PLATEAU INVITE :
Pierre TANGUYAprès la catastrophe
nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, Noël MAMERE reçoit
Pierre TANGUY, Inspecteur général de la sûreté et de la
sécuriténucléaire. -
Pierre TANGUY explique que pour le moment ni la France ni ni le centre Internationale de Vienne n'ont des informations. Pour lui il semble que ce qui se passe à Tchernobyl est un problème grave et majeur, que l'augmentation de...
Les iris s'inclinent
sous le soleil ardent -
la main gelée du malade
Fracas de la grêle sur la tôle du hall à vélo.
Quel bonheur ! Je suis passé entre deux grains.
Derrière la vitre du bureau, je savoure mon plaisir.
S'émerveiller.
Se dire qu'on a récolté
toutes ces mûres
arrachées à leur palais de ronces
et à l'amitié des abeilles.
Les mûres sont aussi précieuses que le lait.
"Il ne faut pas renverser", dit ma mère.
Le pot se remplit lentement.
Nous apprenons la patience,
la lenteur, le geste précis.
Je suis le garçon maladroit.
Je renverse parfois le pot.
Les mûres trouvent un lit d'herbe
ou s'éparpillent dans les ronces.
Ma mère accourt et gronde à peine.
Trop longtemps
sur ces fauteuils en moleskine -
les joues rouges de nos fesses
La cueillette est sobre, sans éclat.
Les mûres sont cueillies une par une.
Pas de rapt, pas de gloutonnerie.
Les nuages noirs nous dominent
( nous sommes dans le Léon aux cieux si
souvent bas)
nous redoutons l'averse
avant la fin de la cueillette
Parfois il faut un bâton pour rabattre les ronces,
grimper sur le talus pour mieux cueillir les
mûres.
Au sommet on découvre des terrains inconnus,
des vastes gisements de mûres.
Alors on bascule sur un autre versant,
les yeux toujours émerveillés.
Avant la mûre, il y a la fleur,
la fleur pâle du roncier.
Rose, rose rouge, rose pâle.
Personne ne la voit.
Ce ne sont pas des fleurs.
on ne les cueille pas.
Alors on passe devant.
Mais parlez-moi de leur lumière
et des abeilles qui viennent s'y abreuver.
Aujourd'hui je ne suis pas venue pour ramasser des mûres
Simplement les avoir sous le palais.
Evaluer leur douceur, leur acidité, leur profondeur.
Je suis un oenologue des mûres
comme pouvait l'être Mahmud Darwich.
Tasse sur l’herbe
Une mouche dans mon thé
S’est noyée
J'aime parler des mûres.
De la cueillette des mûres.
J'en fais même des haïkus.
Penché sur la rivière
pour atteindre des mûres
j'ai fait bondir la grenouille de Bashô
Derrière la vitre du train
bloqué en rase campagne
des mûres à foison
Rouges vertes roses
envisager l'automne
à la couleur des premières mûres