Les chroniques matutinales de Philippe Meyer ont longtemps égayé mes matinées, je les attendais avec impatience et en faisais mes délices ! Philippe Meyer a le chic pour mettre le doigt sur le français technique, traduit, les travers des êtres humains, des sujets divers et variés, le tout avec un humour distant et un vocabulaire qui m'enchante.
En relisant ses chroniques écrites, j'entendais sa voix dans ma tête, sa belle voix grave, profonde et malicieuse qui passe si bien à la radio.
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Après « Portraits crachés » de Denis Jeambar, voici une nouvelle galerie de portraits , tout aussi vitriolés.
Son auteur, Philippe Meyer, est l’animateur de « l’Esprit public », l’une des meilleurs émissions de France Culture ( chaque dimanche, de 11 heures à midi, après la messe). Il a aussi été candidat aux Municipales de 2008, dans le Vème arrondissement de Paris, sous l’étiquette MODEM.
Il a ses têtes, Philippe Meyer, ou plutôt il les coupe. Il tourne en ridicule Dominique de Villepin, Nicolas Hulot et Arnaud Montebourg. Il dénonce la duplicité de Martine Aubry et Jean François Copé. Il ne fait pas grand cas d’Eva la Norvégienne, de Marine l’héritière et de Mélenchon-Fenouillard.
Mais ce portraitiste assassin entretient deux canaris, des gens sérieux et travailleurs, entourés d’amis intelligents et fidèles, capables de les aider à bien gouverner au centre (droit et gauche) : il s’agit de nos deux François, Fillon et Hollande. Là, « Sanguines » ne cache pas son parti-pris
Et Royal dans tout cela ? Et Bayrou ? pas un mot, comme s’ils étaient recouverts d’une couche de cendre.
Alors me dites-vous, et Sarkozy ? et DSK ? Notre auteur fustige l’hyperactivisme brouillon du Président sortant, et, dans un chapitre écrit avant le tsunami du 14 mai, le tout-communication de Strauss Kahn. Mais il ne les tient pas pour perdus, loin de là, parce qu’ils répondent à certaines de nos demandes fondamentales. Voir l’excellente formule : « Il ne faut pas craindre Sarkozy en soi, il faut craindre Sarkozy en nous ». .
Tout au long de ces deux cent pages, vous passerez de bons moments, car c’est un livre très ludique, et au fond très utile pour faire son choix en 2012 ; même si le style est parfois un peu lourd –on retrouve les phrases ampoulées qui émaillent les transitions de l’Esprit public-, il y a des formules qui font mouche (Fabius « madérisé », la chevauchée des mots de Dominique de Villepin). A lire, donc, si vous aimez la politique.
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Philippe Meyer se fait anthologiste dans ce livre qui a le mérite premier de nous faire découvrir des textes sur Paris dont certains sont peu connus,
De la chanson « d'atmosphère » à l'hymne politique, on découvre un Paris à diverses époques et surtout des avis mitigés sur cette grande dame qui ne laisse de toute façon jamais indifférent.
L'ensemble m'a paru très brouillon et vaut en grande partie pour les nombreuses photos de Pierre Jahan, un des importants piétons de Paris, et qui donnent un magnifique aperçu de la capitale.
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Critique de Philippe Lefait pour le Magazine Littéraire
Qu'il soit journaliste, romancier, enseignant, ami de longue date, passionné de musique, Philippe Meyer est d'humeur égale : éclectique, féroce, toujours dans la distance et la singularité de son amusement. On l'avait laissé candidat du Modem dans une campagne municipale, le revoilà Parisien arpenteur d'un pavé qui le nourrit depuis Paris la Grande. Apparemment peu de parenté entre le « dromomane » et ses deux-roues à moteur et le bon Dieu du pâté en croûte, entre le pactole immobilier d'Armelle et l'art pauvre, entre une maraude du Samu social et les strings du « mini-parc d'attractions » d'une berge de Seine... Sinon que ces tableaux rapportés d'une promenade infinie racontent autant la ville mutante que l'increvable bêtise humaine. Meyer, comme le lecteur, s'amuse et peste. Contre ces fonctionnaires sévères « dont on n'oubliera jamais qu'ils disposent d'un nombre considérable de lois, de décrets, d'arrêtés... qui, par un biais ou par un autre, défendent ou soumettent à des conditions inobservables la totalité des comportements d'un être humain de son lever à son coucher, sauf, peut-être, le fait de respirer ». Contre le nouveau bourgeois qui fait la queue avec « toutes sortes de marque d'impatience, dont plusieurs sont destinées à donner à sentir à la personne que le commerçant sert tout le mal qu'il pense de sa commande ». L'auteur excelle dans l'observation fine et documentée des petits riens de la suffisance et de l'individualisme de nos contrées. Un Parisien à travers Paris tient du bonbon acidulé, de la critique sociale et du guide « post-routard ».
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