Chère Loëlia.
J'avoue avoir cherché un long moment un gage qui ne te mette ni dans l'embarras et qui ne soit pas non plus, difficile à relever. C'est alors que l e prénom de celui que tu désires m'a interpellée. Noé... Noé et son arche, Noé, le sauveur de l'humanité. Je ne vais pas te demander de l'aider à en construire une nouvelle ou encore de réunir des des couples d'animaux pour les sauver du déluge, mais juste de te laisser submerger par le plaisir, entourée d'eau. Le selfie peut être tiré de ta salle de bains, de la sienne, de la piscine, de la plage... Je te laisse seule juge. Mais juste une chose... prends ton pied!
- Il va falloir bander ton torse, souffla-t-elle en regardant par la vitre.
- Pour l'instant, je suis plus préoccupé par une autre partie de mon corps qui bande, ironisa-t-il.

Chapitre 2 :
Oxford
«… Merde, elle est la sœur de mon meilleur ami… Elle n’a que quinze ans… moi vingt-quatre.
Je m’éloigne, il faut que j’agisse comme si tout était normal. Je reste dans mon coin, osant à peine respirer, essayant d’ignorer sa présence, même si c’est difficile, parce que je sens son regard sur moi.
Mais elle réussit à me coincer en me demandant de l’aide pour apporter des boissons. Je ne peux pas refuser, si bien que nous nous retrouvons dans la cuisine lorsqu’elle se jette à mon cou et m’embrasse.
Putain, ce baiser… je sais que je n’ai pas le droit, mais quelques secondes, pas plus, juste pour sentir sa saveur sur ma langue… Puis je la repousse et elle écarquille les yeux. Je passe le dos de ma main sur ma bouche… Oh mon Dieu, Ambre… c’est elle, c’est mon âme sœur.
Je tourne les talons et m’enfuis. Mon cœur se brise en même temps que le sien et je perçois le sanglot qui s’étrangle dans sa gorge tandis que je franchis la porte.
Je reviens au présent et prends conscience qu’une fois de plus, je me retrouve avec ma queue à la main, ma semence s’étalant sur mon ventre.
Eh merde… ça craint !… »

- Ecoute, petit, je suis sorti de taule hier, répondit-il froidement, j'ai passé une putain de mauvaise journée. Je me pointe ici pour récupérer ma bécane que j'avais confiée à Franko et je me retrouve nez à nez avec un petit con qui ne sait pas encore se torcher le cul tout seul. Alors, je te le répète une dernière fois, va dire à El Diablo que je suis ici et pas plus tard que maintenant.
- Ou quoi? rétorqua le gamin crânement. Tu sembles oublier que c'est moi qui ai....
Il ne put prononcer un mot de plus. D'un geste de la jambe, Jordan percuta violemment le poignet du gosse et l'arme roula au sol. Aussi rapide qu'un serpent, il le récupéra et le pointa vers l'ado qui soutenait son avant-bras à l'aide de son autre main.
- A présent, va chercher ton chef! ordonna-t-il. Je n'ai pas toute la journée.
-Eh doucement, amigo! Ne va pas estropier les membres de mon gang ou je serai obligé de te faire la peau!
Jordan se tourna vers le nouveau venu qui l'observait calmement, les bras croisés. Ce dernier laissa un sourire effleurer ses lèvres et s'avança en direction de celui que tout le monde nommait La diable.

Quelques heures plus tard, ils rejoignirent le reste des Savages qui se trouvaient à la Chapelle. Tous les regards se posèrent sur les mains unies de Zuleyha et Dacian qui prirent place l’un à côté de l’autre, la jeune femme s’appuyant avec familiarité contre l’épaule de son amant. Diego les fixa, jeta un bref regard à Benton dont les mâchoires étaient serrées et leva les yeux au ciel.
– Encore des ennuis en perspective, soupira-t-il en secouant la tête. Bon, si je vous ai fait venir ici, c’est parce qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. Si nous voulons mettre un terme aux activités de mon père et des Voracious Eagles, nous n’avons plus le choix, nous devons taper fort et vite. En premier lieu, il nous faut les preuves que Zuleyha a rassemblées.
Il se tourna vivement vers elle et la fixa attentivement.
– Récupérer ces documents peut-il être dangereux ? demanda-t-il.
– A priori, je dirais non, lui avoua-t-elle. Le coffre est dans un garde-meuble, au milieu de divers containers qui forment un véritable labyrinthe...

Chapitre 5 :
Yourïi
«… J’ignore pourquoi je réagis de la sorte, mais cette femme fait ressortir le pire en moi et ça ne date pas d’hier. Déjà lorsque nous collaborions avec les forces de l’ordre, elle me donnait envie de me livrer au soleil. Et je regrette de ne pas l’avoir fait, ainsi, jamais je n’aurais trahi mes amis si j’avais succombé à la tentation d’en finir.
— J’ai l’impression que tu es encore plus sombre qu’il y a quelques mois, soupire-t-elle. Un problème, Gardien ?
— Cesse de m’appeler ainsi, Loucia.
— Pourquoi ne le ferais-je pas ? C’est bien ce que tu es, n’est-ce pas ?
— Non, justement, je ne le suis plus, j’ai démissionné.
Elle se fige au milieu du parking, se tourne vers moi et me dévisage, incrédule.
— Comment ça ? C’est quoi cette connerie ?
—Loucia…
— Lucie, me corrige-t-elle machinalement.
Je me retiens pour ne pas lever les yeux au ciel. Je ne comprends pas pourquoi, mais dès que je l’ai rencontrée, dans mon esprit, Lucie s’est transformée en Loucia, tout simplement…»

Chapitre 1 :
Ashlin
«…— Que nous devons discuter… sérieusement ! Dis-moi où tu te trouves et je viendrai te rejoindre.
— Jackson, je suis partie pour mon boulot et…
— Non, c’est faux et tu le sais. Si tu as décidé de te lancer à la chasse aux sorciers, c’était pour lui… c’est tout !
Je sais de qui il parle, mais je ne veux pas me prendre la tête avec lui, surtout à cause d’Aaron. Ça a toujours été un sujet sensible entre nous.
— À moins, poursuit-il, que toi et l’un de ses braqueurs…
— Qu’est-ce que tu insinues ? m’énervé-je. Que je m’envoie en l’air avec un malfaiteur ? Au cas où tu aurais perdu la mémoire, je te rappelle que j’ai travaillé pendant trois ans au bureau du shérif de Welingray avant de me procurer une licence de détective. Les bandits, je les mets en prison, je ne couche pas avec, si c’est ce dont tu me soupçonnes.
— Je ne t’accuse de rien, soupire-t-il, j’essaie juste de comprendre ce qui se passe !
— Nous avons déjà eu cette conversation, répliqué-je, à présent furieuse. Je me dois d’être ici, de poursuivre ces fils de putes, je…
— Et moi, Ashlin ? m’interrompt-il. Ça fait trois ans que nous sommes ensemble. Deux que nous sommes fiancés. Qu’est-ce que tu me dois, à moi ?
Je sais que j’exagère, que Jackson s’est montré plus que patient avec moi, mais Aaron mérite que justice soit faite et il n’y a que moi qui puisse arrêter son meurtrier.
— Je te demande énormément, Jackson, j’en ai conscience, mais tu dois me comprendre et…
— Non… non, franchement, je n’y arrive plus. Merde, Ashlin, même les forces de l’ordre ont abandonné la traque ! Le directeur de la banque a récupéré son fric grâce à l’assurance, il a retiré sa plainte…
— Je… quoi ? m’exclamé-je.
— De Provinille a retiré sa plainte, me répète-t-il. Il a estimé que la mort de son fils avait remis les pendules à l’heure, qu’il commençait à prendre conscience que l’absence de ce dernier était un poids qui allait peser sur son âme jusqu’à son propre trépas et qu’il voulait mettre un terme à cette… chasse.
— Non… non, c’est impossible ! m’écrié-je. Dis-moi que c’est une blague !
Je frappe de rage sur mon volant. Ainsi Aaron était passé aux oubliettes, comme s’il n’était qu’un dommage collatéral. Je ne peux pas autoriser une chose pareille, pas après ce que je viens d’apprendre...»
Eh petite, Amarok n'a jamais été comme ça avec une fille, même avant la malédiction. Il s'amusait, prenait, jetait... Et après ce qui s'est passé il y a cinq ans, n'en parlons pas. Son animal est plus proche de la surface que le nôtre. Il souffre depuis cinq ans, au point que ses crises de violence sont légendaires dans toute la région et là... c'est un véritable toutou qui quémande la moindre caresse de sa maîtresse, cracha-t-il. Bon sang, mais que lui a-t-elle fait? Jamais il ne se serait opposé à moi, il est parfaitement au courant de la hiérarchie. Or, j'ai bien reconnu la lueur dans ses yeux. Il me menaçait! Moi, Son Alpha!
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Vous rappelez-vous les histoires que maman me racontait lorsqu'elle venait me brosser les cheveux avant qu'elle ne nous fuie? Sa préférée était celle des âmes soeurs...
Bill venait de sortir les bêtes lorsqu’un nuage de poussière l’avertit qu’un cavalier venait dans sa direction. Il retira son stetson, épongea son front avec son bandana et se dirigea vers le ranch d’un pas nonchalant. Il fut étonné de voir une superbe jeune femme, juchée sur une jument, qu’il laissait habituellement à l’entrée de la ville, galoper vers lui à vive allure. Elle menait sa monture avec délicatesse et fermeté. Ses longs cheveux roux flottaient derrière elle comme un rideau voletant sous une bise légère. Elle portait une longue robe dont elle avait arraché les coutures sur les côtés pour en nouer les pans entre ses cuisses, laissant apparaître de longues jambes musclées légèrement bronzées.
Bill ne put détacher son regard tandis qu’elle mettait pied à terre avec agilité.
J’avais vingt-six ans et comme lorsque j’en avais huit, ou dix, après un gros chagrin, j’allais chercher du réconfort auprès de celui qui était tout pour moi : mon meilleur ami, mon frère. Mon tonton Alex.
Mon oncle Alexandre était le jeune frère de ma mère. Il était arrivé par un beau matin de printemps, à la plus grande surprise de ma grand-mère qui avait fait une croix sur une autre grossesse. Dix-neuf ans après la naissance de ma mère, Alexandre avait fait son apparition et fut reçu comme un cadeau. Cinq ans plus tard, ce fut à mon tour de voir le jour. Ma mère m’a dit que, lorsqu’il était venu à la maternité pour voir sa petite nièce, Alex en était tombé amoureux.