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Citations de Pierre Chatillon (173)


Cet oiseau qui n’existait plus
Voici qu’il chante dans les bois
Cette fleur qui n’existait plus
Voici qu’elle s’ouvre entre mes doigts
Cet amour qui n’existait plus
Voici qu’il flambe dans mon cœur qui bat
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Quand je ferme les paupières
La mer telle une femme
Qui retire sa robe
Se dépouille de toute son eau
Et n’est plus qu’une musique nue
Comme celle qu’entendent les morts
Lorsqu’ils ne nous voient plus
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Je m’assois sur un banc
Côte à côte avec le soleil couchant
Lui aussi prend de l’âge
Et fait halte dans sa course
Il hésite ce soir
À plonger sous la mer
La nuit sera longue et froide sous l’eau
Et saura-t-il encore
Ses rayons parcourus de frissons
Retenir jusqu’à l’aube sa respiration?
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Dans le ciel de ma nuit
fleurit l’œil d’une étoile
et deux mains blanches comme des halos
de velours
venues du plus profond du firmament
caressent le corps nu de ma douleur
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Ce recueil s’ouvre sur des poèmes d’inspiration très actuelle puisqu’il s’agit d’actes de terrorisme. Il entre ensuite dans un registre très différent où les poèmes sont des méditations sur l’hiver. Et il se termine sur l’évocation d’une sorte d’épanouissement du cœur, pour ne pas dire d’accession à un éternel printemps. Cette section se compose de poèmes lumineux atteignant une sérénité à laquelle j’avais toujours rêvé. Une béatitude où s’apaisent toutes les angoisses, où se résolvent toutes les quêtes, une félicité qui répond à toutes les grandes interrogations. Un apprivoisement de l’au-delà.
Pendant une vingtaine d’années, j’ai eu le privilège de m’évader sur l’île d’Anna Maria, en Floride, où j’ai créé avec bonheur et abondance poésie et musique. J’aurais aimé y demeurer mais j’ai dû revenir et affronter, depuis deux ans, la rigueur de l’hiver. C’est de cette réalité qu’est né mon recueil. Et une grande question s’y pose : l’hiver peut-il inspirer des poèmes? «Comment écrire / avec des mots de verglas / des blocs de mots durcis / morts de froid? / comment épanouir / le sourire d’un poème solaire / sans l’alphabet des fleurs d’été».
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Mon parcours poétique, qui s'étale sur soixante-cinq années, a quelque chose d'unique. J'ai commencé à écrire en poussant des cris, j'achève ma carrière avec un sourire. Quels sont les liens, en effet, qui rattachent la violence incandescente de Les Cris et du Mangeur de neige au caractère ludique de ce BESTIAIRE? Chose certaine, je suis heureux de voir renaître, à mon âge, l'enfant turbulent et moqueur que je fus. Avec les poèmes que voici, je revendique le droit de s'amuser en écrivant, le droit de rire en poésie.
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J'ai tout perdu, mon Dieu, j'ai tout perdu !
Tous mes châteaux sont écroulés. Tous mes échafaudages dans le vent. Toute ma jeunesse que j'aimais malgré l'horreur des liens toujours rompus s'est affaissée comme une immense toile d'araignée sur les réseaux de feuilles, comme l'hécatombe de la neige accablante sur les sapinages languides.
Mes yeux, les queues rouges de comètes folles déchirant les cieux dans une brûlure de silence, dans un fracas de feu, j'ai bondi de planètes en abîmes !J'ai jonglé sur les mondes infinis , des tourbillons, des danses navrantes d'étoiles qui fondent. J'ai parcouru des univers de noirceur, avec toujours cette flamme ironique d'une explosion de météores , toujours plus loin, toujours plus haut !
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Les oiseaux ce matin
sont les paroles qui s’envolent
de l’arbre en fleurs de mon cœur
aujourd’hui je suis guéri
du mal de vivre de mon pays
je recommence ma vie
je compose aujourd’hui le poème
que je voulais écrire à dix-sept
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Chaque soir, avant de s'endormir, il écrivait à Cybel une longue lettre à la lumière de sa lampe à pétrole. Il lui demandait de venir le rejoindre en Afrique où ils pourraient entamer une autre vie, sans être à la remorque sa mère. Il lui déclarait qu'il l'aimait , qu'il ne l'avait pas abandonnée et que son plus vif désir
était de vivre avec elle et leur fille Lélia.
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Chaque matin Félix allait y marcher parmi les dunes hérissées de blé de mer parmi des bancs de mouettes et de sternes à tête jaune. Depuis plusieurs années, il était pour ainsi dire parvenu à oublier Cybel et le drame qui avait mis fin à sa vie. Sauf que, chaque fois qu'il parlait au téléphone à sa fille Lélia, qui avait le même timbre de voix que sa mère, son souvenir se réactivait en lui.
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C'est en entrant en Floride que tout change d'un coup. Les palmiers surgissent du sol, se multiplient, la végétation est abondante, les oiseaux nombreux, la chaleur agréable. Ici, c'est l'éternel été. Fruits et légumes sont en vente sur des étales. On s'arrête pour déguster une orange. Plus on avance, plus la chaleur augmente.
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Le vieil homme n'avait jamais quitté Nicolet mais des amis à lui s'étaient rendus jusqu'en Floride et lui avaient parlé des fleurs, des fruits, des oiseaux colorés, des palmiers, de la mer et du soleil surtout, du soleil qui, chaque jour, illuminait, chauffait cette contrée heureuse et nourrissait de feu le coeur, l'esprit, le corps de ses habitants. C'est donc là qu'il irait.
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Pierre Chatillon
Le vieil homme n'avait jamais quitté Nicolet mais des amis à lui s'étaient rendus jusqu'en Floride et lui avaient parlé des fleurs, des fruits, des oiseaux colorés, des palmiers, de la mer et du soleil surtout qui, chaque jour, illuminait, chauffait cette contrée heureuse et nourrissait de feu le coeur, l'esprit, le corps de ses habitants. C'est donc là qu'il irait.
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Chaque être porte un paysage dans son coeur . Le paysage que le vieil homme, depuis l'âge de trente ans, portait tout au fond de son coeur était celui-là même qu'il avait en ce moment devant les yeux: des fleurs de givre peintes par la mort, illuminées , de jour par un fragile soleil blanc, et recouvertes, chaque soir, par le large coup de pinceau de la nuit.
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Au lieu de prendre par la route dite «des 60» qui file platement à travers champs, le peintre proposa un détour par le bois St-Michel afin de faire connaître à sa petite amie l'un des coins les plus beaux de toute la région. (...) Le bois St-Michel avait, à cette époque, et il l'a conservée en bonne partie, l'allure d'une sorte de tunnel des amoureux, un étroit chemin en lacets serpentant sous une voûte de feuillage, une sorte de charmille longue d'un bon mille et toute remplie d’oiseaux et d'écureuils rieurs. Des perdrix partaient en trombe sur le passage des cyclistes, des lièvres traversèrent le sentier. Des suisses, des pinsons faisaient frissonner les buissons de fleurs comme de jeunes cœurs. Le peintre soudain s'arrêta. Ils laissèrent là leurs bicycles et s'avancèrent parmi des touffes de cèdres, de saules et de bouleaux jusqu'au moment où la lumière devant eux illumina une clairière où toutes les fleurs du monde, semblait-il, étaient venues se cacher à l'abri des humains pour se mirer plus à l'aise dans un bel étang où nageaient des canards.Des petites grenouilles vertes sautèrent par dizaines dans les eaux sillonnées d'insectes patineurs et survolées par ces libellules à qui la grâce de leur vol a fait donner le joli nom de demoiselles. Des quenouilles dans l'eau se balançaient tout doucement et des fils de la Vierge flottaient dans l'air comme si toutes ces massettes-là eussent été de vraies quenouilles de fileuses abandonnées bien vite par des fées tisseuses parties chercher refuge derrière des enchevêtrements de concombres grimpants et de liserons des prés afin de mieux observer les nouveaux venus. (...) C'était bien d'un paradis qu'il s'agissait en effet et les deux jeunes gens eurent l'impression en y pénétrant d'avoir franchi à rebours, sous l’œil bienveillant du soleil, pareil à l'ange à l'épée de feu, les portes interdites de l'Éden perdu.
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lisez-moi dans le vol d'un oiseau
et je vous parlerai de liberté
avec des mots de plumes et d'azur
lisez-moi sur la neige
dans les pistes rousses d'un renard
et je vous parlerai de la fourrure du feu
lisez-moi dans les sillages du vent sur l'eau
et je vous parlerai des sourires de l'été
lisez-moi dans le cœur des rivières
et je vous parlerai des profondeurs des femmes
où nagent des enfants d'espoir
lisez-moi dans la flamme d'une bougie
et je vous parlerai de son combat
fragile contre la nuit
lisez-moi dans les couleurs de l'arc-en-ciel
et je vous parlerai d'un pont de joie
entre le rêve et le réel
lisez mon cri d'amour
dans les flamboiements rouges du couchant
lisez mon roman de passion
quand la mer ouvre ses cuisses de houles
pour accueillir son amant de rayons
lisez-moi dans le soleil
lisez-moi dans le soleil
qui d'est en ouest sur la page bleue du ciel
narguant la mort
traçant le feu de son sillage d'or
écrit chaque jour d'une main ferme
son si miraculeux poème

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Chacun de mes livres est une branche de cet arbre étrange qui s'est mis un jour à pousser dans ma vie et qui ne cesse d'étendre ses ramures. Il compose peu à peu, au-dessus et autour de moi, une sorte d'abri, tendre et dévoreur. Car chaque fois que j'écris une page, il boit mon sang et le change en sève, il se nourrit de ma substance. Si bien que je finirai par me fondre avec lui et qu'après ma mort il ne restera plus de moi que cet arbre de mots, debout, repoussant la nuit avec ses bras, haut chercheur de lumière, ses mains de feuilles tendues vers le soleil.
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LESSIVE

Laver la Terre
une fois pour toutes
laver de tous ses maux
des morts des guerres
et la suspendre propre enfin
à une corde de lumière
entre la lune et le soleil
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Dans la maison du souvenir
j'ai caché beaucoup d'or
j'ai caché l'or de mon enfance
je le garde comme un trésor
pour y puiser longtemps
après ma mort
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LA PORTE DU SOLEIL

Un jour je partirai
ce sera tout au bord de la mer
je marcherai sur l'eau
chaussé d'écume aux semelles de reflets
je marcherai sur l'eau
léger comme la voile d'un bateau
dont le sillage d'un instant
s'efface et se perd
parmi les houles de la mer
ce sera par un somptueux soir d'été
une femme debout à l'horizon je la reconnaîtrai
je la reconnaîtrai ce sera la Beauté
me fera signe de la suivre
lors oublieux de tout le mal du monde
ma figure s'éclairera
d'une grande lueur intérieure
et m'élevant comme une impondérable brume
au-dessus des flots noirs de la mer
je passerai sans heurts le seuil de l'infini
fermant soigneusement derrière moi
la porte rouge du soleil

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