils manquent un peu de profondeur. Pourtant, nous nous attachons à ces adolescents au centre de l'histoire. Quant aux adultes présents dans l'aventure, certains se révèlent détestables et capricieux, et d'autres, au contraire, apportent de la stabilité, du courage et de l'abnégation.



C'est une chose que j'ai appréciée dans ce roman car les adolescents ne sont pas les plus forts et les plus intelligents par rapport à des adultes incompétents. Bien au contraire, ce sont des adolescents normaux mais qui vivent des situations exceptionnelles. Leurs réactions sont des réactions d'adolescents. Et c'est ce qui donne du réalisme à ce roman.



Les descriptions du vaisseau spatial et de l'espace viennent ajouter une dimension réaliste à l'ensemble. C'est comme s'il était tout à fait normal d'être dans l'espace à l'intérieur de ces gigantesques appareils. Nous nous promenons dans les différentes parties du vaisseau et nous voyageons près des planètes de notre système solaire.



L'histoire en elle-même s'avère, à certains moments, palpitante et haletante. Tout est mis en place, petit à petit, pour nous donner une fin de roman sans temps mort dans laquelle nous suivons, parfois avec angoisse, les aventures de nos jeunes héros car nous craignons pour leur sort.



Un bon roman jeunesse en somme qui se lit facilement et avec plaisir.
Lien : https://labibliothequedallys..
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Belle Époque

Ce recueil de 16 nouvelles est très varié. Vous pouvez y trouver de nombreuses thématiques, avec des styles très différents et une note fantastique plus ou moins marquée. Comme souvent avec les recueils, j'ai adoré certaines nouvelles et pas du tout accroché à d'autres. Mon ressenti est donc assez variable, et j'ai détaillé mon avis sur chaque nouvelle dans mon article de blog. Le recueil s'accompagne d'articles très intéressants sur divers aspects de la vie durant la Belle Époque : un vrai plus.



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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L'empire des chimères

Je remercie Philippe Aurèle Leroux et la maison d’édition pour l’envoi de ce livre ! J’avais découvert les éditions Le Grimoire aux Imaginales il y a deux ans : on leur avait commandé le Bestiaire de la Terre de Fangh, mais le reste de leur catalogue m’intriguait pas mal, notamment leur recueil de nouvelles accompagnées de pistes musicales. Les lecteurs pouvaient voter pour leur texte préféré et le vainqueur gagnait la publication de son roman dans l’univers de sa nouvelle. L’auteur de ce livre est le premier gagnant de ce concours atypique, et j’avais donc hâte de découvrir quel univers avait remporté tant de succès auprès des lecteurs !



La première chose que je me suis dite en ouvrant l’enveloppe est « waouh« . L’objet-livre est d’une grande qualité : couverture pas cartonnée, mais assez épaisse, avec une magnifique illustration qui représente très bien le contenu de l’ouvrage. L’intérieur est tout aussi beau avec des filigranes au début et à la fin des chapitres et des illustrations noir et blanc à l’intérieur du livre !



Briana est fille de consul. Elle est fascinée par les astres et observe qu’énormément des étoiles filantes se dirigent vers le Mons Caeli. Elle arrive à convaincre sa famille de la laisser partir en expédition avec une escorte de légionnaires. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : ils sont attaqués en chemin et elle est sauvée par un homme-lion, Gurnt. Longtemps rejeté par les gens de son village à cause de sa différence, Gurnt est un garçon de 11 ans avec des oreilles de lion, des crocs, des griffes au bout des mains et des pieds ainsi qu’une queue, et qui grandit beaucoup plus vite que les autres. Lorsque leur village est attaqué et les jeunes emmenés au Mons Caeli, Briana et Gurnt n’hésitent pas une seconde et partent tenter de percer les secrets de la mystérieuse forteresse. Y parviendront-ils? À quel prix?



Ce livre est le premier roman de l’auteur et ça se sent, non pas dans son style d’écriture, mais dans sa façon de prendre son lecteur par la main : dans son introduction, il prend le temps de nous expliquer les codes de lecture de ce roman et il propose un lexique très complet des termes latins ou typés de l’Antiquité à la fin du livre. Les titres de ces chapitres, en latin, sont sous-titrés par leur traduction. J’ai trouvé ces petites attentions sympathiques. 🙂



L’histoire se déroule durant l’Antiquité, à la période romaine. On sent que l’auteur a fait énormément de recherches (us et coutumes de l’époque, langage, etc) pour que son univers soit le plus vraisemblable possible. On aurait d’ailleurs pu croire qu’on se trouvait dans une fiction historique avant que Gurnt n’arrive ! Au fur et à mesure que le récit évolue, on découvre des éléments apparentés à la fantasy, à la mythologie… et même à la science-fiction ! Un mélange de genres original qui marche particulièrement bien ici.



Le récit se divise en deux parties importantes : la première est le voyage jusqu’au Mons Caeli et la découverte de ce qui s’y passe. On a qu’une envie, dévoiler enfin le secret lourdement gardé de la forteresse. Une fois qu’on sait ce qui s’y trame, la deuxième partie du récit va nous emmener dans la capitale, au cœur de l’action. Encore une fois, le suspense est à son comble : comment nos héros vont-ils bien pouvoir se sortir des situations dans lesquelles ils se sont mis? L’auteur présente toujours tous les passages-clés de l’histoire : si à un moment il fait une ellipse, il va revenir en arrière pour décrire la scène qu’on a ratée et découvrir ce qui s’est réellement déroulé dans l’ombre. La fin de l’ouvrage est surprenante, je n’aurais jamais cru en commençant le livre qu’on allait se retrouver si loin de notre point de départ au final !



Ce livre est avant tout un récit de voyage : Briana part pour le Mons Caeli, puis le duo et leurs nouveaux compagnons font encore pas mal de route ensemble. Leurs différents périples amènent des moments de joie et de convivialité comme des instants de péril et de violence. On y rencontre des créatures fantastiques, mais aussi des brigands et des traîtres. L’auteur n’a pas peur de décrire des scènes de violence, de torture (sans que ça devienne gore quand même :p ) et de sexe : après tout, la société romaine est souvent présentée comme assez libre et sans complexes. :p



Pour ce qui est des personnages, j’ai bien aimé Briana et Gurnt, duo mignon, mais un peu naïf. J’ai parfois trouvé un peu malsain le fait que Gurnt agisse comme un adulte, alors qu’il n’a que 11 ans. Même s’il est grand en taille, on ne gagne selon moi pas aussi vite en maturité. Si la condition de ce personnage, entre l’homme et la bête, m’a beaucoup touchée, c’est entre autres parce qu’elle a trouvé écho dans un conte raconté par le faune Arp’had le passeur de mondes lors du Festival Valjoly’maginaire, qui m’avait énormément émue. Au final, qui est le monstre : celui qui en a l’apparence ou celui qui en a les actions?



Decimus, le soldat qui accompagne Briana au début, est un personnage dont j’ai adoré la force de caractère et de conviction, mais que j’ai trouvé un peu trop changeant dans ses alliances. J’ai par contre détesté Primus le frère de Briana dès le début, un être très primaire, cruel, méchant et bête. Mais je pense que c’était le but de l’auteur. ;)



Un mélange atypique de genres qui fonctionne particulièrement bien, un voyage pour découvrir les mystères du Mons Caeli…et y échapper ! Une incursion dans l’Antiquité grâce à un récit très bien documenté et à des illustrations noir et blanc pleine page. Une très belle découverte que ce livre !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Uræus

Un recueil singulier de sept nouvelles fantastiques, reliées entre elles par un fil conducteur : une malédiction qui s'abat sur sept générations, par filiation.

Sept auteurs différents (dont je ne connaissais que Frédéric Livyns) transmettent le maudit uraeus (cobra femelle ayant pour fonction de protéger le pharaon) à travers plusieurs périodes historiques et autant de contrées. Des fouilles archéologiques en Égypte au 19e siècle sous la férule de Napoléon, en passant par le Wild West américain, la Russie léniniste, l'Asie du Sud, la France, pour revenir en Égypte à notre époque des smartphones.

Et on pense alors à l'expression "Le serpent qui se mord la queue", locution qui résume très bien ce petit livre qu'à part deux histoires moins appréciées, j'ai lu avec un plaisir manifeste.
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Crocs & alambics

Je lis peu de recueils de nouvelles (la dernière fois doit remonter à une quinzaine d’années…) ; je ne suis pas très à l’aise avec les histoires très courtes, dans lesquelles la mise en place est forcément plus survolée, de même que la conclusion… et tout ce qui va entre les deux. J’aime qu’il y ait du rythme oui, mais aussi que ça prenne sont temps. Comme dans un roman, quoi (#captainobvious).

Bref, je lis peu d’anthologies mais là, c’est celle de la maison Crin de Chimère, j’ai même pas essayé de résister à la tentation de la précommande… même si je suis également assez peu friande de SF à la base. 🙈

Bref, trêve de suspense : j’ai pris beaucoup de plaisir à lire toutes ces nouvelles ! Un peu plus pour certaines que pour d’autres, forcément, mais je n’ai pas envie d’en faire un classement. Mes deux préférées ont déjà été signalées à qui de droit, c’est l’essentiel. ^^

On est ici dans le thème des monstres de tous bords, créés naturellement ou artificiellement, volontairement ou accidentellement. On frôle parfois la fantasy (je ne vais pas m’en plaindre), mais on est toujours dans des degrés plus ou moins prononcés d’horreur et de gore, parfois très visuel, d’autres fois plus psychologique… Il y a une belle diversité d’univers et de styles, et si certains m’ont un peu moins plu que d’autres, je reste sur de très bons moments de lecture passés avec chacun.e de ces jeunes auteurs et autrices. J’espère très fort que Crin de Chimère renouvellera l’expérience des anthologies, celle-ci est une franche réussite !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Uræus

J’étais très intriguée par le concept de cette anthologie : 7 nouvelles écrites par 7 auteurs différents, avec 7 protagonistes issus du même arbre généalogique, qui constituent un récit complet. C’est avec plaisir que je me suis lancée dans cette aventure littéraire atypique, et j’ai beaucoup apprécié ce voyage dans le temps ! Petit plus très sympathique, chaque nouvelle commence par une illustration noir et blanc pleine page, qui donne un avant-goût de ce qui nous attend.



Antoine du Perret est celui qui lance la malédiction dans « Secrétaire d’Empire en pire« . Fils d’un nouveau bourgeois et méprisé de la haute société pour cela, il se retrouve en Égypte à exhumer la tombe d’un scribe alors que les autres cherchent désespérément un objet d’une grande valeur dans le tombeau du Grand Prêtre. C’est bien sûr lui qui va trouver l’artéfact et sans le savoir maudire sa famille sur plusieurs générations. La chance lui sourit beaucoup depuis qu’il est en possession de cet étrange objet, mais il se rend vite compte que cela a un prix et pas des moindres… et quand il tente de s’en débarrasser, l’artéfact revient toujours.



Dans ‘In Cauda Venenum« , Jules du Perret part chez les Indiens pour assouvir sa passion pour l’anthropologie. Après des aventures qui le mènent à utiliser l’artéfact, il se marie et devient antiquaire, mais des malheurs s’abattent sur son couple. Un de mes personnages préférés du recueil se trouve ici en la « personne » de Rex, un fossile gigantesque animé par l’objet maudit !



« Le démon intérieur » habite Chloé du Perret. Alors que ses parents sont morts, elle se retrouve sous la tutelle d’un homme cruel, qu’elle décide de fuir avec l’aide de l’artéfact pour aller vivre sous le régime de son idole Lénine. Elle vit selon les préceptes du parti et élève son fils avec amour et droiture, mais doit retourner aux USA pour régler des affaires d’héritage et tombe étrangement malade.



« Words of Chaos » met en scène Marcel du Perret en tant qu’interprète et traducteur de langues multiples dans l’armée. L’artéfact murmure à son oreille les traductions de ce que les chefs ennemis racontent. J’ai trouvé ce thème et la façon dont il est traité super intéressant ! Encore une fois, l’artéfact amène la réussite, mais aussi de nombreux malheurs dans son sillage…



« Ourobouros » est plus intimiste, la nouvelle raconte l’histoire d’Océane du Perret : comment elle s’est laissée guidée par l’artéfact et à quelles extrémités cela l’a menée. Étudiante militante, mère surprotectrice, enrôlée dans une secte, elle devient une artiste torturée aux visions délirantes…



« Pile ou face » est ma nouvelle favorite de cette anthologie : Sébastien Langlois reçoit en héritage de sa mère une pièce. Quand il la lance, il entre dans un monde parallèle dans lequel il peut faire un vœu égoïste. Si la pièce tombe sur face, le vœu est gratuit, si c’est pile par contre, les conséquences individuelles et mondiales sont dramatiques… ce qui ne l’empêchera pas de lancer la pièce à plusieurs reprises !



« Cycle de vie » clôt ce recueil avec Séléna Langlois, qui va traiter de l’addiction aux technologies et aux réseaux sociaux, cherchant toujours plus de reconnaissance virtuelle, de likes… ce qui ne peut que mal finir.



J’ai beaucoup aimé découvrir à chaque nouvelle étape comment l’objet passait à la génération suivante, quelle forme il prenait et comment il tourmentait le protagoniste ! Des récits dans lesquels la folie n’est jamais loin ! L’artéfact se joue de chacun avec délectation pour amener chaos et destruction sur le monde. Chaque auteur a proposé sa vision des choses, tout en adaptant son récit à l’époque historique qui lui a été attribué et aux événements des nouvelles précédentes. Je serais curieuse de savoir comment se sont déroulées les coulisses de cette anthologie !



Une anthologie dans laquelle une malédiction poursuit la famille du Perret sur plusieurs générations : 7 auteurs écrivent chacun une tranche de l’histoire familiale, chacun apportant sa touche personnelle à ce récit empreint de chaos et de folie, dans lequel l’histoire individuelle se mêle à l’Histoire qu’on connait. Un concept original, atypique et très bien traité que j’espère retrouver encore à l’avenir !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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L'empire des chimères

Sacrée lecture, parfaitement inattendue !

Je n'avais pas pris tellement garde au résumé avant de démarrer le livre, parce que j'aime me plonger dans l'inconnu, et je suis allée de surprise en surprise.

Au IIe siècle, sous l'ère de Commode, on suit les aventures de Brianna, qui s'interroge sur la direction des étoiles filantes, de Decimus, un ancien légionnaire un peu brutal, et Gurnt, un jeune homme aux allures felines qui peine à s'adapter à la société.

J'ai rarement l'occasion de lire de la fantasy historique, et encore moins au temps des romains, et je suis très agréablement surprise du résultat. C'est une ambiance que j'aime déjà pas mal à la base, en témoignent mes quelques années de latin, et redécouvrir cette époque sous le spectre de la fantasy est aussi déroutant qu'agréable.

Mais le gros point fort de ce livre, c'est la construction du scenario : on a dès le début des événements choc, qui nous aident tout de suite à nous attacher aux personnages, et la révélation finale est plutôt démentielle ! J'avais été avertie qu'elle serait inattendue, et même comme ça, j'ai été totalement embarquée et choquée de ce retournement de situation, alors je n'ai pas peur de le survendre. Chapeau, j'ai vraiment apprécié !

Si je devais faire une petite remarque, ce serait au niveau du rythme : tout va très vite, j'aurais apprécié une petite centaine de pages supplémentaires pour prendre le temps d'installer un peu plus l'histoire et les personnages. Mais tout reste comprehensible, pas de souci de ce côté-là !

Bref, c'est une lecture surprenante, divertissante, avec un gros travail fait sur l'empire romain et son organisation, des petites phrases en latin au début de chaque chapitre, un scenario léché, que demande le peuple !
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L'empire des chimères

Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre. D'après l'auteur, il s'agissait d'un mélange des genres et je dois dire qu'il a su mêler d'une manière très intéressante la fantasy et la science-fiction au roman historique.



L'histoire se déroule donc à l'époque de la Rome impériale, sous le commandement de Commode. De ce fait la Légion romaine est très présente dans le récit. On a affaire à un univers fait de violence, de torture et d'humiliation mais grâce à nos personnages on découvrira ce que l'être humain est capable de faire par amour ou par sens du devoir.



L’auteur se fait quelquefois choquant mais c'est le contexte bien particulier qui le nécessite. La vie à cette époque est rude et la quête de pouvoir de certains n'arrange rien.



j'ai été surprise par certaines pratiques décrites dans le livre, je me suis demandée s'il s'agissait des us et coutumes romaines ou si ces détails venaient tout simplement de l'imagination de l'auteur. Après vérification et à mon grand étonnement ses usages ont bien existé à cette période.



Les personnages sont nombreux, certains sont attachants et on s'identifie rapidement à eux, d'autres au contraire sont vraiment cruels, voir monstrueux. Chacun à sa manière apporte de la profondeur au récit. Les liens qui les unissent sont complexes et toute une palette de sentiments va naître de cette diversité.



Il y a tout d’abord Briana, une jeune femme insouciante. Sa condition sociale fait d'elle une personne privilégiée. Au fil des pages et malgré sa faiblesse apparente elle fait preuve de beaucoup de maturité. Elle devra mettre de côté ses a priori pour survivre.



Nous faisons également la connaissance de Decimus, légionnaire aguerri qui se retrouve embarqué dans une mission qui s’avère bien plus périlleuse qu’il n’y paraît. L'auteur a fait un travail remarquable avec ce personnage, tout au long de cette aventure il nous dévoilera son caractère, sa force mais aussi sa folie.



Puis nous découvrons Gurnt, un jeune celte doté d'une apparence étrange. Rejeté par les siens, il a bien du mal à faire confiance aux autres. Malgré son jeune âge, il est doté d'une détermination sans limites.



L’auteur n’épargne pas ses personnages, il y a de nombreux rebondissements. On ira de découverte en découverte en passant par des révélations inattendues.

Soudain l’intrigue principale prend un tournant décisif, une nouvelle dimension qui apporte son lot de surprises. Sur le coup je suis restée étonnée mais ensuite les pièces du puzzle se sont mises en place très rapidement.



J'ai beaucoup aimé le principe du roman fantasy ancré dans l'histoire. C'est une très belle découverte et j'ai pris plaisir à lire ce livre du début à la fin.

Toutefois quelques petites choses m'ont manqué : il y a un lexique mais aucune indication en cours de lecture nous signale de nous y référer et j'aurais aimé un épilogue plus conséquent pour me projeter dans l'avenir des personnages. Il m'a manqué également quelques passages, j'attendais avec impatience que certains personnages fournissent des explications suite à des trahisons ou des revirements de situation. Mais cela a été complètement occulté et je suis restée sur ma faim.



On peut noter également que le livre en lui-même est un très beau livre objet. Il possède une belle couverture, des illustrations qui mettent en scène les personnages et de jolies arabesques qui ornent les pages. C'est un véritable plaisir pour les yeux.



Philippe-Aurèle Leroux nous livre ici un roman de fantasy historique mûrement travaillé et ça se ressent. La description, les expressions employées ainsi que la présence d'un lexique reflètent tout le travail de documentation fourni par l'auteur. Son écriture est fluide et on se laisse entraîner rapidement par son style.



Il y a tant à dire sur l'Empire des Chimères mais il est difficile de le faire sans risquer de dévoiler quelques intrigues. Le mieux est de le lire et de se faire sa propre idée.

Je recommande vivement ce livre aux amoureux de fantasy et d’aventure.

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Revenir de l'avenir

Il n’est jamais simple de parler d’une anthologie aux textes parfois inégaux dans la qualité d’écriture et généralement aux histoires très variées dont certaines vont correspondre à vos goûts et toucher votre sensibilité, d’autres non. Je n’aborderai donc pas chaque nouvelle, mais citerai ici celles qui m’ont le plus marqué, idem pour les compléments multimédias.



Je dois avouer que les Éditions du Grimoire, nous a toujours gratifiés d’une belle collection d’histoires (3 antho précèdent celle-ci) et aux auteurs talentueux ; ils renouvellent cette qualité pour l’édition 2020. Comme pour les deux dernières, chaque nouvelle de Revenir de l’Avenir bénéficie d’une illustration, d’une bande-son, mais aussi cette année : d’un court métrage (2 à 5 minutes) et d’une couverture fluorescente.



Bien entendu, chaque acheteur d’un livre pourra voter pour 3 nouvelles, 3 illustrateurs, 3 compositeurs et 3 réalisateurs de son choix pour faire gagner un artiste dans chaque catégorie en vue de la publication d’un roman issu de la nouvelle victorieuse.



À mon sens, les courts sont beaucoup plus inégaux que le reste, mais tous ont le mérite d’exister. À voir après avoir lu la nouvelle.



Certains s’attachent à raconter l’histoire comme pour No Futur (Christian Fauveau) ou Papa-Neige et Maman-Soleil (Floriane Barlier). Parti pris pas toujours simple que de rendre l’ensemble avec justesse et des moyens souvent limités. D’autres contournent le problème en ne s’attachant qu’à une partie de l’histoire, souvent le début comme le Retour (Florian Wendling), réussi en particulier côté décor et costumes. Certains courts sont plus proches de la bande-annonce comme Une Chambre Hors du Temps (Nicolas Deze) au montage bien réalisé.



Plus audacieux, certains réalisateurs s’éloignent de la nouvelle, principe que j’ai fort aimé. Le silence du Hâl (Lucas Debris) nous conte un futur possible à la nouvelle. A.M.E (Hélène Cruciani) est une publicité pour l’entreprise Après-Morte Electronique, un peu macabre au début, mais très pertinente (n’oubliez pas de profiter de leur promo). J’ai également très apprécié Maillage (Maxime J. Richard) aux images électroniques hypnotiques et à la prose rimée envoûtante.



Notons deux travaux à part : Les Walkyries de Lofsöngur (Guillaume Beck) qui a opté également pour une bande-annonce, mais en version animation 2D et l’OVNI qu’est Au temps pour moi du très cérébral Olivier Portejoie.





Je ne m’étalerai pas sur les réalisations musicales, plus complexes pour moi à explorer. Nous passons d’un certain classicisme à une modernité synthétique, de bande-son générique à des déroulés suivant la lecture et bien d’autres. Mon attention (et donc mes votes) s’est arrêtée sur quelques-unes, comme Les Walkyries de Lofsöngur (Hervé de la Haye) aux envolées wagnériennes, ou Katastophic Tour (Djaffar Lebdiri) qui marque parfaitement les différents temps de l’histoire avec force lorsqu’il le faut, ou enfin Embourbé (Victor de Lipski) aussi troublante qu’une errance dans un marais temporel.





Côté illustration, vos rétines se régaleront de la diversité, rien n’est à jeter, soit par la qualité graphique, soit par le style, soit par la mise en scène. Toutes sont en adéquation avec le texte, parfois explicites, parfois intrigantes.



Vous ferez donc le grand-écart entre



* le style sombre et composé de A bas l’empire ! À mort le temps (Cédrick Towa) et le tracé presque manga de Maillage (Laurent Lemaître) ;



* Le cauchemar underground de Rêve de Mark 13 (Sara Lechat Price) et la BD à la française de Katastrophic Tour (du talentueux Jean-Mathias Xavier qui illustre aussi No Futur) ;



* La peinture réaliste de Le Retour (Fabrice Bertolotto) et l’élégant crayonné symbolique de Le Baptême (Nadia M) ;



* La contre-plongée d’Au temps pour Moi (Anthony Rubier) et la réalisation rétro-pulp de Les Walkyries de Lofsöngur (de l’illustre Michel Borderie).



Bref du très beau, du très bon.





Venant-en au noyau de Revenir de l’Avenir ; un sujet complexe et a priori restrictif : on va vous parler de voyage dans le temps.



Un thème difficile en soi, car la cohérence de l’histoire tient à peu pour les plus cartésiens et dépend beaucoup de son concept du temps : linéaire, prédestiné, chaotique, aberrant, multiple ou aux réalités parallèles. D’ailleurs, je m’y suis risqué, mais ma nouvelle n’a pas été retenue ; moi-même je ne la trouvais pas forcément totalement aboutie, mais je ne suis pas fan du sujet « Voyage dans le temps » non plus (Néanmoins, vous pouvez la lire dès à présent sur mon site – n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire à cet article, sur ma page Facebook).



Mais revenons aux auteurs sélectionnés.



Si certains se sont talentueusement arrêtés à « j’envoie mon personnage physiquement dans l’avenir et le fait revenir » d’autres ont su aborder d’autres voies. Comme je l’ai évoqué, rien à redire sur les qualités d’écriture des différents auteurs (es) et mis à part une nouvelle qui ne m’a vraiment pas séduite, une autre pour laquelle je suis mitigé, toutes les autres ont retenu mon intérêt pour des raisons diverses.



Explorons ces futurs si présents :



* Faire un aller-retour physique dans le futur se retrouve entre autres dans les Walkyries de Lofsöngur (Philippe Caza – le célèbre illustrateur, BDiste, noveliste). Une de mes nouvelles préférées pour son côté rétro amusant, reprenant une partie des standards du genre.



* La fameuse boucle temporelle se retrouve çà et là et en particulier dans Étoile Noire (Philippe Auréle Leroux) qui s’amuse dans un style rétro-futiste ou space-punk.



* Le retour dans le passé (à la limite du sujet donc) est développé à grande échelle dans Le Retour (Guillaume Casabianca) qui ouvre des possibilités fortes intéressantes et une réflexion profonde sur nos choix alors que l’on connaît l’avenir.



* La tentative de changer le passé et donc le présent, se retrouve forcément dans divers écrits dont Katastrophic Tour (Lionel Pasquier) avec une approche originale et une dénonciation de notre voyeurisme le plus glauque mise en avant. Une chambre hors du temps (Arnaud Dridi) est également très innovante dans cette catégorie.



* L’exploration virtuelle des avenirs possibles se joue dans plusieurs nouvelles. Sur le sujet, Maillage (Cécile Dibard) a ma préférence pour son univers sous-jacent empreint de totalitarisme. Rêve de Mark 13 (Aaron Judas), un peu ardu, est également notable par le style particulier de l’auteur, à la fois sombre, moderne et intelligent.



* L’exploration génétique de l’avenir de la nouvelle Le Baptême (Sarah Giron) par les implications encore plus poussées que la précédente a également retenu mon attention. Effroyable sujet que la prédétermination génétique.



* Voir l’avenir lointain et immédiat grâce à un don est exploité dans la nouvelle d’héroïc-fantasy La vallée de Lora (Norman Jangot) ou dans A bat l’Empire ! À mort le Temps (Guillaume Bièron) plus difficile à situer. Deux utilisations de cette capacité par un texte plus léger et un autre sur un fond de totalitarisme religieux.



* Mais l’avenir, c’est aussi la mort. En revenir (ou l’esquiver) est-il possible ? A.M.E (Pierre Gévart) se le demande via la technologie alors que la nouvelle hors-concours La Montagne-Dieu (Yvan Barbelette) nous fait approcher le divin – un récit très réussi.



* Et puis, il est possible de se perdre dans les réalités multiples. Quelques gouttes de thé (Audrey Pleynet) est un peu à l’étroit dans ce format tant elle explore des possibilités aussi intéressantes les unes que les autres. Terres Grises (Philippe Deniel) apporte un décor très innovant à la fois pour la construction d’une ligne temporelle et pour les interactions entre les différentes réalités.



* On peut également se retrouver soi-même (ou se perdre) tel ce qui arrive au héros d’Embourbé (Audrey Salle) – thème et principe qui rappelle celui de ma nouvelle (à lire sur mon site). C’est aussi le discours plus humoristique d’Au temps pour moi (Xavier Lhomme) avec ses clones temporels.



* Autre type de clone : celui de la Flamboyante (Célia Ibañez) pourchassé par des primitifs cannibales alors même qu'il porte le destin d'un monde autour du cou et qu'il ne lui reste que des souvenirs d'une technologie futuriste.



Comme vous pouvez le voir une belle brochette auxquelles s’ajoutent quelques autres nouvelles en lice pour le concours Mille Saisons.



Sans oublier les deux derniers récits de l’anthologie rédigées, illustrées, mises en musique (non trouvée sur le site) et en image par des élèves de quatrième ; un résultat dont beaucoup de créateurs n’auraient sans doute pas été capables à leur âge. Bravo à eux.



Une Anthologie que je ne peux que vous recommander, aux Éditions du Grimoire, site sur lequel vous pourrez retrouver aussi les trois précédentes dont Tombé les Voiles qui contient mon récit "Un dernier point de vue".
Lien : http://fredericgobillot.over..
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Crocs & alambics

Un recueil de nouvelles qui tourne autour de la notion de monstruosité avec des savants fous aux expérimentations horribles, en passant par des vies extraterrestres asservies par les humains, des androïdes à l'humanité avérée, des hommes dépourvus d'empathie avec des nouvelles de science-fiction, de steampunk, de fantasy pirate voire de conte. La monstruosité sous toutes ses formes.



Mes préférées sont la plus belle des réussites de @alexandre.fritz.karol une nouvelle fantasy mêlant habilement steampunk et piraterie au milieu de monstres et créatures ; Partie de chasse de @fabrice.pittet.auteur dans la veine d'un space opera déjanté avec un duo hilarant et une créature hybride entre Jabba le Hutt et le Sarlacc ; j'ai aussi apprécié le conte fantastique de Kaegor de Rion Xoth : la Mort personnifiée et la recherche d'immortalité d'un alchimiste rendu fou par ses expérimentations.

Un bon recueil pour frissonner et s'interroger sur ce qui fait de nous un monstre ou un être pensant doué d'empathie pour l'autre.
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Belle Époque

Comme toujours dans une anthologie, je fais un avis général et une chronique pour chaque nouvelle. La note affichée ici est la moyenne générale, pour les notes « particulières », me consulter.

Première nouvelle : Baudelaire et Gautier, les dernières correspondances, Delphine Schmitz.

On ne dirait pas comme cela, surtout que le début évoque un enterrement, mais cette nouvelle est plus « lumineuse » qu’il n’y paraît. Une correspondance, une vision, un Hollandais Volant et une aventure démentielle. De belles descriptions et une fluidité appréciable, j’ai moins aimé ce mais trop présent ainsi que certaines répétitions. J’aurais bien aimé être à la place de Baudelaire, enfin, 46 ans quand même !

Deuxième nouvelle : Brume de guerre, Philippe-Aurèle Leroux

Le titre est très intéressant et particulièrement bien choisi, surtout vu les idées exploitées. Entre Gabriel, que j’ai beaucoup apprécié, le spectre de la guerre et un drame à l’exposition pour ne rien spoiler, c’est animé. J’ai adoré la chute, la non-linéarité de cette nouvelle et les dialogues particulièrement dynamiques. J’ai moins apprécié certaines répétitions et l’abus du verbe avoir sur des pages U_U.

Troisième nouvelle : Une mèche de cendre, Chris Vilhelm

Histoire qui m’a moins convaincue car on parle de tortures, d’horreurs, autant y aller jusqu’au bout ! Le début m’a désarçonnée, le journaliste qui veut faire un article oki, un docteur aux méthodes très discutables, dont le fils s’est suicidé, ça promet de belles choses : âmes sensibles s’abstenir. Même si c’est très (trop) rapide. La chute est prévisible, j’ai bien aimé les idées, la narration et les thèmes abordés. C’est pas mal.

J’ai moins aimé, le mais qui revient trop, l’abus de points de suspension. À la fin, ils n’ont plus le même impact. Il m’a fallu plus de temps pour accrocher et la petite coquille sur le prénom du fils du docteur, dommage !

Quatrième nouvelle : Même si nos peurs ne meurent jamais, Nepenth S.

Une histoire tendre qui évoque le harcèlement, la folie, l’amour, les interdits, l’abandon et tout cela à la Belle Epoque ? Oui c’est possible. Quand Ombre arrive, enfin Grégoire, on se dit peut-être que le loup est entré dans la bergerie, m’enfin ce n’est pas lui le fils du fou ! Des cicatrices dissimulées au dernier à la douche avant de rejoindre les dortoirs de l’orphelinat, les pensées des personnages se veulent intimes. Qui a crié en pleine nuit ?

J’ai fortement apprécié cette nouvelle, qui pour autant ne m’a pas surprise au niveau de la chute. Les idées sont là, les thèmes abordés aussi et avec une justesse particulière. J’ai moins aimé certaines phrases simples répétées. Très bien dans l’ensemble.

Cinquième nouvelle : La Fée mutilée, Alexandra Fiordelli

Aaaaah je me disais bien qu’on évoquerait le monde du cirque ! Nouvelle déroutante au début, très intéressante pour ma part dès que l’on évoque des cadavres et une Fée Mutilée. Quel beau travail a fait ce boucher, n’est-ce pas ? Ah oui, lui fils de juge et futur médecin, il a un avenir tout tracé. Sans spoiler, dommage que tout est blanc.

J’ai bien apprécié la chute de cette nouvelle, même si je m’y attendais un peu. Sans vous dire pourquoi, ce ne serait pas du « show ». Belles descriptions et une ambiance un peu lugubre que j’affectionne. J’ai moins aimé ce mais qui peut casser certains enchaînements. C’est bien dans l’ensemble !

Sixième nouvelle : Ma belle époque, Alex Mauri

Aaaaah une nouvelle en épistolaire, c’est original !

Je me suis doutée rapidement du sujet au regard du dossier juste avant, passons sur l’aspect un peu prévisible car la chute, elle, ne l’est pas trop. Bon Victor, voilà quoi c’est un sauveur qui cache bien son jeu. Ne spoilons pas tout !

Louise était rejetée, Louis a trouvé sa place. De nombreux thèmes sont brassés en peu de temps, de la femme à barbe en passant par l’immortalité ou juste la « famille ». « Cher Père, Chère Mère, assistez au spectacle ! »

J’ai bien aimé la forme, la chute, le rythme très soutenu du début à la fin. J’ai moins aimé, forcément, l’absence d’action et de grandes descriptions. Très bien dans l’ensemble.

Septième nouvelle : L’Ombre de soi-même, L. Azarii.

Encore une originalité appréciable : glissez-vous dans une pièce de théâtre ! Pas qu’une non ! Oserez-vous dire que vous êtes face à un « torchon » ? Quelle tragédienne cette Sarah, vous ne trouvez pas ? Venez donc vous reposer en Bretagne plutôt que de continuer à brûler les planches à Paris.

Une nouvelle étonnante, enjouée et pourtant assez sombre. À force de jouer des rôles, on se demande qui l’on est. De beaux enchaînements et des extraits bien choisis. J’ai bien aimé les références, la culture et l’image de Sarah Bernhardt, entièrement Sarah. J’ai moins apprécié la chute, qui me donne l’impression d’une interruption dans un plaisir intense. Mince alors, il ne manquait pas grand-chose pour me déclencher un coup de cœur !

Huitième nouvelle : La Danseuse rouge, Caroline Blineau

Une nouvelle qui alterne entre la Danseuse rouge et celui qui souhaite devenir « son Shiva ».

Sans spoiler, vous devinerez peut-être de qui il s’agit… En tout cas, c’est un autre aspect de la Belle Epoque qui est abordé : les femmes fatales dans cet instant charnière entre « passé et modernité » pour reprendre les termes du dossier qui accompagne les aventures de « Judith ».

J’ai bien aimé le sujet, la chute correcte et les références. C’est bien décrit seulement j’ai moins aimé le manque de fluidité vers la fin avec des répétitions non nécessaires. Bien dans l’ensemble.

Neuvième nouvelle : L’œil du photographe, Tepthida Haye.

Ah ces photographes, à l’affût du moindre cliché permettant d’expliquer, ou de comprendre une personne. Nouvelle simple, mais appréciable. Comment prendre le meilleur cliché ? Sans spoiler, cela peut être difficile pour le sujet, ou les Muses… Faudrait pas trop bouger, on pourrait glisser 😛

J’ai bien aimé les descriptions et l’action d’Edmond contre un certain personnage était maîtrisée. L’idée de l’enquête, photographie, filature et découvertes… c’est bien, mais prévisibles. Je m’attendais à la chute, un petit twist n’aurait pas été de refus !

Bien dans l’ensemble.

Dixième nouvelle : Nuit, Aaron Judas.

Que peut-il se passer durant une nuit ? Beaucoup de choses et à réclamer des preuves on peut perdre ! Cette nouvelle assez originale dans la construction avec le témoignage, la retranscription des événements de la nuit avec la montre à gousset…(je ne spoilerai pas cet instant mais j’ai souri xD). Les esprits existent-ils ? Peut-on communiquer avec eux et rapporter la preuve de leur existence ? Un guide peut sûrement le faire !

J’ai bien aimé cette plongée dans le spiritisme avec en plus le dossier qui accompagne cette nouvelle. Dommage pour le côté fantastique que je n’ai pas trouvé assez prenant, l’idée est excellente et j’adoooore ça !

J’ai moins aimé, la prévisibilité de la chute, même si la fin reste ouverte et les répétitions de formulations.

Bien dans l’ensemble.

Onzième nouvelle : Esprit, es-tu là ? Andréa Deslacs et Catherine Loiseau

Première originalité, c’est une histoire écrite à quatre mains ! Place au spiritisme, on s’en doutait avec la nouvelle précédente. J’ai eu du mal au début avec l’abondance de noms, oki y a des invités à une soirée, mais certains ne sont pas hyper importants. De l’ingénierie, du tarot, un homme à tout faire qu’il ne faut pas embêter et un prêt à obtenir ! La communion avec les esprits se réalisera-t-elle ? Mieux que cela !

J’ai bien aimé l’idée de la soirée spiritisme made in Belle Epoque, avec des « boniches » un peu curieuses. Peut-être trop concernant Léa… Bonne action, une certaine harmonisation au niveau de la narration et une fin bien.

J’ai moins aimé certaines répétitions et finalement le manque de surprise au niveau de la chute.

Bien dans l’ensemble.

Douzième nouvelle : Béance, Mahaut Davenel

On attaque la partie exercices de réécriture. Je n’ai pas tout compris au début, il a fallu la lecture du dossier avec la genèse pour comprendre.

De belles descriptions dans cette nouvelle qui évoque des masques ou devrais-je dire un masque ? On suit Raphaël et des contaminés, sans vous spoiler. Le mode sombre n’existant pas encore à cette époque, attention à vos yeux.

J’ai bien aimé l’idée de reprise, le pourquoi de cette nouvelle et la chute, non effritable…

J’ai moins aimé Raphaël, finalement j’ai peiné à entrer en lui, j’étais trop détachée.

C’est bien, mais je m’attendais à être plus transportée.

Treizième nouvelle : Les Yeux des serpents, Cyril Fabre

Le début commence en fanfare et l’originalité du langage – ça change – me plut jusqu’à la fin, trop prévisible à mon sens. On sait tous comment cette histoire finit. La Rolls est réparée, « il » est engagé comme chauffeur et la comtesse… Eh bien, elle est avec le comte plus pour son argent qu’autre chose.

J’ai bien aimé la narration piquante, le décalage aussi et Tara. En revanche, quelques accrocs et la prévisibilité sont deux points moins appréciés.

Dans l’ensemble, c’est bien !

Quatorzième nouvelle : Accord triton sur ma sensibilité, Nolwenn Pamart

Début un peu déconcertant car j’ai mis un certain temps à rentrer dans l’histoire et je trouve que le twist (M*) arrive pas assez vite. Il est vrai que les idées sont géniales, Lydie est en quête d’un idéal qui n’arrive pas, et quand on lui sort un trop beau discours, forcément, c’est trop tard. De jolis thèmes brassés l’air de rien en quelques pages.

J’ai bien aimé Lydie, un perso à qui je me suis attachée vite, René, bon son comportement était prévisible, pourquoi, les thèmes et les idées. Un peu plus de pages ne m’aurait pas dérangée !

J’ai moins aimé l’abus de mais à la fin, dommage et le fait que l’intrigue finalement, ce qui m’a titillé au niveau du titre, arrive tard.

Bien dans l’ensemble.

Quinzième nouvelle : Ses mains, Florence Barrier

Inspirée de Maupassant mais pas seulement, cette nouvelle est intéressante dans la revisite. Petit tour chez le coiffeur, la coiffeuse même Shirley, qui attire énormément une jeune personne qui devrait se tenir éloigner d’une braderie. Pourquoi les mains l’obsèdent ? Vous le saurez en lisant.

J’ai bien aimé les idées, surtout les descriptions et passages fantastiques. C’est fluide.

J’ai moins aimé l’abus du « ça » qui en plus d’être très oral, est répété et impersonnel. La chute reste prévisible, mais agréable.

C’est bien dans l’ensemble.

Seizième nouvelle : Licorne borgne, Guillaume Lemaître

Nouvelle intense, mais trop courte à mon goût ! On se retrouve en Inde avec un couple dans une clinique de fertilité. Le décor est planté et les bocaux observés à la hâte. Les yeux vairons, les thèmes l’air de rien évoqués sont excellents (entre mère porteuse et prostitution, sans oublier les monstres…) et malheureusement on reste sur notre faim !

J’ai bien aimé les thèmes donc, le docteur et la fin, même si c’est trop court. J’ai moins aimé les abus de mais et la longueur. C’est bien dans l’ensemble.

J’ai apprécié le fil conducteur de cette anthologie, on part d’un point et l’air de rien, avec quelques dossiers sous le coude dans lesquels on plonge sans hésiter, on finit sans détourner le regard ou presque. Les thèmes abordés, les points Histoire, les plumes très intéressantes sont autant d’atouts pour cet ouvrage ! Certaines nouvelles m’ont énormément rassasiée !

Toutefois, j’ai moins apprécié ce que j’appellerai le déséquilibre. Certaines nouvelles sont originales, poussées, nous poussent au voyage, aux questionnements, à la curiosité ou même, apprécier le lugubre… quand d’autres sont prévisibles, répétitives et peuvent moins transporter. À la fin, on quitte cette Belle Epoque et cette magie qui m’emportait auparavant.

La suite sur ma page Facebook :)
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Belle Époque

C'était un recueil assez inégal, j'ai adoré certaines nouvelles comme j'en ai trouvé certaines très .. étranges et peu appréciables voire malsaines. Toutefois, c'était une belle plongée dans le 19ème siècle, avec ce côté un peu fantastique/flippant qui est la marque de fabrique des éditions Luciférines.
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Crocs & alambics

Autant vous dire d’entrée de jeu, dans cette anthologie, il y a du level… Et pas qu’un peu ! J’ai eu un coup de cœur pour une des nouvelles présentes d’ailleurs. Laquelle ? Je vous le dirai un peu plus tard…



Comme toujours, il y en a forcément que j’ai moins aimé que d’autres, pourtant, j’en ai savouré chaque phrase, peu importe la nouvelle, peu importe son auteur. Ce n’est pas la chose que je regardais en premier. Dans ce genre de lecture, c’est surtout la diversité autour d’un thème donné au départ que j’aime découvrir, j’aime voir à quelle sauce un sujet peu être traité selon qui écrit.



Au départ, je voulais vous donner un avis sur chaque nouvelle. Finalement j’ai décidé d’en faire un global parce que certaines auraient eu droit à quelques lignes alors que d’autres, comme mon coup de cœur, j’aurais pu partir en vrille et vous en parler pendant longtemps. Et, je ne trouvais pas cela juste pour les auteurs qui m’ont moins convaincue.



Quelle est donc mon coup de cœur ? Eh bien, il y a un auteur qui a su me convaincre en quelques lignes à peine, je n’étais pas encore arrivée à un quart de son récit, que j’étais certaine que c’était celle qui aurait ma préférence. Je n’étais pourtant pas encore à la fin de l’anthologie dans son entièreté, même pas à la moitié pour tout vous dire. Mais que voulez-vous, certaines plumes réussissent à vous convaincre en quelques mots parfois !



Cet auteur, c’est Alexandre-Fritz Karol. Franchement, j’imagine très bien cette nouvelle comme une mise en bouche pour un univers encore plus vaste, croyez-moi, je signe directement pour découvrir ce qui n’existe pas encore et n’existera peut-être jamais. Mais, c’est un fait, je suis totalement conquise. Après avoir lu cette nouvelle, le niveau était à une telle hauteur, que pour surpasser mon ressenti, il en fallait énormément.



Une autre des nouvelles qui m’a convaincue, c’est la dernière, celle de Kaegor de Rion. Elle est totalement différente de ce qui nous est proposé avant dans l’anthologie, et c’est justement cette différence qui a fait que j’ai accroché à ce point. Je tiens quand même à préciser que chaque récit présents ici a quelque chose à apporter, que chacune des aventures que nous vivons est captivante, même si, forcément, on ne peut pas adhérer à tout, même si nous avons forcément plus d’affinités avec certains univers alors que d’autres nous paraissent totalement loufoques et pas spécialement crédibles. Quoi qu’il en soit, j’ai apprécié chaque récit, à divers niveaux, cette lecture m’a permit de découvrir également des plumes qui m’étaient totalement inconnues, ainsi que des univers dans lesquels personnes ne voudraient se retrouver perdu.



Une anthologie à lire sans hésiter !
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L'empire des chimères

Comme le résumé l’indique, on suivra trois personnages résolument différents à travers tout le récit, avec une alternance de points de vue, classique de la fantasy exploité ici avec efficacité, notamment parce que chaque personnage est très bien caractérisé. On a ainsi une fille de famille patricienne, cultivée mais encore immature, un soldat qui a roulé sa bosse et un adolescent barbare en quête d’identité. J’ai personnellement une préférence pour Decimus, le militaire, car particulièrement complexe et dénué de manichéisme. Le genre de personnages que j’aime beaucoup et que l’on retrouve trop rarement dans ce type de textes.



Le début du roman semble classique, mais s’écarte de ce classicisme par à-coups, et c’est tout l’intérêt du texte. Celui-ci s’ancre dans l’histoire et la fantasy, pour très vite sortir des sentiers battus et surprendre le lecteur. Cela se fait d’abord par petites touches bienvenues, puis de manière plus flagrante, ce que je n’aborderai pas plus en détail pour ne pas gâcher ladite surprise.



Le ton est tantôt sombre, tantôt léger, ce qui permet de nous proposer un univers violent et des personnages particulièrement cruels, sans tomber dans la caricature ni oppresser le lecteur. On ne rentre ainsi jamais tout à fait dans la dark fantasy, tout en restant dans l’esprit de la Rome impériale. Une plongée un peu plus noire ne m’aurait pas dérangé, mais c’est là une question de goûts.



En parlant de Rome, l’univers est particulièrement fouillé et travaillé. Un glossaire, à la fin de l’ouvrage, permet d’ailleurs de nous y retrouver dans les locutions et termes latins, suffisamment nombreux pour nous immerger dans le récit, sans prendre des allures de livre d’histoire. C’est très appréciable.



Enfin, des illustrations de belle facture habillent le récit par moments, un plus toujours bienvenu.



En conclusion, il s’agit d’un très bon texte de fantasy historique, à cheval entre plusieurs genres et qui m’a rappelé la découverte de cette littérature, il y a des années de cela. C’est typiquement le genre d’ouvrages que je dévorais et dont je me suis un peu détaché avec les années. Cette replongée n’en a été que plus agréable, d’autant que l’auteur évite soigneusement la redite et innove sur beaucoup de points.



Une très belle découverte que je conseille aussi bien aux amateurs de fantasy que d’historique et d’antiquité.
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L'empire des chimères

Quelle joie que d’être surprise par un livre ! Quel bonheur que de se retrouver face à un réel rebondissement, à un vrai coup de théâtre ! Dans un monde littéraire où les mêmes schémas narratifs se retrouvent assez régulièrement, c’est toujours une vraie bouffée d’air frais que de tomber sur un retournement de situation véritablement et totalement inattendu, qui sort des sentiers battus pour mieux abasourdir le lecteur ! Et l’ébahissement est d’autant plus grand lorsque l’auteur décide de mélanger allégrement des genres rarement associés, comme c’est le cas dans L’Empire des Chimères, magnifique ouvrage sur le plan « matériel » (quelles belles illustrations ! quels magnifiques ornements en début et en fin de chapitres ! quelle incroyable mise en page, en somme !) mais également sur le plan littéraire !



Briana, fille de proconsul, est passionnée d’astronomie. Et ces derniers mois, un étrange phénomène attise sa curiosité : pourquoi diable autant d’étoiles filantes semblent-elles se diriger vers le Mons Caeli ? Bien décidée à élucider ce mystère, la jeune femme remue ciel et terre pour s’y rendre. C’est le vétéran Decimus Valerius qui se voit confier la lourde responsabilité d’escorter l’expédition de la jeune femme. Tâche d’autant plus difficile qu’il doit en réalité empêcher Briana d’atteindre cet objectif … Et lorsque leur petit groupe se fait prendre en embuscade par de jeunes villageois rendus fous de colère contre l’Empire Romain à cause d’enlèvements perpétrés par la légion en faction sur le Mons Caeli, la situation échappe à tout contrôle … et à toute compréhension.



Trois personnages principaux, trois histoires parallèles qui finissent par se rejoindre et s’entremêler dans une intrigue aussi surprenante que complexe, voilà comment est construit ce roman. Trois points de vue, trois niveaux de connaissances qui doivent s’imbriquer les uns les autres pour reconstituer le puzzle … Et quel puzzle ! Dès les premiers chapitres, le ton est donné : complots et secrets prolifèrent et finiront par éclater au grand jour … pour le plus grand malheur des personnages et le plus grand bonheur du lecteur ! Ce qui se passe dans ce livre est terrible, il y aura des trahisons et des morts, il y aura du sang et des larmes, il y aura de la violence et de la souffrance, mais surtout, il y aura de la tension dramatique digne des plus grandes tragédies grecques, il y aura de l’émotion et de l’action, il y aura tout ce qu’il faut pour que le lecteur soit sans cesse sur le qui-vive, dans l’attente d’un dénouement impossible à prédire … Pour ceux qui, comme moi, aiment voir les personnages souffrir pour parvenir à leur fin et détestent les intrigues à la résolution trop facile où tout tombe tout cuit dans le bec des protagonistes, ce livre est idéal ! Rien n’est épargné à Briana, Gurnt, Decimus et les autres …



La première grande originalité de ce roman, c’est de s’ancrer dans une époque historique assez rarement exploitée dans le monde la fantasy : la Rome Antique. Rien que ce premier élément suffit à faire sortir L’Empire des Chimères du lot, d’autant plus que l’immersion est totale, l’auteur ayant décidé d’utiliser autant que possible locutions et expressions latines pour la narration et les dialogues. Au début, c’est un petit peu déconcertant, et on jongle continuellement entre le récit et le lexique finalement, mais progressivement, on s’y fait et on adore cela ! On sent que l’auteur s’est longuement documenté sur les mœurs et le mode de vie de l’Antiquité romaine, au point qu’on ne sait plus vraiment où s’arrête la réalité historique et où commence la fiction … Il faut dire que dans ce roman, les frontières sont floues, et c’est le deuxième point que je souhaite souligner : ce livre n’est ni un roman historique, ni même un récit de fantasy … Il tient bien plus du roman de science-fiction, même si je ne peux vous expliquer ce qui me fait dire cela sans prendre le risque de vous gâcher la surprise. Car la Grande Surprise de ce livre, c’est bel et bien l’irruption de ce genre littéraire, que j’aime tant mais que je ne m’attendais absolument pas à trouver ici, et encore moins sur cette forme. J’ai été aussi abasourdie que les personnages lorsque le Grand Basculement (de genre) a eu lieu ! Je m’étais attendu à tout, sauf à cela, et j’étais infiniment ravie !



Si ce roman est avant tout un récit d’aventure, un ouvrage centré sur les péripéties de nos personnages, un livre où l’action est prédominante, je ne peux m’empêcher d’y voir quelques pistes de réflexion. Je pense que la grande thématique, ici, c’est le pouvoir. Force est de constater que les personnages ayant gouté à ce dernier ambitionnent d’en posséder toujours plus, et l’ambition est ici la porte ouverte à toutes les atrocités. Mais la Grande Révélation - que je vais tâcher ici de ne pas dévoiler ! - m’a également conduit à me poser cette question : pourquoi l’homme est-il sans cesse en quête de pouvoir ? que cherchent ces personnages en désirant ardemment se hisser en haut de l’échelle sociale ? que souhaitent-ils faire de ce pouvoir ? En résumé : que doit-on voir derrière cette course effrénée et sanglante vers la souveraineté toute puissante ? Un moyen de s’affirmer comme maitre de sa propre existence (je suis capable de diriger ma propre destinée) … ou bien comme Maitre du Jeu ?



Autre grand questionnement à mes yeux, la question de l’humanité et de l’animalité. Gurnt, l’homme-lion, est considéré par les siens comme un monstre du fait de son physique atypique. Et pourtant, en dépit de ses instincts animaux - ou peut-être plutôt grâce à eux, justement, là est la question -, ce personnage est indéniablement le plus humain de tous, celui qui fait le plus preuve de bienveillance, de compassion, de générosité et d’abnégation. Alors qu’autour de lui éclatent traitrises et conspirations, Gurnt est dépassé par cette brutalité et cette barbarie dont font preuve les hommes, qui ne cessent de le rejeter à cause de sa bestialité … Gurnt n’est peut-être pas le personnage le plus complexe de ce récit - la palme revient à Decimus et sa dualité qui frôle le dédoublement de personnalité - mais c’est indéniablement celui qui porte à son insu le plus d’enjeux sur le plan réflectif ! On s’attache à lui, et cela nous conduit automatiquement à nous demander pourquoi il se voit ainsi exclure par les hommes alors qu’il est tellement bon et innocent. La peur de la différence, sans aucun doute … mais cela n’excuse rien, bien au contraire. Je réitère donc ma question, un peu différemment : qui, de l’homme ou de l’animal, est le plus humain ? Que de questionnements nés d’un livre finalement tellement court !



Car c’est bien là le seul reproche que je peux faire à ce récit : l’intrigue est bien menée et surtout pleine de bonnes idées, la plume est vraiment magnifique - la narration est vivante, l’équilibre est bon entre descriptions, actions et dialogues … -, mais le roman aurait mérité à être un peu plus long. Je suis restée sur ma faim en ce qui concerne la seconde moitié du roman, la plus riche en actions, rebondissements et révélations : tout ceci s’enchainent très rapidement, trop rapidement, au point que personnages et lecteurs ne peuvent véritablement intégrer et saisir véritablement les implications profondes de ces découvertes majeures. Le bouleversement qui a lieu dans cette seconde partie est très important … mais il semblerait pourtant que nos personnages comprennent et acceptent cela en un claquement de doigts, sans se poser plus de questions que cela. Et puisque les personnages ne cherchent pas à en savoir plus, et bien le lecteur non plus n’en sait pas plus, alors que c’est vraiment LE truc le plus époustouflant de l’intrigue, qui aurait donc amplement mérité à être un peu plus approfondi. C’est mon seul petit regret en ce qui concerne ce récit : une petit centaine de pages supplémentaires auraient permis de véritablement exploiter cette merveilleuse idée qu’a eu l’auteur !



En bref, vous l’aurez compris, en dépit de ce petit bémol - qui montre d’ailleurs que j’ai vraiment apprécié à la fois l’univers, l’histoire et la plume puisque j’en aurai volontiers repris ! -, j’ai vraiment apprécié ce roman, riche en surprises et en originalités. Un roman multi-genre qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour prendre au dépourvu le lecteur, c’est tellement rare ! Je vous invite donc, à votre tour, à ne pas hésiter à vous procurer L’Empire des Chimères (je trouve d’ailleurs ce titre exceptionnel : on n’en comprend la signification que très tardivement dans le roman !) qui, j’en suis certaine, vous fera passer un très agréable moment de lecture. Véritable page-turner, ce roman nécessite cependant d’avoir le cœur bien accroché (c’est sanguinolent, parfois, l’auteur n’épargnant ni ses personnages ni ses lecteurs) pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur ! Je ne sais pas si une suite est prévue, mais si cela est le cas, je serai la première ravie !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Tombé les voiles

Un très bon recueil ! Le sujet du concours est particulier et a su dérouter les auteurs pour mieux les encourager à des détours très appréciables en tant que lecteurs. Le principe d'allier nouvelles avec musique et illustration est une très bonne idée, je déplore seulement le fait que les musiques ne soient pas encore en ligne...

Puisqu'il s'agit là d'un recueil collectif, je pense que la meilleure façon de rendre hommage à chacun de ses auteurs est de parler de chaque nouvelle individuellement, ce que je vais faire dans l'ordre d'apparition dans le recueil :



Bison Blanc de Philippe Aurèle Leroux: Une bonne histoire policière. Il s'agit d'un genre que je ne lis pas particulièrement, mais qui a su m'intriguer et m'attirer, notamment grâce à son protagoniste.



Pandore Déconnectée d'Yvan Barbedette: En tant qu'afficionado des sociétés imaginaires, utopies, dystopies et autres, j'ai particulièrement apprécié le travail opéré dans la construction de ce monde tant intéressant que réaliste. Je recommande.



Noir de Xavier-Marc Fleury: Ce qui fait tout le sel de cette nouvelle qui reprend un scénario catastrophe, c'est la personnalité du personnage principal qui va tout changer à l'histoire. Rien que pour la chute je vous la recommande.



Edmotype d'Edward Noyce: J'ai eu plus de mal à entrer dans celle-ci. S'il y a eu une recherche originale dans le domaine des premiers pas de la photographie pour construire cette histoire, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages et l'histoire est somme toute relativement classique.



La machine à café de Johann Vigneron: Bon, d'accord, il faut l'avouer, le postulat de départ est drôle, ça c'est sûr. Ce n'est pourtant pas un coup de cœur, parce que peu crédible et un peu lourd parfois dans sa façon d'asséner ses scènes (à l'eau) chaude.



Indice de Récupération de Danü Danquigny: Encore une bonne société alternative, clairement dystopique contrairement à celle citée plus haut pour laquelle ce fait est plus discutable. Le fonctionnement de cette société est de prime abord réaliste, si ce n'est qu'elle va un peu loin dans ce qui est acceptée (mais au fond notre société ne fait parfois pas beaucoup mieux). Ce qui en fait une nouvelle très intéressante, que je ne saurais trop vous recommander, c'est le mystère derrière l'indice de récupération, très bien mené, et qui donne une dimension toute nouvelle à cette dystopie.



Enchanteur des Vents par Fabien Rey: une idée intéressante sur le fonctionnement de la magie qui intéressera les habitués de fantasy, et un personnage au caractère intéressant, malheureusement cela n'a pas suffi pour m'accrocher.



Macchabée Blues par Francis Jr Brenet: L'une des nouvelles noires du recueil, probablement l'une des mieux réussies. Toute la question de si la nouvelle vous plaira ou pas tient au personnage principal et à sa relation aux autres. L'univers est lui aussi plutôt intéressant avec les émissaires de la mort marchant dans la rue (une réponse intéressante à ceux qui trouvent que nous sommes trop nombreux sur cette Terre), et j'avoue avoir été assez intrigué par la chute de la nouvelle qui peut annoncer une suite intéressante en roman.



Choc d'Aaron Judas: Une nouvelle située dans un hôpital psychiatrique un peu spécial et, ma foi, vraiment bien menée! Le fait qu'il faille reconstruire la nouvelle comme un puzzle a été très bien travaillé et fonctionne de pair avec le cadre de la nouvelle. Je recommande chaudement!



Dame M. d'Audrey Salles: Une aventure sensuelle et particulièrement intrigante. L'auteure sait nous amener là où elle veut en terme de ressentis, et je vous assure que d'une façon ou d'une autre cette histoire ne saura vous laisser indifférent. J'apprécie également que tout comme le personnage éponyme, l'auteure parvient à nous donner assez pour nous intéresser sans répondre à toutes les questions que l'on pourrait se poser. Je recommande!



La déchirure Kostrowitzky de Gwenaël Bulteau: Il s'agit là de mes grands coups de cœur de ce recueil, une nouvelle qui a su élaborer des personnages particulièrement attachants et intéressants, un univers bien construit sans avoir besoin de nous asséner des pages et des pages d'exposition de l'univers. Je ne voudrais trop vous en donner, car je voudrais vraiment que vous découvriez par vous-même toute la richesse de cette nouvelle. Comme pour mes deux autres coups de cœur à suivre, j'ai très envie de voir une suite en roman pour en savoir plus sur cet univers fascinant!



Evolution de Philippe Deniel: Là en revanche la nouvelle elle-même ne sert presqu'uniquement qu'à de l'exposition. C'est le piège du recueil je pense: comme un vote majoritaire du public permet d'écrire une suite en roman, on veut préparer l'univers, l'introduire pour le présenter aux lecteurs. Mais je trouve ça mal mené dans cette nouvelle, était-ce un projet trop ambitieux pour une forme courte? Le tout donne une histoire déconstruite dans le mauvais sens du terme et qui continue d'exposer l'univers même dans les dernières pages.



L'œil du dragon par Rozenn Duchesne: De la tension, une question bien menée sur la différence et la xénophobie, des personnages complexes et attachants, un dragon... Cette nouvelle a tout pour plaire! Je recommande vivement la lecture, et même si je ne peux voter que pour trois nouvelles, j'aimerais beaucoup voir plus d'histoires dans cet univers qui se promet palpitant!



Le magasin d'Aaron Gooris: Là où certaines nouvelles m'ont déçu avec beaucoup trop d'exposition, je trouve que le seul vrai défaut de celle-ci est de ne pas être assez claire sur l'univers et ce qu'il s'y passe. Il m'est arrivé de relire plusieurs fois certaines phrases pour comprendre ce que cela voulait vraiment dire avec le lexique de l'univers. C'est dommage parce que l'ambiance de thriller installée une fois arrivé dans le magasin proprement dit est très bien menée, et que les personnages sont très intéressants, avec des retournements de situation intéressant et des dimensions inattendues. J'ai peut-être dit trop sur ce que je n'aimais pas de cette nouvelle mais je recommande tout de même.



L'esprit du péché par Barnett Chevin: Quelques bonnes idées, malheureusement elle ne fonctionne pas pour certaines raisons. Le narrateur-personnage arrive à suivre l'histoire par je ne sais quel miracle, le personnage principal s'horrifie bien vite pour quelqu'un qui a de la bouteille, et l'intrigue se résout presque d'elle-même. Toutefois, le cadre claustrophobique du couvent, le cadre historique de la famine en Irlande, sont bien réalisés.



Où se perdent les vents de Jana Rémond: Probablement ma nouvelle favorite de ce recueil. L'univers, décrit discrètement mais avec brio, la splendide poésie de l'écriture, et le message ô si positif, c'est exactement le genre d'histoires que je recherche! J'ai cru comprendre des interviews que l'auteure pensait écrire un recueil de nouvelles plus qu'un roman si elle gagne -ce que je lui souhaite- et ça me va très bien, je pense que ce serait la forme la plus adaptée à cet univers que je veux absolument voir plus à l'avenir.



Vague Mélodie par Thierry Soulard: Une très bonne chute, beaucoup d'humour et un univers ma foi plutôt intéressant! Les personnages sont uniques, tout particulièrement Requin, cela dit, le style épistolaire se justifie assez peu avec le contexte de la nouvelle. S'ils voulaient écrire sur le bateau, pourquoi se battent-ils autant pour du papier et de l'encre? et pour la plupart des personnages ce qui les pousse à écrire est assez obscur, presque forcé... Mais je pense que l'auteur le savait puisqu'il en rit à un moment de la nouvelle. Pas un coup de cœur, mais je recommande tout de même.



Sous un voile d'ombre d'Elie Darco: L'univers semble intéressant, malheureusement il ne rattrape pas le défaut majeur de la nouvelle: on s'arrête en plein milieu de l'intrigue! Je comprends l'importance de laisser le lecteur sur sa faim pour mieux le rappeler à soi, mais il n'y a juste pas assez dans cette nouvelle! On a l'impression qu'une moitié a été perdue en chemin, l'enquête n'est pas résolue, il n'y a pas de véritable chute... Quant au personnage principal je l'ai trouvé passablement inbuvable, et si cela donne un point de vue intéressant à certaines nouvelles, ici il m'a juste tapé sur le système.



Tartu et la Tombée de l'hiver par Nina Valin: Il y a de grandes chances pour que je voie dans cette nouvelle un message qui n'y est pas, mais comme il s'agit d'un point de vue personnel, je vais le donner: je n'ai pas pu lire cette nouvelle sans y voir ce que je déteste dans les discours écologistes extrémistes et défaitistes. On nous présente un monde loin d'être idéal, et celui qui est présenté comme celui qui veut y remédier le fait en créant un système autoritaire et dystopique??? Je n'ai pas compris ce qui pouvait justifier cela. Le personnage principal me sort par les trous de nez et l'évolution des personnages secondaires sort de nulle part et se justifie je trouve très mal. Bref non je n'ai pas aimé cette nouvelle.



Nul sauvetage / Futur Fermée: mon dernier coup de cœur! Une nouvelle fantasy très drôle dans l'esprit du Disque-monde de Terry Pratchett, un twist sur le langage qui peut sembler lourd pour certains mais qui m'a personnellement beaucoup plus. La narration elle-même est à se tordre de rire, et le mieux, c'est qu'au-delà (ou main dans la main) du caractère comique de l'histoire, l'auteur nous présente une réflexion sur la fiction avec un côté très métatextuel. J'aimerais beaucoup voir ce que l'auteur nous réserve d'autre avec un tel univers!



Un dernier point de vue de Frédéric Gobillot: Une réflexion très intéressante sur la foi et les croyances. La différence entre ce monde et le nôtre est assez floue pour m'intriguer sans me frustrer, et les personnages sont particulièrement intéressants. Je reconnais cependant que ma lecture de cette nouvelle a dû pâtir du fait que je la lisais en dernière, et j'ai eu beaucoup de mal à suivre la chronologie de l'histoire. Une bonne histoire de clôture, je recommande!



Je rappelle que tout cela n'était que mon point de vue, peut-être un peu abrupt parfois, et que je ne prétends pas détenir la vérité universelle sur ce qui est bon ou pas. J'espère vous avoir donné assez tant aux lecteurs qu'aux auteurs pour vous donner envie de lire ce recueil qui en vaut vraiment le coup!! Et surtout n'oubliez pas de voter pour vos préférées quand ce sera possible!
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