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Citations de Pierre Chatillon (173)


Vint l'été des Indiens: habituellement, vers la mi-octobre, la nature, refusant la venue du froid, ressuscite quelques beaux jours de juillet et le paysage entier s'exalte dans une fête dont les effets se communiquent aux humains.
Depuis le départ de sa femme, Sylvain Dulac n'avait pas trop eu à lutter contre les perturbations sentimentales. Son cœur gisait, mort, dans sa poitrine, et avec lui s'était éteinte la flamme de l'émotion. Mais au cours des promenades qu'il effectua parmi les couleurs de l'automne, il lui monta aux lèvres un désir de baisers et le tourment d'aimer revint peu à peu hanter son esprit. C'était bien contre sa volonté, toutefois, car il ne désirait rien tant que de faire durer sa paix intérieure.
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Au bout de ce bois s'étend jusqu'à la rivière un pré foisonnant de hautes herbes. Et tout au bord de l'eau, là où s'arrête le sentier, jaillit énorme, fontaine de feuilles au revers argenté, un saule pleureur, dernier vestige d'une propriété dont tous les bâtiments ont aujourd'hui disparu.
Cet arbre exerçait sur Philippe un véritable envoûtement. Il y pensait souvent pendant la journée et le retrouvait chaque soir avec une émotion semblable à celle qu'éprouve un homme s'empressant vers un rendez-vous d'amour. Il régnait sous la ramure immense une ombre bleue presque liquide qui plongeait Philippe dans une béatitude identique à celle qu'il avait connue, enfant, lorsqu'il prenait plaisir à nager au fond du fleuve parmi la caresse onduleuse des algues. Il s'y assoyait sur le banc d'une vieille table à pique-nique abandonnée là et regardait le soleil couchant embrasser de ses lèvres rouges les douces vagues du lac Saint-Pierre avant de se laisser glisser sous l'eau pour y aller dormir.
Ce saule était dénué de toute impression de tristesse car, aux yeux de Philippe, il pleurait de joie dans la lumière.
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Dix-septième ouvrage de Pierre Chatillon, L’enfance est une île est une indéniable réussite ; on y retrouve l’auteur au sommet de son art.
Pierre Chatillon sait créer l’émerveillement avec une intensité émotionnelle rarement vue. La poésie se glisse partout au fil des pages pour transfigurer le monde et changer les objets les plus banals en sources de beauté. Une telle maîtrise dans l’art de la fiction littéraire n’est certes pas courante, et encore moins en fantastique, genre difficile entre tous. (...) Ces nouvelles sont remplies d’images frappantes, d’une écriture riche et évocatrice.
(...) Note parfaite pour «Les fictifs», texte d’une rare intelligence et d’une inventivité constante. Déroutant, poétique, tragique, il s’agit sans contredit de l’un des sommets du fantastique québécois.(...) Je peux sembler dithyrambique, je ne le suis pas – je suis persuadé de l’immense valeur de ces «fictifs» si séduisants et tout amateur de fantastique, je crois, admettra sans difficulté l’intérêt de cette nouvelle habilement menée.(...)
J’ai éprouvé un coup de cœur pour L’enfance est une île, rare témoignage d’un sincère élan vers la fantasmagorie. (...) Cette île littéraire offre un heureux retour au pays des merveilles, dont le règne instauré à nouveau, l’espace d’un livre, célèbre l’imagination en un constant chatoiement.
( Frédérick Durand, (extraits), revue Imagine, juin 1997)

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"Elle marche pieds nus dans l'écume de mer
vêtue d'une robe rouge imprimée de fleurs
[...]
et le vent glisse sur son corps
une main chaude qui caresse
la corolle de sa chair
[...]
au crépuscule dans son châle elle cueille
le soleil et l'apporte dans son lit
où la rejoint un homme qui écrit
un roman d'amour qui n'aura jamais de fin
un homme qui porte une île à la place du coeur"
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Introduction

─ Tabanak de vieille oreille de boeu!

Charles-Auguste, rageur, mordilla sa moustache, enfonça sur sa tête sa casquette de feutre à oreilles et sortit dans la poudrerie sauvage d’une aube noire de février.

Calant jusqu’à mi-jambes dans la neige, il parvint péniblement à son tracteur rouge, prit place sur le siège de métal recouvert d’une peau de mouton, mit le moteur en marche, alluma les phares, actionna la souffleuse et entreprit comme à l’accoutumée de nettoyer sa cour et le long chemin reliant sa maison au rang Le Grand-Saint-Esprit.

Les deux larges spirales d’acier tournant avec fracas donnaient à la souffleuse, rivée à l’arrière du tracteur, l’allure d’une sorte de dragon dévoreur mordant à pleins crocs les bancs de neige durcie. Et le tuyau recourbé par lequel était projetée la neige ressemblait à quelque antenne se dressant au-dessus de la gueule du monstre. Les deux phares braquaient leurs gros yeux de feu et la cabine de toile à fenêtre de mica fixée sur le tracteur pour servir d’abri à Charles-Auguste oscillait comme la tête de la bête.

«Tabanak de vieille oreille de boeu!» jurait Charles-Auguste à chaque nouvel assaut. Il y avait dans ce petit vieillard s’agitant dans la nuit la perpétuation d’une haine de l’hiver héritée de lointains ancêtres. Repris de père en fils depuis le plus reculé du temps, le combat dérisoire mais tenace de l’homme s’acharnant, sur sa planète perdue, à perpétuer la lumière dans le noir de l’univers.

Secouée par les sautes de poudrerie, fonçant droit sur le vent du nord, la souffleuse, avec des cris de ferraille, mordait à pleins crocs dans la neige durcie. Emmitouflé dans sa chemise à carreaux, dans sa salopette de fermier tel un chevalier d’antan dans son armure, Charles-Auguste chevauchait son dragon d’acier rouge. Et parfois, mordillant sa moustache hérissée de frimas, il se prenait à rêver que lui, petit habitant malingre aux traits crispés, il poussait l’audace jusqu’à souffler la neige et le froid hors de la Terre entière. Il se voyait alors assaillant le Pôle, ouvrant un chemin sur le toit du monde, soufflant dans l’espace des blocs d’icebergs, des ours blancs, des pingouins.

Et devant lui, pour couronner de gloire son combat surhumain, il voyait parfois monter les lueurs vertes et jaunes d’une aurore boréale.
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En 2004, j’ai fait paraître un livre intitulé Le mal-né. J’y étudiais, dans l’ensemble de la poésie québécoise, la persistance des thèmes de la mauvaise naissance et de la remise au monde. En 2007, j’ai publié un volume intitulé Noyades et naufrages qui contenait deux sections. Dans la première, Le non-pays, je poursuivais l’étude entreprise plus tôt en explorant la poésie québécoise écrite entre 1970 et 2000. Dans la seconde, Noyades et naufrages, j’examinais la présence de l’eau dans l’ensemble du roman québécois.

Dans le monde de l’enseignement, les années 70 furent une période exaltante. L’université du Québec à Trois-Rivières venait tout juste d’être créée. L’époque était ouverte à toutes sortes d’expériences nouvelles. C’est dans ce contexte, que je décidai de donner des cours, très appréciés, sur des sujets inusités.

Dans Les fils du feu, j’ai tenté de sauver l’essentiel de ces cours, afin que le résultat de mes recherches puisse être utile à d’autres professeurs ou qu’il puisse intéresser des lecteurs avides de connaître.

Parallèlement à l’étude de la littérature de mon pays, j’ai toujours beaucoup aimé découvrir les littératures étrangères. Le livre que voici témoigne de cet intérêt. Très jeune, je me passionnais pour les mythologies. Il n’est donc pas étonnant de retrouver ici un essai consacré au personnage de Prométhée et un autre consacré à la douloureuse histoire d’Orphée. Dans le premier, Les fils du feu, je m’attache aux péripéties de la quête de feu du grand révolté dans des œuvres aussi diverses que celles d’Eschyle, de Milton, de Goethe, de Blake, de Byron, de Shelley, d’Hoffmann, de Nerval, d’Hugo et de Baudelaire. Dans le second, La descente aux enfers, j’accompagne au royaume des ombres Gilgamesh, Ulysse, Énée, Orphée, Dante, Nerval, Hugo, Rimbaud et Lovecraft.
Un troisième essai s’intitule Sur l’eau. Je m’y laisse emporter sur les mers grâce aux œuvres d’Homère, de Coleridge, d’Hugo, de Rimbaud, de Poe, de Melville, d’Hemingway, de Tournier et de Yann Martel.

D’autres essais accompagnent ceux-ci. Ils sont consacrés à deux grandes poètes américaines : Mary Oliver et Sylvia Plath.

Si Les fils du feu témoigne de ma passion de connaître, il s’inscrit aussi dans une vaste recherche de sens. Depuis toujours, j’ai voulu comprendre pourquoi je suis sur cette planète et je me suis adressé aux grands écrivains pour trouver quelques réponses. S’ils n’ont pas apporté de solutions à toutes mes questions, ils m’ont au moins appris qu’il n’est pas de plus noble but dans une existence que de travailler à l’élargissement de l’esprit. Afin que, d’une génération à l’autre, se dessine un léger progrès.

À travers les grands périples entrepris par les auteurs que j’aborde dans mon livre, c’est l’aventure de l’humanité qui me fascine. Tous les voleurs de feu, tous les explorateurs du mystère de l’ombre, tous les grands voyageurs ont en commun l’ambition de repousser les limites imposées à l’homme. Et s’ils n’accèdent pas à une lumière absolue, du moins écartent-ils, grâce à leur courage, des pans d’obscurité qui laissent filtrer quelques rayons d’espoir. Ils peuvent dire, comme le Méphistophélès du Faust de Goethe : «Je suis, moi, une partie de cette obscurité qui donna naissance à la lumière.»
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Introduction
J’étais au tout début de la vingtaine lorsque j’ai fait la découverte des ouvrages de Gaston Bachelard : L’eau et les rêves, L’air et les songes, et tous les autres. Je fus séduit par son approche à la fois poétique et lucide de la littérature. Il m’apprit à lire avec des yeux neufs et je lui en suis à jamais reconnaissant. Les Grecs partageaient le monde en quatre éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre. Bachelard s’aperçut, lui, que les œuvres des grands auteurs étaient également dominées par la présence de ces éléments. Il se contenta cependant d’observer ce qu’il appelait des phénomènes sans s’aventurer à les interpréter de façon psychanalytique.

J’adoptai sa méthode, lui fis subir de légères modifications et l’appliquai à la poésie québécoise. Je fis paraître, en 1966, un essai intitulé La naissance du feu dans la jeune poésie du Québec[i]. J’y constatais que le feu est à peu près absent de notre littérature et qu’il ne commence à se manifester, timidement, qu’aux environs des années 1960. Rien là qui ne doive étonner puisque le feu est associé à la vie, à la passion, à la sexualité, à l’amour et que notre société n’a commencé à s’épanouir librement qu’à l’époque de la Révolution tranquille.

Pour Saint-Denys Garneau, par exemple, le feu est un ennemi. Dans le poème «Fièvre», il compare le feu qui brûle en lui à un incendie de forêt, à la fièvre, c’est-à-dire à une maladie. Dans «Un mort demande à boire», le feu tue celui qui n’est pas apte à l’accueillir : «Alors le matin paraît dans sa gloire / Et répand comme un vent la lumière sur la vallée / Et le mort pulvérisé / Le mort percé de rayons comme une brume / S’évapore et meurt[ii]». Cette conception du feu mauvais change-t-elle dans la littérature actuelle? Il existe une œuvre dans laquelle le feu occupe une place très importante, celle de Gaétan Soucy. Dans La petite fille qui aimait trop les allumettes, une enfant est atrocement punie pour avoir allumé un incendie dans lequel sa mère a péri. Sa sœur lui a donné le nom de Juste Châtiment. Dans L’immaculée Conception, le feu est également relié à une expiation. Un incendiaire transforme un grill en brasier où meurent soixante et quinze personnes; voici comment est décrit ce sinistre : «On entendait les vociférations des victimes distinctement. Des cris assez curieux, qui ressemblaient à des éclats de rires, un hurlement désabusé. (…) Le rire qu’on entend de temps à autre en enfer[iii].» À la fin du roman, le héros s’immole, dans une cabane, en s’aspergeant de l’huile d’une lampe. Et l’auteur écrit : «Vingt ans de condamnation à vivre dans l’espérance d’une expiation. Et cette grâce qu’il avait désespéré de mériter jamais, voilà que, contre toute attente, elle lui était donnée. Il accueillait le châtiment avec reconnaissance[iv].» Faut-il s’étonner que le feu n’apparaisse à peu près jamais sous son aspect exaltant et joyeux et qu’il se manifeste plutôt comme un élément vengeur? Rien de plus normal, me semble-t-il, puisque l’éducation religieuse dispensée à notre peuple a hanté tous les esprits avec des évocations terrifiantes du feu de l’enfer.

En 1970, je fis paraître un autre essai intitulé Le château d’eau de Sylvain Garneau[v]. Peu à peu, il me devint évident que l’eau occupait une place très considérable dans notre imaginaire. Ce n’était pas toutefois une vaste étendue sur laquelle s’élancent de courageux aventuriers. Au contraire, elle ne semblait engendrer que naufrages et noyades.

Il serait intéressant aussi de parler de l’air et de la terre, mais ce n’est pas le sujet du présent ouvrage. Disons néanmoins que l’air ne donne pas lieu non plus à de grandes aventures. Rien qui ressemble à L’Ode au vent d’ouest de Shelley ou aux envolées périlleuses et contemplatives de St-Exupéry. Une étude plus approfondie démontrerait sans peine que l’espace dont parlent nos auteurs a une connotation morale. Il y plane probablement plus d’anges que d’oiseaux. Le dualisme et la désincarnation figurant parmi les thèmes qu’on retrouve fréquemment dans la poésie, il n’y a pas à s’étonner que l’envol prenne le sens d’une fuite du corps et de la matière. Dans «Cage d’oiseau», Saint-Denys Garneau se présente ainsi : «Je suis une cage d’oiseau / Une cage d’os / Avec un oiseau[vi]». Cet oiseau, c’est la mort et son envol va signifier la fin de la vie. Dans un autre poème, intitulé «Un bon coup de guillotine», l’auteur est encore plus explicite. Il souhaite qu’un coup de guillotine sépare sa tête de son corps et cette distanciation est si bénéfique que Saint-Denys Garneau écrit : «Un sourire est sur ma bouche / Tel que si je venais de naître / Mon regard passe, calme et léger / Ainsi qu’une âme délivrée[vii».

Quant à la terre, dans ce qu’on appelle le roman du terroir, elle se présente sous la forme d’un lopin dont la préservation est assurée par les valeurs du conservatisme : «Tout ce qu’ils demandaient, c’était qu’on les laissât en paix fouiller la lourde glèbe, cultiver leurs arpents de bonne terre familière, sans autre ambition que d’en tirer des moissons et d’y paître le bétail[viii]» est-il dit dans Trente arpents de Ringuet. Conception qui se situe aux antipodes des vastes espaces parcourus par les redresseurs de torts dans les westerns américains ou par les pionniers traversant les États-Unis pour se rendre au Far-West.

Il s’agit donc d’une terre protectrice, d’un refuge permettant la survie d’un peuple replié sur sa foi, sa langue et ses traditions. Une mère, en somme, et qui sera chantée avec ferveur dans les années soixante : «Terre de Québec, Mère Courage (…) tu es grosse / de nos rêves charbonneux douloureux / de l’innombrable épuisement des corps et des âmes / je suis né ton fils par en haut là-bas / dans les vieilles montagnes râpées du nord[ix]». Une terre de laquelle on souhaite voir naître un homme neuf, libre : «Je dresse sur la terre une image de l’homme[x]». Certains poètes, tentant de se dégager de cette terre-mère, chantent les charmes d’une terre-compagne : «Je ne savais pas qu’un pays ressemble à tes seins tes hanches porteuses et la santé de tes lèvres (…) Je ne savais pas que ton corps est un pays[xi]».

L’étude de ces conceptions du feu, de l’air et de la terre seraient très révélatrices. Peut-être entreprendrai-je un jour cette exploration. Pour le moment, c’est à l’eau que j’ai décidé de consacrer le présent essai.

Parler de livres a été l’un des plus grands plaisirs de ma vie. Parfois, je les regarde, ces livres, sur les rayonnages de ma bibliothèque et je leur dis à voix haute : «Merci, Livres, qui avez donné un sens à mon existence, Livres grâce auxquels je n’ai jamais connu l’ennui, grâce auxquels chaque jour de ma vie a été captivant. Merci, Livres !»

___________

[i] Chatillon, Pierre, La poésie canadienne-française, Montréal, Éditions Fides, Archives des lettres canadiennes, tome IV, 1970, p. 225 à 285.
[ii] Saint-Denys Garneau, Hector de, Poésies complètes, Montréal, Éditions Fides, 1949, p. 64.
[iii] Soucy, Gaétan, L’Immaculée Conception, Montréal, Éditions du Boréal, 1999, p. 9.
[iv] Ibid, p. 287.
[v] Chatillon, Pierre, Voix et images du pays, Montréal, Les Presses de l’Université du Québec, 1970, no III, p. 93 à 103.
[vi] Saint-Denys Garneau, Hector de, op. cit., p. 96.
[vii] Ibid, p. 161.
[viii] Ringuet, Trente arpents, Montréal, Éditions Fides, 1938, p. 175.
[ix] Miron, Gaston , L’homme rapaillé, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1970, p. 62.
[x] Lapointe, Gatien, L’ode au Saint-Laurent, Montréal, Éditions du Jour, 1963, p. 69.
[xi] Préfontaine, Yves, Débâcle, Montréal, Éditions de l’Hexagone, 1970, p. 29.
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J'ai commencé à lire Le grand retour la nuit dernière, me disant que je lirais quelques pages avant de me coucher et je n'ai pas été capable d'arrêter. Je l'ai lu au complet et me suis couché vers 3h30 du matin !!!
Pierre Chatillon a écrit un chef-d’œuvre.

Voici des poèmes qui sont tellement beaux ! Ils portent en eux la nécessité et le plaisir de la relecture. Il y a tant de trouvailles, de réflexions sur le mystère d'être au monde, des images vraiment fortes et surprenantes, un renouvellement dans l'écriture, des émotions vraies au sujet du vieillissement et du temps qui passe. Chatillon est un poète unique au Québec, sa façon de s'approcher du lecteur est pleine de fragilité et de respect. Et presque toujours l'irruption du fantastique dans ses poèmes qui permet d'imaginer cet autre monde que serait la mort (qui dans son recueil ne représente pas la fin de la vie). Et le titre si beau: "Le grand retour", comme une sorte de manifeste, de pied de nez à la mort. Sautons par dessus la mort, préparons déjà le grand retour à la vie !

Merci pour ce grand livre !



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J’ai suivi sur le sable
Des traces de pas qui avaient
La même fortune et la même pointure
Que mes chaussures
Et qui s’interrompaient soudain
À la cime d’une dune
Où le vent depuis longtemps
Les avaient effacées
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Pierre Chatillon
Le critique est un flic de la poésie. Le poète est toujours un hors-la-loi. Le château de sable de Pierre Chatillon.
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Pierre Chatillon
Le poète est un homme qui rêve sa vie, qui façonne et polit le réel comme une motte de glaise entre les mains d'un potier. Car l'existence en elle-même n'est rien. C'est la qualité de notre rêve qui lui donne sa forme. Le château de sable de Pierre Chatillon
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Quand une femme pleure
les oiseaux dans les arbres
meurent
et tombent sans un bruit
comme tombe la nuit
et leur tombe c’est le cœur
de la femme qui pleure
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Quand la nuit somptueuse de sa chevelure
étoilée d’yeux verts
se déroule sur les épaules de la terre
au crépuscule
sur l’herbe fraîche de sa robe
chantent les rouges-gorges vifs de ses seins
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