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EAN : 9782100545001
224 pages
Dunod (25/08/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
La violence dans le couple a longtemps été considérée comme une affaire ne concernant que les seuls adultes. Des études internationales ont cependant prouvé qu’elle avait également de graves conséquences sur le développement physique et psychologique de l’enfant témoin.Les agressions physiques, sexuelles, verbales, psychologiques et économiques, créent un climat de vie marqué au quotidien par l’insécurité et l’instabilité. Au coeur d’enjeux familiaux, sociaux et jud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
D'emblée, précisons que ce livre sera en partie caduque (édition de 2015). D'abord, d'un point de vue juridique, il n'intègre pas la loi de 2020 sur les violences conjugales, ni la réforme de la protection de l'enfance de 2016. Ensuite, il ne fait pas mention de l'élargissement d'une forme de prise de conscience, par les autorités judiciaires, de la violence conjugale, en tant que problématique spécifique ( prise de conscience qui se traduit en termes de procédures). Par exemple, dans le département où je travaille, le parquet condamne davantage les non respects de l'ordonnance de protection (ce qui constitue pourtant un délit depuis 2010).

Néanmoins, pour le reste, l'ensemble est solide, éclairant, accessible. Il parlera à tous les professionnels en lien avec des victimes de violences conjugales (mères et enfants), mais aussi à ceux que la question intéressent.

Trois chapitres sortent du lot. le premier, qui explicite le contexte de "production", de la loi de 2010 (créant justement l'ordonnance de protection), une loi fondamentale, dans le sens où elle marque le commencement d'une prise de conscience, par les pouvoirs publiques, du fait qu'un enfant grandissant dans un foyer violent n'est pas "exposé aux violences", mais bien victime des violences.

Le deuxième chapitre, ensuite, rédigé par la très compétente Karine Sadlier, qui liste de façon claire et précise les conséquences des violences conjugales, en termes de développement psycho-affectif, sur les enfants.

Le chapitre six, enfin, rédigé par Pierre Lassus : un texte engagé qui bat en brèche l'actuelle culture professionnelle de la protection de l'enfance, ses méthodes d'évaluation de la maltraitance en générale et de la violence conjugale en particulier. Avec brio, en s'appuyant sur des éléments juridiques (et en montrant leur fondement culturel...cf article 371 du code civil), l'auteur pointe la très grande difficulté, pour ne pas dire l'incapacité, des professionnels à mettre en cause les parents. Je recommande chaudement à tous ceux qui travaillent dans la protection de l'enfance de le lire.

En bref, un ouvrage fort utile, et tout à fait digeste pour tous. Il serait bien d'en faire une nouvelle édition qui intègre les dernières avancées législatives. A noter également le chapitre qui compare les cultures professionnelles (en termes de prise en compte de l'enfant victime) de la protection de l'enfance et des associations de prise en charge des victimes...Tout à fait éclairant et conforme aux pratiques de terrain.

PS : quant on referme ce livre, on ne peut que constater que, certes, les moyens manquent pour travailler correctement, certes les textes juridiques sont imparfaits, mais que corriger tout ça ne servira à rien sans un changement profond des mentalités...une chose qui pendra du temps et dont le prix sera x enfants traumatisés supplémentaires.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
S'agissant des enfants exposés aux violences conjugales, il est tentant de poser la question formulée à propos des "jeunes délinquants" : s'agit-il de les voir comme des enfants en danger ou comme des enfants dangereux à plus ou moins brève échéance ? Sur ce point, il faut remarquer que l'adoption d'une vision en termes de domination masculine comme principe de lecture exclusif des rapports humains s'avère propice à cette lecture sécuritaire. En effet, lorsque la figure de la victime prend un visage exclusivement féminin, le petit garçon ne peut avoir d'autre visage que celui de l'agresseur, qui vient recouvrir celui de l'enfant qu'il est.
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En France, la problématique des enfants témoins de violences dans le couple n'attire véritablement l'attention que depuis les années 2000. Pourtant, depuis trois décennies, des chercheurs notamment nord-américains mènent des études qui mettent en évidence les effets néfastes de l'exposition à la violence conjugales. Ces enfants présentent un risque plus élevé de troubles affectifs et comportementaux que leurs congénères. Repli sur soi, retrait des interactions sociales, angoisses de séparation, actes d'agression envers soi et autrui sont souvent observés. Des troubles de l'affect, notamment dépression, anxiété et des troubles post-traumatiques, sont fréquents.
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Un enfant peut être enseigné par des adultes, dans des lieux divers d'apprentissage, par l'énoncé des valeurs, à vocation universelle, qui fondent les sociétés [...] Comment pourrait-il croire en ces valeurs, les accepter, les intégrer, lorsque son quotidien du fait même de ceux qui l'ont engendré, du fait de ses "Parents", est marqué par la loi du plus fort, la loi de la jungle, le mépris de l'autre dans son corps comme dans son identité ?
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L'étude de van Horn et Lieberman (2002) indique que, même si leur niveau de stress est plus élevé que celui des mères non agressées, les victimes de violences conjugales ont un style de parentalité tout à fait comparable [...] Paradoxalement, d'autres études montrent que ces femmes ont deux fois plus souvent que les autres recours à la violence physique comme stratégie éducative. La recherche amène donc des résultats contradictoires, mais la synthèse de ces recherches semble finalement montrer que les femmes victimes de violences conjugales modifient leur style de parentalité en fonction de la présence ou de l'absence du conjoint violent.
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Affaire de famille, la violence conjugale l'était longtemps demeurée ; si elle le redevient aujourd'hui, c'est dans un esprit totalement différent : là où l'évocation de la famille était auparavant synonyme d'intimité privée et donc de "laisser faire", elle est désormais synonyme de lieu de risque, susceptible de fonder l'intervention publique.
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