Catherine Larrere vous présente son ouvrage "L'écoféminisme" aux éditions La Découverte. Entretien avec
Pierre Crétois.
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Il est essentiel de voir si l’on a pas plus à perdre qu’à gagner en supprimant l’accès universel gratuit à des biens d’accomplissement pour le remplacer par des logiques propriétaires sur un marché. Mais cela implique de s’affranchir du seul critère économique de la croissance pour évaluer le développement en termes de niveau d’accès aux biens d’accomplissement.
La propriété de son corps et la propriété des ejidos mexicains sont simplement des collections de droits qui assurent un type de contrôle compatible avec la préservation de certaines valeurs comme l’égalité, la liberté individuelle, le droit de vivre de son travail, le droit d’empêcher autrui d’interférer sur mes choix libres, le droits d’échapper à la domination… Pour parvenir à la réalisation de ces valeurs, il est nécessaire de débarrasser le droit de propriété de sa gangue théorique, qui le fait passer pour un tout irréfragable alors même qu’il n’a jamais été qu’un composite ouvert à toutes les formes de combinaison.
Locke cherche à montrer que l’appropriation privative, y compris dans sa forme capitaliste contemporaine, reste parfaitement compatible avec (voire favorise) le fait que Dieu a fait toutes choses pour le bien du genre humain et qu’elle est donc entièrement justifiée par nature du fait des valeurs qu’elle permet de garantir.
Les droits de propriété ont pour objectif de régler les rapports sociaux. Ils inscrivent les propriétaires dans des écosystèmes sociaux qu’ils contribuent à façonner. Ils ne sont pas des droits de se séparer, mais des règles d’organisation reliant les membres d’une communauté humaine sous des règles d’ordre nécessaires à une coordination visant à assurer la prévalence du bien commun.
Ainsi, une société complexe, libre et pluraliste ne peut récompenser le mérite parce qu’il n’existe pas en son sein de système de valeur partagé capable de permettre la distribution de quoi que ce soit en fonction du mérite, même évalué au travail. Le recours à la catégorie de mérite est donc caduc si l’on veut produire une théorie distributive incontestable.
Posséder quelque chose, ce n’est pas un droit de se séparer, mais l’acte qui scelle l’appartenance à un lieu avec tous les droits, toutes les obligations et responsabilités qui structurent cette appartenance pour la rendre légitime et respectueuse.
Les choses sont, en elles-mêmes, des réalités échappant à toute appropriation. Ce que l’on peut tout au plus s’approprier, ce sont certains droits sur elles.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 offre la version la plus aboutie de la conception de la personne comme propriétaire d’elle-même.
Avoir une chose, c’est avoir une place dans le monde, place qui nous sépare en nous mettant en relation.