Pierrette Lavallée

Je connais Lilya. Je sais qu’elle va me sortir le grand jeu pour me faire craquer. Et, en effet, dès que je reviens au salon, elle est allongée sur le canapé, entièrement nue, sa main est glissée entre ses cuisses et, déjà, des petits cris fusent de ses lèvres. Je lève les yeux au ciel, me rends dans la cuisine et me sers une bière. De là où je suis, je la vois s’amener seule au plaisir en agissant de telle sorte que je ne loupe rien du spectacle. Une fois que son orgasme est retombé, je la rejoins et m’appuie contre le mur.

Ta grande gueule maintient une distance entre les mecs et toi. Toutefois, tu crèves de désir… il y a une question que je me pose cependant : es-tu vierge ou cette pureté n’est que de la poudre aux yeux ?

Tu sais ce qui me débecte ? C’est que les femmes veulent les mêmes droits que les mecs, elles souhaitent montrer qu’elles aussi sont capables de jurer, cracher… baiser. Elles se prennent pour des hommes ! Toutefois, si l’un de mes homologues mâles avait levé la main sur une meuf comme tu viens de le faire avec moi, tout le monde aurait crié au scandale. Tu te rends compte : un gars qui ose s’en prendre à une pauvre nana sans défense. Toutefois, ici, en l’occurrence, l’agresseur est la fille et le type, la victime. Alors, que fait-on ?

Je darde vers lui mon regard le plus noir tandis qu’il me dévisage un sourcil levé. Il est hors de question que je tourne les talons à nouveau. Je croise les bras sur mon buste et enrage intérieurement lorsque je le vois mater mes seins. Bon sang, il me sort par les trous de nez.

Je sais que la curiosité est un vilain défaut, mais je ne peux résister à la tentation de me glisser entre deux rayons pour les écouter.

À dire vrai, je n’ai jamais réussi à lier des amitiés féminines. J’ignore pourquoi. Peut-être tout simplement parce que je ne parviens pas à m’enthousiasmer sur des trucs idiots comme les fringues, le maquillage et les garçons.

Je suis encore une fois à la bourre, mais ça ne change pas d’habituellement. À croire que le jour de ma conception, l’un de mes deux parents devait être en retard et si je devais parier, j’opterais pour mon père.

« Après toutes ces années de balbutiements, de haine et de ressentiments, il n’avait fallu que quelques pas de part et d’autre pour nous retrouver et je savais au fond de moi que nous serions heureux. »

Mon attention est toujours portée sur toi, n’oublie pas que tu m’appartiens

Chapitre 3 :
Léa
«… – Ne devrais-tu pas être à l’Érotishow pour répéter ? l’interrogeai-je soudain.
– En effet, mais comme la scène est occupée avec le casting pour repérer de nouvelles danseuses, j’ai estimé qu’il était temps qu’on arrête de jouer au chat et à la souris tous les deux.
– Je ne comprends pas et...
– Ça suffit, Léa !
Sa voix venait de claquer sèchement, me laissant muette de stupeur.
– Nous nous sommes embrassés, poursuivit-il et, depuis tu me fuis.
– J’ai beaucoup de travail et…
– Tu as toujours énormément de boulot, Léa, m’interrompit-il. Mais ce n’est pas ça, le souci !
– Très bien, tu voulais une discussion, alors allons-y. Ce qui s’est passé entre nous était une erreur et...
– Je savais que tu allais dire ça, marmonna-t-il.
Il se leva et avança dans ma direction. Je me sentis si... vulnérable, si... dominée par sa haute taille et sa prestance, que je bondis sur mes pieds à mon tour pour l’affronter, pour ne pas paraître devant lui en position de faiblesse.
– Tu as aimé ce baiser ! Et tu en as été tellement troublée que tu ne parviens pas à penser à autre chose. Sais-tu que tu parles en dormant ?
– Que... quoi ? balbutiai-je.
– Ça fait un moment que je suis ici et te regarde dormir. C’était fascinant.
– Arrête de t’exprimer par énigme ! m’énervai-je...»

Chapitre 1 :
Léa
«… – Je vais travailler à présent.
Je tournai les talons, sans lui montrer que j’étais furieuse qu’il m’ait percée à jour de la sorte. Toutefois, je ne pus m’empêcher de l’entendre lorsqu’il m’interpella une dernière fois.
– Tu peux fuir autant que tu veux, Léa, mais le jour où le véritable amour frappera à ta porte, il te rattrapera toujours... où que tu te caches. Et j’en sais quelque chose ! Et toi aussi, c’est pour cette raison, que tu te planques.
– Xavier... commençai-je, souhaitant me défendre.
– Cependant, il ne me laissa pas terminer.
– Ce n’est pas de lui dont je te parle, mais ça aussi tu le sais, pas vrai, Léa ?
Cette fois, je l’abandonnai là et me réfugiai dans le bureau. J’avais juste envie... d’oublier, pour ne rien ressentir ...»

Chapitre 4 :
Connor
«…Je lui adresse un signe de tête, puis repris la direction des escaliers. Je me trouvais à mi-chemin lorsque j’entendis Sofia parler visiblement à son mari.
– Non, je t’en prie, tu ne peux pas me demander ça ! En plus, il n’y a aucun homme au bureau.
–…
– Hors de question que je baise avec une femme. Je ne suis pas homosexuelle.
–…
– Charles, je t’en prie. j’ai encore mal à la tête, à la jambe. Laisse-moi juste…
– …
– Je… je vais faire ce que je peux.
J’attendis quelques secondes après qu’elle eut raccroché pour la rejoindre et posai mon mug sur le comptoir.
– Merci pour tout, ma jolie, à bientôt.
– Vous auriez le temps de baiser avec moi ?»

Chapitre 2 :
Sofia
«… – Alors, va baiser ailleurs ! s’énerva-t-il. Un livreur en camion, va tirer un coup dans sa remorque. Un client qui te plaît, invite-le dans un bar et rends-toi aux chiottes.
– Je ne peux plus faire ça, gémis-je. Charles, je t’en prie !
– Tu n’as pas le choix. Si j’en suis là, c’est de ta faute, alors prends tes responsabilités. C’est le seul moyen pour moi d’obtenir un peu de plaisir. Tu ne vas pas me refuser ça, pas vrai ?
– Non, chuchotai-je.
– Alors je te veux vêtue comme une pute, ce sera ta punition pour m’avoir fait perdre mon temps. Je t’attends dans dix minutes, si ça ne me convient pas, tu ne bouges pas d’ici, suis-je clair ?
– Oui.
– Oui, qui ?
– Oui, Charles, murmurai-je.
Je récupérai mes vêtements et remontai les escaliers, essuyant les larmes sur mes joues. Ça lui plaisait de m’humilier et je n’y pouvais rien. Une fois dans ma chambre, je dénichai une mini-jupe en cuir, qui m’arrivait à mi-cuisses. Je la portai avec un chemisier transparent, qui ne laissait aucune place à l’imagination et une paire de cuissardes. J’en avais la nausée.
J’étais parfaite pour aller faire le trottoir, pensai-je avec cynisme ... »

« Je serai toujours une Dagger, aussi bien dans mon cœur, que dans mon âme. Toutefois maintenant, je pouvais également réaliser mes rêves, avoir l’existence que je souhaitais, que je méritais. »

Chapitre 2 :
Matthew
«… Je suis si stressé que mon pied bat la mesure et, là encore, ce n’est que lorsque Brooke pose sa main sur ma cuisse que je me raidis.
– J’aime la danse, la musique, le tempo, me chuchote-t-elle, mais tes mouvements frénétiques me donnent la nausée.
– Désolé, marmonné-je.
– Personne ne va s’en prendre à toi, alors calme-toi !
Je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil en direction de celui qui m’a mis en garde et elle laisse échapper un léger rire.
– Samson ne te touchera pas non plus. Il aime seulement jouer les gros durs.
– Parce que ce n’en est pas un ? ne puis-je m’empêcher de lui demander.
Elle laisse échapper un léger rire, attirant sur nous l’attention de la classe.
– Chacun des Daggers l’est, me répond-elle à voix basse. Ne fais jamais l’erreur de nous sous-estimer.
Je me le tiens pour dit ... »

Chapitre 1 :
Brooke
«… Béthany émet un reniflement dédaigneux, puis observe Matthew de la tête aux pieds, une moue dégoûtée aux lèvres.
– Si j’avais su que tu étais ami avec les « Daggers », jamais je ne t’aurais adressé la parole, lui assène-t-elle.
Sur ces mots, elle tourne les talons, suivie par ses doubles. J’en profite pour adresser un petit clin d’œil complice à Matthew et l’abandonne à sa frayeur avant de rejoindre mes hommes.
– Alors ? s’enquiert Jason.
– Miss Béthany n’a pas apprécié que je vienne fourrer mon nez dans ses affaires, l’avantage, c’est qu’elle ne risque plus de se frotter à Matthew.
– N’en sois pas si sûre, me corrige Jason.
– Quoi, que veux-tu dire ?
– Béthany te déteste, elle a remarqué que tu étais intervenue auprès du nouveau. Je te parie qu’elle va faire son possible pour l’attirer dans ses filets, persifle-t-il.
– Alors là, les gars, hors de question de la laisser faire.
– Pourquoi ? bougonne Marco. Qu’est-ce qu’on en a à branler de ce type de toute façon !
– Il est à moi et je compte sur vous pour le protéger… discrètement bien sûr... »

« Elle s’était installée près de moi, ses doigts noués aux miens. Nous n’avions pas prononcés le moindre mot. Elle était juste là, me soutenant silencieusement. »

Chapitre 9 :
Maïka
« … Je secouai la tête, me fustigeant en silence, lorsqu’un bruit se fit entendre, puis la voix désincarnée qui avait retenti le premier jour remplaça la musique lancinante.
– Continue !
– Que... quoi ? balbutiai-je, pas certaine d’avoir bien compris.
– Tu étais sur le point de te caresser, fais-le !
– Non, mais vous êtes fou ! m’écriai-je. Pour qui me prenez-vous ?
– Pour une jeune femme magnifique qui se balade nue sous sa blouse et qui est si excitée qu’elle a ses sublimes yeux voilés de désir.
Je me raidis et regardai autour de moi. J’étais dans la dernière chambre et il ne me restait plus à m’occuper que du réassortiment du minibar.
– Nous sommes seuls, Maïka, déboutonne-toi pour me laisser découvrir quel trésor tu caches sous ce vêtement qui ne te met pas du tout en valeur, mais qui demeure toutefois très excitant.
Mes yeux se rivèrent sur la caméra qui, de toute évidence, ne loupait aucun de mes faits et gestes. Je tremblai légèrement.
– Je ne peux pas faire ça, gémis-je. Je ne suis pas le genre de femmes qui viennent dans ce club, je ne suis pas une exhibitionniste.
– Personne ne te verra...
– À part vous...
– En effet.
Une partie de moi rejetait en bloc cette idée, mais je devais avouer que c’était également excitant. Cependant, je n’avais pas été éduquée ainsi et je ne pus que secouer la tête.
– Je ne peux pas, soufflai-je.
– Dommage...
– Attendez, je peux vous poser une question, m’écriai-je, …»

Chapitre 2 :

Maïka

« … Je me dirigeai vers le comptoir et m’installai sur l’un des tabourets. Je poussai un soupir. Ils étaient si confortables que ce ne serait pas une corvée d’y rester assise tout une soirée, un cocktail à la main.

Je laissai échapper un léger rire lorsqu’une voix tonitruante résonna dans la pièce, me faisant bondir sur mes pieds.

– Comment êtes-vous entrée ici ? Que faites-vous à l’Éros ?

J’étais si choquée, si effrayée, que je me mis à regarder autour de moi. Je n’aurais même pas été étonnée qu’une entité démoniaque se présente à moi dans un écran de fumée pour m’entraîner dans les tréfonds de l’enfer. À moins que ce ne fût Lucifer lui-même qui paraisse devant moi, prêt à négocier mon âme en échange de mon corps... Très bien, là, il fallait peut-être que j’arrête de regarder Netflix.

Voyant où me menaient mes pensées, je secouai la tête, me raclai la gorge, mais au moment où je m’apprêtais à répondre à cette voix désincarnée, la porte d’entrée s’ouvrit sur celle qui m’avait invitée, …»

Chapitre 5 :

« ...Ankhara avait fini par apprécier le silence dont s’entourait le jeune homme et qui lui permettait de se reprendre, de se perdre dans les méandres de son esprit.

– Ils attendent tant de moi, murmura-t-elle soudain. J’ignore si je serai à la hauteur de la tâche qui m’incombe.

– Tu le seras, tous ont foi en toi.

– Retourner dans le monde des humains, après ce que j’ai subi, me fiche la trouille, Ikko. Je… je ne suis plus cette journaliste impulsive et présomptueuse.

– Justement, les épreuves que tu as dû affronter t’ont rendue plus forte mentalement et…

Il s’arrêta lorsqu’elle éclata d’un rire amer.

– Je ne suis rien de tout ça, je suis complètement terrifiée à l’idée qu’on puisse m’enfermer à nouveau dans un de ces endroits horribles, de servir de jouets à ces êtres immondes, à peine humains. Je ne le supporterai pas.

– Je te comprends, mais n’oublie pas que c’est toi qui t’es proposée, toi qui as assuré aux Métas Ghost que tu pouvais être l’instrument qui leur permettrait de recouvrer leur liberté.

– Et je le ferai, déclara-t-elle d’une voix tremblante, mais ça n’empêche pas que je suis morte de peur.

Ikko posa sa tasse sur le sol, attira Ankhara contre lui et l’étreignit avec douceur...»