Citations de Pilar Pujadas (30)
Les gens pensent toujours qu’il faut dire les choses pour qu’elles s’arrangent. Il faut parler. Il faut tout dire. Encore faut-il trouver les mots, et le cas échéant, être entendu.
Le jour où nous sommes descendus à la réception d'un hôtel pour nous plaindre du lit, j'ai su que c'était fini.
Il y avait de la douceur dans son existence, quelque chose de douillet et de moelleux qui amortissait les soucis du quotidien. Quelque chose de paisible et d'harmonieux qui la sécurisait et la préservait dans une sorte de cage dorée, à l'abri des réalités amères, loin de la folie du monde.
Des mains qui savent y faire, pensa-t-elle. Des mains qui réparent, qui dépannent, qui construisent, qui restaurent. Mais qui peuvent également mettre une femme en pièces détachées.
A force de voir sans cesse des gens défiler, elle avait fini par ne plus leur accorder la même valeur. Devenue presque aveugle à leur dimension humaine, c'était en somme comme si elle n'avait plus affaire à des personnes mais à des corps. Des corps sans âme traînant derrière eux une valise remplie de futilités.
Mais une femme, peut-elle aimer la mère de l'homme dont elle est éprise ? Peut-elle aimer la femme qui la première l'a caressé ?
Un jour, alors que nous serons en train de dîner avec des amis, nous recevrons un coup de fil et quitterons la table de toute urgence.
Le décès de l'un de nos parents. C'est bien ça ?
En l'espade de 2 ans, nous recevrons trois autres appels avec la même mauvaise nouvelle.
Arrêtez § Je ne veux plus de votre histoire !
A chaque fois, nous serons ébranlés, démolis intérieurement.
Notre enfance partira à jamais avec eux.
Nous tenterons de la retenir.
Mais comment c'est impossible.
En faisant marche arrière. Tout simplement.
(pages 46 et 47)
Ne confonds-tu pas amour et étincelles, amour et feu d'artifice, amour et séduction ?
Je n'ai jamais trop aimé le mot tendresse, je lui préfère de loin le mot passion.
Notre amour est doux comme le miel, pourvu qu'il ne devienne jamais amer.
C’était sans compter avec nos âmes complexes qui, pour trouver la paix qu’elles ambitionnent, prennent bien souvent des chemins aux détours insoupçonnés. La ligne droite étant de loin le chemin le moins emprunté.
Nous allons carrément déposer un brevet pour une machine à recycler.
- Et qu’est-ce qu’elle va recycler ?
L’amour.
- Pardon ?
Elle apprivoisera les histoires d’amour restée en suspension pour les transformer en engrais biologique pour la culture des roses !
- N’importe quoi !
Pourtant, ça va marcher ! Il y a tant d’histoires d’amour inaccomplies !
Ses baisers ont le goût d'une île flottante, d'une crême brûlée, d'une salade de fruits, d'un éclair au chocolat. Quand il m'embrasse, je suis tout sauf une religieuse.
Crois-tu que l’amour est uniquement porté par la flamme du désir ? Que seule cette flamme parle d’amour ? Ne confonds-tu pas amour et étincelles, amour et feu d'artifice, amour et séduction ? Oublie le soutien-gorge et pose-toi la question ?
Par leur façon inattendue d'aborder la vie, nos enfants nous ouvriront l'esprit. Ça ne se passera pas sans stress, c'est vrai... Mais quel bonheur de les voir s'affranchir de nos attentes !
Sous les effets du vin, je lui ai demandé de me prendre dans ses bras. Sobre, je n'aurais jamais osé. Sobre, je lui aurais demandé d'ouvrir la bouteille.
Jeanne Moreau : "L'âge ne vous protège pas des dangers de l'amour. Mais l'amour, dans une certaine mesure, vous protège des dangers de l'âge." Je me disais qu'à l'instar de FUMER TUE sur les paquets de cigarette, le ministère de la Santé devrait indiquer FAITES L'AMOUR sur les boîtes de médicaments contre l'arthrose.
Ma peau me révulsait. Les taches de vieillesse m'ont toujours émue. Elles représentant pour moi l'expression d'un vécu. Elles portent en elles une expérience, une douleur, une joie, un espoir comblé ou frustré, un amour déchu, un amour heureux. Elles forment, avec les rides, la cartographie d'une vie bien remplie.
Bien plus qu’aux signes, je crois aux mots, à leurs sens cachés, à leur phonétique à multiples significations qui nous échappent, aux lapsus qui trahissent le fond de notre pensée. (...) Les mots savent de nous des choses que nous ne saurons jamais d’eux.
En réalité, tu m'attendais là où j'étais déjà : bien près de toi quand nous étions ensemble et tout aussi près par le manque quand nous étions séparés.