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Critiques de Pierre Lassus (4)
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L'enfance du crime : Tous les grands crimin..

Pierre Lassus est psychothérapeute. Dans cet essai, il nous offre une plongée dans le monde des criminels. Non pas par voyeurisme malsain, mais pour essayer de comprendre l'origine de leur comportement déviant. Et son verdict est sans appel : "Il n'existe pas de criminels ayant eu une enfance heureuse."

Pour étayer sa théorie, Pierre Lassus l'illustre de très nombreux exemples.

Dans une première partie intitulée "Criminels", il retrace l'enfance d'un grand nombre de criminels, qu'il classe en deux catégories : les "criminels ordinaires", tels Ted Bundy ou Guy Georges et les "criminels d'état" comme Adolf Hitler ou Ivan le Terrible.

Dans chacun des portraits, il analyse l'enfance du sujet, et ce qu'il nous raconte est toujours saisissant.

La seconde partie est intitulée "le déni et le soin".

Le déni c'est, nous dit-il, ce triple refus de voir la réalité : de la part du coupable (ça se comprend !), de la victime (trop sidérée pour admettre l'ampleur de ce qui lui arrive), mais aussi des observateurs (les actes commis sont souvent si barbares qu'on ne peut accepter l'idée qu'ils aient été commis par un être humain).

Dans les dernières pages, Pierre Lassus évoque les soins, mais avant tout la prévention.

Il plaide de manière fort convaincante la cause des enfants, qui selon lui doivent à tout prix être protégés des adultes, lorsqu'ils sont défaillants, fussent-ils leurs parents. Des parents à qui il va jusqu'à refuser ce titre de "parents", ne leur accordant que l'appellation de "géniteurs".

Pierre Lassus se place sans ambiguïté du côté des enfants : "On pourrait alors en finir avec ce maintien imposé des liens entre les parents criminels et les enfants victimes, avec ces visites "médiatisées" de la petite violée à son "papa" incarcéré, avec ces rencontres en terrain "neutre" et sous le regard supposé vigilant d'intervenants sociaux (il faut quand même bien empêcher des passages à l'acte dans le cadre de l'institution sociale) entre des petits apeurés et leurs ex-tortionnaires. Toutes ces pratiques n'ont en fait d'autres justification que le "droit" des parents, et elles ignorent résolument le "droit" des enfants à être protégés, à grandir en paix, loin des menaces et des manipulations perverses. "

Un essai assez complet, qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion. Une lecture que j'ai trouvée très enrichissante.

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L'enfant face à la violence dans le couple

D'emblée, précisons que ce livre sera en partie caduque (édition de 2015). D'abord, d'un point de vue juridique, il n'intègre pas la loi de 2020 sur les violences conjugales, ni la réforme de la protection de l'enfance de 2016. Ensuite, il ne fait pas mention de l'élargissement d'une forme de prise de conscience, par les autorités judiciaires, de la violence conjugale, en tant que problématique spécifique ( prise de conscience qui se traduit en termes de procédures). Par exemple, dans le département où je travaille, le parquet condamne davantage les non respects de l'ordonnance de protection (ce qui constitue pourtant un délit depuis 2010).



Néanmoins, pour le reste, l'ensemble est solide, éclairant, accessible. Il parlera à tous les professionnels en lien avec des victimes de violences conjugales (mères et enfants), mais aussi à ceux que la question intéressent.



Trois chapitres sortent du lot. Le premier, qui explicite le contexte de "production", de la loi de 2010 (créant justement l'ordonnance de protection), une loi fondamentale, dans le sens où elle marque le commencement d'une prise de conscience, par les pouvoirs publiques, du fait qu'un enfant grandissant dans un foyer violent n'est pas "exposé aux violences", mais bien victime des violences.



Le deuxième chapitre, ensuite, rédigé par la très compétente Karine Sadlier, qui liste de façon claire et précise les conséquences des violences conjugales, en termes de développement psycho-affectif, sur les enfants.



Le chapitre six, enfin, rédigé par Pierre Lassus : un texte engagé qui bat en brèche l'actuelle culture professionnelle de la protection de l'enfance, ses méthodes d'évaluation de la maltraitance en générale et de la violence conjugale en particulier. Avec brio, en s'appuyant sur des éléments juridiques (et en montrant leur fondement culturel...cf article 371 du code civil), l'auteur pointe la très grande difficulté, pour ne pas dire l'incapacité, des professionnels à mettre en cause les parents. Je recommande chaudement à tous ceux qui travaillent dans la protection de l'enfance de le lire.



En bref, un ouvrage fort utile, et tout à fait digeste pour tous. Il serait bien d'en faire une nouvelle édition qui intègre les dernières avancées législatives. A noter également le chapitre qui compare les cultures professionnelles (en termes de prise en compte de l'enfant victime) de la protection de l'enfance et des associations de prise en charge des victimes...Tout à fait éclairant et conforme aux pratiques de terrain.



PS : quant on referme ce livre, on ne peut que constater que, certes, les moyens manquent pour travailler correctement, certes les textes juridiques sont imparfaits, mais que corriger tout ça ne servira à rien sans un changement profond des mentalités...une chose qui pendra du temps et dont le prix sera x enfants traumatisés supplémentaires.
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La sagesse du Petit Prince - A la recherche..

Je cherchais une analyse littéraire du Petit Prince, je m'y attendais de par le titre du livre, la 4e de couverture, la phrase qui présente l'auteur comme un « spécialiste de l'enfance maltraitée »... et j'ai lu une biographie de Saint-Exupéry, comme il en existe une douzaine, que je ne connais pas, dont je ne peux donc pas évaluer les mérites comparés avec celle-ci, à laquelle j'ai néanmoins trouvé de graves défauts.

D'abord j'ai déploré la continuelle « rotation autour du pot », d'un chapitre à l'autre qui, s'ils parcourent chronologiquement la vie de l'écrivain du IVe au IXe, sont ensuite dépourvus d'une structure apparente, mêlant la biographie et quelques observations épisodiques sur le Petit Prince.

Il existe une idée forte dans le livre : la vie de Saint-Ex aurait été caractérisée par une incomplétude de maturation, par une sorte de puérilité constante – dans le rapport au travail, à la mère, aux femmes, à la guerre – et qui se refléterait surtout par la recherche d'une foi chrétienne non atteinte. Conformément, la lecture que Pierre Lassus fait du Petit Prince est presque univoquement chrétienne voire christique. Comme si l'homme qui ne parvenait pas à avoir la foi avait toutefois écrit un Évangile (ce sont les mots de l'excipit). Il suffit de relever les intitulés des chap. successifs au IX. :

« X. Et verbum caro factum est », « XI. Tu es mon fils bien-aimé », « XII. Eli, Eli, lema sabaqthani [Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?] », « XIII. Dessine-moi un mouton », « XIV. L'annonciation », « XV. L'ascension », « XVI. Le découvrement [traduction par André Chouraqui du terme « apocalypse »] », « XVII. La rose et le mouton [comme symboles de la Vierge et du Christ] », « XVIII. La sortie d'Éden ».

Une lecture univoque, ça fait rarement une bonne analyse, mais dans ce cas, vu la faiblesse voire la contradiction du lien biographique, elle me paraît clairement caricaturale.

Qu'à cela ne tienne. Le biographe est certes libre de donner une vision anti-héroïque de son personnage, surtout lorsque des facteurs idéologiques, tels l'ambiguïté de la position politique de celui-ci face à de Gaulle et à Pétain pendant la guerre peut effectivement laisser perplexe, surtout eu égard à l'historiographie officielle postérieure.

Il se trouve aussi que dans le chap. Ier, dans la partie proprement biographique, et passim, Pierre Lassus multiplie les indices qui portent à croire que la disparition de Saint-Exupéry en mer, au large de Marseille, le 31 juillet 1944, telle que l'a désormais établie l'épave retrouvée en 2003, ait été le fruit d'un suicide. Pourtant l'auteur prend à deux reprises le parti de réfuter cette hypothèse, au nom d'un « sens du devoir », qui, encore une fois, semble dicté d'abord et surtout par... la foi que l'écrivain n'a pas !

Au prix de la minoration de la teneur des dernières lettres de l'aviateur, le biographe a toujours le choix entre leur interprétation et une énième citation évangélique (encore et encore et encore...) : il n'hésite pas. Et moi, je qualifie cela d'un seul mot : spécieux.
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Albert Schweitzer, 1875-1965



Qui ne connaît pas Schweitzer ? Je reformule ma question, qui connaît Schweitzer ? Oui, oui, c'est un illustre bonhomme et non, non je ne vous jette pas la pierre dessus. Je ne l'ai découvert qu'avec ce livre. Schweitzer... Pourtant, après des recherches sur Wiki' ou après avoir lu sa biographie on ne peut que s'émerveiller devant un tel homme, devant une telle envergure. Et oui, il existe ainsi des hommes semblant bien inégalables... Philosophe, médecin, musicien, théologien... il semble tout être, tout enchaîner et chaque fois à haute dose et dans une visée humaniste.



Pierre Lassus nous offre un magnifique ouvrage, extrêmement bien écrit, tout en finesse et anecdotes, traçant de la fin au début, l'aventure Schweitzer.



Un personnage à connaître.
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