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Critiques de Pierre Kobel (16)
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Des voix pour la Terre

"...

And on the day the last bird dies

There won’t be a drop from their big square eyes

An old man with his eyes just like glass

Kisses the last blade of grass

(...)

No respect for anyone

Why would they after what we done

What an example we have set, what a planet we have left

..." **





Ces quelques paroles interprétées par Rosie Bones me sont revenues en mémoire comme une évidence en ouvrant les premières pages de ce petit livre et m’auront accompagnée durant toute la lecture, en permanence, répétant l’inéluctable, scandant l’avertissement : un jour vient où un vieil homme embrassera le dernier brin d’herbe…





Que ferons-nous, ensuite ?

Nos larmes seront taries, auront cessé de couler alors que nous ne contemplerons que le désastre. Nous ne pourrons qu’essayer de nous rappeler le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles à la cime des arbres, le bourdonnement des abeilles ou encore le galop du chevreuil qui traverse la forêt…

Nous évoquerons l’image de l’ours blanc perdu sur sa banquise errante, lui que nous avons noyé en faisant rétrécir ses terres, l’image des migrations des grues cendrées et le bruit sonore de leur passage, la vue de celles-ci qui ramenaient dans leurs plumes les balbutiements du printemps, l’image des océans limpides et de leurs contenus chatoyants, le souffle des baleines et les cris des dauphins…



Il n’y aura que notre mémoire pour faire revivre faune et flore que nous aurons méprisées et détruites sans réellement de remords : il ne nous restera que des regrets…

Et ce petit livre pour se rappeler que des artistes, poètes, écrivains, chansonniers nous avaient prévenus, avaient sonné l’alarme, eux, dont les sens sont souvent prémonitions, nous avaient encouragés à être vigilants, à prendre soin…

Lisons, partageons, distribuons, faisons circuler, lire et relire ces pages, lourdes de mises en garde et cependant encore porteuses d’espérances, suivons les regards posés par ces hommes et ces femmes sensibles et amoureux de leur terre avant qu’il ne soit trop tard…



C’est peut-être déjà le cas..



Nous ne sommes que locataires d’une terre que l’on nous a confiée en nous demandant d’en prendre soin. En naviguant au fil des parties constituant cet ouvrage, nous sera-t-il donné de conjurer la marche en avant de notre indifférence et de notre insouciance qui nous mènent directement vers le dessèchement du dernier brin d’herbe ?



Un livre tout en poésie à glisser dans la poche à ouvrir comme un remède à la désinvolture, comme un gardien de mémoires dont les mots résonnent et nous enjoignent tous de la même façon : prenez-garde et agissez !



Merci Monsieur Doucey pour les choix de vos éditions et ce petit livre reçu comme un messager précieux !









** Traduction des paroles du titre « Scared for the Children »



"...

Et vient le jour où le dernier oiseau meurt

Il n'y aura pas une goutte de leurs grands yeux carrés

Un vieil homme avec ses yeux comme du verre

Embrasse le dernier brin d'herbe



Aucun respect pour personne

Pourquoi en auraient-ils après ce que nous avons fait

Quel exemple avons -nous donné, quelle planète avons-nous laissée

..."
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Des voix pour la Terre

Des voix pour la planète, voilà une idée magnifique et qui ne manque pas d’ambition. Pollution de la mer et de l’air, disparition de nombreuses espèces vivantes, réchauffement climatique, déforestation mais aussi consommation à outrance et gaspillage, tout cela pris à bras le corps par 40 poètes, chanteurs, anonymes, de plusieurs pays. Leurs textes engagés, polémiques, racontent.

« N’enlève pas à la Terre son dernier souffle » murmure Rita Mestokosho issue du peuple Innu, proche de la nature. La Terre, avec une majuscule, car elle mérite notre respect et notre admiration et la sauver est une urgence car ça chauffe.



Et cette urgence brûlante se concrétise avec une page rouge pour introduire chacun des huit chapitre de l’ouvrage.



Écosystème : « J’ai mal à la terre/ Mal aux océans/ Mal à mes artères/ Aux poissons dedans/ Mon ventre n’est plus qu’un cratère/ Géant/Béant/ J’ai mal à la terre » chante Gilles Vigneault, icône de la chanson québécoise.



Climat : « J’ai les poumons comme deux banquises » clame Florentine Rey tandis que Victor Hernandez Cruz questionne : » Atteindrons-nous le moment / Où notre chair va se ramollir/ Et cuire lentement dans l’atmosphère » Le réchauffement climatique est en marche.



Océans : Michel Baglin constate avec amertume les dégâts des eaux : « Maintenant que les fleuves n’atteignent plus la mer, que les îles sombrent à leur tour / et qu’au centre de l’océan naît un continent de plastiques à la dérive… » Car, hélas, les océans sont un vaste dépotoir et les poètes dénoncent ce plastique, qui pullule, comme Antjie Krog poétesse d’Afrique du Sud « Ô mille morceaux de coquillages bruissant autour de nos chevilles / tandis que nous ramassons des morceaux de plastique »



Dans Locataires, les poètes nous parlent de cette terre qui nous est prêtée le temps d’une vie.

« J’ai peur

De n’être pas enfant de la terre

Mais juste là, sur terre » avoue Aurélia Lassaque, poétesse occitane.



Après Écosystèmes, Climat, Océans et Locataires sont déclinés Oiseaux, Gaspillage, Idiotie et Engagement, le tout formant le mot ÉCOLOGIE.



Ce plaidoyer pour une autre planète se clôt sur le poème qui remercie la vie tout en dénonçant les méfaits de l’homme de Michel Baglin.

« Merci aux pierres, aux herbes, aux bêtes d’exister dans le silence picoré d’oiseaux »

Oui, remercions la vie sur terre et préservons la pour les générations futures.

Une lecture coup de poing à lire d’urgence et à faire lire à nos ados afin qu’ils poursuivent ce cri de révolte.





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Des voix pour la Terre

" Gracias a la vida, merci à la vie, à la douceur des peaux émues, aux remous des eaux du coeur,

à la fleur qui s'ouvre et s'offre à l'envi, aux ivresses de jasmin, à la goutte qui perle au feuillage du matin.

Mais qui nous dira comment chanter la mer qu'on asphyxie, la forêt qu'on déboise, la rivière qui pue? "



Voilà un extrait d'un poème de Michel Baglin, l'un des derniers qu'il ait écrit, hymne à la vie mais aussi angoisse face aux méfaits humains envers la nature.



Ce recueil faisant entendre des voix de poètes pour chanter la Terre, tout en montrant les menaces qui pèsent sur elle , fait partie d'une collection riche, diversifiée, vraiment peu chère, engagée, dont j'ai déjà parlé:" Poés' ideal". Une magnifique initiative.



L'anthologie présente huit parties formant l'acrostiche du mot écologie. Des textes de tous horizons déclinent donc, par exemple le thème du climat, des océans, du locataire. Les textes en écho, souvent en prose, enrichissent le propos. On lit des auteurs aussi variés qu' Hélène Dorion, Mickey 3D, Alain Damasio, Margaret Atwood.



Un beau partage de mots pour avertir, s'engager, espérer que l'homme prenne enfin conscience des enjeux actuels pour sauver la planète. Voici , pour terminer, un extrait de l'émouvant texte de Pomme:



" Quand j'ai marché dans l'allée des séquoias

J'ai respiré en entier pour une fois

Et envoyé deux mille prières au vent

Pour nous sauver de toutes les peines d'avant



Avant la rivière asséchée

Avant que tout soit emporté

Je veux retourner dans l'allée

Entendre les séquoias chanter...(...)



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Vive la liberté !

« À la pomme rouge qui bat avec l'étoile,

à la flaque de la pluie,

au regard de la bête blessée,

à la route blanche,

à l'oiseau sur la branche,

à l'esprit qui jamais ne renonce,

Là où tout finit et là où tout commence,

à la fièvre du drap frais,

à chaque bouchée de la vie,

aux pas sur le plancher,

à la terre battue,

aux fenêtres que l'on pense

aux rives imaginées,



Rappelle toi,

Houriah

ma belle, ma tendre,

Liberté



aux bras levés,

aux mille pétales, aux mille coupoles,

aux îles silencieuses,

à leurs rivages,

aux ailes déployées,

à la blessure du chien,

à la course du loup,

au vent qui nous emporte,

aux baisers du soleil,

aux feux des cheminées,

aux convois que l'on pousse,

à la charrette que l'on traîne,

au vertige, à l'ivresse,

à la cordée, à l'enchaîné,

aux orties de la colère

à cet homme qu'on emmène

à cette femme déportée,

aux ornières de la misère,

à la première marche de l'escalier

à la rue, aux pavés, à la première pierre jetée

à la seringue plantée,

à la dernière fleur dans un jardin de ruines

aux plumes arrachées,

à la femme sous la lampe

à l'enfant qui se courbe

à la clameur de l'aurore

à celui qui tombe,

à celle qui se dresse

au premier qui se lève

et à tous ceux qui vont naître



Rappelle toi,

Houriah

ma belle, ma tendre,

Liberté



à la page d'écriture,

à la belle Etoile,

aux chemins écartés

aux couleurs de chaque fruit

au murmure, au silence

au vin versé,

au langage des signes,

à la langue des possibles

à l'écho des arcs en ciel

aux cartables de chaque écolier

au marcheur d'idéal

à l'homme qui tremble

à l'homme qui sait

à l'homme qui demande

à l'humilié, à l'oublié,

à la chambre qui vague

au bateau qui revient

à l'avion qui se pose

à la frontière qui tombe

à la barrière qui se lève

à la lueur de l'espoir

à l'enfance qui regarde





Rappelle toi,

Houriah

ma belle, ma tendre,

Liberté





aux automnes froissés

à l'enjambée du ciel

à chaque marche pied

aux battements des images

au déserteur, à l'évadée,

à l'otage, à l'internée,

aux cris d'Orphée,

à cette chanson qui n'arrête pas de tourner

à l'enfant Lyre

à chaque livre confié

aux dessins sur le murs

à la porte qui s’entrouvre

aux limites repoussées

à chaque poème envolé

à chaque question posée,

au fusil déposé

à la guitare et à ses mains

à la grille forcée

au journal imprimé,

aux prisons de fer brisé

à la parole donnée

à la mémoire partagée,

à la main qui s'ouvre

et à celle qui se tend



Rappelle toi,

Houriah,

ma belle, ma tendre,

Liberté



De mes mains, par cette ronde,

je relie ici chacune des lettres qui éclaire notre nom.



Rappelle toi,

Houriah,

petit d'homme

notre belle, notre tendre

Liberté

C'est le mot que l'on te donne

pour que tu vives dans sa peau. »



« On invente jamais seul. » écrit Anna Gréki.



La liberté se vit parmi les autres, s'écrit au nom de tous , et se partage entre nous. »



Je remercie Les Editions Doucet pour l'envoi de ce recueil essentiel « Vive la Liberté » qui nous permet de la chanter chacun à notre tour.

Merci à Babelio d'avoir présenté ce recueil de poésie à l'occasion de l'opération Masse critique Jeunesse. 10.2015

Pour leurs fraternels écrits, merci à Bruno Doucey, Pierre Kobel, Victor Jara, Paul Eluard, Aimé Césaire, Victor Hugo, Paul Claudel, Pablo Neruda, Paul Verlaine, Jean Wahl, Pierre Seghers, Madeleine Riffaud, Nazim Hikmet, Albertine Sarrazin, Jean Joubert, Garous Abdolmalekian, Jean Cocteau, Zmmelie Prophète, Nelson Mandela, Gilbert Gratiant, Jean Malrieu, Yannis Ritsos, Anna Gréki, André Migdal, Marina Tsvetaïeva, Boris Vian, Mah Chong-gi, Khaled Miloudi, Ignazio Silone, Olympe de Gouges, Jean Jaures, Brigitte Fontaine, Antoine de Saint-Exupéry, Jean de La Fontaine, Forough Farrokhzad, Langston Hughes, Jean Sénac, André Laude, Serge Pey, Michel Ménaché, Maram al-Masri, Robert Desnos, René Char, Jean Ferrat, Matoub Lounès, Jean Paul Sartre, Louise Michel, Guillevic, Jacques Prévert, Goorges Moustaki, Breyten Breytenbach, Ernest Pépin, Béatrice Douvre, Anna Akhmatova, Gandhi, Christian Bobin, Claude Roy, Arthur Rimbaud, Gérard Le Gouic, Blaise Cendrars, Hélène Cadou, René Guy Cadou, Andrée Chedid, Martha Medeiros, James Noël, Jeanne Benameur, René Depestre,





Astrid Shriqui Garain

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Chants du métissage

Voici un petit recueil de poésies, de comptines et de paroles de chansons qui s'adresse aux collégiens à partir de 12 ans.

En quatre chapitres : "Je ne suis pas du bon côté" ; "De mon peuple décimé" ; "Debout et libre" ; "Chaque visage est un miracle"...le lecteur découvre une quarantaine de poèmes d'auteurs variés qui parlent de la tolérance, de la différence, d'égalité entre les hommes, de solidarité et de respect.

Les auteurs mettent en cause le racisme, l'antisémitisme ou l'esclavage, et toutes les discriminations raciales mais toujours, et c'est important, après leurs cris de souffrance arrive une note d'espoir.

Ils sont originaires de tous les pays ou presque et sont métis, noirs, blancs, indiens, juifs, aborigènes...

Ce sont soit de grands noms francophones comme Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Pierre Perret, Guy Tirolien, Léon-Gontran Damas, Robert Desnos, Andrée Chedid, Tahar Ben Jelloun, Maram al-Masri...soit des auteurs moins connus.

Le lecteur fait ainsi le tour du monde, tout en découvrant des textes magnifiques et forts, mais faciles à lire et à comprendre.

A la fin de chaque texte, un court encadré reprend en quelques mots l'essentiel de ce que le lecteur doit savoir sur l'auteur et les circonstances dans lesquelles il a écrit ce poème.

A côté de cette brève biographie, d'autres encadrés rappellent les lois, ou donnent des extraits de discours.

Dans un dernier chapitre intitulé "Des mots pour le dire" certains des thèmes abordés sont repris pour inviter à une réflexion plus approfondie.

Puis, des pistes bibliographiques sont proposées...pour en savoir plus.



Voilà une petite anthologie pédagogique incontournable car d'une grande richesse qui incite au mieux vivre ensemble dans un petit format parfaitement adapté aux jeunes.


Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Des voix pour la Terre

Bruno Doucey fait un pari avec ce livre : il est éditeur de très beaux recueils de poèmes contemporains.

Ici, c'est un livre d'engagement, un engagement écologique pour le vivant.

Régulièrement, sur cette thématique, répond un Extrait de texte, d'un autre auteur, d'un autre genre pour mieux ancrer le sentiment d'urgence , et donner des arguments en faveur du vivant.



Le livre est présenté en 8 thèmes, et sous chaque poème se trouve une présentation très claire de chaque auteur.



Il y a donc là l'occasion à la fois de découvrir bien des auteurs de chez Bruno Doucey, et ailleurs, et la possibilité de bien comprendre ce qui se joue actuellement en ces temps de changement climatique.

Un excellent petit livre, à offrir, à s'offrir pour la poésie indispensable, et comprendre ce monde insensé.



Merci aux Éditions Bruno Doucey.

À lire sans hésitation.
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Vive la liberté !

Vive la liberté - Anthologie Bruno Doucey - Pierre Kobel



J'ai trouvé ce petit livre dans le rayon poésie Ado de la Médiathèque.



Il s'ouvre sur la triste histoire de Victor Jara, musicien chilien torturé et assassiné par la dictature de Pinochet.



Ensuite le livre est divisé en cinq parties :



I - Barreaux, chaines, cordes et clous

"Quand un prisonnier pense au jour, est ce bien celui qui t'éclaire?" Pablo Neruda

II - Atteindre l'autre rive

"La liberté de vivre vaut vaut bien celle de mourir." Jean Malrieu

III - Un caillou contre le carreau

"On ne va pas mendier sa liberté aux autres. La liberté il faut la prendre" Ignazio Silone

IV - Pour ouvrir nos ailes d'hommes libres

"Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères" - Robert Desnos

V - Tout mon être aspire au soleil

"La Liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement." Rosa Luxembourg



Chacune de ses parties commence par des citations et chaque partie contient environ une dizaine de poèmes de toutes les époques et de poètes de toutes nationalités. Après chaque poème un petit encart présente le poète.



La dernière partie :"des mots pour le dire" explique pourquoi des poètes ont été emprisonné, ce que c'est que vivre libre, et ce que la Liberté et la Poésie ont en commun



J'ai vraiment bien apprécié ce livre, même s'il est adressé aux ados et que mon adolescence est bien loin, j'ai découvert des poètes que je ne connaissais pas même de nom.

J'ai découvert "l'évadé" un poème de Boris Vian dont je n'avais jamais entendu parlé et qui est dans la même veine que "Le déserteur".

Un petit livre à lire et à relire pour ne pas oublier que notre Liberté ne tient bien souvent qu'à un fil.



"On meurt lentement à ne pas voyager, à ne pas lire, à ne pas écouter de la musique, à ne pas rire de soi." Martha Meideros (Brésil)



Challenge Poésie 2014/2015

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Des voix pour la Terre

Très beau recueil de poèmes. La poésie dans toute sa splendeur : célèbrant la beauté du monde, la finitude de l’humain sur terre et son passage éphémère lui octroyant des droits mais surtout des devoirs face à Dame Nature avant que ne sonne la fin de l’aventure.Beaucoup d’interrogations,de réflexions,de constats...suscités par cet ouvrage.

C'est ça aussi la poésie. A lire,relire,faire lire sans modération.

Merci à tous ces poètes.
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Chants du métissage

Merci aux Editions Bruno Doucey et à Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.



Petit opuscule rassemblant divers textes (en majorité des poèmes) sur le thème de la diversité des cultures et des races et de leurs corollaires les plus abjects : stigmatisation, discrimination, exclusion, spoliation, xénophobie, racisme, et esclavage.

Dans une postface, Bruno Doucey explique longuement comment ces textes et poèmes ont été articulés.



Cet opuscule me laisse une impression mitigée : cela m’a semblé un peu fourre-tout. La qualité des œuvres choisies est inégale comme dans toute anthologie. Beaucoup de poèmes m’ont peu touchée, mais ils ont le mérite de m’avoir fait connaître des poètes dont j’ignorais l’existence : chaque texte est suivi d’une courte notice biographique sur l’auteur.

Et j’ai retrouvé avec plaisir les textes des chansons ‘’Lily’’ de Pierre Perret et ‘’Noir et blanc’’ de Bernard Lavilliers ; car, si la poésie n’est pas mon genre littéraire préféré, j’apprécie infiniment lorsqu’elle est mise en musique.

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Chants du métissage

L'éditeur Bruno Doucey est certainement actuellement et à mes yeux le meilleur éditeur de poésie français. Il a toujours à coeur de faire connaître au public des auteurs contemporains d'un genre souvent mis de côté au profit du roman. La collection Poés'Ideal regroupe des anthologies thématiques. "Chants du métissage" comporte 39 poèmes (ou chansons) sur le racisme et l'antisémitisme : ses méfaits, mais aussi l'espoir, la foi en l'humanité. De Desnos à Bernard Lavilliers, d'Aimé Césaire à Pierre Perret, les textes de cette anthologie pourront être lus par tous et trouveront une belle place en collège ou au lycée.
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Chants du métissage

Comprendre ce qui est différent ,accepter l'autre sans jugement.Regarde ce qui t'entoure pour mieux comprendre le monde.
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Chants du métissage

Tout d’abord j’adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour m’avoir envoyé cette œuvre.



Dès réception et malgré une surprise quant au petit format du livre, on remarque la magnifique image de couverture.



Ensuite vient l’ouverture et l’entrée dans ce recueil de textes plus beaux les uns que les autres sur la tolérance, le racisme, les différences… De beaux textes donc, que ce soit par leur écriture, leur style (poème, parole de chansons…), ou encore le message délivré.

Les textes choisis sont faciles à lire et à comprendre ce qui rend cet ouvrage accessible au plus grand nombre. La diversité de son contenu contribue aussi beaucoup à cela.



On apprécie le regroupement des textes en quatre grands « chapitres » thématiques introduits à chaque fois par des citations extrêmement bien choisies ainsi que l’encadré à chaque fin de texte qui reprend en quelques mots qui est l’auteur ou dans quelles circonstances il ou elle a écrit ledit texte.



Par contre, on apprécie un peu moins la qualité du papier qui n’est pas très agréable à manipuler. Même si le contenu arrive à nous faire passer au-dessus, il me semblait utile de le préciser.



En bref, encore une très belle découverte grâce à une Masse Critique Babelio.

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Vive la liberté !

J'ai fini ce petit livret la veille des attentats de Paris... Alors après le choc des images, la tristesse, la compassion, la colère, la frustration.. . je suis retournée lire ce petit livre …. sans savoir ce que je cherchais ... Parce qu’il parle de la LIBERTE … parce que ces gens combattent avec une plume, un crayon … avec des mots …



« (…)

- Qui es-tu ?

- Je suis celle qui leur fait peur

je suis celle qu’on emprisonne

je suis celle qu’on brûle

Je suis celle qu’on tue.



C’est moi…

Qui fait fleurir les arbres du cœur

Quand je passe

(…)



C’est moi …

celle qui crie à la face du dictateur.

Celle qui vit seulement dans les esprits nobles

Celle que connaissent seulement les cœurs des héros

Celle qui ne marchande pas et qui n’est pas à vendre.



Je suis le pain de la vie et son lait

Mon nom est



Liberté. »



Maram al-Masri (1962-) poète syrienne

Extrait de « Elle va nue la liberté »



Pas facile de s’extraire du contexte actuel …. Certains textes nous renvoient à tant de situations qui se vivent toujours dans le monde ….



Divisé en plusieurs parties chacune précédée de quelques citations, les poèmes s‘organisent autour de plusieurs thématiques. Certains textes sont facilement abordables voire quasiment archi-connus, d'autres nécessitent de connaître le contexte par des auteurs plus méconnus ... contemporains pour la plupart ... et d'origine et de parcours très divers.



* Barreaux, Chaînes, Cordes et Clous : Qu’il soit délinquant ou bagnard, résistant , prisonnier politique , otage … le poète décrit l’enfer de l’emprisonnement, le cachot, les murs, la peur, les bruits, …

(…)

« Peur des bottes

Peur des clefs

Peur des portes

Peur des pièges



Si je suis prise, me disais-je,

Me restera-t-il seulement

Un coin de ciel tout bleu

A regarder souvent

Un coin de ciel comme une flaque

Au bois, la flaque de pluie

Où vont boire les bêtes blessées ?

Mais la fenêtre ils l’ont murée.

La fenêtre aux barreaux de fer. (…)



Madeleine Riffaud (1942-) résistante



* Atteindre l’autre rive : Les poètes décrivent leurs rêves de liberté pour leur pays (Grèce de la dictature, Algérie vers l’indépendance, France sous l’occupation nazie, Russie stalinienne, antimilitarisme) ou l’espoir qui les fait tenir, l’esprit « de l’autre côté », du côté de la liberté à laquelle ils se raccrochent, lors des emprisonnements, des interrogatoires, de leur exil … car de l’autre côté, tout devient possible ….



(…)

« Je marche au bord du rêve

Qui s’écoule libre vers l’ouvert

Oubliant la mort

Oubliant la peur



Je ne veux qu’une chose

Un pont

Rien qu’un pont

Qui relie mes lèvres à tes lèvres

Qui relie nos lèvres aux deux rives

Rien qu’un pont ! »



Khaled Miloudi (1960-)



* Un caillou contre le carreau : Quand le poète écrit ses envies de s’exprimer librement, de se révolter contre l’ordre établi … qu’il soit noir de Harlem, iranienne, français révolté, militant pour les droits des peuples, exilée syrienne comme Maram al-Masri que j’ai citée plus haut …



* Pour ouvrir nos ailes d’hommes libres : Se battre, agir … pour la Liberté ! ….. Etre LIBRE revêt pour chacun une signification différente, des actes simples du quotidien à des combats plus militantistes ….

Comme Louise Michel, anarchiste française déportée au bagne de Nouvelle-Caledonie, comme Guillevic résistant qui s’inquiète de la Guerre Froide, tout simplement comme Jacques Prevert qui laisse la liberté de rêver et de s’échapper à ses écoliers, comme la coréenne Moon Chung-hee et son combat pour la liberté de la femme et pour sa langue interdite sous l’occupation chinoise, la Liberté de Georges Moustaki, la liberté des noirs en Afrique Du Sud pour Breytenbach, pour la culture créole pour Ernest Pépin, pour s’évader en esprit quand le corps ne veut plus pour Beatrice Douvre … a chacun de trouver un sens au mot LIBERTE !



(…)

« Va

Vole

Et dis-leur

Dis-leur qu’à force d’aimer les hommes

Nous avons appris à aimer l’arc-en-ciel

Et surtout dis-leur

Qu’il nous suffit d’avoir un pays à aimer

Qu’il nous suffit d’avoir des contes à raconter

Pour ne pas avoir peur de la nuit

Qu’il nous suffit d’avoir un chant d’oiseau

Pour ouvrir nos ailes d’hommes libres

Va

Vole

Et Dis-leur … »



Ernest Pepin (1950-) poéte créole



* Tout mon être aspire au soleil : se rebeller et partir, vagabonder, voyager, par choix en abandonnant tout …. Etre exilé et devenir de fait citoyen du monde, … Etre ivre de liberté et célébrer la vie …



(…)

« Me voici

Animal marin de la poésie

Je sens gronder en moi la colère des foules

Je sens vibrer en moi leur rage de vivre

Le sang des humanités noires

Fait éclater mes veines bleues

Toutes les « races » sont fondues

Au creuset de mon cœur ardent.



Me voici

Adolescent du petit avant-jour

Poète d’un rêve immense de liberté. »



René Depestre (1925-)



Un recueil de poésie que j’ai beaucoup aimé …. Un petit format facile à emporter partout ... une présentation moderne et aérée ... De nombreuses découvertes d’auteurs de tous horizons …. Et pour chacun desquels Bruno Doucey a ajouté une mini biographie extrêmement utile (pour la néophyte en poésie que je suis) expliquant soit le contexte de l’écrit, soit le vécu de l’auteur … L’ouvrage se termine sur une explication des choix de l’éditeur avec des commentaires supplémentaires qui permettent de faire le lien entre les auteurs, les contextes , les aspirations …..



Ce que j’en ai retenu …. Beaucoup de ces auteurs ont connu l’emprisonnement, pour des raisons variées, délits, opposition politique, etc …. D’autres sans être « enfermés », se sont battus contre toute forme d’oppression, tout asservissement empêchant l’homme d’être libre ….. mais la liberté est aussi simplement celle de tous les jours, de l’esprit et du corps, la possibilité de s’évader de fait ou simplement en pensée …

Tellement de vies différentes, de parcours chaotiques, d’expériences parfois douloureuses, de combats pour tant de causes, d’espoirs en une humanité meilleure … avec tous en commun cet amour de la LIBERTE …



Merci pour cette belle découverte … qui m’a permis à moi aussi de m’évader quelques instants de la cruelle réalité du moment …. De me dire que oui, l’espoir est toujours là, que la Liberté elle est là dans nos cœurs, dans nos esprits … et qu’il y aura toujours quelque auteur pour l’écrire, la chanter, la jouer ……. Pour nous de vivre …



Je rajouterai que ce livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique Jeunesse est à mettre dans les mains des jeunes ados dès la fin du collège … sans doute pas évident pour eux de comprendre le sens de certains textes sans en avoir le contexte d’écriture …. Mais pour leur faire comprendre que le combat ne passe pas nécessairement par les armes, que les mots sont parfois très forts … qu’il faut savoir lire au-delà du premier sens d’un texte … et laisser son esprit libre de vagabonder ….
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Poésie en liberté



Ce recueil est le résultat d’un concours mené chaque année dans les établissements scolaires à destination des 15-25 ans et publié par les éditions Bruno Doucey. Je ne sais pas bien comment il est arrivé dans sa PAL mais c’est une belle découverte !



Il n’y a pas vraiment de thème ou de fil rouge qui lient ces poèmes mais c’est aussi ce qui participe à la surprise et au fait que l’on « accroche » ou non à certains poèmes. Je vous en partage certains qui m’ont particulièrement plu !



Si l’occasion se présente je lirais d’autres recueils issus de ce concours. Avec l’édition 2019 je ne manquerais pas d’ajouter quelques noms à ma liste de poéte.sse.s que j’aime. C’est une liste que je consulte régulièrement pour chercher de nouveaux recueils à acheter quand je n’en ai plus dans ma PAL !

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Des voix pour la Terre

Je remercie les Éditions Bruno Doucey pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la masse-critique Babelio.





Cette anthologie est constituée de poèmes écrits par de vrais poètes mais également par des auteurs venus de tous horizons.

Et quoi de plus beau que de militer grâce à sa plume?



De petit format il peut se lire rapidement, tout comme on peut le savourer tel un délicieux chocolat chaud.

Il peut aisément se glisser partout pour être lu dès que l’envie s’en fait sentir.

Un véritable livre "doudou" que l’on peut consulter au gré de nos humeurs.



Un petit encart sur l’auteur du poème ou texte, est également glissé à chaque page, pour nous en révéler un peu plus sur son créateur.



Les thèmes abordés n’en reste pas moins sérieux et dramatiques.

Mon texte préféré reste celui d’Albane Gellé. Cette lettre adressée à un ours blanc m’a beaucoup touchée.

Tous les autres textes sont aussi bouleversants.



Ce fut un très agréable moment de lecture et une magnifique découverte pour moi qui suis très peu habituée à la poésie.



"La terre n’appartient pas à l’homme. L’homme appartient à la terre.

Seattle, chef amérindien "

( citation du recueil " Des voix pour la terre" )
Lien : https://surlesailesdunlivre...
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Vive la liberté !

A propose de la collection Poés'idéal :

- ce sont de petits formats d'une quarantaine de poèmes,

- les poèmes sont accompagnés de courtes informations biographiques éclairante,

- d'autres types de textes (extraits de récits, conférences, lettres, etc.) viennent en écho à une douzaine de poèmes

- l'anthologie est organisée par thème, chaque thème étant un extrait de vers d'un des poèmes,

- l'anthologie se termine par une section « Les mots pour le dire » texte synoptique sur le thème abordé, intéressant pour ceux qui veulent approfondir leur réflexion sur le thème en question,

- assez rares pour être signalées, ces anthologies font une part belle aux autrices,

- les auteurs et autrices sont majoritairement contemporains, d'ici et d'ailleurs,

- la police de caractère est assez petite, elle ne conviendra pas à tous les lecteurs.

Ici, les textes sont de :

Paul Verlaine, Pierre Seghers, Madeleine Riffaud, Albertine Sarrasin, Yannis Ritsos, Marina Tsvetaeva, Boris Vian, Jean de la Fontaine, Maram al-Masri, Louise Michel, Jacques Prévert, Ernest Pépin, Béatrice Douvre, Arthur Rimbaud, Hélène Cadou, Paul Eluard, Andrée Chedid...

Les thèmes : Drancy, le bagne de l'Ile de Ré, la peur, la maladie, les bruits, les otages, la résistance, l'avenir, les mirador, la neige, les évadés, la rébellion, les bidonvilles, la bagne...
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