AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Bailly (178)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Agadamgorodok

Cette bande dessinée se caractérise par son ambiance lourde et oppressante, le trait est épais, au pinceau effaçant les détails, les couleurs intenses et profondes, les contrastes agressifs, la noirceur imposante, les images offrent peu de répit à l'œil.



Agadamgorodok est une ville perdue de Sibérie, ou un potentat local utilise des méthodes mafieuses. On suit deux personnages, l’un est simple, empathique, généreux, rêveur, l’autre est violent, cruel. On déambule dans cette ville, entre les petits boulots du premier, les coups d’éclat du second, jusqu’à leur rencontre inéluctable.



La chute du récit n’a finalement que peu d’importance, c’est surtout cette atmosphère de ville perdue dans le grand froid, isolée du monde, sans loi, cela raconte une histoire d’âmes damnés dans cette ville damnée, un récit beau, lourd et intense. On peut cependant reprocher le minimalisme du scénario, qui laisse une légère frustration.
Commenter  J’apprécie          200
Agadamgorodok

Un scénario maîtrisé où les silences ont autant d’importance que les dialogues ; un dessin intelligent qui sait se libérer à propos, des cadres rigides pour retranscrire les rêveries.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
Commenter  J’apprécie          00
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Merci à Masse Critique, à Babelio et à La petite Bédéthèque des Savoirs, des éditions Lombard, qui m'ont donné l'occasion de découvrir ce délicieux petit album.

Une aparté sur l'objet en lui-même déjà: j'ai eu un gros coup de coeur pour le format, les choix de texture et de couleurs de la couverture, le style simple et clair du dessin. C'est le genre qu'on glisse dans un sac de week-end, qu'on ouvre de nouveau quand on désire quelque chose de plaisant à relire, d'intéressant et clair. Je ne connaissais pas la collection, mais ça mérite clairement une investigation en règles!

Venons en à ce titre en particulier: il y a longtemps que je n'avais rien lu sur le sujet, ma fascination pour les premiers hommes s'est affaiblie avec les années et d'autres sujets de prédilection, mais je prédis déjà un retour en force.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'effort pour démonter les connaissances erronées les plus répandues. Oui, de nos jours de plus en plus de choses sont connues sur les premiers hommes, mais chaque jour de nouvelles découvertes sont faites, qui invalident des théories, en font naître d'autres, et l'échantillon est encore si faible, et jamais les auteurs ne cachent la part de spéculation, et le fait qu'il y a des tas de choses qu'on ne saura jamais sur nos ancêtres.

Qui est Homo sapiens? Où est-il né, comment a-t-il évolué? Et d'abord, est-ce qu'une espèce naît réellement? Et quel fût notre rapport aux autres espèces humaines, aujourd’hui disparues? (Au passage, imaginez s'ils étaient encore là? ça aurait été tellement fantastique! Mais je digresse)

Voilà les questions, parmi d'autres, abordées par Homo sapiens, Histoire(s) de notre humanité. Intéressant, clair, c'est un de ces livres qui donnent envie de s'en procurer d'autres sur le sujet!

Commenter  J’apprécie          50
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Il s'agit d'une bande dessinée de 68 pages, en couleurs. Elle a été publiée pour la première fois en 2019, écrite par Antoine Balzeau (chercheur au CNRS, paléoanthropologue, président de la Société d'Anthropologie de Paris), mise en images par Pierre Bailly. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle s'ouvre avec un copieux avant-propos de David Vandermeulen de 9 pages, plus 1 page de notes. Il commence par évoquer les glossopètres, des fossiles décrits par Pline l'Ancien dans Histoire Naturelle. Puis il passe aux hypothèses de Michele Mercati (1541-1593) qui reconsidère les céraunies comme autre chose que des pierres de foudre et le consigne dans sa Métallothèque. Il passe en revue les différents scientifiques ayant identifié des traces de l'existence de l'homme ancienne, tellement ancienne qu'ils remettaient ainsi en cause la chronologie de la Bible, Antoine de Jussieu (1686-1758), Joseph-François Lafitau (1681-1746), Nicolas Mahudel (1673-1747). C'est ainsi qu'il arrive à William Buckland (1784-1856) et à sa reconstitution d'un squelette de Mégalosaure en 1824. Une nouvelle branche des sciences était en train de naître, et la préhistoire avec elle.



Au Musée de l'Homme sur l'Esplanade du Trocadéro à Paris, Antoine Balzeau observe les passants en bas, en considérant qu'ils sont tous des Homo sapiens. Il indique qu'il est difficile de dire ce qui caractérise précisément l'Homo sapiens, et qu'il va falloir s'intéresser à différents aspects afin de bien conter la grande histoire de notre humanité. Il annonce qu'il va aborder cette question sous 3 angles : où et comment s'élaborent les théories sur la nature de l'Homo Sapiens, puis faire un tour par l'époque préhistorique, et enfin essayer d'entrevoir ce que peut être l'avenir de l'Homo sapiens. Pour commencer, il repart de L'origine des espèces : Au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (1859) de Charles Darwin. Il nuance les idées reçues en la matière en indiquant que l'évolution n'est pas la survie du plus fort, le culte de l'adaptation à tout-va. L'évolution n'implique pas une amélioration. Elle n'a pas non plus de direction. L'homme d'aujourd'hui n'est pas un aboutissement, une finalité. Il est plutôt le fruit du hasard. Il prend des exemples concrets comme le fait que le lièvre et la tortue sont des animaux aussi adaptés l'un que l'autre. Puis il évoque une particularité que l'Homo sapiens ne partage qu'avec un seul autre mammifère : le menton.



David Vandermeulen compose une introduction focalisée sur l'histoire des sciences et de la paléontologie. Au cours de ces 9 pages, le lecteur découvre comment l'être humain a été amené à s'interroger sur des fossiles, à s'interroger sur la nature de ce que sont ces traces du passé, et à lutter contre une vision de l'histoire de l'humanité ayant force de loi, situant le début de l'humanité à -4000 ans. Cette approche historique de cette science permet au lecteur de disposer du contexte de son développement sur lequel Antoine Balzeau appuie une partie de son développement. Le lecteur est conscient que cette collection fait œuvre de vulgarisation, et que ce tome ne se veut pas être un ouvrage universitaire pointu. Les références professionnelles d'Antoine Balzeau sont aisément vérifiables et il a déjà écrit des ouvrages de fond sur le sujet, ainsi qu'un ouvrage récent intitulé 33 idées reçues sur la préhistoire (2018). Effectivement son exposé ici comprend à la fois des informations scientifiques sur l'histoire de l'Homo sapiens et sa relation avec d'autres branches Homo, et à la fois des informations venant expliquer en quoi certaines idées reçues sont erronées ou à nuancer. Ça commence directement avec une mise en perspective de la survie du plus fort (l'un des principes darwinien), et ça continue avec l'erreur que constitue l'image montrant une succession de singes se redressant petit à petit passant par des Hommes d'abord velus et simiesques pour aboutir à nous. Ces précautions font sens en repensant à l'introduction de David Vandermeulen. Antoine Balzeau explique que les bases de la paléologie ont été posées dans les années 1970, et que depuis de nombreuses découvertes ont été faites qui ont permis d'affiner ou de revoir certaines positions. Dans le même temps, il explique qu'il s'agit de rectifier certains raccourcis, mais qu'il est peu probable qu'il puisse y avoir des découvertes qui remettent en cause toute la structure de l'histoire de l'humanité. Il met en garde contre les déclarations tonitruantes plus destinées à attirer l'attention que factuelles



Comme de nombreux autres auteurs des ouvrages de cette série, Antoine Balzeau a pris le parti de mettre en scène un avatar de lui-même pour dérouler son exposé. Il a donc confié son texte à Pierre Bailly, auteur de bande dessinée, ayant par exemple réalisé Le Muret (2014) avec Céline Fraipont. Par rapport à d'autres ouvrages de la collection, le scientifique ne s'est pas contenté de livrer un texte clé en main avec charge pour le dessinateur de trouver comment y accoler des images : il y a une véritable interaction entre les images et l'exposé. L'avatar de Balzeau ne se tient pas juste debout pour commenter un image : il se déplace, interagit avec les éléments du décor, se retrouve à mourir de soif dans un désert, regarde la télévision, examine un crâne, se retrouve à l'époque préhistorique, fait des crêpes, déplie un plan, écrit au tableau, travaille dans son laboratoire en examinant des résultats produits par la plateforme AST-RX permettant la numérisation par microtomographie et nanotomographie de spécimens des sciences naturelles. Pierre Bailly réalise des dessins descriptifs de type simplifiés, accessibles à tout public, avec une grande diversité dans les éléments représentés (d'un dé à jouer à un groupe de rock, en passant par de nombreuses espèces animales et différents stades Homo). Du fait d'une réelle coordination avec l'auteur, il intègre également des références à la culture populaire comme Homer Simpson, les schtroumpfs ou encore les Buzzcocks. Il peut même réaliser des dessins comiques en connivence avec Balzeau, par exemple avec un groupe de touristes prenant un selfie, alors que l'avatar du paléonthopologue énonce que l'évolution n'implique pas une amélioration.



Le lecteur se laisse facilement emmener par la narration visuelle, diversifiée et en interaction de bon niveau avec l'exposé. Au vu du titre, son attente porte sur une histoire de l'humanité avec le sous-entendu implicite que l'Homo sapiens désigne l’être humain dans son dernier stade d’évolution à ce jour. Il se rend compte que les remarques sur les idées reçues (ou plutôt acceptées comme des évidences et des certitudes absolues) sont les bienvenues pour revenir sur un terrain scientifique, et qu'elles permettent de mieux comprendre les informations sur l'état des connaissances. Dans la première partie, Antoine Balzeau illustre le principe de l'évolution à la fois avec un contre-exemple d'une vision purement utilitariste (le menton), à la fois avec une mise en scène de la séparation d'un groupe d'êtres humains à partir d'un groupe principal. Avec des exemples très concrets et des illustrations adaptées, il sait faire voir des concepts complexes. Le lecteur apprécie encore plus le travail de collaboration entre scénariste et dessinateur qui aboutit ici à une vulgarisation de haut niveau. Impossible d'oublier l'image du lièvre et de la tortue comme 2 exemples d'animaux adaptés à leur environnement, avec une caractéristique physique totalement opposée. De la même manière, au fil de l'exposé, Antoine Balzeau montre comment tous les êtres humains sont issus d'une même souche, ce qui annihile toute velléité de parler de race, ou même de couleur de peau.



Le paléoanthropologue répond donc à l'attente du lecteur qui est de savoir d'où vient Homo sapiens, comment il se situe par rapport à Homo erectus, à Homo Heidelbergensis, à Homo Rodhesiensis, et à l'homme de Cro-Magnon, ainsi que l'origine de la diversité chez les êtres humains, tout en reprenant les bases et en expliquant comment la science a pu en établir autant, et pourquoi il reste tant à découvrir. Alors que le lecteur pouvait penser que la dernière partie sur le devenir de l'humanité n'a pas grand rapport avec le sujet de l'ouvrage, l'auteur effectue un développement organique, établissant des applications pratiques des découvertes de la paléoanthropologie.



Ce tome sur l'Homo sapiens constitue un bon ouvrage de la collection de la petite bédéthèque des savoirs car auteur et dessinateur ont collaboré de manière à produire une vraie bande dessinée (plutôt qu'un texte illustré), les dessins de Pierre Bailly rendent le discours très vivant, David Vandermeulen contextualise la paléologie, et Antoine Balzeau fait œuvre de vulgarisation de manière ambitieuse, en sachant nuancer les idées reçues et expliquer clairement les concepts compliqués.
Commenter  J’apprécie          70
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Merci à babelio et aux éditions du Lombard pour cette bd.



Je connaissais déjà la collection de la petite bedetheque des savoirs et je trouve l'idée de vulgarisation scientifique (au sens large) bonne. Pour cet ouvrage je crois que j'avais une idée fausse du contenu, je m'attendais à une petite histoire de la préhistoire et de l'évolution de l'homme. Or l'ouvrage est à la fois plus généraliste en abordant la paléontologie, sa naissance et ses théories et plus concise en traitant uniquement de homo sapiens (nous) et ses caractéristiques.



Au final si j'ai été un peu déçue au premier abord par rapport à mes attentes, je trouve l'ouvrage plutôt bien conçu. L'auteur nous explicite certaines notions et leurs idées reçues comme l'évolution, on apprend également que ce qui nous caractérise est notre menton mais surtout notre capacité à partager les savoirs et collaborer.



L'auteur insiste également, et c'est intéressant de la part d'un scientifique, sur la faiblesse des traces sur lesquelles on fonde des théories et propose une approche pleine d'humilité de sa discipline, pointant ses limites (stop au cliché de l'homme qui chasse et de la femme qui faut le feu basé sur... aucune certitude).



Au final si je n'ai pas vraiment appris comment vivaient les hommes préhistoriques et qu'elles étaient leurs différences, j'ai en revanche jeté un oeil sur la paléontologie avec un auteur également préoccupé du sort de homo sapiens et de son influence sur l'environnement...



Commenter  J’apprécie          20
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

J’imaginais un livre sur la préhistoire, sur les hommes préhistoriques... mais la Petite Bédéthèque, dans ce tome, nous parle surtout d’évolution et d’environnement.

Mais cela n’enlève rien en la qualité de cette collection qui apporte une information claire et de qualité sur les sujets de l’évolution donc et une petite touche sur l’impact sur l’environnement de l’Homme.
Commenter  J’apprécie          40
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Très bonne introduction de David Van der Meulen sur l’histoire de la paléo-anthropologie, ses débuts, ses déboires avec l’église et les grandes premières découvertes qui ont permis à la discipline de prendre son envol. J’ai trouvé ça passionnant et je pense qu’il faut vraiment que je trouve un bon livre d’histoire des sciences car j’aime de plus en plus le sujet.



La BD est ensuite plus centrée sur l’état de l’art des connaissances et présente de façon didactique et légère ce qu’on a découvert récemment et surtout ce que ces découvertes ont chamboulé dans nos certitudes. J’ai beaucoup aimé cet aspect de la BD où l’auteur rappelle que nos certitudes sur ces premiers instants de l’humanité sont bien fragiles.



Le propos de l’auteur est aussi de prendre du recul et de mettre beaucoup de choses en résonance : on apprend ainsi que le propre de l’homme “homo sapiens” est en fait le menton. On est la seule espèce d’hominidé à en avoir un et la seule autre espèce au monde à en arborer un est l’éléphant. Voilà pour nos orgueils démesurés.



L’auteur parle ensuite un peu plus de sujets de société vu par le prisme de la science et rappelle que la notion de race n’a aucune base scientifique et qu’il faut prendre soin de notre planète. J’ai trouvé cette partie, même si intéressante, moins pertinente.



En résumé, un bon moment de lecture mais je reste un peu sur ma faim sur les aspects plus scientifiques.

Commenter  J’apprécie          80
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Quand Babelio a proposé, dans le cadre de sa dernière masse critique, une bande dessinée

sur Homo sapiens toute droite sortie du Muséum d'histoire naturelle de Paris, en "bonne" bipède que je suis j'ai sauté à deux pieds sur l'occasion.

Passionnée depuis la tendre enfance par la paléontologie et la paléoanthropologie je ne pouvais être que ravie de cette proposition de lecture.

Merci donc pour cet envoi qui m'a ravie même si son contenu ne correspond pas vraiment à ce que j'attendais.

Bien plus scientifique et fouillée que je ne le pensais, cette petite bande dessinée m'a appris un nombre de choses étonnantes et passionnantes, avec cette dose d'humour qui donne à toute chose un goût de « j'ai bien fait de passer par là ».

Publié dans la collection la petite bédéthèque des savoirs, cet ouvrage rédigé par un chercheur du CNRS paléoanthropologue étudiant la morphologie interne du crâne et du cerveau chez les hommes préhistoriques va plus loin qu'un simple état des lieux.

D'abord, il nous apprend l'humilité, à savoir rester raisonnable dans les interprétations que les scientifiques proposent. " Ne croyez pas tout ce que disent les chercheurs, certains ont plus d'imagination que d'autres ! " (et notamment certains pays). Certes, notre compréhension s'affine mais les questions restent nombreuses. Il nous faut donc conclure avec la science et non pas avec nos préjugés.



Où l'on découvre que Homo Sapiens n'est pas plus intelligent que les autres espèces, mais plus collaboratif, qu'on n'est absolument pas certain que Madame restait au fond de la grotte à se geler les miches, pendant que Monsieur courrait après le mammouth, etc…



Quel bonheur de le faire tomber de son piédestal « Homo Sapiens pas « Monsieur » bien sûr), lui un animal comme les autres du point de vue biologique.



Nous est ensuite longuement expliqué pourquoi la diversité humaine quel que soit le critère considéré est continue et doit résister à toute tentative de classification arbitraire,

Que nous avons plus de points communs que nous ne pouvons l'imaginer avec des personnes vivant à des milliers de kilomètres, puis que " Même le plus obtus des racistes, persuadé que tous ses aïeuls viennent de son quartier, a des ancêtres appartenant aux populations qu'il hait, sans même savoir pourquoi ! " Gloups !

Nous avons des nationalités, des langues, des religions et des cultures différentes, mais notre hérédité commune fait que nous sommes biologiquement tous les mêmes.

Pas de propagande. Mais des faits scientifiques avérés. le tout mis en images avec humour et intelligence par Pierre Bailly auteur incontournable du journal Spirou et auteur à succès de séries pour la jeunesse.

Évidemment, c'est aussi l'histoire d'Homo sapiens qui nous est racontée : "comment les premières analyses se heurtèrent au dogme chrétien" (en introduction) est un peu ardu et (selon moi) à réserver aux adultes, mais cependant très intéressant.



Qui sommes-nous vraiment, nous Homo Sapiens, sur terre depuis 200000 ans ?

Entre "concepts scientifiques "parfaitement expliqués (évolution, adaptation, espèce... ) et quelques excursions préhistoriques qui remettent pas mal de pendules à l'heure et montrent que tout ne s'est pas passé en un lieu et en quelques instants, ce tout petit livre narre merveilleusement bien la grande histoire de notre humanité et c'est un régal.



Je me dis d'ailleurs quand on est invité quelque part on ferait mieux d'offrir ce genre de petit bijou aux enfants du foyer (ahh !!! le feu maîtrisé par Homo Erectus il y a 500 000 ans ) au lieu d'acheter une fleur périssable venant de Hollande à la maman.

Méditation très personnelle, je vous l'accorde.



Je pense que je vais poursuivre cette collection tout simplement épatante afin de la partager autour de moi avec tous les petits curieux de 8 à 99 ans.



Commenter  J’apprécie          349
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

C’est le troisième numéro de la collection La Petite Bédéthèque des Savoirs que je découvre, et je suis toujours aussi fan de ce format qui mêle sciences et bande dessinée.



Homo Sapiens revient sur l’histoire de notre humanité. La narrateur, Antoine Balzeau, est un paléoanthropologue, c’est-à-dire qu’il étudie l’évolution humaine. C’est lui qui nous accompagne tout au long de notre lecture pour mieux comprendre qui nous sommes, d’où nous venons et où nous allons.



Tout d'abord, il revient sur le concept de l'évolution, qui contrairement à ce que l'on pourrait croire, tient beaucoup à la chance et au hasard. En effet, l'évolution n'entend pas amélioration ou direction, et elle ne se résume pas non plus à un changement causé par l'apparition d'un seul nouvel élément. L'évolution est diversité, variété, réactivité et hasard.



Pour illustrer ces données scientifiques, Antoine Balzeau n'hésite pas à nous faire part de petites anecdotes étonnantes sur notre évolution, comme le fait que la seule chose qui nous différencie biologiquement de nos ancêtres, est la présence de notre menton. Menton qui n’a vraisemblablement aucune utilité. Preuve qu'évolution n’est pas synonyme d'amélioration, et que parfois (souvent) on se transmet des choses inutiles.



Mais cela met également autre chose en avant : il n'existe pas de race, pas de catégorie, de case où nous ranger, car nous sommes tous pareils biologiquement, seulement différents culturellement. Et c'est ce qui fait la richesse de notre humanité !



Il nous apprend aussi à nous méfier de toutes les théories farfelues que l’on peut entendre, dont une très répandue : celle de la place des femmes. Breaking News : il n'y a rien qui prouve dans la préhistoire que la femme restait sagement chez elle avec sa progéniture. Même si c’est la femme qui enfante, rien n'atteste scientifiquement qu'elle n'ait pas pris part à la chasse à l’époque. Il n'y a aucune preuve. Il faut donc bien faire le tri entre les vraies données scientifiques et les interprétations.



Finalement, on réalise qu'homo sapiens est biologiquement un animal comme les autres, et que de ce fait, nous ne sommes pas plus intelligent qu'une autre espèce. Cependant, nous avons une caractéristique indéniable, qui fait de nous des êtres uniques : nous avons la capacité d'enregistrer des savoirs et de les transmettre. Et c'est grâce à cette capacité que nous pouvons tenter d'améliorer notre futur. C'est ensemble, en profitant des enseignements du passé, que nous pouvons agir pour tenter de réparer nos erreurs et nous assurer un avenir où l'orang-outan, les abeilles ou l'ours blanc ne disparaîtront pas comme les dodo autrefois.



En ce qui concerne les dessins de Pierre Bailly, ils sont vraiment sympas et très amusants. Je trouve qu’ils illustrent très bien les propos pour nous aider à mieux comprendre le contenu scientifique.



Je voudrais aussi noter que comme toujours dans la Petite Bédéthèque des Savoirs, l'Avant-Propos de David Vandermeulen, directeur de cette collection, est hyper intéressant. Ici il revient sur l'histoire de la Paléontologie, sur comment nous avons découvert les premières pierres préhistoriques (les fameuses pierres de foudre) et surtout compris d'où elles venaient. C'est une super amorce pour ce qui suit !



J’ai donc vraiment appris beaucoup de choses grâce à cette lecture et c’est pourquoi je vous la conseille vivement. Merci aux éditions du Lombard pour cette belle découverte !
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
Commenter  J’apprécie          31
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Une petite bande dessinée éducative qui en dit long sur nous et nos origines, sur notre humanité passée, présente et future. C’est très bien fait et très intéressant ! J’ai beaucoup aimé la découvrir ! Le sujet est en plus traité avec un sérieux mêlé d’humour et c’est très agréable.
Commenter  J’apprécie          30
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Rendre compréhensible le terme homo sapiens n'est pas très facile. C'est une chance qu'à la plume nous trouvons : Antoine Balzeau, chercheur au CNRS et qui travaille dans "l'unité naturelle de l'homme préhistorique" au musée d'Histoire naturelle. En plus, il a déjà quelques livres de vulgarisation à son actif. Pour permettre au lecteur d'être détendu, l'approche est assez décontractée avec beaucoup d'humour. Ce qui peut surprendre est un parti pris que l'on peut lire rarement ailleurs. "Ne croyez pas tout ce que disent les chercheurs. Certains ont plus d'imagination que d'autres. Il s'agit de faire le tri entre vraies données scientifiques et la part d'interprétation que livre un chercheur. Exemple thématique totalement affabulée : la représentation des activités des femmes et des hommes de la préhistoire. Profitons-en donc pour détruire un cliché profondément ancré. Cela permettra à certains d'adopter une autre vision." Et il continue plus loin : "Alors, croyez-vous franchement qu'il y ait la moindre raison biologique ou logique à ce qu'une femme préhistorique n'ait pu prendre part à une chasse au grand herbivore. Aujourd'hui, chacun peut bien sûr faire ce qu'il souhaite, mais vous ne pourrez plus utiliser l'héritage supposé du paléolithique pour justifier vos propres idées machistes! Le coup de grâce à cette idée reçue a été donné suite à plusieurs études scientifiques récentes... Elles ont montré que chez les peuples "chasseurs/cueilleurs" qui vivent encore aujourd'hui, les activités sont réparties équitablement entre hommes et femmes". La période préhistorique a été écrite par des hommes qui voulaient justifier le patriarcat avec un argument que c'est naturel car cela a toujours été ainsi. Maintenant le discours commence à changer car les choses reposaient sur un apriori pris comme fait alors que rien ne l'étayait. Cela fait plaisir qu'un expert puisse avoir un discours si franc et sans concession. Il faut espérer qu'il puisse être entendu et faire évoluer les mentalités ainsi que les représentations. La misogynie n'est pas le seul point à discuter. Il y a bien entendu le racisme qui n'est pas non plus un fait naturel mais bien aussi une construction sociale. Qu'est-ce que l'on n'est pas prêt à inventer pour justifier la supériorité de l'homme blanc pour asservir les autres? "Nous avons tous, oui TOUS, des fragments de notre génome qui nous viennent des 4 points de la planète! Même le plus obtus des racistes, persuadé que tous ses aïeuls viennent de son quartier, a des ancêtres appartenant aux populations qu'il hait, sans même savoir pourquoi! Nous avons des nationalités, des langues, des religions et cultures diffé On sait que cela prend du temps comme l'explique avec brio, le directeur de collection de "La petite bédéthèque des savoirs", David Vandermeulen. La puissance religieuse est telle qu'il est difficile de remettre en cause ce qui est écrit dans la Bible. Aucun peuple ne peut exister s'il n'est pas dans la référence indiscutable. Et ceux qui osent dire le contraire ont bien souvent fini assez mal. Il faut attendre que la laïcité prenne plus de place pour que la parole scientifique puisse trouver sa place avec des preuves à l'appui. Le temps ainsi que la volonté de certains individus changent la donne. Pour preuve, on est au 21ème siècle et les connaissances sur la préhistoires sont encore pleines de richesse grâce à la confrontation de points de vue et l'évolution technologique. Pierre Bailly apporte beaucoup d'esprit et de fantaisie. Une bande dessinée intelligente, réflexive et ingénieuse à lire, à partager et à offrir bien entendu.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
Commenter  J’apprécie          40
La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

BD didactique, pédagogique, ludique , les textes sont accessibles au plus grand nombre, les dessins explicites.

Comment s'intéresser à la science et ici à l'évolution en passant un très bon moment.

possibilité de lire un extrait sur la petite bédéthèque si besoin était avant de se procurer ce petit bijou
Commenter  J’apprécie          130
La saison des anguilles

L'action se déroule dans le marais poitevin où nous vivons la chute d'une famille de nobles. Le dernier baron de cette lignée dépense tout son argent en futilités pour ne rien laisser à ses héritiers qu'il juge indigne. Pourtant, à bien y regarder, ce n'est pas vraiment le cas. Son fils vit dans la terreur partagée entre une femme un peu dominatrice et un père réellement tyrannique. Au milieu de tout cela, il y a une sorte de simplet qui passe sa vie à courir dans la forêt et à capturer les anguilles dans la rivière. On passera en revue les quatre saisons en terminant par l'hiver.



Le trait du dessin m'apparaît un peu gras. Il n'est ni bon, ni mauvais. C'est juste une histoire d'adaptation de ce qu'il apporte à l'ensemble de l'histoire. La couverture est également un brin provocatrice et ne reflète pas vraiment l'ensemble de l'oeuvre. Bref, la forme n'est pas vraiment crédible.



Pour autant, cela se laisse lire à condition d'accepter quelques exagération dans le caractère des personnages quelque peu stéréotypés. Oui, cela ne sera pas forcément l'oeuvre du siècle...
Commenter  J’apprécie          40
La saison des anguilles

Louis est un simple d'esprit. Il passe sa vie dans les marais, chaque saison, à la pêche aux anguilles, son seul passe-temps qui lui permet un peu de s'éloigner de la maison familiale. En effet, il y règne une atmosphère cinglante et oppressante. Son père, le baron, n'a de cesse de se disputer avec son entourage et de dilapider la fortune familiale en allant aux soirées de débauches où il couvre toutes les femmes de bijoux et de champagne. Quant à son frère, Martin, l'ainé, il n'ose se rebeller contre son père et laisse les choses faire.

Louis fera la connaissance d'une fille muette qu'il prendra sous son aile et qui lui permettra de donner un sens à sa vie. Mais y a-t-il encore une place pour l'amour dans l'existence de ce jeune homme?



Dominique Lapierre nous offre un magnifique scénario empli de bons sentiments, malgré la haine et la lutte que se livrent le père et le fils. On vit au rythme des journées de Louis dans sa quête du bonheur, au fil des saisons. Le tout est très bien mis en image par Pierre Bailly, qui joue énormément sur les atmosphères. Le trait est fin et anguleux et les couleurs sont vives, jouant avec les saisons. Une belle découverte...



La saison des anguilles... mais y'a plus de saison !
Commenter  J’apprécie          220
La saison des anguilles

Une jolie BD, avec un rythme plutôt lent, une atmosphère bien prenante, mélangeant tristesse et une certaine beauté.

Le dessin et les couleurs fonctionnent vraiment bien avec l'histoire.

Commenter  J’apprécie          30
Le muret

Ces adolescents abandonnés par leurs parents ne font pas partie de la majorité des jeunes, et pourtant, en racontant le quotidien de Rosie, Céline Fraipont et Pierre Bailly raconte celui de centaines d’autres. Les questions auxquelles on n’a pas de réponse, l’impression d’être libre, trop libre, de n’avoir aucune identité propre ni appartenance. Le dessin de Pierre Bailly se fait plus sombre, comme l’histoire qu’il raconte, tout en distillant çà et là quelques sourires, quelques pas plus légers, comme pour montrer que l’espoir d’un futur plus serein est toujours présent.
Lien : http://milleviesenune.com/mu..
Commenter  J’apprécie          00
Le muret

Rosie, 13 ans, est laissée seule avec son père par sa mère partie vivre une histoire d'amour. Elle est angoissé et cherche de la chaleur pour continuer à vivre : bain chaud au début puis petit à petit l'alcool, la cigarette. Par d'autres rencontres elle va essayer de surmonter ses peurs et angoisses. Touchant.
Commenter  J’apprécie          70
Le muret

Commenter  J’apprécie          00
Le muret

Rosie, jeune ado de 13 ans, se rend chez son amie Nath'. A la fois triste et dépitée, elle lui annonce que sa mère vient de quitter la maison et est partie rejoindre son amant à Dubaï. La jeune fille va se sentir bien seule d'autant plus que son père travaille beaucoup et est peu souvent à la maison. Il lui a dit qu'elle allait avoir beaucoup de choses à apprendre par elle-même et qu'il avait confiance en elle. Les deux amies restent ainsi devant la télé, à fumer le cigare du beau-père. Mais, livrée à elle-même, Rosie déambule souvent dans les rues, mange un peu n'importe quoi devant la télé et se réfugie souvent sous la couette comme pour se protéger du monde extérieur et chasser ses mauvaises pensées. Le plus dur est évidemment la nuit alors elle laisse la lumière et la télé allumées pour s'endormir. Un jour où elle se promène avec son amie, elle lui raconte qu'elle a bu un peu de whisky et que la chaleur de l'alcool lui a fait du bien, ses joues et sa poitrine sont devenues bouillantes. Elle a même apporté une bouteille avec elle pour faire faire goûter son amie. Malheureusement, Nath' a un nouveau petit copain et Rosie se sent encore plus seule...



Rosie avait juste envie de rester encore pour quelques années une petite fille mais la vie semble en avoir décidé autrement. Livrée à elle-même, maman partie avec son amant, papa toute la journée au boulot et son amie Nath' qui va lui préférer son petit copain, il n'en fallait pas plus pour chercher une échappatoire mais le whisky n'est peut-être pas la bonne solution. L'envie d'aller à l'école va s'envoler dans les vapeurs d'alcool. Une rencontre inattendue, une attention particulière, des moments intimement partagés, il ne lui en faudra pas plus pour se laisser porter... Céline Fraipont nous offre un récit particulièrement touchant et se met dans la peau de cette ado esseulée. Le texte se veut empreint de sensibilité, le noir et blanc épuré et tranchant fait la part belle au jeu d'ombres et de lumière. A la fois émouvant, sensible et dramatique, cet album dresse le portrait d'une ado à la dérive, pleine d'incertitudes, de doutes et de questionnements.



Le muret... à franchir...
Commenter  J’apprécie          510
Le muret

Le muret est un roman graphique très sombre de part ce qu 'il raconte et de part son illustration, tout en noir et blanc avec une dominante du noir... Un noir quelque fois si sombre!



C'est l' histoire d' une solitude, une solitude qui fait mal, qui fait peur... pas facile pour une ado de vivre seule avec une mère qui a abandonné la maison et un père qui se plonge dans le travail pour oublier cet abandon et qui en oublie ainsi sa propre fille.



L' histoire d'une solitude qui va mener Rosie sur des chemins fort dangereux pour combler son vide de l' existence et l' incompréhension qui en découle... Tout d' abord l' alcool, la perte de son amie et puis sur le muret où elle aime se réfugier : une rencontre... quelqu' un pour qui elle existe et des chemins de plus en plus dangereux.....



Ce roman graphique propose un récit choc, sans fioritures où l' espoir semble perdu...



Et pourtant....





Coup de coeur


Lien : http://biblioado.canalblog.com
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Bailly (615)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Odyssée d'Homère

Ou est partit Ulysse ?

En grèce
A Paris
A Troie
En Italie

5 questions
233 lecteurs ont répondu
Thème : L'Odyssée de HomèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}